L’art de la guerre depuis ses ruines commenté par JAM
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Trois questions de Martine Bartholini-Soueix à Jacques-Alain Miller
Trois réponses pour Martine
1 – Le Président Mao se réfère beaucoup à Sun Tzu. Qu’en dites-vous ?
2 – Quelles seraient les qualités d’un stratège de l’hypermodernité ?
3 – Le « Printemps arabe, comme la tension récente entre Israël et la Bande de Gaza, ont montré, par l’utilisation massive de Twitter et de réseaux sociaux, que les mots allaient plus vite et frappaient plus fort que les images. Qu’en pensez-vous ?
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L’art de la guerre depuis ses ruines
02 JANVIER 2013 | PARJOSEPH CONFAVREUX
L’écrivain Jean-Yves Jouannais s’est lancé dans un projet sans în qui l’occupe depuis 2008 et pour le restant de sa vie : une encyclopédie des guerres, de l’Iliade à Hiroshima, située entre littérature, histoire et obsession personnelle. Dans son dernier livre,L’Usage des ruines, il dresse, avec humour et érudition, des portraits de cités efondrées, depuis la Chine des « Trois Royaumes » jusqu’àGround Zero.
Trois questions de Martine Bartholini-Soueix à Jacques-Alain Miller
Trois réponses pour Martine
1 – Le Président Mao se réfère beaucoup à Sun Tzu. Qu’en dites-vous ?
2 – Quelles seraient les qualités d’un stratège de l’hypermodernité ?
3 – Le « Printemps arabe, comme la tension récente entre Israël et la Bande de Gaza, ont montré, par l’utilisation massive de Twitter et de réseaux sociaux, que les mots allaient plus vite et frappaient plus fort que les images. Qu’en pensez-vous ?
Je prends vos questions dans l’ordre inverse.
 Pour la question 3, je pars du plus lointain pour rejoindre le plus proche..
 Les images ont un pouvoir, oui, mais d’où le tiennent-elles ? – sinon du discours, du signiîant, quand elles lui ournissent du matériel, lequel est toujours emprunté au corps, ou du moins à notre rapport au corps. Elles n’ont en elles-mêmes aucune puissance injonctive. La socialité des réseaux électroniques est toute entière tissée par le signiîant, un signiîant d’autant plus pur qu’il est pour l’heure sans
adjuvant vocal. On comprend ici que, dans l’une de ses listes énumérant les objets petita, Lacan ait ait îgurer le signiîant comme tel.
 Les réseaux suscitent la ormation de groupes de discussion autour d’un intérêt commun. Mais leurs messages se sont également démontrés aptes, comme les textos des smartphones, à organiser des rassemblements soudains et éphémères. La premièreashmobdate de 2003 (Bill Wasik, à Manhattan, quartier de New York). Le mot est entré deux ans plus tard dansThe Concise Oxford English Dictionary. L’Oïce québécois de la langue rançaise en a lexicalisé en 2009 la traduction parfoule éclair, avec la déînition : « rassemblement social créé à l’initiative d’un internaute anonyme, qui invite des dizaines d’autres internautes à se rassembler en un lieu physique précis, à un moment déterminé, et à exécuter tous ensemble un scénario comique, voire absurde, déjà élaboré, puis à se disperser dans toutes les directions, quelques secondes plus tard. »
 Cette pratique a sa préhistoire chez lesoyayubizoku,lesthumbs tribesjaponaises, spécialement tokyöites, réunissant des aîcionados du smartphone, experts entexting. D’où le nom desmart mobdonné au rassemblement annoncé par SMS, aux îns d’inviter à une rave ou de signaler les déplacements d’une célébrité à suivre. Dans son ouvrage de 2002,Smart mobs : The Next Social Revolution, Howard Rheingold évoquait également les jeunes d’Helsinki, équipés de téléphones Nokia.
 Le « dner en blanc » parisien est parois considéré comme un précurseur. La première maniestation ut un banquet de 200 convives sur la pelouse de Bagatelle, en juin 1988, à l’initiative d’anciens oïciers de la Marine. C’est à partir de 1992 que les participants, au nombre de 1 200, ne urent avisés du lieu qu’au dernier moment, car les organisateurs n’avaient pas demandé l’autorisation de la Préecture de police. Celle-ci laissa pourtant le dner se dérouler en paix sur le Pont des Arts. On en est désormais à un rendez-vous de plus de 10 000 personnes.
 Sur le plan politique, le message électronique sur appareil portable a joué un rôle dans la chute du président des Philippines, Joseph Estrada, en janvier 2001. Au cours de la décennie écoulée, on l’a vu à l’œuvre à de multiples reprises et en des lieux divers : en Espagne : déaite d’Aznar aux élections de 2004, après les attentats de Madrid ; en France : émeutes des banlieues en 2005 ; au Chili : protestations étudiantes de 2006 ; à Tawan : maniestation du Mouvement étudiant des Fraises sauvages, 2008 ; et enîn lors dudit Printemps arabe de 2011. En outre, on signale son usage pour le vol et pour le pillage en bande organisé :ash robs,d’abord à Philadelphie, Etats-Unis, 2010 ; émeutes de 2011 à Londres.
 C’est ainsi que ce qui était à l’origine une pratique de divertissement a donné lieu à des utilisations politiques et/ou
délictueuses, consuméristes (dans le but d’obtenir des rabais auprès de distributeurs) et commerciales (convoquer à des événements publicitaires). Faut-il voir dans le phénomène le témoignage d’une « intelligence collective » (Pierre Lévy ») ? l’émergence d’un « monde mobile » (John Urry) ? l’amorce d’une « nouvelle socialité » (Antonio A. Casilli) ? Quoi qu’il en soit, ce sont là des groupes d’un type nouveau, qui invitent, pour ainsi dire, à ajouter un chapitre à laMassenpsychologiede Freud.
 Comme on le sait, celle-ci est ondée sur une ré-analyse de la oule au sens de Gustave Le Bon (La Psychologie des foules, 1895). C’est la lecture de Freud et Le Bon qui inspira son célèbre « instinct de la horde » à Wilred Trotter (Instincts of the Herd in Peace and War, 1919, précédé de deux articles en 1908 et 1909). C’est le même Trotter qui ît connatre l’œuvre de Freud à Jones et à Bion. Rien ne s’opposerait à décrire les « groupes éclair » à l’aide des concepts si agiles que Sartre a mis au point dans saCritique de la raison dialectique.Entre « structure sérielle » et « ait contagionnel », une dialectique originale est ici à l’œuvre, pour donner naissance à un « groupe en usion ».
 Pour ce qui est du « Printemps arabe », les médias ont souligné l’importance des réseaux sociaux, au point que ce thème est devenue un mantra,a sacred cow. Cependant, une étude quantitative sérieuse conîrme le rôle central joué par les réseaux dans la conîguration du débat politique et les soulèvements populaires.
 Sous l’égide du PIPITI (Project on Information Technology and Political Islam) basé à Seattle, des universitaires américains ont rédigé l’année dernière unworking papertrès complet, intituléOpening Closed Regimes. What Was the Role of Social Media During the Arab Spring? On peut le lire sur le Web. Le travail est centré sur la Tunisie et l’Egypte. Après avoir analysé plus de 3 millions de tweets, des gigabytes de contenus difusés sur YouTube, et des milliers de posts de blog, les chercheurs ont dessiné des graphes qui montrent une corrélation orte entre le nombre de tweets et la survenue de maniestations de rue.
 Tous les témoignages impressionnistes vont dans le sens même. Je n’en citerai qu’un, «Twitter Revolution : How the Arab Spring Was Helped By Social Media», par Saleem Kassim, PolicyMic, juillet 2012. Un proesseur en communications de masse à l’American University du Caire, Hussein Amin, y souligne que les réseaux « ont permis aux activistes de tourner pour la première ois les restrictions apportées par le gouvernement à la difusion de l’inormation, et de la disséminer rapidement » L’auteur de l’article ajoute que les réseaux ont permis de ranchir « la barrière psychologique de la peur », en montrant à chacun qu’il n’était pas seul à soufrir. Ce type de lecture est le plus couramment admis.
 La méthode ne difère pas en son ond de celle des exposés d’amertume, telle que le Mao de Malraux l’expose dans lesAntimémoiresL’exposé d’amertume est une conession publique: « dans laquelle celui ou celle qui parle conesse seulement ses soufrances, devant tous le village. La plupart des auditeurs s’aperçoivent qu’ils ont subi les mêmes soufrances et les racontent à leur tour. » Peu importe que Mao n’ait pas dit ça à Malraux, et que celui-ci l’ait pompé dans le livre d’Edgar Snow, publié en 1937 par Victor Gollancz,Red Star Over China.
 L’événement conîrme que la mise en dénominateur commun d’un objet, évoqué par Freud pour expliquer la structure de groupe, peut paraitement s’efectuer par l’écriture, et qu’elle est acilitée par la brièveté des message et la rapidité des communications. Que cet objet puisse être un objet de haine et non d’amour, Orwell l’avait mis en scène dans son roman1984.
 Qu’est-ce qui est nouveau dans le « Printemps » ? C’est essentiellement la vitesse : vitesse de l’émergence duGroupthink(le terme est inspiré dudoublethinkorwellien), vitesse de la ormation d’une guérilla urbaine, vitesse de ses déplacements.
 On décrit d’habitude les efets pervers duGroupthinken politique (c. l’ouvrage séminal, de Irving L. Jarvis,Victims of Groupthink: A Psychological Study of Foreign-Policy Decisions and Fiascoes,Houghton, Miin, 1972). En cette occasion, il a été encensé par leGroupthinkmédiatique, comme l’expression d’un consensus en aveur de la démocratie. Des voix discordantes se sont depuis lors ait entendre (par exemple, pour la Tunisie, Mezri Haddad, et Naouel Brahimi el-Mili, qui l’aurait plagié).
 Mais ce qui surtout impressionne, c’est le ait suivant : que la dissolution de la sérialité purement dispersive des internautes et l’apparition concomitante d’un groupe en voie de constitution n’attendent pas la mise en présence des corps, comme dans le « groupe en usion » si bien décrit par Sartre. Il y a là une leçon à méditer.
 Rien ne dit que les réseaux joueront dans l’avenir un rôle politique comparable. L’année 2011 l’a montré, les gouvernements ont compris la menace.
 La tactique de Moubarak avait été couper les communications électroniques de la place Tahir. Méthode contre-productive, les gens allant voir sur place ce qui se passait. David Cameron, à la suite des émeutes londoniennes, avait envisagé de demander au Parlement de légiérer pour empêcher l’utilisation subversive des réseaux.The San Francisco Examiner, du 26 août 2011, nous apprenait que le Service de transport rapide de la baie de San Francisco (BART), devant la menace de blocage des trains par des oules éclair, avait éteint son réseau
souterrain de îbres optiques, au grand dam de l’ACLU (American Civil Liberties Union), laquelle considérait une telle mesure comme attentatoire aux libertés. De plus, a plaidé son avocat, « il n’est pas réaliste de penser régler ça en empêchant les gens de communiquer entre eux » (David Downs, «The evolution of ash mobs from pranks to crime and revolution»).
 La prochaine ois ne sera pas comme la première. On peut être sûr que des contre-mesures sont étudiées à Pékin comme à Moscou, et partout où sont installés des gouvernements dignes de ce nom. La « ashguérilla », si je puis risquer ce vocable, appartient à cette nouvelle dimension que le cyberespace apporte d’ores et déjà à la guerre.
 Quant à discerner le sens du « Printemps arabe » et apprécier ses conséquences, « il est encore trop tôt ».
Nota bene.
Cette phrase, « il est encore trop tôt », est un pont-aux-ânes. Elle est utilisée à tous propos pour proscrire la hâte nécessaire à tout moment de conclure. On la présente comme la réponse donnée par Chou En-lai à une question qui lui était posée sur les conséquences de la Révolution rançaise. Trois versions de l’anecdote sont connues : la première situe la réplique de Chou à Genève en 1953 ; la seconde la place dans une conversation avec Malraux ministre ; et la dernière dans une conversation avec Nixon en 1972. La plus répandue, et la seule qui soit documentée, est la troisième. Elle se distingue aussi par le ait qu’elle a été démentie. Au témoignage du principal traducteur de Nixon lors de ses entretiens avec Mao et Chou, le diplomate Charles W. (Chas) Freeman Jr., il ne s’agissait pas de 1789, mais de mai 1968. Voir sur le netMedia Myth Alertdu 14 juin 2011. De plus, si elle concernait la Révolution rançaise, cette réplique serait ou un mot d’esprit, ou une ânerie. Or, Chou En-lai n’était pas connu pour être prodigue d’aucune de ces ormations discursives.
Le troisième débat : Romney, un Obama bis ?
Le Point.r - Publié le 23/10/2012 à 10:28 - Modiîé le 23/10/2012 à 11:31
Le psychanalyste Jacques-Alain Miller a regardé le débat présidentiel. Pour lui, les deux candidats étaient à ront renversé. Son analyse.
Barack Obama et Mitt Romney lors du troisième débat pour l'élection présidentielle américaine. © Michael Reynolds / Maxppp
Par Raphaël Balenieri
Première impression : le troisième débat ne era pas bouger les chifres.Sur le ond, Obama l'emporte(1). Mais la question essentielle n'était pas là. Elle était de savoir si Romney ranchirait ce que le site Politico appelait hier le "psychic threshold", le seuil psychologique lui permettant d'apparatre comme un président plausible. Réponse : oui.
Vu de France, le ait saillant, c'est l'absence de l'Europe, jamais évoquée, même en pointillés, comme si elle n'existait pas. Le mot même n'a pas été prononcé. Le débat n'a roulé que sur le Moyen-Orient (le Printemps arabe, al-Qaida et le terrorisme, Israël, l'Iran), et il a été constamment doublé de dégagements sur les voies de la croissance économique américaine, condition nécessaire à sa prédominance. Rien sur le reste du monde, sau 10 minutes sur la Chine, tout à la în, et une mention, en passant, de la Russie et de la Corée du Nord.
Sur Internet, la carte du monde selon le débat Obama/Romney
Romney joue les hommes de paix
Le contraste était total entre les postures adoptées par les deux protagonistes. Romney, qui s'était jusqu'alors aïché comme belliqueux, devait à tout prix rassurer et se recentrer. Il sut se donner une aura d'homme de paix, au point de se montrer souvent timide dans le débat lui-même. Il colla sans hésitation au président. On l'entendit plus d'une ois se dire d'accord avec lui. Alors que tout le monde attendait qu'il l'attaque sur les caouillages qui suivirent l'incident de Benghazi, il n'en ît rien.
Obama avait au contraire à enermer son adversaire dans son bellicisme et son incompétence, d'où son attitude d'emblée agressive. À chaque reprise, un estival de coups de couteau. Il lança à Romney par deux ois que sa politique était "wrong and reckless", erronée et dangereuse. "Chaque ois que vous avez émis une opinion, vous aviez tort", lui dit-il. Il l'accusa d'être "all over the map", de changer constamment de position, d'être équivoque, conus, incohérent, de dérouter les alliés de l'Amérique, de raisonner sur le plan stratégique et militaire en des termes dépassés, de revenir à la politique économique des années 20. Il lui reprocha même d'avoir personnellement investi dans une compagnie pétrolière chinoise en cheville avec l'Iran. De Romney ne vint aucune réplique, jusqu'à ce qu'il réponde enîn que l'attaquer, lui, ne pouvait tenir lieu de programme.
Hold-up sur l'espoir
Ce n'est qu'au bout d'une heure qu'eut lieu un bre échange plus musclé. Romney reprocha à Obama d'avoir pris ses distances avec Israël, celui-ci rétorqua que jamais la coopération entre les deux pays n'avait été aussi étroite. Le challenger ît grie au président d'avoir commencé son mandat en s'excusant pour les erreurs passées de la politique américaine, Obama se prévalut d'avoir obtenu le soutien de la communauté internationale pour sa politique de sanctions à l'endroit de l'Iran. L'intervention conclusive de Romney ut la plus éloquente. L'Amérique est, dit-il, "l'espoir de la Terre". Il ravit ainsi à Obama ce mot de "hope", qui avait été voici quatre ans la marque déposée de son rival.
Quel sera l'efet de ce jeu de rôles sur la "stature présidentielle" de l'un et de l'autre ? Qu'est-ce qui plaira davantage : la combativité d'Obama ou l'attitude très "cool" de Romney ? Les partisans des deux camps trouveront dans ce débat de quoi louer leur champion. Mais qu'en sera-t-il des indépendants, vers qui tous les yeux sont tournés ?
Romney, option possible et donc tentante
Cette incertitude même montre que Romney n'a pas échi dans le domaine, où il était novice, de la politique étrangère. Avec maestria, l'équipe de campagne d'Obama avait réussi, à coups de spots publicitaires à la télévision, à peindre de lui un portrait si repoussant qu'il était au sortir de l'été une alternative impensable. Cette stratégie s'est efondrée avec le premier débat, paniquant le camp démocrate. Obama a reiné sa chute en remportant le second match. Maintenant, Romney vient d'abandonner ses atours de va-t-en-guerre pour se réinventer sans ausse honte, comme un Obama bis, en plus déterminé, chantre d'une Amérique non seulement "orte" mais, comme il l'a souligné, "très orte". Malgré ses eforts pour le bousculer hier soir, Obama n'a pu disqualiîer son rival et l'empêcher de s'imposer comme une option possible. Et donc tentante, car l'économie ne repart que lentement, et les Américains ont le goût du nouveau - même si personne ne sait quel président Romney serait, puisque, depuis un an, il a tout dit et son contraire.
Il est amusant de penser que tous ces beaux discours ont pour enjeu pratique de convaincre les habitants de l'Ohio (2) (d'où la longue controverse sur l'industrie automobile au milieu de la politique étrangère). Cet État sera passionnément sondé pour savoir si Romney remonte ou non le léger avantage qu'Obama y conserve. Vu les règles du jeu (3), là se jouera une élection qui intéresse le monde.
Par JACQUES-ALAIN MILLER
(1) Un sondage CNN d'électeurs inscrits donne un léger avantage à Obama, 48 contre 40
(2) Un sondage PPP des électeurs des États tangents ("swing states") donne Obama gagnant 53 contre 42 . Voir à ce sujetnotre article sur "les swing states"
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