Descriptif succinct des travaux effectus et en cours
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Isabelle GIRAUDOU Descriptif succinct des travaux effectués et en cours DESCRIPTIF SUCCINCT DES TRAVAUX EFFECTUÉS ET EN COURS Les travaux effectués depuis ma thèse de doctorat (janvier 1999) s’inscrivent dans un parcours professionnel singulier, indissociable d’une expérience de l’enseignement du droit (français et japonais) au Japon, où je réside depuis avril 1999. Leur éclectisme apparent traduit surtout le double parcours d’un enseignant-chercheur en poste à l’étranger, et comprennent deux catégories d’écrits: n d’une part, des travaux effectués en conformité à certaines exigences d'ordre professionnel, le plus souvent en réponse à une demande formulée par des enseignants-chercheurs japonais, sur des points précis de droit français, mais toujours en rapport avec mes activités d'enseignement dans certaines matières juridiques (droit français des libertés publiques et des droits fondamentaux - droit français de l'environnement); n d’autre part, des travaux plus en phase avec mes propres préoccupations de chercheur au Japon, et puisant à une expérience que l'on pourrait qualifier de « droit comparé en situation ». Mes activités d'enseignement en droit (français et japonais), au Japon même, et en deux langues (française et japonaise), ont en effet nourri une réflexion personnelle sur la théorie et la pratique du droit comparé, les insuffisances de certaines notions (celles de « réception », de « transplants » ou « transferts » juridiques), et ...

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Isabelle GIRAUDOU
Descriptif succinct des travaux effectués et en cours

DESCRIPTIF SUCCINCT DES TRAVAUX EFFECTUÉS ET EN COURS

Les travaux effectués depuis ma thèse de doctorat (janvier 1999) s’inscrivent dans un parcours
professionnel singulier, indissociable d’une expérience de l’enseignement du droit (français et
japonais) au Japon, où je réside depuis avril 1999. Leur éclectisme apparent traduit surtout le
double parcours d’un enseignant-chercheur en poste à l’étranger, et comprennent deux
catégories d’écrits:

n d’une part, des travaux effectués en conformité à certaines exigences d'ordre professionnel,
le plus souvent en réponse à une demande formulée par des enseignants-chercheurs
japonais, sur des points précis de droit français, mais toujours en rapport avec mes
activités d'enseignement dans certaines matières juridiques (droit français des libertés
publiques et des droits fondamentaux - droit français de l'environnement);

n d’autre part, des travaux plus en phase avec mes propres préoccupations de chercheur au
Japon, et puisant à une expérience que l'on pourrait qualifier de « droit comparé en
situation ». Mes activités d'enseignement en droit (français et japonais), au Japon même, et
en deux langues (française et japonaise), ont en effet nourri une réflexion personnelle sur
la théorie et la pratique du droit comparé, les insuffisances de certaines notions (celles de
« réception », de « transplants » ou « transferts » juridiques), et la nécessité d'associer à
l'approche comparatiste une réflexion sur « les mondialisations du droit » au Japon.

Dans les deux cas, l’expérience de l’enseignement juridique dans un environnement japonais
reste fondatrice, mais revêt une signification et une portée différentes. Ce bref descriptif sur les
travaux effectués et en cours présente quelques unes de mes publications à partir de cette double
dynamique rédactionnelle.


Janvier 2011 1 Isabelle GIRAUDOU
Descriptif succinct des travaux effectués et en cours

I. DES TRAVAUX EFFECTUÉS EN RÉPONSE AUX EXIGENCES D’UN PARCOURS
PROFESSIONNEL SINGULIER

Ces travaux correspondent d’une part à ceux effectués en tant que chercheur puis chercheur
associé au Centre de recherche « Droit et politiques du genre » (Centre d’Excellence de
l’Université du Tohoku, Sendai, Japon), dirigé par le Professeur Miyoko Tsujimura; et, d’autre
part, à ceux effectués parallèlement à mes activités d’enseignement dans plusieurs universités au
Japon.

A. Les travaux effectués dans le cadre ou en lien avec le Centre de recherche « Droit et
Politiques du Genre » (Université du Tohoku, Sendai, Japon)

Mes activités de recherche comme chercheur au Centre de recherche « Droit et Politiques du
1Genre » (Université du Tohoku, Sendai, Japon) , puis en lien avec ce Centre en tant que
chercheur associé, restent liées à la volonté exprimée par la partie japonaise de renforcer les
études comparées sur le genre au Japon et de diversifier les liens de coopération entre les
communautés académiques japonaise et française. Ces activités de recherche ont été conçues en
prolongement des mes activités d’enseignement dans le domaine des droits fondamentaux. Mes
travaux rédigés entre 2004 et 2006 ont porté plus particulièrement sur :
l certains aspects du droit et des politiques du genre au Japon,
l la question de l’égalité hommes-femmes dans les professions du droit, notamment dans la
magistrature.

S’agissant des aspects du droit et des politiques du genre au Japon, mes activités de recherche
ont principalement consisté en la rédaction de questionnaires sur le statut des femmes destiné
aux acteurs tant publics que privés et en enquêtes de terrain auprès des autorités japonaises
locales sur l’état de la situation des femmes et sur les instruments juridiques de promotion y
afférant. Les résultats ont été publiés sous forme collective, aux Presses universitaires du
Tohoku (I. Giraudou, in Tsujimura : 2005).

J’ai en outre été chargée, dans le cadre des travaux du Centre sur la participation politique,

1
http://www.law.tohoku.ac.jp/gelapoc/french/; http://www.law.tohoku.ac.jp/gcoe/french/index.php
Janvier 2011 2 Isabelle GIRAUDOU
Descriptif succinct des travaux effectués et en cours

d’une recherche sur la problématique de la féminisation des professions juridiques, en
particulier de la magistrature. Cette recherche avait tout d’abord pour objet d’élargir la
thématique de la participation politique, traditionnellement envisagée au sens strict de
participation en matière électorale, et d’explorer – au-delà de la parité politique – les nouvelles
pistes offertes par la notion de participation mixte aux affaires publiques. Il était ensuite
question d’analyser l’impact des mouvements féministes français (des première, deuxième et
troisième générations) sur le développement des professions judiciaires, et d’interroger les
réticences du système japonais à la féminisation de sa justice. Il s’agissait enfin de mettre en
lumière certaines apories et de revenir sur les avancées mais aussi les faux-semblants d’une
féminisation de la magistrature française trop vite érigée en modèle. Une première synthèse de
mes travaux a été présentée lors d’une session de travail du VIème colloque du séminaire
franco-japonais de droit public (septembre 2004), en présence des Professeurs Miyoko
Tsujimura et Hajime Yamamoto. Puis une série d’articles, en langue française et en langue
japonaise, ont été publiés, portant plus spécifiquement sur la féminisation de la magistrature en
France (voir par exemple I. Giraudou, in M. Tsujimura, D Lochak : 2006)

L’article « La magistrature française au miroir de sa féminisation : le trompe-l’oeil d’une
parité spontanée » (2006) constitue la synthèse d’une étude effectuée pour le Centre de
recherche sur le Droit et les Politiques du Genre de l’Université du Tohoku ; cet article n’est pas
de droit comparé, même s’il s’inscrit dans le cadre d’un travail d’équipe avec la partie japonaise
sur la féminisation des professions juridiques.
Cet article pose la question initiale de savoir si le sexe est « une catégorie pertinente pour décrire et
2analyser la magistrature aujourd’hui » . Du point de vue sociologique, cette question peut en effet
conduire à s’interroger sur l’apport (spécifique) des magistrates dans l’institution, voire sur leur
rôle (particulier) dans l’application et l’interprétation de la loi, et donc aussi sur une possible
(re-)définition des « qualités requises » pour exercer des fonctions de magistrat longtemps déclinées
au masculin. Sous l’angle plus strictement juridique, cette interrogation renvoie à la capacité de
déploiement d’un principe, celui d’égalité, et se dédouble. Tout d’abord, l’égalité des sexes dans la
fonction juridictionnelle proprement dite pose la question, historique, du fondement juridique de
l’accès des femmes à la magistrature de l’ordre judiciaire. Alors que la place aujourd’hui
3prépondérante des femmes en termes quantitatifs pourrait laisser penser que la parité s’y est
naturellement imposée, revenir sur cet aspect doit permettre de vérifier si, et dans quelle mesure, la

2 Cette question, posée d’abord par la sociologue du droit A. BOIGEOL (« La magistrature française au féminin, entre spécificité et
banalisation », Droit et Société, nº25, 1993), fut reprise lors de la célébration du Quarantenaire de l’École nationale de la
er magistrature (1 - 2 oct. 1999), dans le cadre des travaux de l’atelier « Magistrates d’hier, d’aujourd’hui et de demain ».
3 Comprise ici au sens large, et utilisée comme synonyme d’égalité entre hommes et femmes.
Janvier 2011 3 Isabelle GIRAUDOU
Descriptif succinct des travaux effectués et en cours

magistrature judiciaire constitue bien « le seul ‘lieu de pouvoir’ où la parité a été spontanément
4atteinte » . Prolonger l’interrogation plus en « aval » – en d’autres termes que ceux du seul accès à
la fonction juridictionnelle, et à partir des inégalités de fait constatées entre les sexes au sein de la

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