Bendengue le sage
96 pages
Français
96 pages
Français

Description

Saisi par une incontrôlable curosité, Ekani, le jeune Bendengue, va acquérir les sept vertus sapientiales de son peuple sous l'initiation de son grand-père, pour devenir un sage de Yobo. Malgré les déchirures que la mort cause dans le tissu social, le sage Bendengue relève son rôle de régulateur de vie et s'exprime aussi sur la sorcellerie. L'auteur met ici en avant la relation entre les jeunes et leurs grands-parents, providentielle courroie de transmission de la sagesse ancestrale.


Découvrez toute la collection Harmattan Cameroun !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2015
Nombre de lectures 31
EAN13 9782336367347
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

,
é
,
é
Luc Gaétan Félix Bengono Kono
BENDENGUELE SAGE
Nouvelle
22/12/14 17:09
Bendengue le sage
Luc Gaétan Félix Bengono Kono
Bendengue le sage
Nouvelle
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-05312-7 EAN : 9782343053127
Par un soir d’un débat sapiential, les sages de YOBO n’arrivaient pas toujours à s’entendre au sujet de « la curiosité ». Les unssoutenaient que la curiosité est la mère de toutes les sciences, donc un chemin indispensable pour acquérir la sagesse. Pour d’autres, c’est plutôt un vilain défaut, contraire à la bienséance qui voudrait que chacun s’occupe de ses affaires.
Les sages de YOBO avaient un cercle de réflexion au sein duquel ils échangeaient régulièrement sur des thèmes variés pour consolider leur sagesse et résoudre les questions de la société pour améliorer le bienêtre des populations de leur village. Depuis plusieurs mois, ils n’arrivaient pas à se départager au sujet de «la curiosité».
Petit village tranquille au cœur de la grande forêt, le village YOBO était habité par un peuple connu comme étant un peuple de seigneurs, peuple d’hommes et de femmes ayant une sagesse et une noblesse sublimes.
À YOBO, il n’y avait ni chef ni roi, mais la société était régie par des règles séculaires transmises de génération en génération, basées sur l’égalité des hommes et le respect du droit d’aînesse.
À YOBO, les hommes étaient toujours à la recherche de la sagesse. Car la sagesse était le véritable instrument d’autorité, de respect et de dignité.
Pour être un authentique fils de YOBO, il fallait avoir la sagesse et la sagesse se transmettait de père en fils à travers des récits, des proverbes, des légendes et des
5
exemples. Seuls les plus futés étaient admis dans le cercle des sages dans lequel le vieux MBARGA, le grandpère du petit BENDENGUE trônait en maître.
La curiosité, mère des sciences pour les uns et vilain défaut pour les autres, avait pris possession du petit BENDENGUE.
Le petit BENDENGUE voulait tout savoir, il posait toujours des questions et passait son temps à chercher le pourquoi des choses. Pendant que les enfants de son âge s’amusaient aux jeux d’adresse, BENDENGUE était à la quête de la sagesse, poussé par une audacieuse curiosité.
Le petit BENDENGUE était autant aimé que redouté par les sages du village YOBO. Ils étaient flattés par son amour de la sagesse, mais le trouvaient aussi bien embarrassant que gênant par le volume des questions qu’il posait.
C’est ainsi que de plus en plus, les sages l’éconduisaient poliment pour ne pas être importunés par ses questions. Seul son grandpère le vieux MBARGA le supportait encore et BENDENGUE passait alors tout son temps auprès de lui.
Un jour, BENDENGUE et son grandpère eurent cette étrange conversation :
BENDENGUE : Que fautil faire Pa MBARGA pour vivre longtemps et atteindre ton âge sinon le dépasser ?
MBARGA : La vie est un don de Dieu et Dieu seul détient la clé de la longévité. Mais à la lumière de mon expérience et à l’épreuve des faits, je pense qu’il existe un
6
lien entre la sagesse et la longévité. Il me semble que plus on est sage, plus on a des chances de vivre longtemps.
BENDENGUE : Qu’estce que c’est que la sagesse, grandpère ?
MBARGA : C’est un ensemble de secrets et de valeurs qui permettent à l’homme de se conduire sûrement afin de trouver des solutions à ses problèmes et d’assurer son bienêtre. Bref, de pouvoir tirer son épingle du jeu.
BENDENGUE : Que fautil donc faire et que doiton savoir pour être sage ?
MBARGA : Il faut apprendre à voir la vie sous un autre regard et acquérir certaines vertus qui conduisent à la sagesse.
BENDENGUE : Mais comment cela estil possible grandpère ?
MBARGA : Mon garçon, tu poses tellement de questions ! Je suis fatigué aujourd’hui, mais un temps viendra où je te ferai faire une série de rêves qu’il faudra bien interpréter pour connaître les vertus qu’il faut acquérir pour être considéré comme un sage de notre village.
BENDENGUE : Pa MBARGA, j’attends ce moment avec impatience !
Après cette étrange conversation, le petit BENDENGUE ne cessa pas d’importuner son grandpère. Entre autres questions, il voulait savoir quand estce que
7
son grandpère se décidera de l’initier à la sagesse et comment il pourra provoquer les rêves dont il parle.
Le vieux MBARGA comprit que la seule façon de trouver la paix était de satisfaire la curiosité de son petit fils. Il l’invita alors dans sa chaumière un soir au coucher du soleil. Il fit une décoction avec un mélange de feuilles et d’écorces dont il connaissait seul la recette et confectionna une sorte de collyre avec une feuille torsadée sous forme conique dans laquelle il avait versé son étrange mélange. Il pressa le collyre pour laisser tomber quelques gouttes dans les yeux du jeune BENDENGUE. Ensuite, il lui demanda de se coucher et de ne pas résister au sommeil.
Le petit BENDENGUE rompit avec son courage et sa curiosité habituelle. Il trouva le manège si étrange qu’il se mit à supplier son grandpère de le laisser partir. En effet, il venait de comprendre que son grandpère l’invitait à un voyage mystérieux et même peutêtre initiatique.
Saisi de peur, BENDENGUE se mit à greloter et jura de ne plus jamais poser de question. Son grandpère se pencha vers lui comme pour le rassurer, il lui dit qu’il ne risquait rien et que tout allait bien se passer.
BENDENGUE demanda à son grandpère s’il n’était pas en train de faire de lui un adepte des sciences ésotériques ; bref, un pratiquant des exercices proches de la sorcellerie.
Son grandpère le rassura qu’il s’agissait juste d’une expérience pour lui permettre de satisfaire sa curiosité, et qu’il allait vivre des moments exceptionnels dans le seul
8
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents