L art est-il un luxe ? (STI & STG)
24 pages
Français

L'art est-il un luxe ? (STI & STG)

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Description

L’ART EST-IL UN LUXE ? L’art convoque trois figures à sa réalisa5on : l’œuvre qui est l’objet qui se donne à voir et qui est l’incarna on sensible du beau ; l’ar5ste qui a créé cet objet ; et le spectateur, qui contemple ce?e œuvre. Ces trois figures dictent l’ordre des trois leçons consacrées à l’art. 1. L’art est-il un luxe ? 2. Y a-t-il des règles en art ? 3. La beauté est-elle affaire de goût ? 1. L’art est-il un luxe ? 1. Inu lité de l’œuvre d’art 2. Eternité de l’œuvre d’art 3. La redécouverte du monde     1. Inu lité de l’œuvre d’art Le mot art, en français, désigne soit une technique, soit une ac5vité qui mène à la produc5on d’œuvres belles. En son premier sens, l’art est un savoir-faire et désigne l’habileté à u;liser un certain nombre de moyens pour a eindre une certaine fin. En son second sens, l’art désigne soit l’ac;vité proprement dite de l’ar;ste, soit les produits de son ac;vité (en ce sens, on parle souvent des beaux-arts). U5le = ce qui sert, ce qui est dirigé vers une fin extérieure. UTILE INUTILE « Remarquons que l’ar;ste a toujours passé pour un « idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté posi;f et matériel de la vie. Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses ?

Informations

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Publié le 04 septembre 2016
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

L’ART EST-IL UN LUXE ? L’artconvoquetroisfiguresàsaréalisa5on:l’œuvrequiestl’objetquisedonneàvoiretqui
est l’incarna on sensible du beau ; l’ar5stequiacréécetobjet;et le spectateur, qui
contemplece?eœuvre.Cestroisfiguresdictentl’ordredestroisleçonsconsacréesàl’art.
1.L’artest-ilunluxe?
2.Ya-t-ildesrèglesenart?
3.Labeautéest-elleaffairedegoût?1.L’artest-ilunluxe?
1. Inu litédel’œuvred’art
2. Eternitédel’œuvred’art
3. Laredécouvertedumonde
   1.Inu litédel’œuvred’art
Lemotart,enfrançais,désignesoitunetechnique,soituneac5vitéquimèneàlaproduc5on
d’œuvresbelles.Ensonpremiersens,l’artestunsavoir-faireetdésignel’habiletéàu;liserun
certainnombredemoyenspoura eindreunecertainefin.Ensonsecondsens,l’artdésignesoit
l’ac;vitéproprementditedel’ar;ste,soitlesproduitsdesonac;vité(encesens,onparle
souventdesbeaux-arts).U5le=cequisert,cequiestdirigéversunefinextérieure.
UTILE
INUTILE«Remarquonsquel’ar;steatoujourspassépour
un«idéaliste».Onentendparlàqu’ilestmoins
préoccupéquenousducôtéposi;fet matérielde
lavie.Pourquoi,étantplusdétachédelaréalité,
arrive-t-il à y voir plus de choses ? On ne le
comprendrait pas si la vision que nous
avons
habituellementdesobjetsextérieursetdenousmêmesn’étaitunevisionquenotrea achementà
laréalité,notrebesoindevivreetd’agir,nousa
amenésàrétréciretàvider.Defait,ilseraitaisé
demontrerqueplusnoussommespréoccupésde
vivre,moinsnoussommesenclinsàcontempler,et
quelesnécessitésdel’ac;ontendentàlimiterle
champdelavision.(...)
Mais,deloinenloin,parunaccidentheureux,des
hommessurgissentdontlessensoulaconscience
estmoinsadhérenteàlavie.Quandilsregardent
unechose,ilslavoientpourelle,etnonpluspour
eux. Ils ne perçoivent plus simplement en vue
d’agir;ilsperçoiventpourpercevoir−pourrien,
pourleplaisir.Paruncertaincôtéd'eux-mêmes,
soitparleurconscience,soitparundeleurssens,
ils naissent détachés ; (...) et c’est parce que
l’ar;stesongemoinsàu;lisersapercep;onqu’il
perçoitunplusgrandnombredechoses.»
HenriBergson–LaPenséeetlemouvantBeautélibre
etbeautéadhérente«Oublierais-jequecefutdansleseinmêmedelaGrècequ’on
vits’éleverce ecitéaussicélèbreparsonheureuseignorance
queparlasagessedeseslois,ce?erépubliquededemi-dieux
plutôtqued’hommes,tantleursvertussemblaientsupérieures
à l’humanité ? O Sparte, opprobre éternel d’une vaine
doctrine ! tandis que les vices conduits par les beaux-arts
s’introduisaientensembledansAthènes,tandisqu’untyrany
rassemblait avec tant de soin les ouvrages du prince des
poètes, tu chassais de tes murs les arts et les ar5stes, les
sciencesetlessavants!
L’événementmarquace?edifférence.Athènesdevintleséjour
delapolitesseetdubongoût,lepaysdesorateursetdes
philosophes:l’élégancedesbâ mentsyrépondaitàcelledu
langage : on y voyait de toutes parts le marbre et la toile
animés par les mains des maîtres les plus habiles. C’est
d’Athènes que sont sor5s ces ouvrages surprenants qui
servirontdemodèlesdanstouslesâgescorrompus.Letableau
de Lacédémone est moins brillant. Là, disaient les autres
peuples,leshommesnaissentvertueux,etl’airmêmedupays
sembleinspirerlavertu.Ilnenousrestedeseshabitantsquela
mémoire de leurs ac ons héroïques. De tels monuments
vaudraient-ils moins pour nous que les marbres curieux
qu’Athènesnousalaissés?»
Rousseau–Discourssurlessciencesetlesarts«Regre>eraquiveutlebonvieuxtemps,
Etl’âged’or,etlerègned’Astrée,
EtlesbeauxjoursdeSaturneetdeRhée,
Etlejardindenospremiersparents;
Moi,jerendsgrâceàlanaturesage
Qui,pourmonbien,m’afaitnaîtreencetâge
Tantdécriéparnostristesfrondeurs:
Cetempsprofaneesttoutfaitpourmesmœurs.
J’aimeleluxe,etmêmelamollesse,
Touslesplaisirs,lesartsdetouteespèce,
Lapropreté,legoût,lesornements:
Touthonnêtehommeadetelssen;ments.»
Voltaire–LeMondain

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