Après "Manèges", où elle nous contait son enfance, l’errance d’une fille de Monteneros sous le règne des "colonels" (Argentine, 1976-1983), nous voici en France, où la narratrice va enfin pouvoir retrouver sa mère, mais devra se plonger brutalement dans une autre culture. Ce terrible accent, qui ressurgit sans cesse malgré sa parfaite connaissance de la langue française, la marque au fer rouge (ou du moins le croit-elle), pendant cette période critique de la fin de l’enfance, où l’on cherche paradoxalement à se forger une identité tout en craignant le regard des autres. Dans ce récit à la première personne du singulier, Laura Alcoba décortique ce qui fait que l’on se sent ou non étranger, y compris dans son propre pays comme la fillette de "Manèges". On découvre aussi comment Raymond Queneau a réussi à susciter des vocations d’écrivain, et comment tout commence, toujours, à la bibliothèque…