Bac de philo – 10 sujets de dissertation corrigés de philosophie pour le bac !
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Laurence Hansen-Löve Professeur de philosophie 10 sujets corrigés de philosophie Programme du Bac 2010 © Les Éditions du WebPédagogique, 2010. http://lewebpedagogique.com 8 rue La Bruyère, 75009 Paris 1 Sommaire Sujet corrigé n° 1. Les hommes existent-ils comme existent les choses ? ............................................. 3 Sujet corrigé n° 2. Peut-on se donner comme règle morale de suivre la nature ? ............................... 8 Sujet corrigé n° 3. La science parvient-elle à la vérité ? .................................................................... 15 Sujet corrigé n° 4. L’homme est-il le seul être à avoir une histoire ? ................................................ 23 Sujet corrigé n° 5. En quel sens l’homme est-il un être de parole ? .................. 29 Sujet corrigé n° 6. Pourquoi les hommes ont-ils inventé l’État ? ...................................................... 35 Sujet corrigé n° 7. Faut-il respecter en l’autre le semblable ou l’être différent de nous ? .................. 41 Sujet corrigé n° 8. L’œuvre d’art nous éloigne-t-elle ou nous rapproche-t-elle du réel ? .................. 47 Sujet corrigé n° 9. À quelles conditions peut-on tenir une activité pour un travail ? ........................ 55 Sujet corrigé n° 10. La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? ...................................

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Publié le 11 avril 2011
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Langue Français

Extrait

Laurence Hansen-Löve
Professeur de philosophie
10 sujets corrigés de philosophie
Programme du Bac 2010
© Les Éditions du WebPédagogique, 2010. http://lewebpedagogique.com 8 rue La Bruyère, 75009 Paris
1
Sommaire
Sujet corrigé n° 1. Les hommes existent-ils comme existent les choses ? .............................................3
Sujet corrigé n° 2. Peut-on se donner comme règle morale de suivre la nature ?...............................8
Sujet corrigé n° 3. La science parvient-elle à la vérité ? ....................................................................15
Sujet corrigé n° 4.L’homme est-il le seul être à avoir une histoire ?................................................ 23
Sujet corrigé n° 5.En quel sens l’homme est-il un être de parole ?.................................................. 29
Sujet corrigé n° 6. Pourquoi les hommes ont-ils inventé l’État? ...................................................... 35
Sujet corrigé n° 7. Faut-il respecter en l’autre le semblable oul’être différent de nous? ..................41
Sujet corrigé n° 8.L’œuvre d’art nous éloigne47-t-elle ou nous rapproche-t-elle du réel ? ..................
Sujet corrigé n° 9. À quelles conditions peut-on tenir une activité pour un travail ?........................ 55
Sujet corrigé n° 10. La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? ...................................61
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Sujet corrigé n° 1
Les hommes existent-ils comme existent les choses ?
Introduction
Il y a de nombreuses sortes de « choses », ce terme désignanttout ce que l’on peut concevoir ou imaginer, depuis le brin d’herbe jusqu’au tableau de maîtreou à l’ordinateur qui, pourtant, peut être aussi «intelligent »,voire davantage,que certains d’entre nous. La notion d’« existence »n’est pas beaucoup plus facile à définir ou à cerner (tout ce qui «est », n’existe-t-il pas par définition ?). Pourtant la philosophienous enseigne que la conscience d’exister est le propre des hommes.La question est donc la suivante : faut-il admettre quece qui n’a pas conscience d’exister, de ce fait, n’existe pas? Cela contredit le bon sens ! Ou bien faut-il considérer au contraire que tout ce qui est, « existe » (deex-sistere, «se tenir hors de »)d’une certaine manière, au même titre que toute chose, même si les hommes ont une qualité ou une dimension qui leur est propre. Quelle est cette dimension ?
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I. Les hommes partagent la contingence des choses
« Contingence » :ce mot désigne tout ce qui peut ne pas être. Les hommes partagent à cet égard le destin des choses. Comme les choses nous aurions pu ne pas être, et un jour nous ne serons plus. Nous partageons avec les choses la «temporalité » (notre vie se déroule dansle temps et est soumise à la caducité) et la finitude (notre existence comportera un terme) :
1. Il y a trois sortes de « choses »
Les choses naturelles minérales (un caillou), les choses vivantes (une fleur) et les choses fabriquées par les hommes (machines, œuvres d’art.). Les animaux, même si nous les traitons comme des biens mobiliers, ne sont pourtant pas des choses.
2. Dans la nature, tout devient, tout se transforme, tout est voué à disparaître
Mais certainsêtres sont beaucoup plus fragiles que d’autres. Curieusement, les plus complexes ne sont pas les moins fragiles ni les moins contingents. Un caillou est beaucoup moins affecté par le temps que nous, les hommes, et les êtres inanimés sont plus stables que les êtres vivants !
3.L’intelligence nous sépare des autres « choses »
Cependant même le cerveau qui en est le support peut être étudié comme une «chose »(un système de neurones comparable à une machine). C’est ce que font aujourd’hui les sciences cognitives.
Conclusion D’un point de vue objectif, mais superficiel, nous sommes comme toutes choses, nous sommes comparables à des choses.
II.L’Esprit crée une coupureentre les hommes et les choses
On admet généralement que les choses sont dépourvues d’esprit. En revanche, certains animaux sont « intelligents ». Mais, précisément, les animaux supérieurs, qui agissent en poursuivant des fins, et qui cherchent indéniablement à persévérer dans leur être, ne peuvent pas être qualifiés de « choses ».
1. Le proprede l’homme est l’esprit.
Dès que l’enfant dit «je», il prend conscience du fait qu’il est une personne. C’est parce qu’en eux l’econscientespersonnes »,sprit advient que les hommes ne sont pas des « choses» mais des « d’elles-mêmes et de leur valeur (textes de Descartes et Kant ci-dessous). Seul un être conscient de son existence existe à proprement parler (« Je pense donc je suis »).
2. Selon Hegel, les esprits singuliers disparaissent (les individusmeurent) mais l’Esprit demeure.
Le souvenir perpétue l’Esprit, et les œuvres, qui ne sont pas de simplechoses », témoignents « de la permanence de l’Esprit. De même l’Esprit Universel suit son cours, tandis que l’«deesprit » chaque peuple (son âme, sa configuration propre)s’efface pour laisser la place à une forme supérieure (plus universelle)de l’Esprit.
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3. Par la culture, les hommes échappent dans une certaine mesure à la temporalité et à la caducité.
Les formes symboliques (le langage, les œuvres d’art, les monuments.) nous permettent de nous affranchir partiellementde l’ordre du temps.
Conclusion :
Les hommes, parce qu’ils participent de l’Esprit, ne sont pas totalement« contingents ».
III.Les hommes existent comme des choses mais n’existent pasquecomme des choses
Même si les hommes et les choses sont semblables à bien des égards, les êtres humains possèdent une dimension spirituelle et morale qui crée un abîme entre eux et les choses :
1.Les choses sont de l’ordre de l’« en-soi » mais les hommes sont également « pour-soi ».
Les choses sont del’ordre de l’«en-soi »(qui n’a qu’une dimension) maisles hommes sont également « pour-soi » (« pour-soi » signifie : qui existe aussi en tant que spectateur de lui-même, qui a une double dimension, voir ci-dessous un extrait du texte de Hegel, « les ronds dans l’eau»,Cours d’esthétique). Par la conscience de soi, l’homme s’observe lui-même.Contrairement au roseau, s’il est fragile, il connaît cette fragilité et ceci lui donne une « transcendance » (texte de Pascal ci-dessous) qui le distingue des choses. C’est cette transcendance (capacité de sortir de soi-même,ex- sistere) qui est remise en causedans l’expérience de la honte. Lorsque quelqu’un nous regarde de manière défavorable, il nous fige, il nous « réifie » (Sartre).
2.L’homme a une dignité tandis que les choses ont un prix.
Ce qui a un prix, c’est qui peut être évalué, quantifié, tel une marchandise. Lesmarchandises sont comparables et interchangeables jusqu’à un certain point, car ce sont des «choses ».Les hommes ne peuvent l’être car ilssont singuliers et non pas interchangeables. On remarque toutefois, accessoirement,que la nature dans son ensemble n’est pas non plus une «car elle estchose », singulière, finie et irremplaçable (ainsi également que les écosystèmes, et les parties vivantes de la nature, comme la mer ou ses coraux).
3. Seuls les hommes « existent », au sens le plus strict du terme.
Les choses n’« existent »pas (si ce n’est au regard de l’homme). On dira que, en toute rigueur, les chosessont (« être »)mais n’existent («ex-sistere») pas au sens où l’homme «existe ».Seul l’homme sort de lui-même pour se contempler et se poser des questions d’ordre moral.
Cependant, il y a des cas ambigus, celui par exemple des embryonsou fœtus congelés, oucelui des organes séparés du corps et vendus sur le marché etc.. Ce ne sont pas des «choses »,car ces « êtres »contiennent une potentialité de vie humaine. Mais ce ne sont pas non plus des êtres humains.
Le problème du statutdes œuvresde l’homme: méritent-elles une forme dese pose aussi « respect », non pas comme des choses, mais comme des témoignages ou des expressions de l’Esprit? Pour Hegel, les œuvres d’art contiennent une part de notre humanité, dont elles constituent le reflet. Et ce reflet nous est extrêmement précieux, voire indispensable, pour établir et fixer notre identité et former un monde humain, un monde civilisé.
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Conclusion Évidemment les hommes n’existent pas comme existent les choses. Cependant, lesœuvres de l’homme (une sculpture, le Parthénon) ne sont pas exactement des « choses ». Les embryons congelés non plus. Les animaux supérieurs non plus. Donc on ne peut passe satisfaire d’une ontologie dichotomique (en-soi/pour soi), c’est-à-dire d’une théorie de l’être qui oppose deux catégories et deux seulement (les choses/les hommes). Les végétaux, les animaux, la nature, les écosystèmes, la planète, lesœuvres d’art, ne sont ni des choses ni des êtres vivants.
TEXTES
Texte 1 : Descartes
Descartes était à la recherche d’une première vérité qui constituerait le point d’ancrage de sa philosophie. Il explique ici que « cogito » (« je pense donc je suis ») est cette première vérité :
« J'avaisdès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu'il a été dit ci-dessus ; mais, pour ce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu'il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer. Et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples 1 matières de géométrie, et y font des paralogismes , jugeant que j'étais sujet à faillir, autant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit, n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais ».
René Descartes,Discours de la Méthode(1637), IV partie, Éd. Hatier, coll. Classiques Hatier de la philosophie, 1999, p. 36-37.
Texte 2 : Pascal
Pour Pascal comme pour Descartes, c’est par la pensée que les hommes s’opposent aux choses:
« Lagrandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable.
Pensée fait la grandeur de l'homme. [...] L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ;mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore
1. Raisonnement faux apparemment rigoureux.
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