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La paix européenne – le congrès de Vienne
Ce traité de paix, nous venons de le voir était incomplet ; il ne stipulait pas pour le reste
de l’Europe, mais c’était un point de départ possible pour une politique française.
Les vues de Talleyrand relatives au traité et à la position de la France
Talleyrand, au lendemain du traité de Paris, a certaines illusions sur le rôle que la France
peut jouer encore en Europe. Son interprétation du traité est en effet optimiste. Nous avons
plusieurs textes nous montrant les pensées de Talleyrand sur ce point, notamment une lettre de lui à
l’ambassadeur de France à Londres, le comte de La Châtre, le 13 juin 1814 : Talleyrand est
persuadé que, désormais, la France est certaine de conserver son rang de grande puissance, que sa
situation est excellente du fait que les autres États auront besoin d’elle pour organiser la sécurité de
l’Europe. Maintenant, d’autre part, que la paix est faite, il faut établir que la France doit être traitée
en égale par les autres Puissances pour le Congrès. Au contraire, puisque le traité prévoit un certain
nombre de points, la liberté de manœuvre de la France et sa possibilité de collaboration à la paix
européenne sont donc certaines. Talleyrand pense bien, sans doute, qu’il va se heurter à des
difficultés ; son but est de forcer la porte et d’être admis à discuter sur le pied d’égalité avec les
autres Puissances. On trouve une expression analogue, plus forte encore, de ces espérances dans
d’autres pièces postérieures, on en trouve dans ses Mémoires, dans les entretiens qui nous sont
rapportés de lui avec les chargés d’affaires à Paris, en particulier avec le comte de Münster, qui est
le représentant du roi de Hanovre au début de septembre.
Sur qui Talleyrand compte-t-il pour faire prévaloir cette politique ? Ici, nous le voyons
retourner complètement sa position diplomatique. Jusqu’ici, il a travaillé avec le Tsar et s’est
appuyé sur le Tsar ; mais le Tsar a eu des déceptions à Paris : Louis XVIII, dans les différentes
entrevues qu’il a eues avec lui, l’a froissé dans son amour-propre ; le Tsar est mécontent, d’autre
part, du libéralisme, insuffisant, trouve-t-il, de Louis XVIII et, en particulier du rejet de la
Constitution du Sénat. Il s’est pris de ces déceptions à Talleyrand, qu’il refuse de recevoir au
moment où il quitte Paris, si bien que Talleyrand est amené à lui écrire une lettre, très digne
d’ailleurs, où il lui expose, le 13 juin, le point de vue de la France et lui donne les assurances
nécessaires et les explications voulues. Talleyrand a d’ailleurs déjà entrevu les ambitions du Tsar à
dominer l’Europe et la dépendance où la Prusse se trouve vis-à-vis du Tsar. Aussi, retournant,
comme je vous le disais, sa position, mise-t-il maintenant délibérément sur l’Angleterre. Il l’indique
dans les instructions au comte de La Châtre et dans celles qu’il donne au chargé d’affaires près du
Tsar, Juste de Noailles. Il est persuadé que les intérêts européens de la France et de l’Angleterre
coïncident, en particulier sur deux points : sur Naples et sur l’Espagne. Il compte donc sur
l’Angleterre pour l’introduire dans le concert européen, et c’est à elle qu’il va s’adresser et avec elle
qu’il va essayer de travailler jusqu’à l’ouverture du Congrès.
La situation devant laquelle se trouve Talleyrand est en réalité beaucoup moins
favorable qu’il ne le croit : les quatre Alliés sont absolument décidés à régler sans la France les
questions européennes ; ils ont commencé les négociations entre eux, à Paris, les ont ensuite
poursuivies à Londres, où ils se sont rendus voir le Régent d’Angleterre. Ils n’ont pu se mettre
d’accord ensuite, du fait des ambitions russes sur la Pologne et des ambitions prussiennes sur la
Saxe. Aussi, ont-ils décidé, par un protocole du 20 juin d’ajourner l’ouverture du Congrès au 1
er
octobre, en maintenant le
statu quo
jusque là. Le 29 juin, ils ont même signé entre eux une
convention renouvelant le traité de Chaumont contre la France et fixant les contingents respectifs
qu’ils auraient à maintenir afin de protéger les arrangements qui doivent encore avoir lieu et de
maintenir l’ordre et le repos. C’est pour Talleyrand une grosse déception, qu’il dissimule en
présentant les choses au mieux à ses ambassadeurs dans une circulaire du 15 juillet. Ces deux
décisions sont évidemment , sinon anti-françaises, tout au moins peu favorables à la France.
Non seulement les Alliés sont décidés à régler sans la France les questions européennes,
mais ils tiennent le gouvernement français dans une ignorance complète de leurs desseins. Non
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