Baccalauréat Philosophie 2016 - Série L - Sujet 1
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Bac 2016 – Philosophie – Série L Sujet 1 : Nos convictions morales sont‐elles fondées sur l’expérience ? Problématisation possible : Voici un sujet difficile car riche et exigeant des connaissances solides sur les différentes conceptions de la morale. Ce sujet invite en effet à penserd’abordle fondement, c’est‐à‐ dire l’origine, la source justificatrice de nos valeurs, règles et principes moraux qui guideront et dirigeront nos comportements relativement au bien et au mal, qui diront ce que nous nous devons de faire ou pas. Le sujet suggère que ce fondement pourrait se trouver dans notre expérience, c’est‐à‐dire dans notre vécu, dans notre pratique ou dans une expérience morale. C’est en agissant, c’est dans nos rapports à soi et avec les autres, que nous découvririons nos principes et valeurs morales ou qu’elles deviendraient des convictions. Le sujet suggère donc deux objets successifs de réflexion :d’abord, l’origine de notre morale(est‐elle issue de notre vécu au sein d’une culture OU est‐elle issue de notre raison, de notre nature?se distingue de la théorie et la connaissance empirique L’expérience d’une connaissance innée ou purement théorique) etensuite, notre rapport à notre morale(nos valeurs et principes moraux ne deviennent‐ils des convictions, c’est‐à‐dire une croyance réfléchie et volontaire,n’est plus une simple opinion mais pas pour autant qui une certitude,que par la pratique ou dans une expérience ?).

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BAC

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Publié le 15 juin 2016
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Langue Français

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Bac 2016 – Philosophie – Série L Sujet 1 :Nos convictions morales sont‐elles fondées sur l’expérience ? Problématisation possible : Voici un sujet difficile car riche et exigeant des connaissances solides sur les différentes conceptions de la morale. Ce sujet invite en effet à penserd’abordle fondement, c’est‐à‐ dire l’origine, la source justificatrice de nos valeurs, règles et principes moraux qui guideront et dirigeront nos comportements relativement au bien et au mal, qui diront ce que nous nous devons de faire ou pas. Le sujet suggère que ce fondement pourrait se trouver dans notre expérience, c’est‐à‐dire dans notre vécu, dans notre pratique ou dans une expérience morale. C’est en agissant, c’est dans nos rapports à soi et avec les autres, que nous découvririons nos principes et valeurs morales ou qu’elles deviendraient des convictions. Le sujet suggère donc deux objets successifs de réflexion :d’abord, l’origine de notre morale(est‐elle issue de notre vécu au sein d’une culture OU est‐elle issue de notre raison, de notre nature ?se distingue de la théorie et la connaissance empirique L’expérience d’une connaissance innée ou purement théorique) etensuite,notre rapport à notre morale(nos valeurs et principes moraux ne deviennent‐ils des convictions, c’est‐à‐dire une croyance réfléchie et volontaire,n’est plus une simple opinion mais pas pour autant qui une certitude,que par la pratique ou dans une expérience ?).Le sujet invite donc à penser l’éventualité d’une expérience morale fondatrice mais est‐elle dans la confrontation avec soi‐même ou avec autrui ? Et cette expérience morale peut‐elle être source de convictions, de bonnes « raisons de croire » comme peut l’être l’expérience scientifique par exemple, selon Russell ? Plan possible : I.Nos convictions morales semblent précéder et « nos actes ettranscender » nos expériencesOn pourrait penser que nos valeurs et principes moraux ne sont que le produit de notre éducation et de notre socialisation. Ce n’est pas l’expérience qui nous apprend ce que nous nous devons de faire ou pas, car nous n’agirions spontanément que par intérêt et nos expériences ne nous enseigneraient que des impératifs hypothétiques pratiques, comme ajuster les moyens pour atteindre nos fins.
On pourrait, à l’inverse, penser que c’est notre raison, sur les pas de Kant, qui nous dicte la forme de nos principes d’action (impératifs catégoriques) ou que nous avons en nous « cette pitié naturelle » qui nous détournerait, selon Rousseau, d’ajouter à la souffrance d’autrui. L’expérience morale se réduirait donc à celle de la punition ou des louanges, à celle de la culpabilité, mais ce ne serait pas elle qui définirait nos valeurs et principes. Donc, il peut sembler que notre morale s’impose en nous du dehors ou du dedans sans l’appui de l’expérience. Mais avoir des règles et en être convaincu sont deux choses bien différentes.L’expérience ne serait‐elle pas ce qui donne force de conviction à ces règles et valeurs acquises ou innées ? II.C’est dans l’expérience que la morale prend toute sa force et son sens »« Toute conscience est conscience morale  disait Alain. Être conscient, c’est se savoir conscient, sujet, et par là, face à soi‐même, capable de juger ses actes et mobiles et devant en répondre. L’expérience de la conscience peut donc être celle de ce que nous nous devons faire en tant que sujet inévitablement moral. Et cela a davantage de force impérative que les prescriptions d’un tiers. C’est dans l’expérience que se révèlent à nous notre liberté et les principes de notre raison. C’est en tout cas l’hypothèse de Kant qui, dans l’exemple du faux témoignage exigé par un prince sous la menace de mort, souligne qu’est révélée au sujet la possibilité d’opposer à son penchant pour la vie, le devoir de véracité et de respect de la vie d’autrui. Ce type d’expérience révèle avec force notre devoir et la culpabilité qui peut en découler est bien la marque de notre conviction non honorée. À ces expériences peut s’ajouter celle de la rencontre d’autrui, de son visage selon Lévinas, devant lequel je comparais plus que je n’apparais, qui me renvoie à mon infinie responsabilité. C’est par l’expérience, la pratique, que la morale s’affirme également, soulignant peut‐être les vertus de la vertu et engageant à chaque acte à croire véritablement en la valeur de nos valeurs et principes. III. Mais ces expériences conduisent‐elles pour autant à des convictions ? L’expérience morale peut, en effet, être celle de dilemmes, celle de notre insuffisance morale qui nous invite à nous interroger sur nos valeurs et principes. Mais elle est toujours celle de notre liberté. L’expérience révèle aussi les limites de nos « convictions morales » qui présupposeraient un fondement solide et indiscutable ; or ce que nous révèle l’expérience, c’est que nous sommes seuls et délaissés, que« rien n’est au ciel intelligible »comme le disait Sartre, que c’estqui déchiffrons les signes »,« nous
qu’« aucune morale inscrite ne peut le dire »,dire ce que nous nous devons de faire. C’est nous qui devons prendre notre décision, sans conviction préalable, mais avec conviction. Peut‐être que ce que l’expérience révèle, c’est qu’on ne peut avoir de convictions morales, que chaque situation est unique et qu’il convient de faire ce qu’on sent, juge le mieux en cette situation , en accord avec nous‐même et le ciel que nous projetons, plutôt qu’avec celui qui nous surplomberait.
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