Ecce Homo
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Description

ECCE HOMO deMichel Narbonne, lu par Jean-Paul Guedj le 27 mai 2011 à La Guinguette du Monde, Ivry / Seine, Val-de-Marne l’aphorisme est à la philo ce que la maxime est à la morale, le proverbe à la sagesse populaire, etc. Michel Narbonne ECCE HOMO Lequel est le pire ? un jeune con ou un vieux con ? du pour et du contre : un jeune con peut encore changer, mais en moins con ou en pire, alors qu’un vieux con a des chances d’être devenu con avec l’âge !… cherchez pas, j’ai trouvé ! le pire, c’est quand un jeune con est déjà un vieux con ! 7 Métro, heure de pointe : les grands s’imposent, les petits s’insinuent ; véritable écosystème. On dit que les meilleures blagues juives sont racontées par des juifs ; idem pour les homos… ; on attend toujours les blagues des supporters de foot… L’orgueil est parfois la dernière arme du faible, mais c’est souvent la maladie de tous les autres. Vivre serait « apprendre à mourir » ; proposition réversible !

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Publié le 20 juin 2016
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Langue Français
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Extrait

ECCE HOMO
 de Michel Narbonne,
lu par Jean-Paul Guedj
le 27 mai 2011
à La Guinguette du Monde,
Ivry / Seine, Val-de-Marne
l’aphorisme est à la philo ce que la maxime est à la morale, le proverbe à la sagesse populaire, etc.
Michel Narbonne
ECCEHOMO
Lequel est le pire ? un jeune con ou un vieux con ? du pour et du contre : un jeune con peut encore changer, mais en moins con ou en pire, alors qu’un vieux con a des chances d’être devenu con avec l’âge !… cherchez pas, j’ai trouvé ! le pire, c’est quand un jeune con est déjà un vieux con !
7
Métro, heure de pointe : les grands s’imposent, les petits s’insinuent ; véritable écosystème.
On dit que les meilleures blagues juives sont racontées par des juifs ; idem pour les homos… ; on attend toujours les blagues des supporters de foot…
L’orgueil est parfois la dernière arme du faible, mais c’est souvent la maladie de tous les autres.
Vivre serait « apprendre à mourir » ; proposition réversible !
On perçoit la vie et la mort comme si elles étaient symétriques, alors qu’elles n’ont pas grand-chose à voir : d’abord, leur durée… De même, l’amour et la haine : on a toujours pu créer la haine de toutes pièces ; mais l’amour, jamais… De même, pour le passé et le futur : le premier est achevé quand l’autre reste à faire… On pourrait ainsi passer en revue toutes ces dualités qui calment les stupeurs de l’esprit : le bien et le mal, le haut et le bas, moi et les autres, et ainsi de suite.
Quand on est jeune, à l’âge des découvertes multiples, chaque jour est vécu comme double ou triple ; quand on est vieux, on retrouve cette sensation du temps qui s’accélère, mais pas vraiment pour les mêmes raisons. Entre les deux il y aurait donc unâge moyen: vécu selon un rythme et des enjeux moyens ?
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Même assez fortes, on supporte mieux, dit-on, ses propres odeurs que celles de ses voisins ; que dire alors de ses propres fautes ?
Si les amateurs du chat apprécient son indépendance, les autres jugent l’animal « hypocrite » ; si les amateurs du chien apprécient sa fidélité, les autres le voient plutôt « servile ». Ce constat général ne nous apprend pas grand-chose sur les bêtes, mais il nous en dit beaucoup sur l’humain.
Un bon mot n’est souvent qu’une mauvaise pensée bien tournée.
Qu’est-ce que lebon sens? c’est quand les pensées vont dans la bonne direction ! Mais qu’est-ce que la « bonne direction » ? C’est le sens commun ? Le sens unique ? Le bon sens ne serait-il donc alors que le seul sens possible ?… Terrifiante découverte ! Ou bien alors, il ne nous reste plus que d’être insensés : « ni queue ni tête », au figuré bien sûr, comme on disait « ni dieu ni maître ».
On tue, on torture, on massacre enSonnom, maisLui, dit-on, serait miséricordieux ; j’avoue qu’àSaplace, je mettrais un peu de jugeote dans la cervelle de mes admirateurs !
« Chacun porte en soi sa part d’infini »… J’ai beau regarder dans le miroir, je n’y vois que cette affreuse petite verrue qui trône au milieu de mon pif !
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La colère peut parfois être bonne conseillère, mais tenue en laisse !
Qui veut la fin veut les moyens ; ou l’inverse ? Ce qui n’est pas sans conséquence !
L’amour : facile à dire, pas facile à offrir ! Ni trop, ni trop peu.
Lesensc’est à la fois la sensation, le contenu des choses et la direction : un tel fourre-tout sémantique n’a vraiment aucun sens !
Si l’Enfer ressemble à une mort perpétuelle, le Paradis seraitla vie à perpète: pas vraiment la joie non plus…
Si l’Enfer est « pavé de bonnes intentions », de quoi est donc pavé le Paradis ?
Là où les plus optimistes verront la biosphère comme « un grand système solidaire et autorégulé », d’autres y verront « l’univers généralisé du parasitisme » : où chacun serait le coucou de l’autre, dans l’existence et dans le lit de son voisin ; où les mycoses et les virus copuleraient avec les pires bactéries…
« Heureux au jeu, malheureux en amour » ! si l’on admet cette formule stupide, elle devient presque intéressante quand on reconnaît que l’amour n’est qu’un jeu.
Les Alcooliques Anonymes ont un principe joliment pesé : « Un jour après l’autre ». On devrait en faire une devise pour tout et pour toute notre existence. « Le verre à moitié vide… », authentique question existentielle :
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la journée qu’on vient de vivre est-elle, selon vous, gagnée ou perdue ? Il faut convenir qu’on parlera plus souvent des journées perdues que de celles qu’on a gagnées. La fameuse histoire des trains qui… La mauvaise foi : enfant terrible de la morale et de la psychologie, comme l’inconscient ou l’intelligence ! Comment voir les choses, en effet, à la fois du dedans et du dehors ? Comment y parvenir ? par accident ? éclair de lucidité ? génie ? ou simple petit bon sens ? etc.
Inspirer et expirer c’est respirer, donc vivre ; mais inspirer c’est aussi donner des idées, alors qu’expirer c’est ne plus en avoir du tout. À méditer. De même pour le fait d’êtremis en souffrance, c’est-à-dire « en attente » : car en attente de quoi ? de la fin de la souffrance ? On dit souvent que le temps passe, mais c’est faux : c’est nous qui passons ! Cette cruelle reformulation ne change rien, de toutes façons, au fond de l’affaire ; parce que le temps, lui, reste impassiblement présent : identique à lui-même, n’en déplaise au cousin Albert ! Temps perpétuel et absolu ! tout aussi insensible à nos inquiétudes et nos petites gesticulations qu’un crapaud à côté d’une femelle après l’acte d’amour ; et ce, même quand la douloureuse conscience des choses affleure à la surface de nos petites cervelles de batraciens.
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