Des chercheurs pour la GIRE (Gestion Intgre des Ressources en Eau), comment travailler en rseau

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Des chercheurs pour la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau), comment travailler en réseau ? ROSILLON Francis, Université de Liège, Belgique OUATTARA Allassane, Université Abobo-Adjamé, Côte d’Ivoire et EMMANUEL Evens, Université Quisqueya, Haïti L’eau, enjeu planétaire et vaste champ d’intervention, constitue aussi un intéressant domaine d’investigation pour nos universités. Celles-ci, à travers leurs traditionnelles missions d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité, sont donc appelées à s’investir davantage dans ce domaine. Sans cesse, une plus grande expertise dans le domaine de l’eau est sollicitée par les décideurs ; une approche transversale et interdisciplinaire est souhaitée ; des besoins de formation en gestion intégrée de l’eau sont exprimés. Au fil des rencontres à l’échelle planétaire, la GIRE est devenue un souci prioritaire partagé par la communauté internationale. Elle inspire les Etats et les collectivités locales à travers les politiques mises en œuvre. 1. La GIRE : le recours indispensable à des réseaux Qui dit intégration implique nécessairement le rapprochement de plusieurs composantes au sein d’un espace cohérent, habituellement, le bassin versant. La GIRE conduit à un rapprochement d’opérateurs, de niveaux de pouvoir, mais aussi à un partage de savoirs et à une interdisciplinarité en termes de recherche et de formation. L’essence même de la GIRE appelle à une mise en réseau des acteurs. ...

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Des chercheurs pour la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau),

comment travailler en réseau ?

ROSILLON Francis,

Université de Liège, Belgique

OUATTARA Allassane,

Université Abobo-Adjamé, Côte d’Ivoire

et EMMANUEL Evens,

Université Quisqueya, Haïti

L’eau, enjeu planétaire et vaste champ d’intervention, constitue aussi un intéressant

domaine d’investigation pour nos universités. Celles-ci, à travers leurs traditionnelles

missions d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité, sont donc appelées

à s’investir davantage dans ce domaine. Sans cesse, une plus grande expertise dans le

domaine de l’eau est sollicitée par les décideurs ; une approche transversale et

interdisciplinaire est souhaitée ; des besoins de formation en gestion intégrée de l’eau

sont exprimés.

Au fil des rencontres à l’échelle planétaire, la GIRE est devenue un souci prioritaire

partagé par la communauté internationale. Elle inspire les Etats et les collectivités

locales à travers les politiques mises en oeuvre.

1.

La GIRE : le recours indispensable à des réseaux

Qui dit intégration implique nécessairement le rapprochement de plusieurs composantes

au sein d’un espace cohérent, habituellement, le bassin versant. La GIRE conduit à un

rapprochement d’opérateurs, de niveaux de pouvoir, mais aussi à un partage de savoirs

et à une interdisciplinarité en termes de recherche et de formation.

L’essence même de la GIRE appelle à une mise en réseau des acteurs. Mais la pratique

de la participation ne peut se limiter à la seule participation des usagers. La GIRE

constitue en fait un domaine d’excellence, de par nature, au sein duquel des réseaux de

chercheurs, à l’instar du réseau AUF en Environnement et Développement durable

peuvent s’exprimer. En cohérence avec les objectifs de ce réseau, la GIRE implique une

démarche systémique et transdisciplinaire. Elle constitue un lieu privilégié pour des

programmes de recherche-action. Elle crée des espaces de dialogue et de gestion

participative et réunit des conditions propices à la diffusion de résultats. Enfin, la GIRE

s’appuie sur le renforcement des capacités et convient à la mise en place de formation.

Un tel réseau devrait également permettre :

- de rendre plus accessible aux francophones les informations relatives à la GIRE

(IWRM, dans sa traduction anglaise) ;

- de diffuser les résultats originaux des membres du réseau en profitant d’audiences

internationales avides de communications liées à la GIRE ;

- de promouvoir la mobilité et la formation des chercheurs ;

- de développer au meilleur niveau certaines recherches qui impliquent la coopération

multilatérale.

Ces premiers éléments en faveur d’un réseau de chercheurs pour la GIRE seront

illustrés par quelques projets de partenariat présentés portant notamment sur :

-

une amélioration des connaissances par la caractérisation des ressources en eau

au-delà des approches sectorielles ;

-

une participation scientifique dans l’application concrète de plans de gestion par

sous-bassin et l’encadrement de démarches participatives ;

1

-

des analyses contextuelles de la GIRE en fonction des réalités nationales ;

-

des modules d’enseignement et de formation continuée pour la GIRE.

2.

Les bases d’un réseau : vers une charte des chercheurs pour la GIRE

On pourrait imaginer que les chercheurs engagés dans des programmes GIRE veillent à

réunir une série de conditions favorables tout en respectant des règles de bonnes

pratiques établies en concertation. Une méta analyse des programmes mis en oeuvre au

regard d’un référentiel publié sous la forme d’une charte assortie d’une sorte de label de

qualité GIRE-AUF devrait permettre une plus grande efficience.

Dans ce sens, nous proposons de mettre en exergue quelques conditions favorables à

des recherches qui s’inscrivent dans l’esprit de la GIRE, tout en insistant sur les modes

de fonctionnement des programmes de partenariat. Il s’agira donc de veiller à tenir

compte des quelques premières réflexions suivantes :

-

la formation interdisciplinaire des équipes de recherche dans un esprit

d’ouverture vers d’autres disciplines ;

-

la prise en compte de l’ensemble des besoins, en évitant de négliger certains

aspects non rationnels ;

-

l’intégration des savoirs où la philosophie côtoie la technologie, la médecine et

la biologie cohabitent avec la culture et l’économie, …;

-

l’acceptation des équipes à s’intégrer dans des réseaux existants mixtes,

regroupant des universités, des bureaux d’expertise, des ONG, des institutions,

… ;

-

la reconnaissance et la valorisation d’expertises locales et des savoirs

traditionnels ;

-

un encrage avec le terrain et le souci de mener des recherches-actions au profit

des usagers de l’eau et des collectivités ;

-

un effort de communication et de vulgarisation à la rencontre des acteurs de

terrain ;

-

la participation à des interfaces où les milieux scientifiques s’engagent aux côtés

des opérateurs en apportant leur contribution et leur aide à la prise de décision ;

-

le souci d’une meilleure efficacité des programmes mis en oeuvre, l’analyse

critique sous forme de méta-analyse ;

-

des collaborations multilatérales tout en accentuant la coopération Sud-Sud ;

-

…

3.

Un appel à collaboration

Préalablement à l’élaboration de cette charte, au sein du réseau AUF, ne serait-il pas

opportun d’établir un état des lieux des équipes travaillant dans le domaine de la GIRE

et de répertorier les projets qui sont sensés s’intégrer dans l’esprit de ce réseau GIRE-

AUF en gestation ?

Au niveau de la communauté internationale, ce nouveau réseau devrait se faire

connaître auprès des grandes organisations internationales (PNUD, UNESCO, RIOB,

IWA, GWP, UE, …). En termes de visibilité, la publication d’une lettre du réseau des

chercheurs GIRE-AUF et la création d’un service de vigilance attentif à tout programme

GIRE qui appelle de l’expertise pourraient être envisagés. Ces propositions ne pourront

se concrétiser que si un minimum de moyens est dégagé. Aussi, une fonction

d’animateur du réseau ne devrait-elle pas être créée ?

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Puissent ces premières réflexions permettrent d’initier au sein du réseau

« Environnement et Développement durable » un réseau de chercheurs pour la GIRE.

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