DOSSIER DE PRESSE ! Propreté JEUDI 22 JANVIER 2014 Que l’on soit Parisien ou simple touriste, un constat s’impose aujourd’hui : Paris est sale. ! Il suffit pour s’en convaincre de regarder le dernier classement établi par Trip Advisor, qui relègue Paris en 24ème place du classement des grandes villes mondiales pour la propreté des rues, ou alors, tout simplement, de constater quotidiennement l’accumulation des salissures, souillures, et petites ou grandes dégradations qui abîment le quotidien. Les Parisiens constatent tous les jours que la situation n’est pas satisfaisante. Avec 30 millions de touristes par an, ils s’inquiètent aussi de l’image renvoyée au reste du monde. ! La propreté n’est pourtant pas un luxe, elle est un droit, une condition essentielle de notre qualité de vie. ! Je refuse le laisser-aller. C’est la raison pour laquelle je propose un plan d’urgence autour de trois propositions principales : ! • revoir les priorités en matière de verbalisation, complètement décalées par rapport aux enjeux : en 2012, la ville n’a dressé que 35 000 procès-verbaux pour infraction aux règles de la salubrité publique, alors qu’elle a distribué 5 millions de PV aux automobilistes ! Je souhaite au contraire instaurer une tolérance zéro sur les dégradations du quotidien grâce à la création de brigades vertes, car c’est en ne laissant rien passer que nous améliorerons la propreté de notre ville ; !
Que lon soit Parisien ou simple touriste, un constat simpose aujourdhui: Paris est sale. Il suffit pour sen convaincre de regarder le dernier classement établi par Trip Advisor, qui relègue Paris en 24ème place du classement des grandes villes mondiales pour la propreté des rues, ou alors, tout simplement, de constater quotidiennement laccumulation des salissures,souillures,etpetitesougrandesdégradationsquiabîmentlequotidien.LesParisiens constatent tous les jours que la situation nest pas satisfaisante. Avec 30 millions de touristes par an, ils sinquiètent aussi de limage renvoyée au reste du monde. La propreté nest pourtant pas un luxe, elle est un droit, une condition essentielle de notre qualité de vie. Je refuse le laisser-aller. Cest la raison pour laquelle je propose un plan durgence autour de trois propositions principales: • revoir les priorités en matière de verbalisation, complètement décalées par rapport aux enjeuxla ville na dressé que 35 000 procès-verbaux pour: en 2012, infraction aux règles de la salubrité publique, alors quelle a distribué 5 millions de PV aux automobilistes! Je souhaite au contraire instaurer une tolérance zéro sur les dégradations du quotidien grâce à la création de brigades vertes, car cest en ne laissant rien passer que nous améliorerons la propreté de notre ville;• développer les capacités dintervention rapide, en faisant du maire darrondissement lélément central dune politique de proximité, qui permette à chaque Parisien de contacter directement, soit par smartphone soit par téléphone, un référent propreté implanté dans chaque mairie darrondissement: lobjectif est quetoutsignalementpuisseentraîneruneinterventiondanslesdeuxheures;• utiliser la fiscalité comme un outil incitatif; aujourdhui, non seulement les rues sont sales, mais la fiscalité relative à la propreté a explosé, à limage de la taxe de balayage qui a bondi de 600 % pour certains Parisiens entre 2011 et 2012: je propose par exemple de réduire la taxe denlèvement des ordures ménagères pour les copropriétés pratiquant le tri sélectif. La saleté de nos rues nest pas une fatalité, Paris dispose datouts considérables pour offrir un cadre de vie plus agréable aux Parisiens. Il est temps de les valoriser. Jen ai la volonté, car je suis convaincue que la propreté, en plus dêtre un préalable indispensable à la qualité de vie, est un élément déterminant de la sécurité que je veux garantir aux Parisiens. Nathalie Kosciusko-Morizet
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Instaurer des brigades vertes pour une tolérance zéro et une intervention rapide face aux dégradations du quotidien Tolérance zéro: pour une politique de verbalisation vraiment dissuasive, inspirée des exemples extérieurs La Ville dispose dun service de verbalisation, le Centre dAction pour la Propreté de Paris (CAPP), qui comprend moins dune centaine dinspecteurs nayant pas la compétence pour réaliser des contrôles didentité. Depuis 2010, léquipe sortante a tenté de mettre laccent sur la verbalisation (16500 contraventions dressées en 2010, 22000 en 2011), 1 mais les chiffres restent dérisoires un chiffre à -: seulement 35 000 PV dressés en 2012 rapprocher des 5 millions de PV de stationnement dressés chaque annéeSur les quelques 19000 PV dressés par les inspecteurs en 2013, 60% concernent des problèmes de présentation des bacs verts et jaunes sur la voie publique. Pourquoi? Tout simplement parce que ces infractions sont faciles à constater et à attribuer aux seriatéirporp» des bacs. Or ce ne sont pas ces infractions qui souillent Paris le plus visiblement.En réalité, cest la volonté politique de verbaliser qui fait défaut, si bien que les Parisiens ont souvent limpression que la Ville fait le choix de la facilité: il est plus facile et moins dangereux de mettre un PV de stationnement ou de verbaliser un commerce que de verbaliser des actes dincivilité. Pour être efficace, la verbalisation doit être dissuasive. Il nest pas nécessaire, pour verbaliser davantage, de recruter des équipes supplémentaires: il suffit de permettre aux inspecteurs du CAPP de patrouiller avec les 625 ISVP, qui, eux, ont le pouvoir de relever lidentité. Des brigades vertes seront donc mises en place sous la forme de patrouilles communes entre inspecteurs du CAPP et ISVP, afin de ne laisser passer aucune dégradation de la voie publique, mais aussi afin de déclencher systématiquement lintervention rapide des services en cas de dégradation.
"1 18 108 PV dressés par le CAPP, 16 744 PV dressés par les équipes de la direction de la prévention et de la protection.
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Cette politique a déjà porté ses fruits à Londres ou à New-York avec les tenants de la théorie de la broken window»: des actes incivilités qui ne sont pas réparés rapidement envoient le signal que lenvironnement est propice aux personnes qui sadonnent à ce type de comportement. Petits déchets (papiers gras, tickets de métro,), graffitis, affichage et dépôts sauvages, il est temps que Paris se dote dune politique énergique pour enrayer ces dégradations qui abiment le quotidien. Permettre à chaque Parisien de déclencher lintervention des services de propreté grâce aux nouvelles technologies Aujourdhui, les nouveaux usages technologiques permettent à chaque Parisien de devenir acteur de la vie de la ville, en signalant par exemple avec son smartphone les déchets déposés sur la voie publique, les petites dégradations de la voirie et tous les dysfonctionnements qui nuisent à la qualité de vie. Il est donc essentiel de donner aux services les moyens de profiter de ces nouvelles opportunités. Un premier pas a été franchi avec la création dune application smartphone, dont les résultats toutefois ne sont pas concluants dans la mesure où la ville ne la pas accompagnée des aménagements nécessaires en termes dorganisation interne. Si bien quaujourdhui, les services de la propreté nont pas les moyens de faire face à lafflux de signalements. Parvenir à une propreté 2.0, cest à dire participative et réactive, nécessite un véritable changement dorganisation: il suppose quune partie de lactivité des services soit exclusivement dédiée à lintervention rapide demandée par les nouveaux modes de communication entre la ville et les Parisiens: application smartphone, mais aussi directement téléphone. Les services de la propreté développeront donc des unités dédiées à lintervention rapide sur demande directe des Parisiens, soit via smartphone, soit grâce à la création dunnumérovertdédié.Lobjectifestquetoutsignalemententraîneuneinterventiondans les deux heures. Cette nouvelle organisation sappuiera sur la fonctionnelle, qui est déjà en mesure dintervenir pour les urgences du quotidien, et sera décentralisée au niveau de larrondissement, pour permettre une intervention plus rapide. Elle suppose de donner davantage de compétences aux maires darrondissement, aujourdhui démunis face à lomniprésence des pouvoirs de la mairie centrale.
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Développer une culture du résultat Le baromètre de la propreté, qui permettait dévaluer la propreté de chaque arrondissement, a été supprimé en 2009, sans aucune explication. Il est essentiel de mesurer la satisfaction des Parisiens, arrondissement par arrondissement, de manière qualitative et quantitative. Le baromètre de la propreté sera donc non seulement rétabli, mais également amélioré, et permettra aux Parisiens de se prononcer sur la propreté dans leur arrondissement, ainsi que dévaluer tous les ans et de manière publique laction de la mairie.
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Renforcer les capacités dintervention rapide en faisant du maire darrondissement linterlocuteur unique des questions quotidiennes de propreté, de voirie et déclairage Faire du maire darrondissement linterlocuteur unique des Parisiens en matière de propreté Le maire darrondissement est le premier interlocuteur des Parisiens, et pourtant il na pas le pouvoir de garantir lintervention rapide des services de la propreté. Il peut bien sûr signaler des dysfonctionnements, mais na aucune garantie sur leur prise en compte; de même, il ne peut pas définir lui-même les horaires de tournée et na pas la possibilité de fixer les quartiers prioritaires. Le maire darrondissement doit pouvoir sappuyer sur un référent dédié spécialement à la propreté, qui lui permette dobtenir lintervention immédiate des services. Une fonction de coordonnateur de lespace public a été créée dans chaque arrondissement, mais ce dernier na pas les moyens dagir de manière satisfaisante: il na pas de pouvoir hiérarchique sur les autres chefs de service, et il ne peut pas être contacté directement par les Parisiens. Le maire darrondissement doit être linterlocuteur unique des Parisiens en matière de propreté. Il doit bénéficier de pouvoirs plus étendus pour définir lui-même une stratégie pour son arrondissement, et doit pouvoir sappuyer sur un référent qui ait le pouvoir hiérarchique de déclencher lintervention des services. Améliorer lorganisation territoriale des services de la propreté en la rapprochant des arrondissements Paris emploie près de 5 000 agents de propreté, répartis sur plus dune centaine de bases souvent souterraines et inconfortables, voire problématiques en termes dhygiène et de sécurité, qui donc nécessitent des rénovations et des investissements couteux. Cette multiplication dimplantations requiert un encadrement très important, malheureusement très peu présent sur le terrain, les éboueurs nettoyant les rues étant
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souvent livrés à eux-mêmes avec le risque de laisser-aller dans laccomplissement de leurs tâches et un défaut de reconnaissance du travail accompli, quand bien même celui-ci est de qualité. De ce défaut de pilotage et de motivation découlent à la fois labsentéisme et le manque defficacité de certains agents. En outre, les différentes missions (nettoyage manuel des trottoirs, nettoyage mécanisé des trottoirs, nettoyage mécanisé des chaussées) sont réalisées par des structures différentes basées dans des lieux différents, sans aucune flexibilité, des pesanteurs qui deviennent évidentes aux riverains dès lors quune laveuse traite la chaussée sous une pluie diluvienne, alors même que la pluie fait gratuitement le travail, ou lorsquun balayeur utilise une souffleuse pour repousser les feuilles mortes sur la chaussée sans quun engin de chaussée ne soit présent, le vent ramenant alors les déchets sur le trottoir Lévolution des compétences en faveur du maire darrondissement suppose donc une organisation territoriale plus efficace, regroupée dans des bases uniques par arrondissement (une ou plusieurs en fonction de la taille des arrondissements), avec une direction unifiée coordonnant toutes les actions et des équipes pluridisciplinaires prenant en charge la totalité des missions de propreté sur un secteur. Le maire darrondissement doit avoir une prise directe sur laction de ces services, afin que chaque mairie darrondissement comporte un référent propreté, qui pourra être contacté par tout Parisien et actionner immédiatement, en cas de besoin, lintervention des services. Cette solution serait beaucoup plus économe en personnel, notamment en encadrants qui retrouveraient loccasion dexercer leurs compétences, plus efficace, plus rapide et permettrait de mieux répartir les moyens disponibles en fonction des salissures dun secteur ou dun autre. Elle permettrait également de mieux adapter les moyens déployés aux temporalités de la vie des quartiers, certaines voies nécessitant des interventions de propreté le matin, dautres plutôt laprès-midi, voire le soir tard en fonction de la nature des activités, ce que léparpillement géographique des moyens et les pesanteurs administratives ne permettent pas aujourdhui.
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Sinspirer des bons exemples étrangers pour mieux prendre en compte les attentes des touristes en matière de propreté Cette organisation territoriale décentralisée est dailleurs pratiquée à Londres, la gestion de la propreté est organisée par quartier, avec des campagnes adaptées à la population locale (messages en différentes langues). On peut sétonner quà Paris, toutes les campagnes de communication soient en Français, alors que nous accueillons 30 millions de touristes par an. De manière générale, les questions touristiques ne sont pas assez prises en compte en matière de propreté (la règle uniforme dune poubelle tous les 100m ne prend pas en compte les spécificités des quartiers très touristiques) ou se heurtent à dautres contraintes (interdiction dinstaller des sanisettes sur lIle-St-Louis car les quais sont classés). Mieux motiver les agents de la propretéLe rapport de la Chambre régionale des comptes datant de mars 2013 révèle des taux dabsentéisme record chez les personnels en charge de la propreté: 12,67% pour la direction de la propreté et de lenvironnement dans son ensemble et près de 16% chez les éboueurs. Plusieurs raisons peuvent être invoquées pour lexpliquer : la pénibilité des conditions de travail, la désorganisation liée à la mise en place des 35h, les failles du management(manque de visibilité de leurs missions et manque de reconnaissance de leur travail par la direction), ou encore labsence de visite médicale avant lentrée en fonction, pourtant nécessaire pour des métiers difficiles. En 2009, la direction a décidé dafficher dans chaque atelier le taux dabsentéisme. Les taux ont alors augmenté fortement dans les ateliers les moins touchés et rien na changé dans les plus touchés. Si bien quaujourdhui, certaines divisions sont débordées. La Ville donnant la priorité à la collecte, qui doit obligatoirement être réalisée, cest la propreté qui est alors négligée. Il est donc urgent de remotiver les agents par une politique qui récompense les efforts et donne de véritables perspectives. En particulier, les agents obtenant les meilleurs résultats doivent être aidés dans leur progression de carrière.
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Mener une politique fiscale incitative Lengagement de stabiliser les impôts sappliquera également aux taxes liées à la propreté des rues Il est choquant de voir la fiscalité relative à la propreté augmenter alors que la propreté des rues, elle, ne saméliore pas. Ainsi, fin 2012, les Parisiens ont eu la surprise de recevoir chez eux leur taxe de balayage avec une augmentation allant parfois jusquà 688%, une hausse qui interpelle jusque dans les rangs de la majorité municipale. La taxe denlèvement des ordures ménagères sera utilisée comme un outil incitatif pour rattraper le retard en matière de tri A laugmentation considérable de la taxe de balayage sajoute le montant injustifié de la taxe denlèvement des ordures ménagères, qui dépasse le montant autorisé. En effet, la règle concernant la TEOM est quelle ne peut rapporter plus que ce que coûte la mission correspondante, à savoir la collecte des ordures ménagères. Or, dans les derniers documents budgétaires, cette dernière rapporte 450 M€, alors que les sommes dépensées ne sont que de 371 M€: le trop perçu est donc de 79 M€.
1 138 000 tonnes de déchets sont produites chaque année par Paris, ce qui correspond à uneproduction de 501 kg de déchets par habitant, nettement supérieure à la moyenne nationale (391 kg par habitant). Ces chiffres doivent inciter la collectivité parisienne à être particulièrement efficace en matière de tri. Or, ce nest malheureusement pas encore le cas, les erreurs étant encore nombreuses. En effet, sur les 75000 tonnes de recyclables collectées en 2012, 6 300 (soit 8,4 %) ont été rejetées dès la collecte, avant que 18 % derreurs de tri ne soient encore identifiées. Ce chiffre est dû pour partie à un manque de pédagogie: beaucoup de Parisiens ne connaissent pas bien les consignes de tri, les locaux poubelles sont souvent étroits et les consignes affichées sur la poubelle pas forcément visibles. Pour autant, il peut être amélioré facilement: une marge importante de progression existe par exemple pour le papier et le carton, dont 260 000 tonnes sont jetées dans les
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bac verts alors que seulement 53 000 tonnes sont jetées dans les bacs jaunes. Ainsi, on ne recycle aujourdhui que 20 % des cartons et papiers jetés par les Parisiens. En conséquence, linformation de lensemble des copropriétés sera renforcée et le trop-perçu actuel de la taxe denlèvement des ordures ménagères sera affecté à une réduction de la taxe denlèvement des ordures ménagères pour les copropriétés respectant le tri sélectif.