Épictète, Manuel
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Épictète, Manuel

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Description

ÉPICTÈTE , Manuel erÉpictète vécu au I siècle. Esclave affranchi, il choisit de mettre en pratique et d’enseigner le stoïcisme, une philosophie fondée à Athènes quatre siècles plus tôt, constituant un précieux recours spirituel en des temps où les individus déracinés et esseulés sont légion. À l’inverse de l’épicurisme, le stoïcisme postule que la nature forme un tout gouverné par la Providence. De ce fait, le sage stoïcien cherche à vivre en harmonie et accord avec la nature et l’humanité, tout en acceptant le sort que le destin lui réserve. Nietzsche illustra diététiquement cette opposition morale : quant l’épicurien renonce à tout ce qui « serait pour lui une nourriture trop forte et trop lourde », le stoïcien « s’exerce à avaler pierres et vermines » car « son estomac doit finir par être indifférent à l’égard de tout ce qu’y déverse le hasard de l’existence ». Pour atteindre la sérénité, il faut nous défaire des opinions fausses que nous avons sur les évènements. Ils ne dépendent en effet pas tous de nous (les circonstances de notre vie), quand d’autres dépendent de notre volonté (l’usage que nous faisons de nos pensées). Les évènements ne nous affectant pas directement mais indirectement, à travers l’opinion que nous nous faisons d’eux. Rien ni personne ne peut nous priver de notre liberté intérieure.

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Publié le 31 octobre 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

ÉPICTÈTE ,
Manuel


erÉpictètevécuauI siècle.Esclaveaffranchi,ilchoisitdemettreenpratiqueet
d’enseigner le stoïcisme, une philosophie fondée à Athènes quatre siècles plus tôt,
constituantunprécieuxrecoursspirituelendestempsoùlesindividusdéracinéset
esseuléssontlégion.Àl’inversedel’épicurisme,lestoïcismepostulequelanatureforme
untoutgouvernéparlaProvidence.Decefait,lesagestoïcienchercheàvivreen
harmonieetaccordaveclanatureetl’humanité,toutenacceptantlesortqueledestin
luiréserve.

Nietzsche illustra diététiquement cette opposition morale: quant l’épicurien
renonceàtoutcequi«seraitpourluiunenourrituretropforteettroplourde»,lestoïcien
«s’exerceàavalerpierresetvermines»car«sonestomacdoitfinirparêtreindifférentà
l’égarddetoutcequ’ydéverselehasarddel’existence».

Pouratteindrelasérénité,ilfautnousdéfairedesopinionsfaussesquenous
avonssurlesévènements.Ilsnedépendenteneffetpastousdenous(lescirconstances
denotrevie),quandd’autresdépendentdenotrevolonté(l’usagequenousfaisonsde
nospensées).Lesévènementsnenousaffectantpasdirectementmaisindirectement,à
traversl’opinionquenousnousfaisonsd’eux.

Rien ni personne ne peut nous priver de notre liberté intérieure. Ce qui
expliquerait pourquoi, à en croire Maurice Leblanc, on trouva comme seul livre ce
Manueldanslacelluled’ArsèneLupin.


I.Ilfautdistinguercequidépenddenousetcequin’endépendpas
«Detoutesleschosesdumonde,lesunesdépendentdenous,lesautresn’endépendent
pas.»Nosactionsdépendentdenousetsontlibres,tandisquetoutleresten’endépendpaset
estétranger.L’hommequiestcapabledefairecettedistinctionseratoujoursheureux.

II.Selibérerprovisoirementdudésir
Lafindenosdésirsestl’obtentiondel’objetquenousdésirons.Demêmequelafinde
noscraintesestd’évitercequenouscraignons.Ainsi,pourêtreheureux,ilfautdistinguerparmi
cequenouscraignonsetdésironscequidépendounondenous.Néanmoins,ilfautsavoirse
libérerprovisoirementdudésir,mêmepourleschosesquenousdésironsquidépendentde
nous,caraucommencementnousnepouvonssavoircequ’ilestbondedésirer.

III.Savoircequenousdésirons
Sil’onaimequelquechoseouquelqu’un,ilfautgarderàl’espritquel’objetestfragileet
l’êtremortel,pourques’ilvienneàmourirousebriser,l’onnesoitpas«troublé».

IV.Savoircequenouschoisissons
Ilfautdemêmeparfaitementsereprésentercequenousvoulonsfaire,enconsidérant
quelaconservationdenotrelibertéetdenotreindépendanceestcequicompteleplus.Ainsi,si
l’on est empêché, on ne doit sa fâcher car sinon nous perdrions notre liberté et notre
indépendance.
1
V.VI.Cequinousaffectec’estnotrejugementsurleschoses
«Cequitroubleleshommescenesontpasleschoses,maislesreprésentationsqu’ilsen
ont.»Ilnefautaccusernilesautresnisoi-mêmedesonmalheur,pasplusqu’ilnefautse
glorifierd’unavantageétranger.Leseulbiendontnouspouvonsnousglorifieretquiestnôtre
estlefaitdesuivrenotrenature.

VI.VIII.Nousdevonsaccepternotredestin
«Ne demande point que les choses arrivent comme tu les désires, mais désire qu’elles
arriventcommeellesarrivent,ettuprospérerastoujours.»

IX.X.XI.Leretoursursoidécouvrelavolontécommeunpouvoir
Touslesempêchementsquenoussubissonsneconstituentenaucuncasdesobstaclesà
notrevolonté.Faceàtoutaccidentquenouspouvonstraverser,ilfautsereplierensoipoury
trouverlavertuquelanaturenousadonnépourlescombattre,etdecefaitnosreprésentations
neprendrontjamaisl’ascendantsurnous.Toutechosequenouspossédonsestundon,quenous
rendonstôtoutard.Mêmelavie.Ilfautdonclesutiliseretenprofitercommedechosesnenous
appartenantpoint.

XII.XIII.XIV.XV.S’exerceraudétachementetrechercherl’indépendance
Pouravancerdanslasagesse,ilfautd’abordcommencerparconsidérerqu’ilvautmieux
mourirdefaimdélivrédesescraintesquedevivreapeurédansl’opulence.Ensuite,ilnefautpas
avoirpeurdepasserpourimbécileetnesurtoutpasseprétendresavant.
Lemaîtreestceluiquialepouvoirdedonneretôter,indépendammentdelavolonté
d’autrui.D’oùl’importancedenedésirerquecequiestennotrepouvoir.
Ilfautdoncse«conduiredanslaviecommedansunfestin».Prendremodestementcequi
estànotreportée.Mais,sil’onrejetteetméprisecequel’onnousoffre,alors,nousneseronspas
seulement«convivedesdieuxmaisleurégal».

XVI.Ilfautcompatiravecdistance
Sil’oncroiseunhommemalheureux,ilnefautcompatiravecluiques’ilestaccablépar
deschosesquidépendentdeluietnesontpasl’opinionqu’ilena.Lecaséchéant,partagerle
chagrind’autruineveutpasdireêtre«affligévéritablement».

XVII.Lesagedoitnonchoisirsonrôlemaisbienlejouer
«Souviens-toiquetuesacteurdansunepièce(…)c’estàtoidebienjouerlepersonnagequi
t’aétédonné;maisc’estàunautredetelechoisir.»

XVIII.Apprendreàtirerpartidescirconstances
Ilnefautpasprendrepeurdesmauvaisprésages.Aucontraire,quandbienmêmeceux-ci
se réaliseraient, ils ne pourront jamais atteindre le «moi». De ce fait, leur impact restera
extérieur.Ainsi,«quoiqu’ilarrive,ildépenddemoid’entirerdubien»c’estpourquoi«pourmoi,
iln’yaqued’heureuxprésages».

XIX.Leschosesquinedépendentpasdenousdoiventêtrefuites
«Tu peux être invincible, si tu n’engages jamais aucun combat où il ne dépende pas
absolumentdetoidevaincre.»Laseulechosequenousdevonsrechercherestlaliberté.Or,«une
seulevoieymène:leméprisdeschosesquinedépendentpointdenous».

XX.Maîtrisersesreprésentationsc’estdevenirmaîtredesoi
Parfois,nouscroyonssubirquelquechosededésagréabledelapartdequelqu’un.Mais
enréalité,c’estl’opinionquenousavonsdecettepersonnequinouschagrine.Ensedétachant
doncdecetteopinion,nousneseronsplusaffectéparcesévènementsetgarderonslecontrôle
denous.
2
XXI.Ilestpossibled’apprivoiserlamort
Garderdevantsoilamortàchaqueinstantc’estpermettredeseretrouverdansunjuste
milieuentredespenséesbassesetdeschosesinaccessibles.

XXII.XXIII.Lapersévérancecommeconditionduphilosophe
Devenir philosophe c’est s’exposer aux railleries du peuple. Néanmoins, c’est en
devenantfermeetenrefusantdecéderpourplairequel’admirationfiniraparnaîtrechezceux
quisemoquaientduphilosophe.Ilnefautjamaiss’abaisseràtronquersesactionsetsapensée
danslebutdeplaire,auquelcaslephilosophecessed’exister.Ilnefautpasnonpluschercherà
paraîtreêtreunphilosopheauxyeuxdequelqu’und’autrequesoi.

XXIV.Lerôleducitoyen:servirlacommunautéhumaine
Deprimeabord,ilsemblequepourservirsasociété,ilfaillequelecitoyens’enrichisseet
qu’ilfasseensuitepartagersafortuneàsessemblables.Maisentreuncitoyenricheayant
renoncéàsesvertusetunpauvreetvertueux,lequelfaut-ilprivilégier?PourÉpictète,c’estle
secondquiprimesurlepremier.Eneffet,sil’onperdsesvertus,nilasociéténinous-mêmesne
pourronttirerquoiquecesoitdenous.

XXV.Touteacquisitionnécessitepaiement
Toutechoseàunprix.Unelaituevautuneobole,uneinvitationàunfestinvautun
compliment.Ilnefautpass’imaginerquel’onpuisseavoirl’uneoul’autresanspayer,sansquoi
onest«insatiableetinjuste».Sil’onnepaiepas,ilnousrestetoujoursquelquechosecapablede
remplacerlebienquenousn’avonspaseu:l’argent,lafiertédenepasavoireuàmendierles
faveursdequelqu’un,etc.

XXVI.Fairesiennel’appréciationcommune
Quandunmalheurarriveàunvoisin,onenminimisetoujoursl’importancepourle
consoler.Decefait,quandcemalheurnousarrivera,ilfaudrafairedemême.

XXXIX.S’enteniràlamesuredubesoinqu’estlecorps
«Lamesuredesrichessespourchacun,c’estlecorps».Ilestpossibled’excédercette
«borne»,maisunefoiscelafait,nousnouslançonsdansunequêteperdued’avancepournous
rassasier.«Cariln’yaplusdebornespourcequiaunefoispassélesbornes.»

XLIII.Choisirlebonpointdevue
Chaqueévénementquel’onsubitpeutl’êtrededeuxmanières:l’unesupportableet
l’autreinsupportable.Tâchonsdetoujoursprivilégierlapremière.

LII.Laplacedelamoraledanslaphilosophie
Laphilosophiecomportetroisparties:lapratiquedespr

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