Gorana Bulat-Manenti : Comment fonctionne une cure analytique ? ( fr-angl )
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Rebattre les cartes de la théorie psychanalytique en étudiant des cas cliniques n’est pas une entreprise inédite, Freud a constamment procédé ainsi, produisant un corpus de référence où les notions fondamentales de la psychanalyse se trouvent à chaque fois « inventées » à nouveau. L’intérêt de l’ouvrage de Gorana Bulat-Manenti tient à ce qu’elle met la théorie à l’épreuve de situations caractéristiques de notre post-modernité : l’usage de drogues ou l’alcoolémie des jeunes, le couple infernal anorexie-boulimie, les traumatismes consécutifs à un conflit armé et l’évolution contemporaine de la fonction paternelle, tout cela à travers des cas concrets.
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Gorana Bulat-Manenti : Comment fonctionne une cure analytique ?
Gorana Bulat-Manenti : Comment fonctionne une cure analytique ? (Erès)
Rebattre les cartes de la théorie psychanalytique en étudiant des cas cliniques n’est pas une entreprise inédite, Freud a constamment procédé ainsi, produisant un corpus de référence où les notions fondamentales de la psychanalyse se trouvent à chaque fois « inventées » à nouveau. L’intérêt de l’ouvrage de Gorana Bulat-Manenti tient à ce qu’elle met la théorie à l’épreuve de situations caractéristiques de notre post-modernité : l’usage de drogues ou l’alcoolémie des jeunes, le couple infernal anorexie-boulimie, les traumatismes consécutifs à un conflit armé et l’évolution contemporaine de la fonction paternelle, tout cela à travers des cas concrets. Aujourd’hui, la place du père est bousculée, contestée, voire remplacée. DansLa Fin du dogme paternel, le psychanalyste Michel Tort suggère même que « le Père est le nom d’une solution historique en passe d’être relayée » et il ajoute que « c’est un arrangement des rapports de sexe et de pouvoir, utilisant certains aspects du fonctionnement psychique, arrangement qui a fait son temps ». Mais la mise en cause et même l’effondrement de l’ordre patriarcal ne devrait pas avoir pour conséquence la déchéance de la figure paternelle, essentielle dans la croissance psychique, notamment pour détacher l’enfant du désir de fusion incestueuse avec la mère et le confronter au principe de réalité. Qui pourra jamais remplacer cette figure qui ne recoupe pas forcément le père réel, qui pourra décréter l’instance de substitution ? La psychanalyse avance par l’examen de cas cliniques, elle n’a pas le pouvoir de prophétie et ce qu’elle constate aujourd’hui, c’est que ce qu’on pourrait appeler la « déchéance de paternité » peut faire des dégâts importants. « C’est comme si les enfants d’hier pouvaient grandir abrités par l’idée que, quelque part dans les cieux, il existe un père idéal qui les protège de leurs actes, promettant l’acceptation de l’âge adulte à un avenir plus radieux », assure Gorana Bulat-Manenti, « aujourd’hui le ciel est vide et le contemporain découvre qu’il doit se débrouiller seul »… Par un audacieux raisonnement, la psychanalyste en vient même à considérer que « les progrès de la science, l’affaiblissement des religions, la disparition des idéaux provoquent, avec ces nouveaux rapports à la castration symbolique, une régression pulsionnelle » qui se traduit notamment au niveau collectif par le tracé de nouvelles frontières du désir, médiatiquement dramatisées : le meurtre, le viol, la pédophilie, où ce n’est plus le père mais le juge qui est amené à jouer le rôle du tiers, stigmatisant et culpabilisant les parents à partir du fantasme inconscient de « l’enfant battu » qui peut déformer sa vision de la réalité, comme on a pu le voir dans l’affaire d’Outreau. Dans le cas de Gaby, une petite fille de onze ans dont le père était suspecté de maltraitance, ce sont les services sociaux qui conseillèrent un traitement analytique, alertés par les médecins des urgences qui s’inquiétaient d’accidents à répétition : poignet cassé, entorses, fracture du tibia, blessures à chaque fois présentées comme la conséquence de bagarres dans la cour de récréation. La gamine qui disait avoir très peur de son père et refusait de le voir alors qu’il était en instance de divorce, restait muette sur les raisons de la terreur qu’elle éprouvait en sa présence. Sans pour autant nier l’éventualité de la maltraitance, une pédiatre avisée pensa que les silences de l’enfant méritaient davantage qu’une enquête sociale. Et il est vite apparu au cours du traitement que cette petite fille autoritaire et qui n’aimait pas beaucoup parler cherchait en
fait à s’identifier par tous les moyens et jusqu’au désir d’enfant à ce père désormais absent et qui avait subi dans le passé une longue hospitalisation à la suite de graves brûlures occasionnées par l’incendie de leur maison. Pour l’analyste, le symptôme de la petite patiente s’apparentait à un compromis : « chuter avec un père qui risque de mourir et en même temps, en s’identifiant à ce père, le faire vivre. » Elle avait constaté une troublante correspondance entre les dates d’arrivée aux urgences de la fillette et celles de l’hospitalisation de son père, et dans le récit de ce long séjour au cours duquel on l’avait empêchée de voir son père défiguré, l’expression d’un très fort sentiment de culpabilité dont personne à l’époque ne s’était soucié. « Aucune enquête, aucun interrogatoire, aucun questionnaire ne pouvaient extirper l’aveu de cet oubli, car il était tout simplement ignoré par la conscience du sujet divisé par le fantasme d’un père qui bat », conclut la psychanalyste. Illustrant encore la problématique paternelle et ses enjeux, le cas de cet homme jeune et beau, artiste confirmé, se plaignant de nombreuses phobies et se disant très peu enclin aux plaisirs du sexe, ayant épousé une femme qu’il aime et incapable de la satisfaire. Pourtant, en dehors du contexte conjugal et au cours d’épisodes festifs il savait y faire pour finir, en cours d’analyse, par reconnaître le point commun de ces femmes séduites qui ressemblaient toutes à la maîtresse haïe de son père, précisant ainsi avec clarté le clivage entre le désir et l’amour bien repéré par Freud. « Il n’est pas mal de partir de l’impuissance pour commencer de s’interroger sur ce qu’est le désir », disait Lacan, situant le phénomène dans la problématique de l’œdipe inversé où prévaut la crainte de l’amour du père et l’impossibilité de s’identifier au père idéal. Ici le travail a porté sur le nouage du symptôme et du fantasme à l’égard d’un père reconnu comme abusif, ce qui a eu pour résultat de lever l’inhibition, conséquence avérée du symptôme. Et de mettre en place ce que Lacan appelait un père « un minimum bon », prêt à donner son nom, à le partager et à le transmettre. Jacques Munier RevueChimèresN°77 Dossier Chaosmose, penser avec Félix Guattari (Erès) La revue des schizoanalyses, fondée par Gilles Deleuze et Félix Guattari, une livraison concoctée par Pascale Criton
http://www.franceculture.fr/emission-l-essai-et-la-revue-du-jour-comment-fonctionne-une-cur e-analytique-revue-chimeres-2013-01-0
TRADUCTION GOOGLE
Reshuffle the cards of psychoanalytic theory by studying clinical cases is not a business novel, Freud has always done so, producing a corpus of reference where the fundamental concepts of psychoanalysis are whenever "invented" again. The interest of the book Gorana Bulat-Manenti is that it puts the theory to the test situations characteristic of our post-modernity: the use of drugs or alcohol by young people, infernal couple anorexia -bulimia, trauma related to an armed conflict and the contemporary evolution of the paternal function, all this through concrete cases. Today, the place of the father was upset, challenged or replaced. In The End of paternal dogma, the psychoanalyst Michel Tort even suggests that "the Father is the name of a historical solution about to be taken over" and he adds that "it is an understanding of gender relations and power using certain aspects of psychic functioning, which arrangement has outlived its usefulness. " But the questioning and even the collapse of the patriarchal order should not result in the forfeiture of the father figure, essential psychic growth, particularly for children off the incestuous desire for fusion with the mother and confront the reality principle. Who can ever replace this figure does not necessarily intersects the real father, who may declare the instance of substitution? Advance in psychoanalysis by reviewing clinical cases, it does not have the power of prophecy and today it finds is that what might be called the "forfeiture of paternity" may damage important. "It is as if yesterday's children could grow up sheltered by the idea that somewhere in heaven, there is a great father who protects their actions, promising acceptance of adulthood future brighter, "says Bulat Gorana-Manenti," Today the sky is empty and contemporary discovers he must fend for themselves "... A bold reasoning, psychoanalyst even comes to the conclusion that "the progress of science, the weakening of religions, cause the loss of ideals, with these new reports to the symbolic castration, regression instinctual" which translates including collective level by drawing new borders of desire, media-dramatized: murder, rape, pedophilia, where it is not the father but the judge is called upon to play the role of third parties, stigmatizing and blaming parents from the unconscious fantasy of "battered child" that can distort vision of reality, as we have seen in the case of Outreau. In the case of Gaby, a girl of eleven years, whose father was suspected of abuse, it is the social services who advised analytical processing, alerted by emergency physicians who were concerned about repeated accidents: broken wrist, sprains, fractures of the tibia, injuries whenever presented as the result of fighting in the playground. The girl who said very scared of his father and refused to see him when he was going through a divorce, was silent on the reasons for the terror she felt in his presence. Without denying the possibility of abuse, a pediatrician advised thought that silences child deserved more than a social inquiry. And it soon became clear during treatment that bossy little girl
who did not talk much in fact sought to identify themselves by all means and desire to father a child at this now absent and who had undergone in the past a long hospitalization following severe burns caused by a fire in their home. For the analyst, the symptom of the small patient resembled a compromise: "drop with a father who might die at the same time, by identifying with the father, make it live. "She found a disturbing correlation between the arrival of the child to the emergency hospitalization and those of his father, and in the story of this long period during which he had been prevented from seeing her father disfigured the expression of a strong sense of guilt that person at the time no one had bothered. "No investigation, no questioning, no questionnaire could extirpate admission of this oversight, because it was simply ignored by the subject's consciousness divided by the fantasy of a father who beats," says the analyst. Further illustrating the problem and paternal issues, the case of this handsome young man, artist confirmed, complaining of many phobias and saying very little inclined to the pleasures of sex, having married a woman he loves and unable to meet . However, outside the context of marriage and during festive episodes he knew to do to finish, during analysis, by recognizing the common point of these women who lured all looked like the teacher hated his father, and with specifying clear cleavage between desire and love well identified by Freud. "There is no evil from impotency to begin to consider what desire," Lacan said, placing the phenomenon in the problem of reverse Oedipus where the prevailing fear of love the father and the inability to identify the ideal father. Here the work has focused on tying the symptom and fantasy in respect of a father recognized as abusive, which has resulted in lifting the inhibition, result proved the symptom. And implement what Lacan called a father "a good minimum" ready to give his name, share it and pass it on. Jacques Munier Stardust Revue No. 77 Dossier Chaosmose, think with Félix Guattari (Eres) Review of schizoanalyses, founded by Gilles Deleuze and Félix Guattari, delivery concocted by Pascale Crito
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