Prépa Sciences Po – Philo – Dossier IEP – Les frontières

Description

Auteur : Laurence Hansen-Löve Dossier sur le thème des frontières IEP 2011 Dossier IEP : LES FRONTIÈRES Sommaire Sommaire ............................................................................................................................ 1 Introduction ...................... 2 Prologue ............................ 4 I. Définition, fonctions, signification .................................................................................. 5 A. Une question théorique .........................................5 B. Le géographe et ses frontières ................................7 II. La dimension politique de la frontière .......................................................................... 10 A. Enjeux symboliques ............................................. 10 B. Un débat permanent ........... 12 III. La fin des territoires .................................................................... 16 A. Le brouillage des repères ..................................... 16 B. Les frontières floutées .......... 18 IV. La recomposition du monde ....................................................... 22 A. La crise et ses paradoxes) .....................................................................22 B. La fin des limites ? ...............................................24 V. Un débat contemporain............................... 27 A. Nouveaux territoires, nouvelles frontières ............................................27 B. elles interrogations ...

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• Sciences Po

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• Publié par: lewebpedagogique
• Publié le: 13 mars 2011
• Nombre de lectures: 101
• Langue: Français

Extrait

Auteur : Laurence Hansen-Löve Dossier sur le thème des frontières IEP 2011

Sommaire

Dossier IEP : LES FRONTIÈRES

Sommaire............................................................................................................................ 1

Introduction ...................................................................................................................... 2

Prologue ............................................................................................................................ 4

I. Définition, fonctions, signification.................................................................................. 5 A. Une question théorique.........................................................................................................5 B. Le géographe et ses frontières ................................................................................................7

II. La dimension politique de la frontière.......................................................................... 10 A. Enjeux symboliques.............................................................................................................10 B. Un débat permanent........................................................................................................... 12

III. La fin des territoires ....................................................................................................16 A. Le brouillage des repères..................................................................................................... 16 B. Les frontières floutées.......................................................................................................... 18

IV. La recomposition du monde....................................................................................... 22

A. La crise et ses paradoxes).....................................................................................................22 B. La fin des limites ? ...............................................................................................................24

V. Un débat contemporain............................................................................................... 27 A. Nouveaux territoires, nouvelles frontières............................................................................27 B. Nouvelles interrogations..................................................................................................... 30

Conclusion ....................................................................................................................... 32

Bibliographie.................................................................................................................... 34

Sujets de dissertation........................................................................................................ 35

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Auteur : Laurence Hansen-Löve Dossier sur le thème des frontières IEP 2011

Introduction

« Plaisante justice qu’une rivière borne! Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Pascal Quel rapport le thème des «frontières »peut-il bien entretenir avec l’actualité? N’est-il pas pour le moins paradoxal de s’attacher à la notion de «frontière »alors que l’heure est à la « mondialisation »,à la «globalisation des flux»? Nous verrons pourtant que, bien loin d’être absurde, l’obsession des frontières est étroitement liée à la recomposition du monde, ou, pour le dire autrement, à ce que le politologue Bertrand Badie nomme « La fin des territoires » (titre de l’un de ses ouvrages). Or qui dit «», bien aufin des territoiresfin des frontières» ne dit pas « contraire ! Nous commencerons par passer en revue, puis parréfuter un certain nombre d’idées toutes faites, à la fois simplistes et naïves, concernant le concept de « frontière ». Le sens commun croit spontanément que la notion de «frontière »est intemporelle. Nous rappellerons au contraire qu’elle comporte une origine bien définie, à la fois dans le temps (il s’agit de la Renaissance) et dans l’espace (l’Europe). Sans doute les frontières ont-elles existé auparavant, en dehors de l’Europe, mais elles n’avaient pas du tout le sens que nous leur donnons aujourd’hui. Le sens commun admet ensuite que la « bonne frontière » doit être naturelle, autant que possible, tandis que la frontière artificielle est automatiquement arbitraire et nocive. Nous verrons, à l’opposéde cette thèse, que la notion de « frontière naturelle » est attaquée de toutes parts. Le bon sens enfin voudrait croire que la mondialisation rend inopérantes et même caduques les démarcations traditionnelles. Pourtant, depuis 1991, plus de 26000 kilomètres de nouvelles frontières internationales ont été institués, 24000 autres ont fait l’objet d’accords, et plus de 18000 kilomètres de clôtures et de barrières métalliques ont été sinon érigés, du moins programmés (chiffres fournis par Michel Foucher, en 2007, inL’obsession des frontières). On peut supposer que cette fureur de délimiter, et donc d’exclure, est liée à la crainte permanentdese persistante « invasions barbares», plus vive que jamais, précisément, à l’époque de la «fin des territoires ». Dérivé de «front »,le terme «frontière» évoque à la fois l’idée de face à face et celle de voisinage. La frontière, de fait, comporte à la fois l’idée de ligne de démarcation (dont la fonction est de séparer) et celle de zone de contact (dont la fonction est d’aménager les échanges). Le « front » comportaitau départ une résonance militaire - «faire front» signifie encore aujourd’hui « être prêt pour un affrontement». Et l’onremarque que beaucoup de frontières paisibles, comme nous le rappelle Michel Foucher, furent autrefois des fronts. La première partie de ce dossier évoquera les différentes définitions et interprétations du concept de «frontière ».Les premiers textes, signés Spinoza et Kant, insistent sur la dimension négative et problématique, sur un plan théorique, des « concepts limitatifs ». Puis plusieurs historiens et géographes cités expliquent quels sont les difficultés et les enjeux des études portant tant sur la pertinence du concept de « frontière » que sur son effectivité et ses incidences (partie I).

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Auteur : Laurence Hansen-Löve Dossier sur le thème des frontières IEP 2011 Les chercheurs contemporains insistent sur la dimension politique de la notion de frontière. « Lesfrontières, écrit Malcolm Anderson, ne sont pas seulement des tracés sur une carte, un lieu unidimensionnel de la vie politique, où un État finit et une autre commence. Elles sont des institutions établies par des décisions politiques et régies par des textes juridiques». C’est sans doute la raison pour laquelle on reproche si spontanément et si fréquemment aux frontières d’être « artificielles ».Pourtant, géographes et historiens nous mettent en garde contre la tentation de sacraliser la frontière naturelle. La bonne frontière, fondée en nature, n’existe pas, elle est un mythe (partie II). Tous sont frappés par l’omniprésence de la problématique de la «frontière »sur la scène politique internationale contemporaine. Ilconviendra donc de tenter d’expliquer le «brouillage des repères spatio-temporels» auquel nous contraint le phénomène que l’on nomme « mondialisation »,et que certains associent, peut-être un peu prématurément, à la «fin de l’histoire» (Francis Fukuyama). Quoiqu’il en soit, le sentiment de devoir faire le deuil de nos anciens «territoires »suscite partout dans le monde des craintes, tantôt rationnelles, tantôt infondées. Ces angoisses sont prises en compte, assumées, récupérées ou détournées par les autorités politiques, avec des effets inquiétants, et rarement pacifiques (partie III). La déstabilisation de l’espace politique qui est en cours a pour conséquence de réactiver la peur du barbare qui, manifestement, ne nous quitte jamais : « La barbarie, écrit Alain Finkielkraut, n’est pas la préhistoire de l’humanité. Elle est l’ombre portée qui accompagne chacun de ses pas». Le sentiment de perte des limites etl’angoisse liée à un hypothétique effacement des frontières et au déferlement–induit - de populations nécessiteuses, produisent des réactions défensives, voire agressives. La construction de murs hérissés de fils barbelés et surveillés par des drones (la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis) est une de ces réponses dont tout le monde entier reconnaît l’inefficacité, voire l’inanité (partieIV). Le débat contemporain porte sur des questions tantôt urgentes et cruciales («comment circonscrire correctement l’Europe? La Turquie en fait-elle ou non partie? »),tantôt plus marginales («où commence, où finit une ville, Paris par exemple, Londres ou… Dubaï? », « commentaborder les zones non territorialisées ?»), tantôt plus juridiques («comment légiférer sur les biens communs, les Océans ? ») ou philosophiques (« la terre est-il le (dernier) territoire de l’homme? ») (partie V). On pourra se demander en conclusion si l’homme peut se passer d’ennemis, et, par conséquent, de frontières. On ne se précipitera pas pour répondre « oui » (« ah si tous les hommes voulaient bien se donner la main!»), puisque l’on constate que l’effacement des frontières a toujours pour conséquence la construction largement imaginaire, mais non moins dévastatrice, d’ennemis intérieurs occupant la fonction dévolue aux anciens barbares.

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