Courrier à Daniel Vaillant député-maire librairie l Odeur du Book Paris XVIIIe arrondissement
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Courrier à Daniel Vaillant député-maire librairie l'Odeur du Book Paris XVIIIe arrondissement

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Description

L'Odeur du Book - Librairie Achat & Vente - Neuf & Occasion Paris, le 29 juin 2013 Réponse à une lettre que nous n'avons pas reçue Monsieur Daniel Vaillant, Député-Maire, Nous vous remercions de votre courrier. Nous nous étonnons simplement que cette lettre nominative ait été envoyée au site ActuaLitté plutôt qu'aux destinataires. Souhaitez-vous communiquer avec nous par presse interposée? Nous n'ignorons pas l'importance des mots, et nous n'oublions pas les exemples littéraire ou philologique, pour évoquer les plus connus, de la novlangue de 1984 ou de la LTI de Victor Klemperer. “Opération immobilière” est un terme neutre et purement descriptif. Peut-être cette expression vous a-t-elle fait penser à “spéculation immobilière”? Nous n'avons jamais utilisé cette terminologie et l'idée qu'il puisse s'agir de cela ne nous a pas effleuré l'esprit. D'ailleurs, nous vous félicitons pour ce projet de réhabilitation du 13 rue Ramey, dont nous avons subi pendant des années, comme tous les occupants de l'immeuble, l'état de dégradation. Mais la question n'est pas là. Nous sommes solidaires des habitants et nous leur souhaitons le meilleur relogement possible, qui n'est aucunement entravé par notre démarche. Nous ne nous opposons nullement à l'exécution des travaux, dont nous reconnaissons la légitimité. Nous demandons simplement des conditions de départ qui permettent d'assurer la pérennité de notre librairie.

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Publié le 01 juillet 2013
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Langue Français

Extrait

L'Odeur du Book - Librairie Achat & Vente - Neuf & Occasion
Réponse à une lettre que nous n'avons pas reçue
Paris, le 29 juin 2013
Monsieur Daniel Vaillant, Député-Maire, Nous vous remercions de votre courrier. Nous nous étonnons simplement que cette lettre nominative ait été envoyée au site ActuaLitté plutôt qu'aux destinataires. Souhaitez-vous communiquer avec nous par presse interposée? Nous n'ignorons pas l'importance des mots, et nous n'oublions pas les exemples littéraire ou philologique, pour évoquer les plus connus, de la novlangue de 1984 ou de la LTI de Victor Klemperer. “Opération immobilière” est un terme neutre et purement descriptif. Peut-être cette expression vous a-t-elle fait penser à “spéculation immobilière”? Nous n'avons jamais utilisé cette terminologie et l'idée qu'il puisse s'agir de cela ne nous a pas effleuré l'esprit. D'ailleurs, nous vous félicitons pour ce projet de réhabilitation du 13 rue Ramey, dont nous avons subi pendant des années, comme tous les occupants de l'immeuble, l'état de dégradation. Mais la question n'est pas là. Nous sommes solidaires des habitants et nous leur souhaitons le meilleur relogement possible, qui n'est aucunement entravé par notre démarche. Nous ne nous opposons nullement à l'exécution des travaux, dont nous reconnaissons la légitimité. Nous demandons simplement des conditions de départ qui permettent d'assurer la pérennité de notre librairie. Vous dites connaître notre situation, vous êtes donc sans doute informé du fait que, en plus des “20 familles occupantes” (seules 14 boîtes aux lettres portent les noms d'habitants), deux autres familles sont concernées par votre opération de resorption de l'habitat indigne. Deux familles dont l'unique source de revenus provient des activités exercées dans les 2 commerces (et non 3) situés au rez-de-chaussée. Les commerçants seraient-ils des citoyens de seconde zone? Le bien-être des uns doit-il être payé par le sacrifice des autres? Ce qui fait la vie d'un quartier ne sont-ce pas ses habitants et ses commerces? Faut-il prendre parti pour les uns et contre les autres? La Mairie de Paris n'a pas encore entamé une procédure d'éviction à l'encontre de notre librairie, mais la SOREQA, une société de droit privé à capital entièrement public - et non une société d'économie mixte – dont la Mairie de Paris détient 78% des parts (23% par la Commune de Paris et  55% par le Département de Paris), nous a informés, depuis le 26 mars dernier, de l'inévitabilité de notre départ pendant toute la durée des travaux. L'avis d'enquête publique mentionnait explicitement que l'éviction des commerces était indispensable à la réhabilitation de l'immeuble. La librairie sera donc évincée.
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NEGRI MEARY SARL 13 rue Ramey - 75018 Paris Tél: 01 42 23 30 39 – 06 75 31 12 62 | librairie@odeurdubook.fr www.odeurdubook.fr R.C.S. PARIS B 444 704 787 (2003B00445)
L'Odeur du Book - Librairie Achat & Vente - Neuf & Occasion
Etant donné que dans le projet de rénovation un seul local d'activité de 69 m2 est prévu, nous pouvons très difficilement espérer faire valoir notre droit au retour à l'issue des travaux. Un tirage au sort établira-t-il lequel des deux commerces du 13 rue Ramey pourra en bénéficier? En outre la SOREQA ne peut nous fournir une quelconque garantie relative à la date de livraison, au montant du loyer et aux conditions locatives, puisque l'immeuble, une fois vidé de ses occupants, sera vendu à un autre bailleur. Vous comprendrez que, pour le moment, le droit au retour, pourtant prévu par la loi, demeure purement théorique. En ce qui concerne l'accompagnement dans la recherche d'un local provisoire pendant les travaux, c'est bien la première fois que nous en entendons parler et ce n'est que tout dernièrement, lors de notre troisième rencontre avec les membres de la SOREQA, qu'une possibilité de réinstallation dans un lieu appartenant à l'un des bailleurs sociaux de la Ville de Paris a été évoquée. A l'heure actuelle, aucun local ne nous a été proposé. Nous prenons bien note que la Ville de Paris n'a pas dans ses habitudes de ne pas se préoccuper des occupants des immeubles qu'elle sort de l'insalubrité. Nous nous en réjouissons. Le voeu déposé par Ian Brossat, président du groupe communiste et élus du Parti de gauche, et adopté par le Conseil de Paris, que les bailleurs sociaux de la ville adoptent des règles communes visant à faire une priorité de la préservation des commerces culturels de proximité, semble aller dans ce sens. Nous espérons que cette opération de resorption de l'habitat indigne s'accompagne soit d'une solution de réinstallation réaliste, soit d'une opération de réévaluation des indemnités d'éviction indignes. Nous vous prions de croire, Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.
Morena Negri et Eric Meary
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