La collection « Archives de l’Est » est consacre aux œuvres, textes et documents, qui dans les domaines de la littrature, des arts et des ides, tmoignent des relations de langue française entre l’Eu -rope occidentale et les pays de l’Est europen. Elle est le rsultat d’une coopration internationale dveloppe par le Centre d’tude du XVIIIesicle de Montpellier avec le soutien du CNRS, de la Maison des sciences de l’Homme et de l’Acadmie des sciences de Russie. Son comit ditorial est compos de reprsentants du Centre d’tude du XVIIIe sicle, devenu Institut de recherches sur la Renaissance, l’Age classique et les Lumires (unit mixte de recherche du CNRS, Montpellier), du Centre d’tude du XVIIIesicle de l’Institut d’histoire universelle de l’Acadmie des sciences de Russie (Moscou) et du Centre international d’tude du XVIIIesicle (Ferney-Voltaire).
Срия « Архивы Вотока » пуликут очинния, матриалы и докумнты, видтлтвущи о роли францукого яы -ка и културы в равитии литратурных, художтвнных и идных вя мжду транами Западно и Воточно Европы. Она являтя рултатом программы мждународ-ного отрудничтва, рараотанно Цнтром по иучни XVIII вка в Монпл, при поддржк Националного Цн-тра научных илдовани Франции, Дома наук о чловк и Роико Акадмии наук. Рдакционны овт рии отоит и прдтавитл Цнтра по иучни XVIII вeкa, входящго в отав Интитута по иучни Ворождния, XVIII вкa и Провщния (IRCL, CNRS, Монпл), Цнтра по иучни XVIII вка Интитута вощ итории РАН (Моква) и Мждународного Цнтра по иучни XVIII в-ка (Фрн-Волтр).
cité csltati Roger Bartlett (Londres), Wladimir Berelowitch (Paris, Genve), Jean Breuillard (Paris), Jean-Daniel Candaux (Genve), Robert Darnton (Princeton), Martin Dinges (Stuttgart), Natalia Elaguina (Saint-Ptersbourg), Christoph Frank (Mendrisio), Gianluigi Goggi (Pise), Sergue Iskioul (Saint-Ptersbourg), Didier Kahn (Paris), Grete Klingenstein (Graz), Teresa Kostkiewiczowa (Varsovie), Anna Krwawicz (Varsovie), Otto Lankhorst (Nimgue), Hans-Jürgen Lüsebrink (Sarrebruck), Elena Polevchtchikova (Odessa), Daniel Roche (Paris), Hlne Rol-Tanguy (Clermont-Ferrand), François Rosset (Lausanne), Vladimir Somov (Saint-Ptersbourg), Alexandre Stroev (Brest, Paris), Piotr Zaborov (Saint-Ptersbourg)
arteaires istittiels Agence fdrale des archives et Archives russes d’État des actes anciens, Moscou Bibliothque nationale de Russie, Saint-Ptersbourg Institut de recherches sur la Renaissance, l’Age classique et les Lumires, UMR du CNRS, Montpellier Institut d’histoire universelle de l’Acadmie des sciences de Russie, Centre d’tude du XVIIIesicle, Moscou Centre international d’tude du XVIIIesicle, Ferney-Voltaire Institut Gorki de littrature mondiale de l’Acadmie des sciences de Russie, Dpartement des lettres classiques d’Occident et de littrature compare, Moscou Institut de littrature russe (Maison Pouchkine) de l’Acadmie des sciences de Russie, Dpartement pour l’tude des rapports entre la littrature russe et les littratures trangres, Saint-Ptersbourg Maison des sciences de l’Homme, Paris
Les manuscrits et propositions de collaboration sont à adresser au secrtariat du comit ditorial Georges Dulac,Institut de recherches sur la Renaissance, l’Age classique et les Lumires (IRCL),Universit Paul-Valry, 34199 Montpellier cedex 5, France Courriel : GeDulac@wanadoo.fr, georges.dulac@univ-montp3.fr
Les Archives de l’Est
et la France des Lumires
Guide des archives et indits
I. Guide des archives
Sous la direction de Geres Dlac et Sereï Kar avec le concours deMonique Piha, Marina Reverseau, Dominique Taurisson et Sara Sophie Zarfin
Couverture L’Acadmie des beaux-arts, sur l’île Vassilievski, à Saint-Ptersbourg (1764-1788), architectes Jean-Baptiste Michel Vallin de La Mothe et Alexandre Kokorinov. Aquatinte de omas Malton l’Ancien, d’aprs un dessin de Joseph Hearn, 1789.
Diffus par Aux Amateurs de Livres International 62 avenue de Suffren, 7515 Paris, France, pour le Centre international d’tude du XVIIIesicle, B. P. 44, 1212 Ferney-Voltaire cedex, France
ISBN 978-2-84559-44-1
Imprim en France
Prface
On ne dira jamais assez les mrites acquis par les rudits qui contribuent si largement à complter, à affiner ou à nuancer notre vision de l’histoire. Hommes et femmes de patience, mais aussi de passion, ils travaillent loin du bruit de l’actualit et des chos des mdias. Leur objectif, quelle que soit son importance, est poursuivi dans la discrtion. Ils prfrent les zones d’ombre des bibliothques et des archives, et privilgient le contact direct avec leur matriau d’lection, le document ou, si l’on prfre, l’archive (au singulier, comme le veut Arlette Farge). Ils n’en sont pas moins ambitieux dans leur propos, prêts à s’associer pour mieux raliser leur objet. C’est la leçon que nous offrent les historiens russes et français qui, sous la direction claire de Georges Dulac et de Sergue Karp, ont conjugu leurs efforts afin de prospecter l’hritage de la culture française du sicle des Lumires dans les archives et les fonds de ma -nuscrits de ce qui constituait alors l’Empire du Nord, pays baltes inclus. Cette abondante documentation a t relativement peu exploite au XIXe -sicle, souvent à l’occasion de mis sions scientifiques. La situation politique du XXea pas favoris la poursuite et seulesn’en quelques figures minentes ( Voltaire et Diderot) ont pu en bnficier. Les tudes historiques et littraires n’ont donc pas pu s’entourer de toutes les rfrences souhaites. Il en est rsult une tendance à la gnralisation, qui a favoris à son tour la diffusion des ides reçues dans la perception dominante de l’poque. Or cette poque est prcisment celle où est apparu ce qu’il est convenu d’appeler le « mi-rage russe », en fait le premier du genre puisqu’il y en eut d’autres, au XIXesicle avec l’al-liance russe, au XXeavec la rvolution d’Octobre et ses sympathisants. L’expression a fait fortune avec la thse d’Albert Lortholary, publie il y a plus d’un demi-sicle et qui appelle de srieuses rserves depuis les travaux rcents, parmi lesquels on retiendra les textes rassembls par Sergue Karp et Larry Wolff sous l’intitulLe Mirage russe au XVIIIesiècle(21). Il est acquis et indniable que la relation entre la France et la Russie fut à la fois passion -ne et confuse au sicle des Lumires. Le dbat fut complexe des deux côts. Du côt des « philosophes », Voltaire, Diderot et quelques autres, confiants dans le progrs des Lumi -res et dans ce qu’ils considraient comme lacivilisation mot nouveau alors – espraient – voir leurs ides s’imposer progressivement en refoulant labarbariedans laquelle l’Empire du Nord restait plong en dpit des rformes dcrtes par Pierre le Grand et poursuivies sous la grande Catherine. Il ne s’agissait pas d’une confiance aveugle. C’est ainsi que le partage de la Pologne fut ressenti par Voltaire comme la preuve que les despotes « clairs » Frdric et Catherine s’taient servis de leurs illustres correspondants littraires comme de rpondants moraux. Diderot, si chaleureux, si enthousiaste pendant son sjour auprs de Catherine, prit ses distances lorsqu’il annota, durant son long arrêt en Hollande, le clbre ouvrage de l’im -pratrice, lesInstructions aux députésconnues sous le nom russe deNakaz. Il n’y manquait que la rforme essentielle et fondamentale, l’abolition du servage, prsuppos indispensable à la cration d’un tiers tat et d’une opinion, et ds lors d’une forme de reprsentation, corollaire de toute ide d’ducation nationale. En somme, les « philosophes » avaient pari un temps sur