Trois Leçons sur la société post-industrielle - PEYRON Audrey
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Trois Leçons sur la société post-industrielle - PEYRON Audrey

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Langue Français

Extrait

Fiche de lecture réalisée par Audrey PEYRON, Terminale ES1, 2007-2008
«
Trois leçons sur la société post-industrielle
», Daniel Cohen, Editions du Seuil, coll. La République des Idées, septembre 2006, 91 pages.
Daniel Cohen :
économiste français né le 16 juin 1953, professeur d'économie à l'École normale supérieure à Paris I et directeur du Centre pour la
Recherche Economique et ses Applications (CEPREMAP). Il est également éditorialiste au
Monde
et animateur d'une émission sur France-Culture, mais
aussi membre du Conseil d’analyse économique. Il s’intéresse en particulier à l’économie des pays en développement, à leur dette et leur productivité.
On pourrait le ranger parmi les économistes néoclassiques. Dans sa bibliographie on rencontre :
Monnaie, Richesse et Dette des Nations
, Editions du
CNRS, 1987 ;
Les infortunes de la Prospérité
, Paris: Julliard, 1994 et
La mondialisation et ses ennemis
, 2004, Paris, Grasset.
Problématique de l’ouvrage : En quoi la société d’aujourd’hui peut-elle porter le nom de société post-industrielle ?
Synthèse de l’ouvrage :
Leçon 1 : L’ère des ruptures.
Cinq ruptures majeures permettent de comprendre le bouleversement des conditions sociales qu’il y a eu au cours des trente dernières années :
La troisième révolution industrielle : une révolution technologique qui se présente en « grappes », autour de quelques innovations radicales. Les
économistes parlent de
General Purpose Technology
(GPT) : des technologies à usage multiple dont le potentiel excède les intentions et l’imagination
de leurs inventeurs.
Une nouvelle façon de concevoir le travail humain : une révolution sociale avec une nouvelle organisation du travail qui va de paire avec la
révolution précédente. En mai 1968 l’équation « salaire égale obéissance » est remise en cause. La société doit alors apprendre à mettre au travail une
jeunesse qui, elle, est scolarisée. La standardisation alors créé par leurs parents sera brisée par l’informatique.
Un éveil de l’individualisme contemporain : les nouveaux principes de l’organisation du travail qui, à l’age d’Internet, ont pour objectifs, selon
Philippe Askenazy, « l’adaptabilité à la demande, la réactivité, la qualité et surtout l’optimisation du processus productif, notamment à travers
l’utilisation de toutes les compétences humaines » sont mis en avant.
Cela se traduit par une polyvalence des salariés et par une délégation des responsabilités ; et permet une production flexible, « juste à temps » et
« sur mesure » : le toyotisme. Cette nouvelle organisation du travail est la conséquence mécanique de la hausse de la valeur du travail et des
contradictions du fordisme (le fait qu’il s’agit de taches répétitifs, ennuyeuses et aliénantes). De plus le fordisme trouve sa limite dans le fait que
l’inflation salariale, une fois qu’elle est généralisée, ne débouche plus sur des gains de productivité mais sur une inflation tout court.
La finance a repris l’ascendant sur la marche des affaires : la révolution financière représente la prise de pouvoir de la bourse dans le management
des entreprises. Cela signifie que les chefs d’entreprises ont fini par se comporter comme des actionnaires.
La mondialisation.
Leçon 2 : La nouvelle économie monde.
La première mondialisation et la mondialisation d’aujourd’hui ont pour analogie la ressemblance des grandes puissances et elles sont toutes deux
portées par une révolution des techniques de transport et de communication. Cependant la première mondialisation reste en avance sur les dimensions de
la globalisation financière, des migrations internationales et sur le respect des contrats ou de la propriété privée. Suite à cette première mondialisation les
pays pauvres devenus indépendants doivent fixer leur politique commerciale, ils choisiront alors le protectionnisme. Mais ils verront que cela ne leur est
pas bénéfique et ils devront donc trouver leur propre voie dans le commerce mondial.
La nouvelle économie monde implique un retour sur la division (internationale) du travail : le marché pousse chacun, l’individu chez Smith, la
nation chez Ricardo, à se spécialiser dans une tâche unique. Adam Smith pense donc à la possibilité d’une vie en société où la dépendance de chacun par
rapport à autrui soit réglée par les forces anonymes du marché.
La nouvelle économie monde est le résultat de la désintégration verticale de la production, c’est-à-dire du démembrement de la production fordiste.
De plus aujourd’hui l’économie se base plus sur le principe de filière inversée qu’a l’époque industrielle.
Plus loin la nouvelle économie monde mène à la mondialisation des images de la mondialisation. Il s’agit là du fait que la mondialisation ne diffuse
pas spontanément la prospérité matérielle à l’ensemble des pays pauvres mais qu’elle diffuse pourtant les images de cette prospérité à ces même pays.
Ceci joue donc sur la transition démographique des pays pauvres. Cette dernière se produit lorsque le coût d’opportunité d’élever un enfant augmente. Et
son paradoxe tient au fait qu’elle se produit alors même que les conditions matérielles ne sont guères changées. La démographie devient donc une
illustration du décalage entre la mondialisation virtuelle et réelle.
Les enjeux du monde à venir sont le fait que le monde actuel va vers une structuration multipolaire instable qui obligerait la création d’un ordre
multilatéral doté d’institutions légitimes.
Leçon 3 : Existe-t-il un modèle social européen ?
Les problèmes qui sont posés par la société post-industrielle sont : être une société de la connaissance, de l’information, à rayon planétaire et une
société de services dont les enjeux sont locaux.
Etre une société de la connaissance c’est aller dans le sens d’une université européenne qui serait l’institution fixant la matière première, le savoir
et la formation, dont se nourrit le reste de la société. Il s’agirait là d’une réponse à la crainte des chercheurs qui est de voir leurs programmes de
recherche dictées par une logique bureaucratique ou industrielle. Après l’installation de cette université l’Europe doit faire face au paradoxe du gratuit et
du payant résumé par Paul David de la façon suivante : pour être efficace la production d’idées nouvelles doit obéir à deux règles : coopération de tous
ceux qui visent à résoudre le même problème puis, une fois le problème résolu, libre usage par tous de ses applications. Or dans le cas de la recherche
privée c’est le contraire il y a donc une rivalité entre le gratuit et le payant. Le handicap européen est flagrant dans le fait qu’elle n’a pas d’institutions
adaptées à la gratuité.
La société de l’information vient avec l’économie de la troisième révolution industrielle, elle exige des firmes qu’elles bénéficient d’une rente de
situation, technologique ou commerciale. En conséquence le secteur ne peut pas être concurrentiel au sens habituel du terme. La concurrence fait monter
les coûts jusqu'à ce que les nouveaux entrants soient découragés.
Au rayon planétaire se trouve le mal européen : deux tiers de ses exportations et de ses importations sont à destination ou en provenance d’elle-
même. Le commerce européen est représentatif de l’ancien modèle industriel tandis que le commerce mondial est à l’image du nouveau
modèle
industriel. L’Europe est prisonnière de sa spécialité qui exige de garder les mêmes façons de faire au risque d’être concurrencée. Il perdure dans le fait
qu’il soit impossible de parler d’un modèle social européen qui englobe le Royaume-Uni, la Suède l’Italie et la France.
Cela donne lieu à un non modèle social européen distingué par Gosta Esping-Andersen avec l’Etat-Providence libéral, corporatiste, où social-
démocrate, et le capitalisme méditerranéen (relevé par Bruno Amable). Cependant chaque pays n’est pas enfermé dans un type mais dans une
combinaison de ces types. Ainsi le modèle français n’est ni individualiste ni communautaire,
mais divisé entre les valeurs cléricales et les valeurs
aristocratiques, au sein desquelles il ne trouve pas son équilibre. La crise des banlieues reflète cette instabilité ; avec cette dualité on obtient le constat
suivant : le chômage est à la limite de ce qui est acceptable pour la population en général mais il est catastrophique pour les populations à risques, mais
aussi le fait que l’existence sociale des jeunes dans les banlieues est fragile du fait d’un lien communautaire faible, leur intégration est en fonction
de la
force des solidarités intra-communautaires. Cependant le modèle français n’accepte pas ce dernier constat.
Critique personnelle : L’auteur donne une analyse de la société d’aujourd’hui
dans le but d’amener sa troisième partie sur l’Europe. Cependant on peut
parfois être amené à se poser la question du lien avec le thème d’une société post-industrielle. Malgré cela il est très intéressant de voir le rapprochement
que l’auteur fait en zoomant du monde a l’Europe puis à la France elle-même.
Elément marquant : le fait de voir que la troisième révolution industrielle a changé le système du marché.
Lien avec le programme : taylorisme et post-taylorisme ou néo-taylorisme (chapitre 3 : Travail et emploi), et les échanges internationaux et l’Europe.
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