La situation des femmes dans le Nord-Mali
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Publié le 18 décembre 2012
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Langue Français

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Nord-Mali : Nouvel enfer des femmes maliennes
Depuis 7 sept mois sous l’occupation des islamistes, le conflit dans le Nord du Mali n’a pas encore connu une fin. Les violences et les exactions se multiplient et les amputations sont devenues monnaie courante. Aujourd’hui, ce sont les femmes qui payent le plus lourd tribut. Violées et massacrées, elles veulent faire entendre leur voix.
Le Mali, jadis considéré comme la dernière démocratie africaine, du moins ce avant l’invasion islamiste, connaît depuis bientôt 7 mois une situation politique sans précédent. La prise de la partie Nord du pays suite à un coup d’État militaire semble en effet avoir jeté de l’huile sur le feu.
Aujourd’hui, le pays est divisé en deux : un Nord islamiste, totalement coupé du reste du monde et un Sud en totale confusion et en pleine lutte pour libérer le Nord et remettre sur les rails la jeune démocratie.
Le conflit est d’autant plus complexe que le Nord du pays est entre les mains de 4 groupes islamistes qui, selon certains maliens, sont tous issus d’Al-Qaïda.
La présence des 4 groupes musulmans que sont : le MNLA, le MUJAO, l’Ansar Dine et l’AQMI, tous proclamant l’application de la Charia (loi islamique) dans cette partie du Mali constitue une pierre d’achoppement pour les autorités maliennes qui veulent à tout prix remettre de l’ordre dans cette zone.
A qui la faute ?
Pour certains, la cause de la situation politico-sociale délétère du Mali est à chercher au niveau de son armée. En effet, l’armée malienne, née à l’aube des indépendances du 10 octobre 1960, est aujourd’hui dans une situation calamiteuse, faute de moyens suffisants pour mettre en déroute les rivaux islamistes et séparatistes du Nord.
Outre un sérieux problème d’équipements dont elle souffre depuis plusieurs années, l’armée malienne traverse en ce moment l’une des pires difficultés de son histoire. Depuis l’invasion islamiste il y a un peu plus de 6 mois, une crise profonde règne en son sein.
Elle subit une fracture sans précédent entre, d’une part partisans du capitaine Sanogo, déclencheur du coup d’État et de l’autre pro-ATT (Amadou Toumani Touré), l’ancien président en fuite à Dakar dans la capitale sénégalaise. Aujourd’hui, la fracture est encore plus béante face à des islamistes du Nord qui sont très bien organisés.
L’armée tâtonne, tente de rassurer une population qui ne sait plus à quel saint se vouer et refuse de parler d’échec comme le souligne M. Bassirou DIARRA, secrétaire général du Rassemblement Démocratique Africain. Face à la déroute subie lors de sa première confrontation avec les rebelles du MNLA, l’armée préfère parler de «replis stratégique». Conscients de son incapacité à résoudre ce problème, de nombreux jeunes maliens se constituent en groupes et se portent volontaires pour libérer leurs frères du Nord.
Mais d’autres vont au-delà et dénoncent un népotisme qui a trop perduré au sein de l’armée. En effet, certains maliens de France dont Niamoye Corman, présidente de l’Association AFIC/Coparents (Association Femmes Intercultures) veulent insister sur le fait que l’armée malienne a toujours été corrompue.
Selon elle, de nombreux jeunes Touaregs ont, au nom de la réconciliation,été enrôlés dans l’armée malienne. Ces derniers, souvent considérés come les enfants gâtés de la république, ont su tisser une toile et réussit à découvrir les stratagèmes des soldats, d’où le renforcement de la rébellion Touareg du MNLA.
Nord-Mali, nouveau bastion des groupes islamistes
Le Mali est devenu en seulement quelques mois le creuset de 4 principaux groupes islamistes qui se disputent le territoire du Nord à leurs risques et périls, quitte à s’entretuer pour y imposer la charia. Pourtant, on n’en connaissait jusque là qu’un seul groupe séparatiste: le MNLA. Mais alors, d’où viennent les autres ?
L’AQMI : jadis connu sous le nom de Groupe Salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) a vu le jour au début de 2007. D’après les experts, le groupe tire ses origines de l’Algérie mais sa présence est notée dans la partie Ouest du continent africain, notamment au Sénégal, en Mauritanie et au Mali.
La présence d’AQMI dans le Nord-Mali avait pourtant suscité la crainte des autorités maliennes qui l’avaient dénoncée auprès de la communauté internationale. Mais aucun effort n’avait été fait par cette dernière en vue de tirer l’affaire au clair.
Le groupe se fait distinguer par ces prises d’otages et profite certainement de la déliquescence des forces maliennes pour se frayer un passage et renforcer sa présence dans la zone.
En Mars 2012, un autre groupe nommé Ansar Dine fait son apparition. Le groupe cherche l’application de la charia dans la partie Nord du pays et est accusé par certains experts d’avoir des liens très étroits avec AQMI.
Dans la foulée apparait un autre groupe connu sous le nom de MUJAO, qui occupe la ville de GAO où il exerce des profanations qui ne laissent personne indifférent.
La présence des 3 groupes islamistes (qui viennent s’ajouter au MNLA) qui se livrent une âpre bataille sème le trouble dans la tête de nombreux maliens et certains estiment qu’ils sont tous des branches d’Al-Qaïda.
Les groupes islamistes ont un point commun: la prise en otage des ressortissants occidentaux et le trafic illicite de drogue. Une activité qui leur permet de se procurer des armes. Mais contrairement à ce que peuvent penser d’autres personnes, les trois groupes à savoir AQMI, ANSAR DINE et MUJAO souhaitent plutôt l’instauration de la charia et non une indépendance du Nord-Mali, ce qui les oppose avec le MNLA qui est plutôt séparatiste. Leur récente confrontation prouve encore leur désaccord sur bien des points.
Nord-Mali ou le calvaire des femmes
Plus de 6 mois après le début des hostilités, une autre réalité vient d’être mise à nue : celle des femmes du Nord-Mali. La situation des femmes dans cette partie du monde est d’autant plus critique qu’elles sont victimes de toute sorte de barbarie.
Dans une interview accordée au journal abidjandirect.net, Mme Djiré Mariam Diallo, présidente du Réseau des femmes conseillères municipales, fait un triste témoignage de la situation. Selon Madame Djiré, les femmes font l’objet de viols et sont souvent massacrées, au moment où les époux et les frères sont exécutés. Elle appelle les autorités du pays à accompagner les femmes violées et à leur apporter une assistance afin qu’elles puissent s’intégrer facilement dans la société.
Ce constat est corroboré par un article du journal français le monde.fr dénonçant les actes de viols perpétrés par les rebelles touaregs et des groupes islamistes. «Les femmes et les filles sont enlevées puis violées par les nouveaux occupants qui y dictent leur loi » déclare un communiqué militaire sur l’ampleur de ces viols présumés.
Aujourd’hui, la situation des femmes dans cette partie du monde est plus que complexe selon M. Soumaré Mouhamed, membre du Haut Conseil des maliens de France. M. Soumaré n’est point capable de fournir des chiffres, mais déplore la triste vie que connaissent l’ensemble des femmes vivant dans le Nord et qui sont souvent considérées comme des esclaves.
Cependant, il convient d’ajouter que le viol n’est pas seulement le problème majeur auquel les femmes du Nord-Mali sont confrontées. Elles sont en effet considérées comme des marchandises selon le journal ivoirien Koaci.com.
Le journal écrit que les islamistes s’arrogent le droit de vendre les femmes pour moins de 1000 dollars (environ 50.000 francs CFA). L’information émane d’Ivan Simonovi, sous secrétaire général de l’ONU au droit de l’homme.
Aujourd’hui, même s’il est difficile de fournir des chiffres exacts sur le nombre de femmes violées par les islamistes, de nombreuses voix se lèvent pour sensibiliser l’opinion internationale concernant la situation de cette frange de la population malienne qui vit encore dans le cauchemar.
Les femmes maliennes vivant en France entendent bien jouer leur partition. La ème « MarcheBlanche pour la Paix au mali », organisée devant la mairie du 20 arrondissement de Paris ce samedi, a été une fois de plus une occasion pour elles d’apporter leur soutien à ces femmes.
Au moment où une intervention militaire se précise, la lutte sur le terrain, en vue d’une libération du Nord, elle, a déjà commencé.
Sources
http://www.mali24h.net/print.php?name=2012101056
http://abidjandirect.net/index2.php?page=poli&id=4673#
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/04/04/les-militaires-accusent-les-rebe lles-de-viols-dans-le-nord-du-mali_1680421_3212.html
http://www.hrw.org/fr/news/2012/04/30/mali-les-rebelles-du-nord-perp-trent-des-crimes-de-guerre
http://koaci.com/articles-78015
Mots Clés: Mali, femmes, Ansar Dine, MNLA, AQMI, MUJAO, Armée Malienne
Remarque :Une interview téléphonique a été faite avec M. Soumaré Mouhamed, membre du Haut Conseil des Maliens de France. Son numéro de téléphone est le:
06 59 83 76 01
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