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At the end of the nineteenth century, Freudian ideas seem "blasphemies and heresies." Zweig asks "What in the name of the service of the nineteenth century idea what [...] requires he still codified morality? "" Basically material, sensual, winner of money [...] defender of democracy and human rights, it can not seriously want to ban its citizens the right to free enjoyment.
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Freud par Zweig
20 novembre 2012 ParJean-Philippe Cazier
Si Freud fut un inventeur d’exception dans le champ de la psychologie, il demeure aussi un des philosophes majeurs du XXe siècle. C’est sur cette dimension philosophique que Stefan Zweig insiste dans sonSigmund Freud, en montrant comment Freud renverse et transforme l’image de la pensée et du monde : «Il a eu le courage d’avancer encore et toujours, par-delà les illusions, jusqu’au néant suprême, jusqu’à cet infini grandiose où il n’y a plus de foi, plus d’espoirs ni de rêves, pas même ceux du ciel et où il n’est plus question du sens et de la tâche de l’humanité».
A la fin du XIXe siècle, les idées freudiennes paraissent «des blasphèmes et des hérésies». Zweig se demande «au nom de quoi, au service de quelle idée le XIXe siècle […] exige-t-il encore une morale codifiée ?» : «Grossièrement matériel, jouisseur, gagneur d’argent […], défenseur de la démocratie et des droits de l’homme, il ne peut plus vouloir sérieusement interdire à ses citoyens le droit à la libre jouissance». Ce siècle développera donc une exigence de bienséance pour laquelle il est nécessaire de donner l’apparence de la moralité, de se conformer aux conventions extérieures énoncées par le code social : «Maintes choses peuvent se passer, mais qu’il n’en soit point parlé !». L’enjeu, pour Zweig, n’est pas seulement de souligner l’hypocrisie inhérente à une telle morale, mais de montrer que celle du XIXe siècle correspond à un certain type de morale : une morale de l’apparence, productrice d’images, qui ne se préoccupe pas du réel mais seulement d’images dont on attend qu’elles se conforment à une certaine esthétique. Freud fait porter ses recherches sur ce que dissimulent ces images et qui, masqué par elles, est supposé ne pas exister : le réel. Si la morale de la fin du XIXe siècle privilégie la surface, Freud va au contraire creuser, s’enfoncer dans des profondeurs où règne ce que l’homme ignore et, en un sens, veut ignorer. Le réel n’est pas réductible à l’immédiat visible et dicible : il s’agit au contraire de lacérer les surfaces, d’y ouvrir les failles nécessaires à l’exploration, au surgissement de ce qui produit et compose réellement le monde.
Les travaux de Freud ne présentent donc pas seulement une critique de la morale de son siècle – c’est l’image et la tâche de la pensée qui sont reformulées. La pensée ne saurait se satisfaire d’une réalité qui occulte le réel plus qu’elle ne le montre et penser consistera à traverser les surfaces pour faire émerger des profondeurs, montrer et explorer des gouffres, des failles sans fond où l’évident, l’établi, le sens et les certitudes n’ont plus cours. Là où la philosophie semble essentiellement chercher un monde transparent et clair, Freud indique que le monde est en lui-même «chaos», «démoniaque», construit à partir d’énergies anonymes, de forces indomptables, au-dessus de failles et de gouffres qui l’aspirent sans cesse et, sans cesse, le font et le défont. Et Zweig, sur tous ces points, souligne la proximité du travail critique et révolutionnaire de Freud et de Nietzsche («Comme Nietzsche avec le marteau, Freud a philosophé toute une vie avec le scalpel»).
Freud remet en question les pouvoirs de la raison, pouvoirs qui n’ont paru extrêmes que par l’illusion, produite par le point de vue moral, d’un monde « superficiel » : «Les progrès inouïs de la science avaient plongé le XIXe siècle dans une sorte de griserie de la raison. Tout semblait se soumettre servilement à la domination de l’intellect». D’inventions en progrès, la raison semblait prouver sa force inépuisable, sa capacité à coloniser la totalité du monde.
Cette totalité n’apparaissait telle que parce que le monde était amputé de sa part sombre et cachée : la vie sexuelle, les pulsions amorales qui s’y expriment indépendamment de tout code ou impératif religieux, culturel, économique, juridique, rationnel, humain. Les constructions élaborées par Freud concernant l’Inconscient défont cette illusion en plongeant le regard dans des abîmes où la raison humaine laisse place à un réel étrange, un chaos de forces où les repères, le sens, les valeurs perdent leur assise, leur consistance, leur intérêt : ce ne sont plus que des images commodes (à la rigueur, des symptômes) qu’il s’agit de défaire, car au-delà d’elles existe le réel.
Derrière le monde de la conscience : l’Inconscient. Derrière les valeurs morales ou culturelles : des forces libidinales et destructrices tendues exclusivement vers leur propre finalité. Derrière le sens : le non-sens de pulsions et de réalités dynamiques qui sont les causes véritables d’un sens en réalité brouillé, obscur car déterminé selon des signes énigmatiques et mobiles. Vient au jour un réel présent en l’homme mais qui possède la souveraineté et l’obscurité des forces qui peuplent le cosmos. Si Freud paraît proche de la pensée nietzschéenne, il y aurait également chez lui une proximité avec Pascal, tant l’homme et ses prétentions, la raison humaine et ses illusions, sont réduits aux détails d’un univers qui les déborde de toute part. Freud, philosophe tragique ? Sans doute, tant par son œuvre l’être humain se découvre soumis à l’ordre d’un monde qui n’est pas fait pour lui, dans lequel il ne peut se retrouver – un monde où ce que l’on appelle l’homme n’existe pas la puissance surhumaine qui domine la nôtre»)
Freud ne se contente pas d’aborder un continent inconnu, son projet est de le parcourir, d’en tracer une cartographie : «Cette méthode révolutionnaire de Freud a […] indiqué une direction nouvelle à toutes les questions capitales de notre culture présente et à venir». Zweig admire d’autant plus Freud que celui-ci cherche à produire une nouvelle logique du monde et de la pensée incluant cette dimension de la réalité qui échappe à la conscience, à l’ordre du psychisme conscient – tout un réel qui ruine les représentations admises et force à en produire de nouvelles, des représentations paradoxales, mettant au centre ce qui jusqu’alors avait été repoussé dans les marges de ce dont on ne parle pas, de ce que la pensée « sérieuse » – c’est-à-dire correspondant à un point de vue moral – ne prenait pas en compte : la sexualité. Mais la sexualité découverte par Freud ne se limite pas à la diversité des pratiques sexuelles puisque, par-delà celles-ci, est découverte une sexualité pulsionnelle indéterminée et régnante, amorale et sans objeta priori, indifférente aux catégories humaines, tendue exclusivement vers sa propre réalisation : «cette libido n’a au commencement aucun but défini, son sens est simplement de délivrer l’instinct […], elle peut diriger son impulsion tantôt sur un objet, tantôt sur un autre. Le désir ne se manifeste donc pas constamment dans la recherche de la femme par l’homme et de l’homme par la femme ; c’est une force aveugle qui veut se dépenser». De plus, Freud met en évidence que ce réel libidinal n’est pas uniquement à l’origine de nos désirs, de nos pratiques sexuelles, mais qu’il irrigue et produit l’ensemble de la réalité humaine : du plus quotidien aux «créations les plus hautes de la civilisation», du plus immoral au plus moral, la pulsion sexuelle est partout et agit, parle et jouit.
Freud produit ainsi des transversales inédites, une nouvelle carte, une logique singulière du monde et de la pensée qui parlent en réalité le «langage de l’abîme», identiques en cela au rêve, «messager des ténèbres». Le monde est fait d’abîmes, de ténèbres à travers lesquelles la pensée trace dans l’obscurité des parcours nécessairement chaotiques. Cette logique implique également que «l’unité de la personnalité a été brisée», chacun étant
double, clivé, habité d’un monde étranger non seulement à la conscience, au Moi, mais à l’humain : la distance et le gouffre existent en soi-même, comme une puissance inconnue, agissante, indomptable. Cette nouvelle image de la pensée et du monde implique un mouvement radicalement critique et créateur : une transfiguration des valeurs, des hiérarchies, des idées. Le plus haut se connecte au plus abyssal, la morale et ses valeurs acquièrent des significations sexuelles, la conscience habituelle n’est qu’un point de vue moral sur un monde superficiel, les significations et catégories évidentes volent en éclats, etc. Le chaos envahit le monde et la pensée pour une nouvelle façon de penser un monde lui-même nouveau. Tout prend un autre sens : l’art, l’histoire, la religion, la maladie, la santé, les institutions, la philosophie, la science, la sexualité, le rêve – l’homme lui-même qui, sans doute, se dissout dans cette nouvelle configuration du monde.
On comprend ce qui, dans l’entreprise freudienne, peut passionner un penseur et un écrivain comme Zweig. D’abord, une nouvelle analyse de la réalité humaine, historique, culturelle, intellectuelle, psychologique, politique, biologique : une nouvelle façon d’interpréter et de comprendre devient possible. S’offrent à l’écrivain un nouveau terrain d’exploration, une nouvelle façon d’aborder le monde, de développer des perspectives sur celui-ci, des objets inédits pour la littérature et la pensée. Zweig voit aussi dans la psychanalyse des outils pour repenser la littérature elle-même, la signification et la dynamique de la création littéraire, et il n’hésite pas à établir des parallèles entre la démarche du critique littéraire ou de l’écrivain et celle de Freud. De même, la création littéraire et poétique est réinterprétée à l’aide des schémas freudiens : «le rêve, comme tout poète, est un menteur véridique ; […] il dévoile, mais en symboles seulement, un événement intérieur. Il faut donc distinguer soigneusement deux choses : ce que le rêve a ‘poétisé’ dans le but de voiler […] et ce qui se cache d’éléments psychiques véritables sous ces voiles confus […]. La tâche de la psychanalyse est de débrouiller cet écheveau troublant de déformations et de dégager de ce roman à clef – tout rêve étant ‘Poésie et Vérité’ – la vérité, l’aveu véritable et par là le noyau du fait. Ce n’est pas ce que dit le rêve, mais uniquement ce qu’au fond il voulait dire qui nous fait pénétrer dans l’inconscient de la vie psychique». Il s’agit là d’un exposé de la conception freudienne du rêve mais aussi de l’énoncé d’une poétique, de la construction d’un point de vue permettant l’analyse autant que la production littéraires. Il est évident que la conception freudienne du langage et du sens ne pouvait qu’intéresser l’écrivain Stefan Zweig : le langage est toujours double, lui aussi clivé, à la fois surface et profondeur, récit et symptôme, exposant les signes d’autre chose qui n’est pas dit mais qui pourtant informe ce qui est dit dans une multiplication du sens, inquiétante et fascinante – l’écriture devenant «messager des ténèbres» et «langage de l’abîme», connectée à la vie de la pensée et du monde au lieu d’en être seulement une représentation conscienteetmorale.
Il ne s’agit pas pour Zweig de façonner une sorte de statue inamovible mais de faire le portrait d’un penseur vivant, d’un créateur, avec son génie mais aussi ses limites. Il est moins question de considérer les écrits freudiens comme de nouvelles évangiles que de mesurer, indépendamment des théories particulières qui peuvent toujours être révisées, la nouveauté de la pensée permise par Freud («Seul ce qui est fécond est vrai», écrit Zweig citant Goethe). Ce qui importe, ce sont les effets créateurs de ce travail : «Ce qui nous intéresse, c’est qu’un homme, par sa vision créatrice, a transformé notre sphère intérieure. Et le fait qu’il s’agissait là d’une véritable révolution». Zweig ne cherche donc pas, dans ce texte bref rédigé en 1931, à exposer certaines révisions possibles des théories freudiennes, ce qui aurait donné lieu à un autre livre. On peut cependant s’étonner qu’il reprenne parfois certaines de ces théories sans en souligner les présupposés contestables, voire l’incohérence. Par exemple, Zweig insiste sur le fait que Freud sort l’homosexualité de sa perception morale et policière, mais il n’en reprend pas moins l’idée freudienne de l’homosexualité comme déviation par rapport à une finalité normale, idée qui a plus que contribué à forger l’image contemporaine de l’homosexualité comme manifestation d’un ratage et à la classer dans cette catégorie étrangement médicale et morale qu’est la perversion : «Lorsque à cette deuxième phase, celle de la puberté, de nouveau teintée de sexualité, l’instinct endormi s’éveille peu à peu […], la volonté biologique de la nature indique énergiquement au novice la voie naturelle de la reproduction. Des transformations flagrantes dans le corps du jeune homme, de la jeune fille nubile […] leur montrent que la nature se propose là un but. Et ces signes indiquent nettement la zone génitale […]. L’être normal sert avec une parfaite simplicité les fins de la nature qui veut le voir obéir exclusivement aux lois métaphysiques de la reproduction. Mais dans des cas isolés […] on s’aperçoit qu’un trouble néfaste est venu entraver la saine régularité de ce processus […]. Chez ces anormaux et ces névrosés, par suite d’une rupture du rail de leur vie, le penchant sexuel a été dirigé sur une voie fausse, d’où il n’arrive pas à se dégager […]. Ainsi voit-on dans la vie de malheureux adultes aux désirs infantiles […]».
On retrouve ici la rhétorique qui accompagne habituellement le discours sur les « perversions » en général et l’homosexualité en particulier, sans que cette rhétorique ne soit relativisée par Zweig. Pourquoi reprendre naïvement l’idée qu’unfaitnaturel (les changements liés à la puberté) représente lesigned’unevolonté? Est-ce que cela ne revient pas à réintroduire une vision finaliste et morale («la nature qui veut le voir obéir »), des objets impliquésa priori, du sens, là où Freud et Zweig commencent par souligner
l’absence de finalité extérieure aux pulsions, l’absence d’objets prédéfinis pour la libido, l’absence de sens ? Comment ne pas voir que transformer unfaitensignen’est possible qu’à partir d’une interprétation qui serait elle-même à interpréter, à évaluer, et non d’une évidence naturelle donnée? Pourquoi réintroduire l’idée d’une finalité particulière de la nature, alors que, dans un premier temps, la libido avait été analysée comme polymorphe ? Il semble que Freud reproduise parfois certains des schémas qui structurent la société, la morale et la psychologie de son époque, c’est-à-dire qu’il se laisse enfermer dans les limites du point de vue conscientetmoral, au lieu de considérer la singularité de l’Inconscient. Insister sur l’incohérence et le caractère conformiste de ces théories, qui servent encore actuellement à justifier une vision homophobe de l’homosexualité, ne reviendrait pas à minorer l’importance de Freud, mais au contraire à souligner, comme Zweig cherche à le faire, ce en quoi sa pensée est radicalement nouvelle : le monde n’a pas de sens, et surtout pas un sens moral, il est un chaos à parcourir sans repères transcendants, sans finalité, sans points fixes – il est toujours à traverser, à cartographier, à inventer.
Bien sûr, nous connaissons les critiques que l’œuvre freudienne a suscitées depuis, et certaines, qui s’accompagnent souvent en même temps d’une véritable admiration, sont décisives : nous pensons par exemple au travail de Michel Foucault, à celui de Gilles Deleuze et de Félix Guattari. Nous connaissons également le destin de cette œuvre, ce qu’elle a pu apporter de libératoire mais aussi de dogmatique, les moyens de manipulation et de coercition qui ont été développés à partir d’elle. Et Zweig semble avoir une étrange préscience de ceci : «On frémit en pensant au danger que pourrait devenir entre des mains grossières la méthode inquisitoriale de la psychanalyse». Il n’en demeure pas moins, et c’est cela qui intéresse Stefan Zweig, que l’œuvre créatrice de Freud a transformé radicalement notre façon de penser et de vivre, qu’elle a contribué fortement à produire un autre monde, une autre façon de penser, dans un geste philosophique puissant : «Sans lui, chacun de nous, hommes du XXe siècle, aurait une manière différente de penser».
Stefan Zweig,Sigmund Freud, Le Livre de Poche, juin 2012, 4 € 60.
http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/201112/freud-par-zweig
Traduction google
Freud Zweig
November 20, 2012 By Jean-Philippe Cazier
If Freud was an inventor exception in the field of psychology, it also remains a major philosophers of the twentieth century. It is this philosophical dimension that emphasizes Stefan Zweig in his Sigmund Freud, showing how Freud reverses and turns the image of thought and the world: "He had the courage to move forward again and again, beyond the illusions, to nothingness supreme until the infinite grandeur where there was more faith, more hope or dreams, not even those of the sky and there is no question of the meaning and task of humanity. "
At the end of the nineteenth century, Freudian ideas seem "blasphemies and heresies." Zweig asks "What in the name of the service of the nineteenth century idea what [...] requires he still codified morality? "" Basically material, sensual, winner of money [...] defender of
democracy and human rights, it can not seriously want to ban its citizens the right to free enjoyment. " This century will therefore develop a requirement of decorum for which it is necessary to give the appearance of morality, to comply with the conventions set by the external social code: "Many things can happen, but that is not the point spoken! ". The challenge for Zweig, is not only to highlight the hypocrisy inherent in such a morality, but to show that the nineteenth century is a certain type of morality: morality appearance, producing images who does not care about reality, but only images that are expected to conform to a certain aesthetic. Freud focused his research on what these images and hide, hidden by them, is not supposed to exist: the real. If the moral of the late nineteenth century emphasizes surface, Freud will instead dig, dig into the depths where there is man ignores and, in a sense, chooses to ignore. The reality is not reducible to the immediate and visible sayable: it is contrary to slash the surfaces, including open gaps needed to explore, to the emergence of this product and actually made the world.
Freud's works do not only a critique of morality of his century - the image and the task of thinking which are reformulated. Thought can not be satisfied with a reality that obscures the real more than it is to watch and think through the surfaces to emerge from the depths, show and explore chasms, bottomless holes where the obvious, the bench, the direction and the certainties no longer apply. Where the philosophy seems to seek a world essentially transparent and clear, Freud says that the world is in itself "chaos", "demonic", built from energy anonymous, indomitable forces above faults and chasms that aspire constantly and incessantly do and undo. And Zweig, on all these points, emphasizes the proximity of critical and revolutionary work of Freud and Nietzsche ("Nietzsche As with the hammer, Freud philosophized a lifetime with the scalpel").
Freud questioned the powers of reason, powers that were published by the extreme illusion produced by the moral point of view, a world "superficial": "The incredible progress of science had plunged the nineteenth century in a sort of intoxication of reason. Everything seemed to slavishly submit to the domination of the intellect. " On inventions in progress, reason seemed to prove its inexhaustible strength, its ability to colonize the whole world. This did not appear as all because the world was amputated and his dark side hidden: the sex life, amoral impulses that express independently of any code or religious imperative, cultural, economic, legal, rational human. Constructions developed by Freud on Unconscious defeat this illusion plunging look into the depths where human reason gives way to a real strange chaos of forces where benchmarks, meaning, values lose their seat, their consistency, interest: it is more convenient as images (in a pinch, symptoms) that is undone, because beyond them are real.
Behind the world of consciousness: Unconscious. Behind the moral or cultural values: libidinal and destructive forces strained exclusively to their own purpose. Behind the senses nonsense impulses and dynamic realities that are the real causes of a sense of reality blurred dark as determined by the enigmatic signs and mobile. Comes to light in this real man, but who has the sovereignty and the dark forces that populate the cosmos. Freud seems so close to the Nietzschean thought, there would also be in close proximity with him Pascal, both the man and his claims of human reason and its illusions are reduced to the details of a world that overflows from all sides. Freud, tragic philosopher? Undoubtedly, both through his work the human being discovers subject to the order of a world that is not made for him, in which he can not be found - a world where what is called the Man does not exist ("the superhuman power that dominates ours")
Freud does not simply address an unknown continent, the project is to go, to draw a map, "This revolutionary method of Freud [...] indicated a new direction to all the questions of our present culture capitals and to come. " Zweig especially admire Freud as it seeks to produce a new logic of the world of thought including this dimension of reality that escapes consciousness, the order of the conscious psyche - a reality that ruin any representations admitted and strength to produce new, paradoxical representations, putting it at the center which had hitherto been pushed to the margins of what we do not speak of the thought "serious" - that is, ie corresponding to a moral point of view - not taking into account: sex. But the discovery by Freud sexuality is not limited to the diversity of sexual practices since, beyond these, instinctual sexuality is discovered indeterminate ruling, amoral and without a priori object, indifferent to human categories, tense exclusively to its self-realization "that libido has no defined purpose in the beginning, its meaning is simply to deliver the instinct [...], it can sometimes lead his pulse on an object, sometimes on another. The desire is manifested not in constant search of woman by man and man by the woman, it is a blind force that wants to spend. " In addition, Freud emphasizes that real libidinal is not only the source of our desires, our sexual practices, but irrigates and produces all of human reality: the more the daily "creations the highest of civilization ", the more immoral than moral, sexual impulse is everywhere and acts, speaks and enjoys.
Freud thus produces cross unpublished, a new map, a singular logic of the world and thought that actually speak the "language of the abyss", identical to that dream, "messenger of darkness." The world is full of abysses of darkness through which the trail in the dark thinking of course necessarily chaotic. This logic also implies that "the unity of the personality has been broken", each double cleaved an alien world inhabited not only consciousness, the self, but to humans: the distance and the gap exist in itself, as an unknown power, active, indomitable. This new image of thought and the world implies a movement radically critical and creative: a transfiguration of values, hierarchies, ideas. The highest connects to most abysmal, morals and values acquire sexual meanings, consciousness is usually a moral point of view on a superficial world, meanings and categories obvious shattered, etc.. Chaos invades the world and thinking for a new way of thinking about the world itself again. Everything takes on another meaning: art, history, religion, disease, health, institutions, philosophy, science, sexuality, dreams - the man himself, no doubt, dissolved in this new configuration of the world.
We understand that in business the Freudian can excite a thinker and as a writer Zweig. First, a new analysis of human reality, historical, cultural, intellectual, psychological, political, biological: a new way of interpreting and understanding becomes possible. Available to the writer a new field of exploration, a new approach to the world, to develop perspectives on it, of unusual objects for literature and thought. Zweig also seen in psychoanalysis tools to rethink the literature itself, the meaning and the dynamics of literary creation, and he does not hesitate to draw parallels between the approach of the literary critic or writer and that of Freud. Similarly, creative writing and poetry is reinterpreted using patterns Freudian "dream, as every poet is a liar truthful, [...] it reveals, but only symbols, an internal event. We must therefore distinguish carefully two things: that the dream 'poetized' in order to hide [...] and what lies true psychic elements in these sails confused [...]. The task of psychoanalysis is to unravel this skein disturbing distortions and out of this roman à clef - any dream is 'Poetry and Truth' - the truth, the true confession and thus the core of it. This is not what the dream, but only what he basically meant that takes us into the unconscious psychic life. " This is a presentation of the Freudian conception of the dream but also the statement of a poetic
construction of a perspective for the analysis as well as literary production. It is obvious that the Freudian concept of language and meaning could qu'intéresser writer Stefan Zweig: language is always double, also cleaved both surface and depth, narrative and symptoms, exposing signs of other something that has not been said yet but informs what is said in a multiplication of meaning, disturbing and fascinating - the writing becomes "messenger of darkness" and "language of the abyss," connected to the life of the mind and the world instead of being only a conscious representation and morality.
It is not Zweig shape a sort of statue immovable, but to portray a living thinker, a creator, with his genius but also its limits. It is less a question of Freud's writings consider as new gospels that measure, regardless of the particular theories that can always be revised, the novelty of thought allowed by Freud ("Only what is true is fertile," writes Zweig quoting Goethe ). What matters is the impact of this creative work: "What we want is a man by his creative vision has transformed our inner sphere. And the fact that it was a revolution. " Zweig does not seek, in this brief text written in 1931, exposing some possible revisions of Freudian theories, which would have resulted in another book. However, it can sometimes be surprised to resume some of these theories without stress assumptions questionable or inconsistent. For example, Zweig insists that Freud out homosexuality from its moral perception and police, but it takes no less than the Freudian idea of homosexuality as a deviation from normal purpose, an idea that most that helped shape the contemporary image of homosexuality as a manifestation of a failure and classified in this category strangely what medical and moral perversion "When this second phase, puberty, new tinted sexuality, instinct awakens sleeping gradually [...], the biological nature will strongly indicates the novice natural way of reproduction. Gross changes in the body of the young man, nubile girl [...] show them that nature has a purpose here. And these signs clearly indicate the genital area [...]. Being normal is with perfect simplicity purposes of nature that wants to see the obedience exclusively metaphysical laws of reproduction. But in isolated cases [...] we find a negative disorder came impede fair regularity of this process [...]. In these abnormal and the neurotic, due to a broken rail life, sexual addiction has been directed to a wrong way, where it can not be released [...]. Thus we see in the lives of poor adults infantile wishes [...]. "
Here we find rhetoric that usually accompanies the discourse of "perversions" in general and homosexuality in particular, without this rhetoric is relativized by Zweig. Why naively take the idea that a natural (changes associated with puberty) is the sign of a will? Is that it is not to reintroduce vision finalist and moral ("the kind who wants to see obey"), objects involved a priori meaning, where Freud and Zweig begin by noting the absence of objective external impulses to the lack of predefined objects for libido, lack of meaning? How can we not see that in fact turn a sign is only possible from an interpretation which is itself to interpret, evaluate, and not a natural given evidence? Why reintroduce the idea of a particular purpose of nature, while at first, libido was analyzed as polymorphic? It seems that Freud again sometimes some of the patterns that structure society, morality and psychology of his time, that is to say, it leaves enclose within the terms conscious and moral, instead of consider the uniqueness of the Unconscious. Emphasize the inconsistency and conformist nature of these theories, which are still used now to justify homophobic vision of homosexuality, would not return to underestimate the importance of Freud, but rather to emphasize, as Zweig seeks to do This is what his thought radically new world has no meaning, and certainly not a moral
sense, it is a chaos to go without landmarks transcendent, without purpose, without fixed points - it is always cross at mapping, to invent.
Of course, we know the criticisms that Freud's work has been raised, and some, often accompanied at the same time a genuine admiration, are decisive: we think for example the work of Michel Foucault, Gilles than Deleuze and Félix Guattari. We also know the fate of this work, she could bring liberating but also dogmatic ways of manipulation and coercion that have been developed from it. Zweig and seems to have a strange prescience of this: "One shudders to think of the danger that could become coarse hands inquisitorial method of psychoanalysis." It remains, and that is what interested Stefan Zweig, the creative work of Freud revolutionized the way we think and live, it has contributed greatly to produce another world, another thinking in a powerful philosophical gesture: "Without him, all of us, men of the twentieth century, would have a different way of thinking."
Stefan Zweig, Sigmund Freud, Le Livre de Poche, June 2012, 4 € 60.
http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/201112/freud-par-zweig
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