362 BBI janv  2008
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362 BBI janv 2008

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L ’é v é n e m e n t Portrait
Les vies de Pascale Loisel
Sculpteure boulonnaise, Pascale Loisel modèle depuis plus de vingt ans des œuvres inspirées
par la vie d’artistes. Du 15 janvier au 17 février, l’espace Landowski présente cinquante-et-une
de ses sculptures, en bronze, résine et pâte à bois.
La vie de Pascale Loisel est peuplée d’artistes. Ils se tiennent autour d’elle, présents dans toutes les pièces de la maison : les frères Giacometti, Egon Schiele, Camille Claudel, Auguste Rodin, Balthus, Francis Bacon, Zoran Music... autant de figures familières qu’elle côtoie chaque jour. Elle les présente les uns après les autres et raconte leur histoire. Là, le couple Bal-thus. Lui assis dans un fauteuil et derrière, sa femme. Ils sont sereins, le visage détendu. «On a souvent l’image d’un Balthus guindé, bour-geois, mais quand j’ai lu sa corres-pondance amoureuse à sa première femme, Antoinette, j’y ai découvert un artiste complètement différent, spon-tané. Alors j’ai voulu le représenter à la fin de sa vie avec elle. »Pascale Loisel crée depuis plus de vingt ans les bustes et les figurines de ceux qu’elle connaît de manière quasi-ment intime. Elle modèle avec le plâtre ou la pâte à bois par couche successive. Un travail de longue haleine qui lui permet de mâturer ces visages et ces postures si expres-sifs avant que ses œuvres ne soient coulées dans du bronze.
Des relations intimes Un peu plus loin, Camille Claudel debout en train de sculpter le buste de Rodin, mais le visage baissé et triste, elle semble en même temps le repousser d’une main, comme si elle savait que très vite, cela n’irait pas entre eux. Dans une autre pièce, Camille Claudel tou-jours, assise à côté de Rose Beuret, la com-pagne de toute la vie de Rodin.« Je les ai ins-tallées sur un banc de jardin, les imaginant en train de penser au même homme, alors qu’elles ne se connaissaient pas encore. »Et puis les frères Giacometti : Diego porte Alberto sur ses épaules. Les deux garçons sont gracieux et longilignes. Un numéro d’équilibriste ? Non, allégorie de Diego qui fut le fervent sup-porter de son frère dans son aventure, réali-sant ses moules, posant pour lui et ne se per-mettant de devenir artiste à part entière qu’à la mort d’Alberto en 1966. À l’étage, la recon-naissance du frère aîné : c’est au tour d’Al-
Pascale Loisel en sept dates 1949 : naissance à Landivy en Mayenne 1990 : commence à sculpter 1995 : première exposition à la galerie Vallois, rue de Seine 1996 : première exposition à la Fiac 1997 : installation à Boulogne-Billancourt 2003 : exposition à l’Orangerie du Sénat 2008 : exposition à l’espace Landowski
berto de porter Diego si léger, si petit, qu’il tiendrait dans sa main. Il y a Egon Schiele en train de dessiner sa sœur dénudée. Pudique, elle détourne la tête.« Il n’avait pas beaucoup d’argent, alors sa sœur posait pour lui. »Il y a les cavaliers de Zoran Music qui s’éloignent dans la plaine. Il y a des danseurs aussi, par deux le plus souvent. Car c’est bien la relation intime entre deux êtres qui intéresse Pascale Loisel et qu’elle
Boulogne~Billancourt Informationjanvier 2008
exprime dans les attitudes et dans les visages.« Le plus intéressant de la vie humaine, c’est quand il existe un vrai dialogue, une vraie conversa-tion. J’aime décrire des relations intenses ou ambiguës entre deux personnes. »
On oublie de la questionner À écouter Pascale Loisel raconter la vie des autres, on oublie de la ques-tionner sur la sienne, comme si la sculpture était une évidence et avait toujours fait partie de sa vie. Pas tout à fait. Un père médecin en Mayenne qui dessine beaucoup. Elle, qui hésite entre les Beaux-arts et médecine et finalement choisit médecine pour prouver à son père qu’elle en est capable. Son mari qui intègre l’Ena et leur départ de Rennes pour Paris où elle termine son internat. La nais-sance de leurs trois enfants. L’ins-tallation dans son cabinet avec des confrères, dont un « faux » dentiste qui aime par-dessus-tout l’art et lui fera connaître des peintres, des sculp-teurs... il y aura entre autres le fameux Diego Giacometti. Puis, la redécou-verte du dessin et la découverte de la pâte à bois quand sa fille âgée de cinq ans commence à modeler pour s’amuser. Au premier contact, Pascale Loisel aime cette matière et commence à sculpter. Elle ne s’arrêtera plus. L’art tient une place immense dans son emploi du temps, dans sa tête et dans sa maison bou-lonnaise où la famille a emménagé il y a dix ans. Pascale Loisel lit beaucoup. Surtout des biographies d’artistes et à partir de là, ima-gine des instants de vie qu’elle sculpte. Des artistes disparus le plus souvent, parce qu’elle se sent plus libre sans le regard du modèle qui juge... Des artistes surtout, qu’elle fait renaître... d’une autre manière. Domitille de Veyrac
Exposition Pascale Loisel du 15 janvier au 17 février. Espace Landowski - 28, avenue André-Morizet. Entrée libre.
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