Revendications et luttes dans la colonie britannique
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Revendications et luttes dans la colonie britannique

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Chapitre 7
Programme de formation de l’école québécoise
Histoire et éducation à la citoyenneté
Domaine de l’univers social
Revendications et luttes
dans la colonie britannique
En résumé,
si nous opposons une résistance rigoureuse aux forces métropolitaines qui se déploient,
laquelle résistance ne peut avoir lieu sans un soulèvement général et spontané,
nous courons bien les risques de tout perdre,
libertés politiques et droits nationaux,
mais nous conservons notre honneur;
si nous n’opposons aucune résistance, ou une résistance toute faible,
nous perdons nos libertés politiques et nos droits nationaux,
et de plus nous perdons notre honneur.
Étienne Parent
Dans la seconde moitié du
XVIII
e
siècle, l’Europe est en plein bouillonnement
intellectuel. Des idées libérales s’expriment et circulent alors ouvertement
dans des mouvements de diverses tendances. Les milieux financiers et poli-
tiques sont influencés par ce libéralisme qui anime les courants d’opinion.
Le libéralisme est constitué par un ensemble de doctrines qui tendent à
garantir aux individus des droits et des libertés dans la société. Avec l’avè-
nement du libéralisme, des mouvements de revendication voient le jour. Leur
objectif est de circonscrire le pouvoir politique et de faire reconnaître certains
droits. C’est dans le contexte de ce courant libéral que se fait la Révolution
américaine aux portes mêmes de la
Province of Quebec
. Aux États-Unis,
comme dans les jeunes nations d’Europe et d’Amérique du Sud, la souverai-
neté du peuple s’oppose au pouvoir de la monarchie.
Dans la province, le contrôle colonial britannique demeure, mais les idées
libérales font leur chemin. Sur le plan politique, des groupes revendiquent
davantage de pouvoir et des luttes sont entreprises, comme le mouvement
qui, en 1784, réclame une chambre d’assemblée et fait circuler
L’humble
pétition des sujets anciens et nouveaux de Votre Majesté, habitants de la
Province de Québec
. La conjoncture politique et économique européenne
incite la métropole à céder du terrain. Alors qu’elle avait été autorisée dès
1763, une chambre d’assemblée, élue par le peuple, est créée en 1791, concré-
tisant les principes du parlementarisme et de la représentation. La démo-
cratie n’est pourtant pas véritablement établie. Les membres des conseils
exécutif et législatif, non élus, sont nommés par le gouverneur, qui détient
un droit de veto lui permettant de désavouer une loi jusqu’à deux ans après
son adoption. Il manque aussi à ce premier parlement l’élément essentiel
qu’est la responsabilité de l’exécutif devant la Chambre.
En 1792, aux premières élections, les membres de la bourgeoisie profession-
nelle canadienne-française sont majoritaires en chambre. Ils revendiquent
davantage de pouvoir. Dès les premières réunions de l’assemblée, les députés
s’affrontent à propos de questions linguistiques. Deux partis, le Parti cana-
dien, qui deviendra plus tard le Parti patriote, et le British Party, s’opposent
aussi lors de crises parlementaires importantes. Des enjeux, comme le finan-
cement de la construction des prisons et le contrôle des dépenses publiques
et des subsides, entraînent des revendications et des luttes soutenues. Cela
permet à l’éloquence politique et au journalisme d’opinion de s’épanouir.
Par exemple, Louis-Joseph Papineau, président de la Chambre, Étienne
Parent, directeur du journal
Le Canadien,
Edmund Bailey O’Callaghan, rédac-
teur du
Vindicator and Canadian Advertiser
et député, ainsi qu’Adam Thom,
rédacteur en chef du
Montreal Herald
, s’emploient résolument à faire valoir
leurs opinions.
Ces revendications et ces luttes s’inscrivent par ailleurs dans une situation
économique elle-même en pleine mutation.Au Bas-Canada, le commerce des
fourrures est progressivement remplacé par celui du bois dont la demande
s’accroît à la suite de la guerre qui oppose la France et la Grande-Bretagne.
Dans la colonie, les activités commerciales et financières se développent. C’est
à Montréal qu’est fondée la première banque canadienne
.
Pour les membres
de la bourgeoisie d’affaires, majoritairement anglophone, la construction de
canaux jugée essentielle aux échanges commerciaux avec le Haut-Canada
est une priorité. Ses membres demandent à la Chambre d’assemblée du Bas-
Canada d’en financer le creusement. Ces gens d’affaires ont donc besoin du
soutien de l’État. Cependant, les députés autorisent la construction des
canaux de Lachine et de Chambly, afin de favoriser le développement écono-
mique du Bas-Canada, mais refusent de financer d’autres travaux vers le
Haut-Canada.
Dans ce contexte et en s’inspirant de mouvements voués à la libération natio-
nale ailleurs dans le monde, principalement aux États-Unis et en Europe, les
Patriotes
rédigent les
92 Résolutions
dénonçant les actions du gouverneur
et des conseils. Ils réclament notamment une plus grande autonomie de la
Chambre, la responsabilité ministérielle, une présence plus importante des
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