Corrigé bac L 2014 Pondichéry littérature
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PISTES DE CORRECTION BAC LITTERATURE TERMINALES L - Pondichery 2H, coefficient 4 A) REMARQUES GENERALES Du point de vue de la forme :  Votre copie doit développer les deux réponses séparément. La première réponse étant ciblée (acte I, scène 1) et sur 8 points doit être moins développée que la seconde sur 12 faisant appel à une interprétation globale de l'œuvre.  Chaque réponse contient : une courte introduction (présentation de l'œuvre et de son contexte, du sujet et annonce du plan), un développement organisé en parties, une courte conclusion qui répond à la question posée.  Pas de plan apparent : il faut tout rédiger ! Du point de vue de la méthode, il fallait :  Justifier chaque idée par une référence précise au texte ou une citation.  Ne pas paraphraser l'œuvre : ne pas réciter son cours ou relater l'intrigue mais sélectionner uniquement les éléments qui répondent à la question et servent votre argumentation. Rappel : le temps imparti, deux heures, ne vous permettait pas d'être exhaustif (complet). Vous pouvez tout à fait obtenir une bonne note si l'ensemble développé a le souci permanent de répondre au sujet, est cohérent et se nourrit de quelques exemples précis. Elément important en introduction Lorenzaccio est un drame romantique écrit et publié en 1834 dans le recueil Un Spectacle dans un fauteuil.

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Publié le 14 avril 2014
Nombre de lectures 10 016
Langue Français

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PISTES DE CORRECTION BAC LITTERATURE TERMINALES L - Pondichery 2H, coefficient 4
A) REMARQUES GENERALES
Du point de vue de la forme : Votre copie doit développer les deux réponses séparément. La première réponse étant ciblée (acte I, scène 1) et sur 8 points doit être moins développée que la seconde sur 12 faisant appel à une interprétation globale de l'œuvre. Chaque réponse contient : une courte introduction (présentation de l'œuvre et de son contexte, du sujet et annonce du plan), un développement organisé en parties, une courte conclusion qui répond à la question posée. Pas de plan apparent : il faut tout rédiger !
Du point de vue de la méthode, il fallait : Justifier chaque idée par une référence précise au texte ou une citation. Ne pas paraphraser l'œuvre : ne pas réciter son cours ou relater l'intrigue mais sélectionner uniquement les éléments qui répondent à la question et servent votre argumentation.
Rappel : le temps imparti, deux heures, ne vous permettait pas d'être exhaustif (complet). Vous pouvez tout à fait obtenir une bonne note si l'ensemble développé a le souci permanent de répondre au sujet, est cohérent et se nourrit de quelques exemples précis.
Elément important en introduction Lorenzaccioestun drame romantiqueécrit et publié en1834dans le recueilUn Spectacle dans un fauteuil.
B) CORRECTION DETAILLEE DE LA 1ERE QUESTION (8 points)
L'enlèvement de Gabrielle, Acte I scène 1 de Lorenzaccio, ne figurait pas dans les premiers brouillons de Musset : quel est selon vous l'intérêt d'avoir ajouté cette scène ?
Remarque : la question invite le candidat à s'interroger sur la genèse de l'œuvre, c'est-à-dire sur le processus de création et les choix opérés, d'où la mention des « brouillons ».
Analyse du sujet et des mots clés : « l'enlèvement de Gabrielle »: une action a priori peu importante. Qui l'enlève et dans quel but ? Pourquoi Musset a-t-il choisi d'ouvrir l'œuvre sur cette anecdote ? figurait pas dans les premiers brouillons« ne»invite à imaginer une pièce qui : commençait par l'acte I, scène 2 pour mesurer la différence avec la version finale. « l'intérêt »: il fallait montrer ce qu'apporte cette modification, pourquoi la pièce est meilleure après l'ajout et varier les hypothèses (il y a plusieurs intérêts...). « ajouté » :l'ajout s'est effectué a posteriori. Il s'agit du premier contact avec le lecteur. Comment l'acte I, scène 1 nous permet-il de caractériser les personnages ? Quel lien le
lecteur fait-il avec le titre ? Quelles sont les premières impressions sur le personnage éponyme (Lorenzaccio), bonnes ou mauvaises ?
Pièges à éviter : proposer une sorte de lecture analytique de l'acte I, scène 1 et mentionner tout ce que vous savez à ce propos sans le rattacher au sujet. évoquer d'autres scènes et perdre de vue les enjeux de « l'enlèvement de Gabrielle ». se cantonner à l'acte I, scène 1 : il faut expliquer en quoi l'ajout de cette scène est important pour la vision des personnages et de l'action et donc la mettre en rapport avec la perception de l'œuvre en général. Il était judicieux d'évoquer la scène 2 par exemple.
Plan et pistes possibles :
I) UNEEXPOSITION IN MEDIAS RES DES PROTAGONISTES
Un portrait en action qui présente les protagonistes de l'histoire : le Duc et Lorenzaccio. N.B : «in medias res» signifie «au beau milieu des choses», le lecteur est plongé d'emblée au cœur de l'action.
1) Deuxdébauchés : un duo inquiétant qui préfigure la Florence de l'acte I, scène 2
Ajout de la scène 1 permet de comprendre l'origine du mal qui contamine la ville de Florence : c'est le gouvernement même qui est corrompu ! (le Duc) Deux libertins qui s'emparent d'une innocente. Echo à la scène 2 où Julien Salviati, le favori du Duc, mettra à mal la réputation de Louise, pendant de Gabrielle. Les deux scènes se lisent alors comme un diptyque complémentaire : scène 1 : scène intime (jardin / clair de lune) scène 2 : scène de foule, en pleine rue, en plein jour cl du lecteur : Florence est une ville gangrénée par le mal. La scène 2 vient compléter l'exposition commencée à la scène 1.
2) Uneopposition marquée entre les deux protagonistes
Familiarité du Duc / Lorenzo poétique : leur façon de parler les caractérise différemment. L'échelle sociale (duc supérieur) s'inverse dans les portraits : Lorenzo vole la vedette (éloquence, prestance, stratégie). C'est lui qui prend les initiatives. Le lecteur est déstabilisé par cette première scène : il se surprend à douter de la moralité du héros, il ne peut pas l'admirer dans cette entreprise malsaine... Cette opposition sème un début de discorde. Il ne s'agit pas d'un véritable duo mais bien d'un duel qui se concrétisera à l'acte IV, scène 11 lors du meurtre du Duc. Lorenzo joue au libertin et dupe le spectateur, il ne révélera sa vraie nature que plus tard. L'ajout de cette scène permet donc de ménager habilement ce retournement puisque la première impression sur le héros est faussée. On le (re)découvre véritablement au fur et à mesure de la pièce !
II) L'EXPOSITIOND'UN DRAME ROMANTIQUE, AU COEUR DES CONTRASTES
Une scène d'exposition qui définit le drame romantique : refus des règles et mélange des genres.
1) Undébut à la fois traditionnel et original
Traditionnel, conventionnel : volonté d'ouvrir la pièce sur le couple de protagonistes et non des personnages secondaires (la scène 2 est une scène de rue). Original : personnages issus de milieux variés (noblesse / bourgeoisie : Maffio). Surprise : Lorenzaccio, personnage éponyme n'est qu'un comparse, un second. Les règles classiques sont donc bafouées dès l'ouverture. Déconcertant : le héros est nommé Lorenzo dans cette scène. Le lecteur se pose alors d'emblée des questions essentielles : Lorenzo est-il bien Lorenzaccio ? L'image pertinente du double est convoquée dès l'entrée en scène. Double du duc et double de lui-même. La théâtralité est à son comble ! L'ajout de la scène 1 permet donc d'entamer tout de suite le questionnement avec le titre de la pièce et de mettre le problème de l'identité en vedette.
2) undébut de drame romantique : le mélange des genres
Opposition Giomo / Maffio : alliance tragique et comique = définition du drame romantique mise en exergue par l'acte I, scène 1. - Giomo : dirige les opérations de l'enlèvement, donne des ordres au frère de Gabrielle. - Maffio : entrée en scène risible (entre rêve et réalité), insulté par Giomo qui souligne son infériorité (« homme rustre », « canaille », « maître sot »). Du côté de la farce, il est celui que l'on dupe facilement. Ses questions soulignent sa bêtise (« Faut-il frapper, Altesse ? ») Toutefois, sous la trivialité apparente de Maffio se cache une critique sensée du pouvoir. Il dénonce les vices qui menacent Florence et explique ainsi qu'il soit sur ses gardes. Finalement, le personnage comique est dépositaire de sérieux ! Le mélange des genres est complet. L'ajout de la scène 1 permet d'identifier clairement le genre de la pièce (drame romantique).
Conclusion (qui ménage un lien avec la deuxième question) : L'ajout de la scène 1 ne serait-il pas un moyen de recentrer l'œuvre sur la destinée individuelle plutôt que sur l'Histoire politique ?
C) CORRECTION DETAILLEE DE LA 2E QUESTION (12 points)
Au printemps des Comédiens en juin 1999, le metteur en scène B.Lambert affirme qu'entre « les déchirements intimes de Lorenzaccio » et « les déchirements sociaux de la ville de Florence » « il n'est pas question de choisir ». En vous appuyant sur votre lecture de l'oeuvre et quelques exemples d'interprétation de Lorenzaccio, vous vous demanderez si ce point de vue vous paraît fondé.
Remarque : l'auteur de la citation est un metteur en scène qui s'est refusé à une interprétation simpliste de la pièce en ne l'orientant ni totalement vers un drame historique, ni totalement vers un
drame personnel.
Analyse du sujet et des mots clés : « déchirements»intimes de Lorenzacciopersonnage mélancolique, ambigu, qui se : cherche. Un être aux multiples facettes (ambiguïté du genre et sexuelle dont les mises en scène feront état puisque le rôle éponyme a été presque toujours interprété par une femme). Le mot intime suggère que cela se passe dans la sphère intime (famille, amis) ou même dans le for intérieur du personnage (monologues, tirades). Il s'agit de l'histoire personnelle du héros. Le terme «déchirements »suggère un individu en quête d'identité, pétris de contradictions (pur mais débauché, homme mais féminin). »sociaux de la ville de Florence« déchirements :cette fois-ci, la sphère publique est concernée. Il s'agit d'une question politique qui concerne l'Histoire et le peuple. « il n'est pas question de choisir »: ce n'est ni l'un ni l'autre mais l'un plus l'autre d'après le metteur en scène. L'histoire personnelle reflèterait l'Histoire politique si bien qu'elles finissent par converger. Il s'agit de la petite histoire d'un homme qui tente de changer le cours de la grande Histoire. Cette imbrication rappelle que l'Histoire n'est finalement que le destin de plusieurs histoires à la fois individuelles et collectives. Le peuple devient un personnage à part entière dans l'œuvre. Remarquons que l'avis de R.Lambert est bien tranché... («il n'est pas question de choisir»). Or, de nombreux metteurs en scène ont justement choisi entre ces deux postulats ! Il conviendra donc de discuter cette volonté de neutralité de la mise en scène. N'est-ce pas un appauvrissement de l'interprétation voire un refus d'interprétation ?
Pièges à éviter : Parler uniquement des mises en scène et oublier le contexte de publication : Musset écrit cette pièce pour qu'elle soit lue et non représentée (publiée dans le recueilUn Spectacle dans un fauteuil). Ne pas discuter la citation et aller uniquement dans son sens. Contredire la citation sans examiner le point de vue proposé par R.Lambert.
Pour aller plus loin que la citation : plus que la ville de Florence et ses déchirements, la pièce fait aussi écho à la Révolution de 1830 à Paris. (écrite et publiée en 1834)
Plan et pistes possibles :
I) LESTRIBULATIONS D'UNE DESTINEE INDIVIDUELLE
Cette partie doit démontrer que la pièce raconte bien l'histoire de Lorenzaccio et que Florence n'est qu'un arrière-plan, un cadre, un décor qui reflète éventuellement le mal-être du protagoniste. La pièce est romantique et c'est le coeur du personnage éponyme qui est sondé et mis à nu à travers « les déchirements intimes de Lorenzaccio », contrairement à ce qu 'affirme R.Lambert.
1) unpersonnage en quête d'individualité plusieurs noms : Lorenzo / Lorenzino / Lorenzetta / Lorenzaccio Lorenzo acteur : un être pur qui joue le rôle d'un débauché un être aux multiples facettes que sa mère et sa tante ne reconnaissent plus
2) enquête d'identité sexuelle (mises en scène)
Lorenzo / Lorenzetta : ambiguïté sexuelle, « une femmelette » (I,4, le Duc) être fragile et sensible, qui s'évanouit : « Regardez-moi cepetit corps maigre, ce lendemain d’orgie ambulant. Regardez-moi cesyeux plombés, ces mains fluettes et maladives» (I,4) les metteurs en scène ont d'ailleurs presque toujours choisi de faire incarner Lorenzaccio par une actrice : Sarah Bernhardt en 1896, Marie-Thérèse Piera et Falconetti en 1927, Marguerite Jamois en 1945, ...
3) unhéros romantique ses valeurs (le beau, le bien) sont en contradiction avec les valeurs sociales (argent, pouvoir) Mal du siècleen proie au «» propre aux romantiques : il a l'impression d'être en décalage avec la société, de ne pas vivre à la bonne époque ni au bon endroit. désespoir et mélancolie à l'acte II, scène 3 : «Je travaillais pour l'humanité ; mais mon orgueil restait solitaire au milieu de tous mes rêves philanthropiques.» Il constate qu'il n'arrivera jamais à accomplir sa tâche dans une Florence rongée par les vices. Il se sent seul face au monde, posture romantique par excellence.
II)LE DESENCHANTEMENT SOCIAL ET POLITIQUE DE FLORENCE
Cette partie vient nuancer la partie précédente en envisageant Florence, non plus comme un simple décor, mais comme le véritable personnage de la pièce. Les malheurs de Lorenzaccio n'en sont que les symptômes. On peut alors percevoir une pièce essentiellement politique. Elle porte donc sur « les déchirements sociaux de la ville de Florence ».
1) Unecritique politique : réquisitoire contre le pouvoir
critique de la tyrannie et de la cruauté à travers le personnage d'Alexandre de Médicis. remise en question des principes républicains à travers les tensions au sein du parti : Pierre Strozzi veut agir quitte à utiliser les mêmes armes que le duc (assassinat) alors que son père, Philippe Strozzi, est un homme plus réfléchi. Quelle attitude adopter ?
2) Unecritique sociale : Florence, la ville-personnage
à travers la critique du pouvoir, on perçoit également une critique de moeurs : la pièce condamne les libertins qui font des femmes des proies innocentes (Gabrielle achetée et enlevée / Louise Strozzi souillée et tuée). Florence est le théâtre de la lutte entre tyrannie et partisans de la liberté et en pâtit : vols, bagarres, assassinats. Mais également un éloge des arts de la Renaissance italienne : le peintre Tebaldeo réclame la liberté comme condition de la création (« Je n'appartiens à personne », II,2). L'art permet de sublimer et d'apaiser cette réalité désespérante qu'est Florence dans la pièce.
3) L'échecd'une mise en scène dénuée de tout enjeu politique
Echec cuisant de la mise en scène apolitique de Baty en 1945 : il a eu la mauvaise idée de retirer les enjeux politiques de la pièce à une époque où le patriotisme aurait eu un écho retentissant avec l'actualité de la seconde guerre mondiale ! La dimension socio-politique de la pièce permet de faire écho aux questionnements fondamentaux de l'homme en société et de l'exercice du pouvoir, peu importe l'époque, peu importe le lieu. Il donne à la pièce une visée universelle.
III)UNE HISTOIRE PERSONNELLE QUI FAIT ECHO A L'HISTOIRE COLLECTIVE ?(point de vue de R.Lambert)
Dans cette partie, nous envisagerons le point de vue de R.Lambert qui refuse de choisir entre une pièce romantique ou politique. Est-ce la volonté d'un refus d'interprétation ou, au contraire, le pressentiment d'un lien indéfectible entre les déchirements de l'homme et de sa ville ?
1) Histoireet histoire
Si l'on ne doit pas choisir entre la version romantique ou politique de la pièce, c'est justement car les deux sont liées. L'expression « Mal du siècle » le rappelle : le romantique est mal à l'aise en son pays et en son temps. Lorenzaccio peut être interprété comme un porte-parole de Musset. Florence fait alors référence à la France des années 1830. La révolte contre Charles X est vaine puisqu'il est remplacé par son cousin, Louis Philippe. Une monarchie en remplace une autre tout comme dansLorenzaccio :l'assissinat du Duc n'est-il pas inutile puisque la pièce s'achève sur l'avènement de Côme ? Le cercle vicieux se poursuit et la pièce se lit comme une critique du politique en général et de l'impuissance de l'homme. A travers son personnage et l'Italie, Musset exprime peut-être ses sentiments et son dégoût envers la politique à la lumière de ce qu'il vit.
2) Lamise en scène totale proposée par R.Lambert
Projet de mise en scène fidèle à l'œuvre de Musset. Elle rend compte de plusieurs niveaux de lecture sans en privilégier un seul car les deux sont complémentaires (cf 1). En effet, Lorenzaccio et Florence ont bien des points communs : le beau et le culte des arts, l'alliance de la vertu et du vice. Le héros meurt de n'avoir pu la sauver comme s'ils ne formaient qu'une et même entité. Conforme à l'esprit de l'oeuvre qui a été écrite non pas pour être jouée mais pour être lue. La lecture permet de conserver tous les enjeux. Ainsi, R.Lambert adresse-t-il un défi intéressant à la mise en scène.
Cl : Toutefois, n'est-ce pas le travail du metteur en scène, de justement faire UN choix, de donner une direction à la pièce parmi toutes celles possibles ? N'est-ce pas ce qui enrichit la pièce et permet de la moderniser sans cesse ?
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