On ne pense jamais qu'une histoire peut se terminer ainsi. On ne pense jamais que ça peut faire aussi mal. Et quand c'est fini, que l'on se relève enfin et que l'on voit le jour sous un nouvel angle, on ne se dit pas que la plaie est encore ouverte. Et pourtant elle saigne encore, comme au premier jour. J'ai aimé au point de ne pas compter mes bleus. J'ai aimé au point d'être encore amoureuse d'un fantôme. Je ne lui pardonne pas ses gestes, je ne lui en ai jamais voulu à vrai dire. Aveuglée par ses mots, par lui tout entier, ce qui pouvait blesser ne m'atteignait qu'une demi seconde. Pas assez pour avoir de la haine. Je m'accroche à un souvenir, aussi beau que douloureux. Puisque les deux sont liés, puisqu'il m'a montré les deux. Il m'a donné la vie, m'a montré que je pouvais enfin respirer, pour après m'étouffer. Il m'a construite pour mieux me détruire. Comme on monte un château de carte pour l'écraser sous une bataille. Je le pensais ange, il fut mon enfer. Le tyran et ses yeux en amandes. Son regard me hante. Même si maintenant je ne veux pas savoir ce qu'il devient, ce qu'il fait ou qui il torture à nouveau dans son chaos, il ne me quitte pas. Premier amour, réel, vrai. La page est lourde à tourner quand on se rend compte que l'on oublie pas. Que l'on ne peut pas oublier. Il a été mon tout, mon atout et ma tare, mon rien.