La nouvelle contagion latino-américaine
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La nouvelle contagion latino-américaine

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Langue Français

Extrait

La nouvelle contagion latino-américaine
Javier Santiso
Professeur d’économie, ESADE Business School
et Directeur de l’ESADE Centre for Global Economy and Geopolitics
Il y a quelques années, j’ai publié un livre dans lequel je parlais des bons révolutionnaires et
apôtres du libéralisme à outrance, d’une région secouée par des paradigmes économiques,
structuralistes, maoïstes, néolibéraux, de modèles qui se confrontaient, parfois de manière
violente, aux réalités économiques et sociales du continent latino-américain (voir l’essai
Amérique latine : Du Bon Révolutionnaire au Bon Libéral
, Paris, Editions Autrement, 2005).
A l’issue de processus parfois douloureux (comme dans le cas chilien), certains pays du
continent avaient néanmoins su se dégager d’une économie politique déformée par des
prismes idéologiques et mettre fin aux maximes maximalistes guidées par des modèles
supposés résoudre l’ensemble des maux du sous développement. Tour à tour, des pays
aussi divers que le Chili, le Brésil ou encore le Mexique se sont ainsi défait de cette illusion
de macro paradigmes sensés ouvrir la boîte de Pandore du développement et se sont
orientés vers des politiques économiques pragmatiques donnant lieu à l’émergence d’un
possibilisme en matière de politique économique.
Depuis cette publication, quelques années ont passé et d’autres pays ont rejoins le trio alors
analysé alors. Les uns après les autres, et ce depuis des gouvernements aussi de centre
gauche que de centre droit, un nombre grandissant de pays ont mené des politiques
économiques « possibilistes », pragmatiques, combinant l’orthodoxie macro-économique et
les politiques sociales, visant à la fois le libre commerce et le soutien aux entreprises
publiques, tout cela dans un cadre démocratique. Ainsi, le Costa Rica, la Colombie,
l’Uruguay, le Pérou, la République dominicaine ou encore le Panama se sont joint à cette
tendance de fond.
Il paraît que nous sommes en amont d’une contagion inédite, une contagion vertueuse, dans
laquelle les pays s’émulent les uns après les autres, ce groupe de pays se distinguant pour
leurs
politiques
éminemment
pragmatiques
qui
transcendent
les
divisions
et
les
classifications traditionnelles de gauche ou de droite à la lumière desquelles on a voulu, en
particulier en Europe, pouvoir comprendre la région. Il y a quelques années, le cliché
commun relatif à l’Amérique latine était que le Chili était l’unique « jolie fille » (
niña bonita
) du
quartier latin (
barrio latino
). Maintenant, l’Amérique latine a non seulement un leader mondial
(avec le Brésil, septième puissance économique en 2010, en termes de PIB nominal,
membre des BRICs, cet autre club selecte qui regroupe les principales économies
émergentes du globe, au-delà des pays de l’OCDE) mais aussi une floraison de « jolies
filles ». Certaines, comme le Mexique et depuis 20101 aussi le Chili, ont déjà membres de
l’OCDE. D’autres multiplient leurs efforts pour combiner croissance et développement,
politiques économiques monétaires et budgétaires avec les politiques sociales. Toutes
s’émulent les unes les autres à l’image, par exemple, du Pérou ou de la Colombie suivant les
pas du voisin chilien.
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