Chine  : une diplomatie tous azimuts
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Chine : une diplomatie tous azimuts

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Chine : une diplomatie tous azimuts
Depuis 1979, la diplomatie de la République populaire de Chine est au service des quatre objectifs majeurs suivants : le développement économique du pays, l’armation et la conso-lidation de son statut de grande puissance, la réunication de la nation chinoise et la survie du régime actuel. Ces objectifs peuvent sembler contradictoires, et le dernier – la stabilité du système politique dirigé par le Parti communiste instauré en 1949 – reste, comme l’a montré le massacre de Tiananmen en 1989 ou plus récemment la préparation des jeux Olympiques de Pékin de 2008, prioritaire. Mais en même temps, la direction du P.C. chinois a constamment cherché à concilier l’ensem-ble de ces buts. Ainsi, l’eondrement de l’Union soviétique en 1991 a persuadé Deng Xiaoping et ses successeurs, Jiang Zemin puis Hu Jintao, non seulement de poursuivre les réformes et le développement du pays mais d’accélérer son intégration à l’économie mondiale, seule garantie à leurs yeux de sa montée en puissance à la fois politique et militaire. De fait, pour la première fois depuis la première guerre de l’opium (1840), la Chine pèse à nouveau de matière détermi-nante dans les aaires mondiales : elle deviendra la troisième puissance économique mondiale, devant l’Allemagne, en 2009 et, si sa croissance se poursuit à ce rythme, elle devrait dépasser le Japon vers 2020 et les États-Unis aux alentours de 2040. Parallèlement, depuis 1989, l’Armée populaire de libéra-tion (A.P.L.) est engagée dans un processus sans précédent de modernisation dont l’objectif n’est pas d’atteindre une impos-sible parité militaire avec les États-Unis mais de crédibiliser le statut de grande puissance de la Chine, d’abord en Asie, puis progressivement dans le reste du monde. Cela étant, la diplomatie chinoise ne s’appuie pas unique-ment sur cette capacité militaire croissante. Elle fonde sa force à la fois sur l’impact désormais mondial de sa modernisation économique et sur l’exercice d’une « puissance douce » (so power) selon l’expression du politologue américain Joseph Nye : un patient travail d’in!uence à la fois culturel et idéologique dont elle espère qu’il pourra avoir un impact sur les gouverne-ments et les sociétés situés en dehors de la zone de rayonnement traditionnel de la Chine. An d’accroître son ecacité, cette méthode en douceur et la diplomatie chinoise en général doivent surmonter deux handi-caps importants et appelés à durer : la montée en puissance et 834
le caractère répressif de son régime politique. Le risque pour la Chine est évidemment que ces deux réalités soient perçues par la communauté internationale – et en particulier les pays démocratiques et développés, qui se trouvent être ses princi-paux partenaires – comme se renforçant mutuellement. An de battre en brèche cette perception et de rassurer les inquiétudes des tenants du syndrome de la « menace chinoise », Pékin conti-nue de privilégier une certaine prudence sur la scène interna-tionale. Et, depuis son arrivée au pouvoir en 2002, Hu Jintao a mis en avant les notions d’« ascension pacique » et d’« harmo-nie », s’eorçant autant que possible d’éviter les con!its et de proposer des solutions « gagnant-gagnant », tout en maintenant sa diérence. Toutefois, la tentation du gouvernement d’instru-mentaliser dans ses relations extérieures le nationalisme ombra-geux qu’il continue de cultiver à l’intérieur, pour maintenir sa légitimité au sein de la société, montre combien une fois encore la diplomatie chinoise butte sur les contradictions inhérentes à ses objectifs.
Les priorités de la diplomatie chinoise après Tiananmen (1989)
Au lendemain du massacre de Tiananmen, la Chine s’est eor-cée de sortir de son isolement diplomatique et de s’associer peu à peu à un plus grand nombre d’organisations et de mécanismes multilatéraux de négociations. L’envoi de forces de maintien de la paix au Cambodge en 1991 et la signature par la Chine du traité de non-prolifération en 1992 sont les deux premiers jalons les plus caractéristiques de cette évolution. Cependant, parallèlement, dans le monde de l’après-guerre froide dominé par les États-Unis, le gouvernement chinois a fait de la multipolarité – ou plus exactement de la « multipo-larisation » (duojihua) – une priorité. Destiné à aaiblir ce que Pékin perçoit comme « l’hégémonisme » américain dans les relations internationales, ce discours a pour traduction diplo-matico-stratégique le soutien chinois de toutes les initiatives de nature à réduire l’in!uence des États-Unis. Ainsi, la constitution de nouveaux « pôles » indépendants, nationaux ou multinatio-naux (Union européenne, Association des nations du Sud-Est asiatique, Union africaine, Mercosur) est ouvertement appuyée par la Chine. Poursuivant ce même objectif, Pékin renforce ses
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