Lacan & Bataille par Roland Léthier & Dossier – Georges Bataille, la perte en héritage
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Ce titre : "Bataille avec Lacan" a deux sources qui vont être explicitées, et le champ du propos sera limité, borné. Les bornes qui limitent ce champ sont au nombre de trois.
La première borne est empruntée à "Corbu", l'architecte révolutionnaire qui¬ un peu plus d'un siècle après Claude-Nicolas Ledoux vint redonner à ¬l'autonomie des formes en architecture sa portée innovante.
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Lacan & Bataille par Roland Léthier(1)
Ce titre : "Bataille avec Lacan" a deux sources qui vont être explicitées, et le champ du propos sera limité, borné. Les bornes qui limitent ce champ sont au nombre de trois. La première borne est empruntée à "Corbu", l'architecte révolutionnaire qui un peu plus d'un siècle après Claude-Nicolas Ledoux vint redonner à l'autonomie des formes en architecture sa portée innovante. A propos de ce bijou formel qu'est la villa Savoye à Poissy, Le Corbusier proposait ce mode d'approche :
C'est en marchant, en se déplaçant que l'on voit se développer les ordonnances de l'architecture. C'est un principe contraire à l'architecture baroque qui est conçue sur le papier autour d'un point fixe théorique[1].
- La première borne propose donc un parcours sans point fixe théorique au départ.
- la seconde borne est la proposition N°7 du Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein qui s'énonce ainsi :
Ce dont on ne peut parler, il faut le taire[2].
Cette borne indique que ce développement sera marqué par la pratique de "l'honnête dissimulation", pratique qui est la première qualité du secrétaire scrupuleux[3].
- La troisième borne peut être illustrée par l'historiette suivante : "Un élève arrive dans une classe et il se rend compte que toutes les places sont prises, il se retrouve sans place et hors-classe".
Post – intro
L'écriture du désastre[4]est l'expression qui convient le mieux pour qualifier l'écriture de celui que les historiens de la littérature et les critiques considèrent comme inclassable (il n'est pas tout à fait le seul). Etait-il philosophe, poète, économiste, écrivain, anthropologue, historien de l'art ou plus banalement bibliothécaire ? De son côté Georges Bataille se qualifiait de philosophe, de saint ou peut-être de fou, de celui "qui pense comme une fille enlève sa robe. A l'extrémité de son mouvement, la pensée est l'impudeur, l'obscénité même." Ce statut d'inclassable porte déjà en lui une pointe de subversion et, de ce fait, fait appel à un autre inclassable pour accueillir sa vérité. Cet autre inclassable est socialement le nom du psychanalyste du fait de sa juste mise à l'écart de l'ordre social. C'est de ne pas faire partie d'un ordre que le psychanalyste peut accompagner le développement de "l'ordre des positions subjectives de l'être"[5].
La première source de ce titre "Bataille avec Lacan" tient donc à cette qualité commune "d'inclassable" de Bataille et Lacan.
La deuxième source de ce titre tient à l' Histoire de la psychanalyse en France; c'est le titre de deux volumes qui portent comme sous-titre: La bataille de cent ans[6]. Ce sous- titre est brièvement explicité dans l'avertissement du volume I :
Le temps de la bataille n'est pas celui de la guerre, mais d'un moment privilégié de la guerre, où l'histoire d'une doctrine se confond avec celle de ses crises, où les crises témoignent de l'implantation d'une doctrine, de ses défaites ou de ses victoires.
Cette démonstration est confondante par sa certitude rhétorique, mais la question que pose ce sous-titre, avec la connotation franco-anglaise et moyenâgeuse sur laquelle il insiste, c'est d'abord la question de la durée, la question de ces "cent ans". Il n'y a en effet aucune raison pour que cette bataille n'ait duré que cent ans et se soit terminée en 1985, sauf peut-être à supposer que l'historienne pressentant une fin proche ait déjà enterré la psychanalyse.
La seconde question qu'apporte ce sous-titre, déjà marqué de suspicion, concerne l'introduction de ce nom : bataille. En utilisant ce nom en apposition, en contre-point de l' Histoire de la psychanalyse en France , l'historienne a pris le risque d'occulter la présence de ce nom dans cette histoire et plus particulièrement dans le frayage de Lacan. La présence du nom commun réduit la présence du nom propre à l'anecdote. C'est ainsi que ce texte se présente comme une antidote à cette réduction à l'anecdote.
Après l' intro : l' impro...
Dans le champ français, les textes de Freud furent accueillis de façon féconde et de façon dogmatique, cette dernière façon ne sera pas traitée ici. La façon féconde tient à ce que les textes de Freud ne furent pas pris par certains, les plus versés vers l'écriture, comme des leçons mais comme le ferment, la levure qui leur permit de donner du souffle à leur écriture. Ils apportaient également cette nouveauté stylistique qui peut être qualifiée d'improvisation rigoureuse[7]. Les surréalistes, d'emblée, y entendirent un support et un soutien pour ce qu'ils avaient à dire[8]. Georges Bataille, qui n'était pas breton mais tout simplement de la campagne ou plus précisément encore des vieilles montagnes centrales, ne passa pas à côté des textes de Freud qu'il lut dès 1923 (il avait 26 ans). Il ne seprécipita pas à Vienne comme Breton le fit en 1921[9], en revanche cette lecture précédée par celle de Nietzsche l'entraîna dans une écriture d'une singulière extrémité. Parler pour ne rien dire sera le pari à tenir pour approcher la particulière proximité de Lacan avec Bataille. C'est également une position structurale que de parler pour ne rien dire, il s'agit, alors, de suivre un parcours, de suivre ce qui a été dit et comment cela l'a été.
A partir d' Encore
Dans son imposante biographie de Georges Bataille, Michel Surya donne dans la bibliographie finale la liste des oeuvres consacrées à Georges Bataille. Il note la présence de Georges Bataille dans : Jacques Lacan, Livre XX, Encore, éditions du Seuil, 1975[10]. C'est le seul texte de Lacan cité. De son côté, Elisabeth Roudinesco dans sa "Bataille de cent ans" cite également ce séminaire :
Ce séminaire est stupéfiant. Il symptomatise l'ultime retour, sur la scène française, du grand Lacan baroque de la maturité romaine et de la visite manquée au Pape. Mais il est aussi un hommage au Bataille de Madame Edwarda, à la figure absolue de la haine et de l'amour de Dieu.[11]
Or il est remarquable que dans le séminaire Encore , de 1972-1973, pas plus Bataille que Madame Edwarda ne sont cités. Par contre ces deux noms sont cités dans un écrit de Lacan mais cela n'est relevé ni par M.Surya ni par E.Roudinesco. Bataille est trouvé là où il n'est pas et il n'est pas repéré là où il est.
Au cours de ce séminaire Encore Lacan traite et retraite d'un certain nombre de questions qui ont trait à Dieu, à l'amour, à l'éthique, aux mathématiques, à la jouissance, à la lettre, à Rome, au corps, au nom, au cafouillage, à l'élégance... il ne saurait être question de résumer ce séminaire (pas plus qu'un autre), pas plus qu'il n'est question de rester au seuil de sa transcription critique.
Au cours de ce séminaire Encore, le 20 février 1973, Lacan évoque un écho à faire :
Il serait, me semble-t-il, dédaigneux de au moins ne pas traverser ou faire écho de ce qui, au cours des âges, et d'une pensée qui s'est appelée -je dois dire improprement philosophique-de ce qui au cours des âges, s'est élaboré sur l'amour. Je ne vais pas faire ici une revue générale, mais je pense que, vu le genre de têtes que je vois ici faire flocon, vous devez quand même avoir entendu parler que, du côté de la philosophie, l'amour de Dieu dans cette affaire a tenu une certaine place et qu'il y a là un fait massif dont au moins latéralement le discours analytique ne peut pas ne pas tenir compte.[12]
Devant un public qui n'est pas une foule conventionnelle, Lacan ne fait pas une "revue générale". Dans cette revue générale, qu'il ne fait pas, "de ce qui au cours des âges, s'est élaboré sur l'amour", Lacan laisse supposer un certain nombre de textes et parmi eux, pourquoi pas : Madame Edwarda[13].
Ce petit texte signé Pierre Angélique fut écrit en septembre-octobre 1941 (Bataille vivait chez Denise Rollin au 3, rue de Lille à Paris) et parut en décembre 1941 aux éditions du Solitaire avec une fausse date d'édition : 1937. A partir de 1956, le texte fut publié par les éditions Pauvert avec une préface de Georges Bataille introduite par une citation de Hegel[14]: "La mort est ce qu'il y a de plus terrible et maintenir l'oeuvre de la mort est ce qui demande la plus grande force."
Dans ce texte il y a deux occurrences de l'adverbe "encore" : - lorsque l'homme monta dans la chambre avec Madame Edwarda, il est noté : "Le délire d'être nue la possédait : cette fois encore, elle écarta les jambes et s'ouvrit; l' âcre nudité de nos deux corps nous jetait dans le même épuisement du coeur."(p. 22). - au moment de partir avec le taxi, Madame Edwarda dit : " ...pas encore...qu'il attende..."(p. 28). Dans le séminaire Encore ni l'auteur, ni le titre de ce texte ne sont donc explicitement cités.
Bataille qui était employé par l'administration française avait, pour éviter tout ennui, signé ce petit récit du nom de Pierre Angélique. Lors de la première séance de Encore, le 21 novembre 1972, Lacan introduit une décomposition de l'adjectif "étrange" :
Seulement, en voilà de dit pour ce qui est de la jouissance, en tant qu'elle est sexuelle. La jouissance est marquée d'un côté par ce trou qui ne l'assure que d'autre voie que de la jouissance phallique, est-ce que de l'autre côté, quelque chose ne peut s'atteindre, quelque chose qui nous dirait comment ce qui jusqu'ici n'est que faille, béance dans la jouissance, serait réalisé ? C'est ce qui, chose singulière, ne peut être suggéré que par les aperçus très étranges. Etrange est un mot qui peut se décomposer : "l'être-ange", c'est bien quelque chose contre quoi nous met en garde l'alternative d'être aussi bête que la perruche de tout à l'heure (la perruche de Picasso). Mais néanmoins, regardons de près ce que nous inspire l'idée que, dans la jouissance des corps, la jouissance sexuelle ait ce privilège de pouvoir être interrogée comme étant spécifiée, au moins, par une impasse[15].
Les références textuelles qui permettent de lier Madame Edwarda et le séminaire Encore
sont donc dans cette discrète référence à l'ange de Pierre Angélique, et dans les deux occurrences : " ... : cette fois encore,...", et l'indication au chauffeur de taxi, "-...pas encore...qu'il attende...".
De façon provocante, nous pouvons aussi signaler que lors de la dernière séance de Encore, (26 juin 1973) Lacan parle du rat : "On ne se demande absolument ce qui peut soutenir l'être du rat...", cette histoire de rat n'est pas complètement étrangère à Bataille[16]. Dans Encore, il y a l'ange au départ et le rat à la fin.
Cette façon de décomposer "étrange" en "être ange", en novembre 1972, vient un mois après la conférence de Louvain au cours de laquelle un jeune homme révolté, qui s'en prenait à la cravate de Lacan, fut nommé par celui-ci : "C'est un ange"[17].
On peut noter également qu'en 1944, Bataille avait publié aux éditions Messages, L'Archangélique, dont la première partie était parue en 1943 sous le titre La douleur. En s'en tenant strictement aux références textuelles il est donc difficile de soutenir que le séminaire Encore est "aussi un hommage au Bataille de Madame Edwarda", d'autant plus que la dame en question ne se présente pas comme "la figure absolue de la haine et de l'amour de Dieu", mais pire que ça, dans le premier dialogue avec l'homme elle dit :
-Tu vois, dit-elle, je suis DIEU...[18].
Lacan a écrit un hommage[19], il l'a fait à Marguerite Duras, celle qui 42 ans après Bataille a également écrit La douleur.[20]
Comment alors situer et nommer cette présence de Bataille dans Encore ? Les références textuelles que nous avons pu relever porteraient à parler de clin d'oeil, de ce genre de petit signe, de petite marque qu'utilisent ceuxqui sont dans une certaine complicité.
Ce n'est pas vraiment la présence d'un code établi dans les messages, c'est discrètement des petites choses intimement partagées qui se manifestent par petites touches, par certains tics de langage qui laissent ceux qui ne sont pas dans le coup juste un peu perplexes. Les autres sentent bien qu'il se passe quelque chose qui leur échappe sans pouvoir le nommer. Ces petites astuces langagières, soulignant la complicité, portent avec elles ce message juste un peu irritant pour l'entourage et que Boby Lapointe a pertinemment formulé :
Je dis que l'amour, Même sans amour, C'est quand même l'amour Comprend qui peut ou comprend qui veut![21]
A partir d'Encore, puisque c'est la piste que nous ont proposée Michel Surya et Elisabeth
Roudinesco, nous avons pu relever un rapport textuel discret (dit-secret, dit-se-crée) entre Madame Edwarda de Georges Bataille et ce qu' énonce Lacan dans Encore, en particulier avec ce clin d'oeil à l'ange de Pierre Angélique. Il y a donc encore du chemin à faire pour approcher cette proximité de Bataille avec Lacan. Pour ce faire nous allons relever les occurrences, les références, les croisements repérables et tenter (comme le diable) de les faire parler ou plus simplement de situer leur raison.
De 1916 à 1962 Georges Bataille n'a pas cessé d'écrire et il serait réducteur de dire que ses travaux, constitués de récits, d'articles et d'études théoriques furent une suite de variations à partir de ce triptyque : l'érotisme, le sacré, la mort. Pour écrire son dernier texte, Les larmes d'Eros, qui parut chez J.J. Pauvert en juin 1961, Bataille, atteint d'une maladie incurable, jeta ses dernières forces. Ce petit livre est d'une extrème clarté, il présente dans un style concis, sans emphase la présence de l'érotisme dans l'histoire de l'humanité. Les arguments sont soutenus et étayés par des reproductions photographiques de fresques rupestres, de sculptures, de dessins, de tableaux. Ce texte illustré arrive après de nombreuses études et récits au cours desquels cette thématique fut développée puis épurée. Dans ce travail Bataille fut soutenu et accompagné par la psychanalyse et des psychanalystes (nous aurons à préciser que la psychanalyse et les psychanalystes sont des mots qui peuvent se référer à des entités différentes).
Peu après la parution de L'érotisme en 1957 aux éditions de Minuit, Bataille écrivit à Roger Caillois pour lui soumettre un projet de revue qui s'intitulerait "Genèse" (cette revue ne vit jamais le jour !). La revue "Genèse" devait traiter de sexologie, de psychanalyse et de philosophie de la sexualité, elle devait faire suite aux activités du Collège de sociologie.
Nous voudrions que GENESE contribue à porter la lumière sur les aspects de l'homme les plus secrets et les plus difficiles à connaître.
Pour cette revue Bataille s'était assuré la collaboration de Mauss, Caillois, Sartre, Merleau-Ponty, Michaux, Blanchot, Beckett... Dans sa lettre à Caillois, Bataille développait l'état de ses élaborations:
Les travaux de Freud ont permis de savoir que les impulsions sexuelles se traduisent aussi bien dans nos aspirations élevées : elles s'expriment en particulier dans la religion et, finalement, dans l'art et la littérature. Nous sommes ainsi, du fait de la psychanalyse, aux antipodes de la manière de voir ancienne, pour laquelle la sexualité est la tare congénitale d'une créature aspirant à la perfection. Si les résultats de la psychanalyse sont à la base de la connaissance moderne de la sexualité, il y a lieu aujourd'hui, sans les négliger, d'aller plus loin. Nous pouvons retrouver la signification de l'érotisme sur le plan où se plaçait jadis la religion. Peut-être allons-nous de cette façon au-devant de l'une des découvertes les plus certaines de notre temps. C'est dans ce sens du moins que nous pouvons accéder aux dernières conséquences de notre révolution sexuelle. Voici ce qu'aujourd'hui nous pouvons avancer : DANS SA VERITE FONDAMENTALE, L'EROTISME EST SACRE, L'EROTISME EST DIVIN. Réciproquement, le sacré, le divin, s'ils se peuvent éloigner de l'érotisme, à la base ont sa
violence et son intensité, à la base participent de la même impulsion. L'humanité profonde se révèle à nous seulement si nous reconnaissons l'unité du sentiment divin -du tremblement sacré- et de l'érotisme détaché de l'image grossière imposée par la pudibonderie traditionnelle.[22]
Il se trouve donc que c'est dans le cadre d'une thématique large, dans le sens d'un large tour d'horizon, que l'oeuvre de Bataille vient s'inscrire dans ce que Lacan préconise de ne pas dédaigner. Le raccord entre Madame Edwarda et Encore peut donc, en première approche, s'écrire comme textuellement discret et dans le cadre de la large thématique "de ce qui au cours des âges, s'est élaboré sur l'amour". Les textes de l'auteur de Histoire de l' oeil[23]n'ont pas été commentés par Lacan pendant plusieurs mois comme ce fut le cas pour le Banquet et Hamlet. Juste il leur est fait un clin d'oeil, dix ans (disant) après la mort de leur auteur. Cette sympathie, post-mortem, atteste. Elle rend témoignage de ce que certains humains ont pu soutenir de cette position éthique qui se formule ainsi :" l'ami t'y es et tu le restes".
[1]Emil Kaufman, De Ledoux à Le Corbusier, Origine et développement de l'architecture autonome, Paris, L'équerre, 1981. [2]Ludwig Wittgenstein, Tractacus logico-philosophicus, Paris, Gallimard, collection Tel, 1988, p. 107. [3]Torquato Accetto, De l'honnête dissimulation, Paris, Verdier, 1990.
[4]Maurice Blanchot, L'écriture du désastre, Paris, Gallimard, 1980. [5]"l'ordre des positions subjectives de l'être" titre que Lacan avait gardé secret et qu'il voulait donner au séminaire : Problèmes cruciaux pour la psychanalyse. "L'ordre des positions subjectives de l'être, qui était le vrai sujet, le titre secret de la seconde année d'enseignement que j'ai faite ici sous le nom de Problèmes cruciaux... ". Séance du 15 novembre 1967, sténotypie.
[6]Elisabeth Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France I et II, Paris, Ramsay, 1982, p. 13 et Paris, Seuil, 1986.
[7]E.Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France.II, Chapitre I "Le surréalisme au service de la psychanalyse", Paris, Seuil, 1986, pp. 19-49.
[8]Roland Léthier, "L'intervention des surréalistes, un moment fécond pour la folie, l'introduction d'une dissymétrie entre Freud et Lacan", in Artefacto 4, "La Locura", Mexico, E.P.E.E.L.E, 1993. [9]André Breton,"Interview du Professeur Freud", O.C., Paris, Gallimard, La Pléïade, 1988, p. 255.
[10]Michel Surya, Georges Bataille - La mort à l'oeuvre, Paris, Garamont Librairie Séguier, 1987, p. 536.
[11]E.Roudinesco, Histoire de la psychanalyse en France II, op.cit., p. 528.
[12]Jacques Lacan, Séminaire Encore, 20 février 1973, sténotypie. [13]G.eorges Bataille, Madame Edwarda, O.C. Tome III, Paris,Gallimard, 1971, pp. 9-31. [14]En allemand, l'ange se dit : Der Engel, nous relevons la proximité homophonique avec Hegel. [15]J. Lacan, Séminaire Encore, 21 novembre 1972, sténotypie.
[16]G. Bataille, Histoire de rats, Paris, Editions de Minuit, 1947. [17]J.Lacan, conférence à Louvain, 13-10-1972, bande-vidéo. [18]G. Bataille, Madame Edwarda, op. cit., p.21. [19]J.Lacan, "Hommage fait à Marguerite Duras du ravissement de Lol V. Stein", Cahiers Renaud- Barrault, n°52, Paris, Gallimard, 1965, pp. 7-15. [20]Marguerite Duras, La douleur, Paris, P.O.L., 1985.
[21]Boby Lapointe, "Comprend qui peut", Paris, Chappel S.A., 1970. [22]G. Bataille "La signification de l'érotisme", O.C., tome X, Paris,Gallimard, 1987, p. 632. [23]G. Bataille, Histoire de l'oeil, O.C. Tome I, Paris, Gallimard, 1973, pp. 9-78.
http://psychanalyse.blogspot.be/2006/05/lacan-bataille-par-roland-lthier-1.html
Dossier – Georges Bataille, la perte en héritage
Laissons Michel Foucault introduire : “On le sait aujourd’hui : Bataille est un des écrivains les plus importants de son siècle. […] Nous devons à Bataille une grande part du moment où nous sommes ; mais ce qui reste à faire, à penser et à dire, cela sans doute lui est dû encore, et le sera longtemps. Son œuvre grandira.” En 1970 – au moment où sont écrites ces lignes –, Georges Bataille est mort depuis huit ans. Cette année, cela fait cinquante ans : qu’en est-il dumoment où nous sommes?
On ne compte plus le nombre de travaux universitaires sur Georges Bataille, les hommages, les références, les critiques aussi. Son œuvre a scandalisé, scandalise toujours – non pas nécessairement dans ce que son œuvre a de délibérément obscène, mais en ce qu’elle suscite incompréhension, gêne, vénération parfois. De quelque bout qu’on la prenne, c’est toujours son excès qui scandalise, et la transgression qu’elle opère dans les champs du savoir : empruntant ostensiblement le langage de la religion ou celui de la philosophie pour le retourner contre elles, pour les faire entrer dans un jeu – ni plus ni moins celui de la pensée et de l’écriture.
Il nous faudra ici nous excuser : nous publions ce dossier dans une rubrique littéraire, or Georges Bataille ne fut passeulementécrivain. Écrivain, certes, mais du côté de la littérature ? de la philosophie ? Mais aussi de l’anthropologie, de la religion, de la sociologie, etc. Jamais professionnel – le manque de sérieux est aussi un critère essentiel.
Nonfiction a donc décidé de lire quelques-uns des ouvrages qui ont paru (et reparu) cette année, s’intéressant à Georges Bataille. Le but est de donner un bref état des lieux de la lecture (parfois difficile et technique) de l’œuvre de Bataille autant dans le champ littéraire, philosophique ou politique, etc. Aussi l’entretien que Michel Surya a accordé à Nonfiction permet de revenir sur la postérité de Bataille, mais également de porter un regard particulier sur lui.
Au sommaire
Georges Bataille, la mort à l’œuvre, par Thibaud Coste
Sainteté de Bataille, par Thibaud Coste
Le Pur Bonheur, par Thierry Paquot
DanslœildeGeorgesBataille(dossier spécial deuedomxsednRLaueevesd), par Vincent Rappeneau
Les Cahiers Bataille n° 1, par Thibaud Coste
LAlléluiah.LeCatéchismedeDianusde Georges Bataille, par Erika Martelli
“Impasse et impossible : politique(s) de Bataille”, entretien avec Michel Surya autour de son nouvel essaiSainteté de Bataille
À lire également
Georges Bataille,La Souveraineté, Lignes, 2012 Florence Charrier,Le Procès de l’excès chez Queneau et Bataille, L’Harmattan, 2012 Jean-Louis Cornille,Les Récits de Georges Bataille. Empreinte de Raymond Roussel, L’Harmattan, 2012 Michel Foucault,Préface à la transgression, Lignes, 2012 Jean-François Louette,Chiens de plume. Du cynisme dans la littérature française du XXe siècle, Honoré Champion, 2011 Claire Lozier,De l’abject et du sublime. Georges Bataille, Jean Genet, Samuel Beckett, Peter Lang, 2012 Cédric Mong-Hy,Bataille cosmique. Georges Bataille. Du système de la nature à la nature de la culture, Lignes, 2012 Jacques Patry,L’Interdit, la transgression. Georges Bataille et nous, Presses de l’université de Laval, 2012
Dossier coordonné par Thibaud Coste et supervisé par Alexandre Maujean
http://www.nonfiction.fr/article-6272-dossier__georges_bataille_la_perte_en_heritage.htm
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