le Baromètre de la nature

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le Baromètre de la nature

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• Publié par: azyjixab
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B I O d I v E r S I T é régIOnS pAr-dELà LES froNtIèrES L’Union européenne compte 8 grandes zones biogéographiques : ces aires abritent une faune et une flore spécifiques, liées, notamment, à la qualité du sol et au climat. Les pays méditerranéens se caractérisent par une forte richesse.

Régions LPINE TLANTIQUE

ER NOIRE BORÉALE

ONTINENTALE MÉDITERRANÉENNE

ANNONIQUE TEPPIQUE

le Baromètrede la nature

fAUnErIchESSE mÉdItErrANÉENNE La France, l’Espagne et La faune en Union européenne l’Italie comptent, chacun, (Nombre d’espèces animales : plus de 200 espèces, et, chacun également, des espèces locales particulièrement intéressantes, comme le porc-épic, le lynx ibérique, la musaraigne de Miller, le campagnol de Cabrera, ou encore le bouquetin des Pyrénées.

Source : SEBI (AEECTE/BD, MNHN) et UICN, 2009

fLOrEL’ESpAGNE EN têtE La région méditerranéenne Les plantes vasculaires compte quatre fois plus en Union européenne de plantes que le reste (Nombre d’espèces) de l’Europe. L’Espagne se distingue par une richesse exceptionnelle : le pays rassemble 8 000 plantes sur son SU territoire et 2 000 autres DAN. fleurs ont été inventoriées IRL. P.B. dans les îles Canaries. R.U. ALL. BEL. LUX. TCH. FRA. AUT. ITA. POR. SL ESP.

Source : European Information Platform for Plants, 2007

biodiversité un état critique ans les forêts de lauriers des îlesregard d’autres régions du monde, une Canaries, l’euphorbe mellifère,proportion importante d’espèces, pré- fo D affirme Sophie Condé, directrice adjointerme d’ombrelle, que l’on trouve aussi à une belle plante au feuillage ensentes en Europe, n’existe pas ailleurs», Madère, est en danger, comme 130 autresdu Centre thématique européen sur la fleurs des îles. Aucun pays européen nebiodiversité biologique. compte moins de 1 000 espèces différentesSi la région méditerranéenne se caractérise de plantes, mais des centaines d’entre ellespar une biodiversité élevée, les pays qui sont dans un état critique. La faune aussiregroupent plusieurs zones biogéogra- est très riche dans tous les pays méditer-phiques, ne sont pas en reste. « La France, ranéens : l’Espagne, l’Italie ou le Portugalqui est le seul pays européen à regrouper comptent chacun plus de 200 espèces4 zones biogéographiques, apparaît très d’oiseaux et plus de 100 espèces de mam-riche, en particulier dans sa partie sud mifères. Autre point notable : « Même siet dans les zones montagneuses. Mais sa la biodiversité européenne est faible aurichesse est comparable à celle d’un pays

Terre Sauvage 100 Avril 2010

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méditerranéen », explique Sophie Condé. Dans quel état se trouve cette biodiversité ? Les statistiques européennes révèlent mal- heureusement bien des points noirs. Les effectifs d’espèces forestières d’oiseaux (pics, mésanges, chouettes…) ont baissé de 9 % depuis 1980. Avec une baisse de 48 %sur la même période, les oiseaux inféodés aux milieux agricoles (alouettes, busards…) sont les plus touchés, tant ils sont mis à mal par les pratiques de l’agri- culture intensive. Une menace encore plus forte pèse sur les papillons. Leur population a baissé de 60 % depuis 1990 et la tendance ne s’in-

OISEAUXUNE BAISSE JUGULÉE Indice d'abondance des populations d'oiseaux communs en Europe Base 100 en 1980 Source : SEBI (AEECTE/BD, MNHN), 2008 +10% 100 10% 20% 30% 40% 50% 19801990 2000

2006

STOCKS dE pOISSOnSLA SUrExpLoItAtIoN at des ressources marines en Europe La pêche industrielle exerce urces : Conseil international pour l'exploration une telle pression sur les arine (ICES) et Commission générale des pêches stocks sauvages de poissons r la Méditerranée (GFCM), 2009 que, année après année, les captures ne cessent Rouget de diminuer. En Méditerranée, Capelan, tous les stocks démersaux, flétan du Groenland, c’est-à-dire les poissons rouget pêchés à proximité des côtes, sont surexploités. Morue, Morue, églefin, saumon saumon, Morue, merlan saumon, anguille, merlan Part des stocks dans et hors des limites biologiques hors des limites dans les limites Espèces Zonesde pêche surpêchées (ICESet GFCM) Thon rouge, espadon, colin Rouget

verse pas. « En dix ans, l’Europe a perdu en prairies l’équivalent de deux fois la super- ficie du Luxembourg», rappelle Sophie Condé. Cette disparition est directement liée aux pratiques de fauche et à l’usage systématique d’engrais et de pesticides.

Les quotas: un système bafoué par les politiques

En mer, le bilan n’est guère plus glorieux. La pêche industrielle, menée par des bateaux à la technologie de pointe, exerce une pres- sion de plus en plus forte sur des stocks sauvages. «Depuis le milieu des années 80, les captures ont diminué en raison de la surexploitation des stocks», rappelle Philippe Cury, directeur de recherche à l’IRD – Institut de recherche pour le déve- loppement. La mer se vide : selon la FAO

Variations depuis 1980

Espèces forestières 9%

Toutes espèces 10%

Espèces agricoles 48%

B I O d I v E r S I T é

Depuis 1980, les populations d’oiseaux ont chuté dramatiquement. Les politiques européennes contribuent néanmoins, depuis 2000, à enrayer cette baisse. Le déclin des espèces agricoles a été stabilisé grâce à la mise en place de mesures agri-environnementales, encouragée par la Directive Oiseaux, et le développement des jachères, prôné par la Politique agricole commune (PAC). Mais leur suppression , décidée dans le cadre du bilan santé de la PAC, pourrait remettre en cause cette tendance.

pApILLOnSUNE rÉELLE INqUIÉtUdE Les populations de papillons, une espèce qui constitue un bon indicateur de l’état de la biodiversité, subissent une baisse continue depuis trente ans. La disparition des prairies, liées aux pratiques agricoles, affecte grandement leur population.

Indice d'abondance des papillons de prairies en Europe Base 100 en 1990 Source : SEBI (AEECTE/BD, MNHN), 2007

100 10% 20% 30% 40% 50% 60% 1990

– Foodand Agriculture Organization, les débarquements de poissons ont baissé de 25 % en Méditerranée ces quinze derniè- res années. Or, dans la grande bleue, aucun poisson, à part le thon rouge, n’est soumis à un système de quotas. Les contrôles sont censés être garantis par le seul maillage des filets de pêche. Mesure dérisoire… En outre, même lorsqu’un système de quotas existe, il est régulièrement bafoué par les politiques. « Dans les faits, il n’y a aucune régulation, déplore Philippe Cury. Les quotas sont systématiquement dépas- sés. L’an dernier, le quota de la morue de mer du Nord a été fixé à 0. Or, 21000 tonnes de morue y ont été pêchées…» À Bruxelles, on se rend compte depuis peu qu’il est impossible de bien pêcher quand les stocks sont effondrés et que le niveau des subventions – vertigineux – n’est plus

rre Sauvage 101 TeAvril 2010

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riation puis 1990 %

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acceptable. Elles représentent 65 % de la valeur des débarquements en Europe. La France se hisse en haut de ce triste podium avec des subventions s’élevant à 82 % ! « Avec la crise financière, la Com- mission européenne ne voit plus les sub- ventions de la même manière, explique Philippe Cury. Il va y avoir des politiques de restauration des stocks ». L’un des choix de Bruxelles, afin de mieux contrôler la pêche, est de proposer des quotas, non par pays, mais par bateau. C’est là une mesure qui a déjà été mise en place avec efficacité l’an dernier en Médi- terranée pour le thon rouge, une espèce lourdement menacée, que les ONG, comme Greenpeace et le WWF, et l’Union européenne aimeraient voir inscrite en annexe I de la Cites, ce qui en interdirait son commerce international.w