Baccalauréat Philosophie 2016 séries technologiques sujet 1 corrigé
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Corrigé : Baccalauréat 2016 Philosophie séries technologiques sujet 1 Pour être juste suffit‐il d’obéir aux lois ? En aucun cas ce document ne correspond à un corrigé mais à quelques pistes de réflexion pour construire un devoir type dissertation au baccalauréat. La justice se définit comme une idée et ne se confond pas ni avec des hommes justes, ni avec des actions justes. Telle est la mise en garde de Socrate lorsqu’il prétend montrer, contre le sophiste Calliclés, qu'il n'existe pas une loi du plus fort qui devrait régner sous prétexte qu'elle a pour origine la nature. De même, lorsque Antigone dans la pièce de Sophocle revendique, au nom de la justice, et contre les lois de la cité, le droit d'enterrer dignement son frère tué au combat, elle révèle que la justice est du côté du droit et non des lois de la cité. Or, se demander si pour être juste il suffit d'obéir aux lois, c'est supposer que justice et lois sont unies, c’est‐ à‐dire que l'obéissance aux lois est du domaine de la moralité et non de la force, de la contrainte. La justice est en effet la légitimité, la norme idéale qui permet aux hommes de vivre non seulement ensemble, mais aussi de se voir reconnu dans leur bon droit. On peut alors se demander en quoi Antigone n'est pas juste parce qu'elle désobéit aux lois de la cité.

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Publié le 15 juin 2016
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Langue Français

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Corrigé : Baccalauréat 2016 Philosophie séries technologiques sujet 1 Pour être juste suffit‐il d’obéir aux lois ? En aucun cas ce document ne correspond à un corrigé mais à quelques pistes de réflexion pour construire un devoir type dissertation au baccalauréat. La justice se définit comme une idée et ne se confond pas ni avec des hommes justes, ni avec des actions justes. Telle est la mise en garde de Socrate lorsqu’il prétend montrer, contre le sophiste Calliclés, qu'il n'existe pas une loi du plus fort qui devrait régner sous prétexte qu'elle a pour origine la nature. De même, lorsque Antigone dans la pièce de Sophocle revendique, au nom de la justice, et contre les lois de la cité, le droit d'enterrer dignement son frère tué au combat, elle révèle que la justice est du côté du droit et non des lois de la cité. Or, se demander si pour être juste il suffit d'obéir aux lois, c'est supposer que justice et lois sont unies, c’est‐ à‐dire que l'obéissance aux lois est du domaine de la moralité et non de la force, de la contrainte. La justice est en effet la légitimité, la norme idéale qui permet aux hommes de vivre non seulement ensemble, mais aussi de se voir reconnu dans leur bon droit. On peut alors se demander en quoi Antigone n'est pas juste parce qu'elle désobéit aux lois de la cité. Le sujet nous invite à bien distinguer ce qui relève de la loi en tant que convention, avec tout l'arbitraire et la contingence que cela suppose et la loi de la nature (la loi de la jungle par exemple), qui ne peut en rien constituer un droit, justement parce que nous ne pouvons pas y désobéir. L'obéissance aux lois est‐elle une condition nécessaire mais aussi suffisante, pour être juste ? En d'autres termes, agir en obéissant aux lois, est‐ce s'y soumettre ? Est‐ce suffisant pour définir ce qu'est « être juste ? » Nous verrons dans une première partie ce que signifie obéir aux lois en particulier dans un contexte institutionnel, puis nous montrerons que cette obéissance est sans doute une condition nécessaire pour qui veut « être juste », enfin que ce n'est cependant pas suffisant pour définir ce qu'est « être juste » au sens moral. 1. Qu'est‐ce qu'obéir aux lois ? 1. Obéir aux lois ce n'est pas se soumettre
En distinguant obéissance morale et contrainte, on montre que la loi n'est pas du coté de la force mais de la morale. 2. Obéir aux lois, c'est obéir non pas à un principe moral mais à une justice conventionnelle(arbitraire). Ce n'est pas écouter la voix de sa conscience mais l'ordre extérieur de la loi. 3. Désobéir aux lois peut permettre une action juste (Antigone). Sauver quelqu'un de la noyade alors qu'il y a un panneau « baignade interdite ». Transition : Obéir aux lois suffit à la justice au sens judiciaire, c’est‐à‐dire la conformité extérieure à ce qui tient lieu de justice conventionnelle. Mais alors, est‐ce être juste ? 2. Obéir aux lois est‐ce être juste ? 1. Ce qui relie justice (morale) et loi c'est l'idée du bien commun. C'est ce qui permet à une société de se constituer et de se conserver. Se conformer aux lois, c'est donc maintenir l'ordre social et la sécurité. 2. Les lois et le droit positif Les lois, comme désignées dans le sujet au pluriel constituent le droit positif, c’est‐à‐dire les lois écrites, garanties, appliquées mais dans un pays et à une époque donnés. Elles varient sans pour autant être justes et morales à chaque moment de leur promulgation (cf. texte de Pascal, sur les grandeurs d'établissement.) 3. Cela signifierait que si les lois changent, la justice change aussi ? S'il faut des lois immuables cela peut conduire à la dictature. Il faut accepter que les lois humaines ne soient pas infaillibles, qu'elles peuvent changer et qu'elles peuvent même être injustes, ce qui est paradoxal pour qui souhaite les instituer et qui prétend les respecter. Transition : Obéir aux lois ne suffit pas si l'on comprend la seule conformité aux lois de la cité. La justice dépasse l'obéissance aux lois. 3. Obéir aux lois ne suffit pas pour être juste 1. L'obéissance aux lois n'a pas pour but « d'être juste »
On peut obéir aux lois non pas par souci de justice mais parce que l'on comprend l'intérêt général. On peut également obéir aux lois pour satisfaire son intérêt privé. Dans les deux cas, nous ne sommes pas justes. Comme le montre Kant, ce n'est qu'en obéissant à soi‐même (devoir) que nous pouvons échapper aux intérêts particuliers et agir en fonction de l'intérêt général. Mais c'est un intérêt moral, une exigence liée à la personne humaine. 2. On peut obéir aux lois pour se protéger on n'est pas pour autant juste. Le sophiste qui s'oppose à Socrate dans le dialogue République affirme que les hommes ne sont pas justes volontairement mais dans leur intérêt privé : dès qu'on donne la possibilité de faire le mal (l'anneau de Gygès) à un homme, il le fait. 3. Enfin on peut obéir aux lois par peur de la sanction, et là encore on y a plutôt intérêt. C'est par crainte, par prudence, que Rousseau dit que ce n'est pas un devoir que l'on peut obéir aux lois. Mais ce n'est pas alors par moralité, ce n'est pas être juste. Quel est le critère qui suffit à affirmer qu'une action est juste, même plus, qu'un homme est juste ? Ce n'est pas l'obéissance à la loi, qui, même si elle est une condition de la justice ne suffit pas à la définir.
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