Le lion réincarné
206 pages
Français

Le lion réincarné , livre ebook

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206 pages
Français

Description

La Surinamaise Yvelien Harderwijk, demeurant aux Pays-Bas, serait la réincarnation d'un esprit africain, celui du Roi-Lion des Mandingues d'Afrique occidentale, autrefois emmené en esclavage et dont on perd la trace après qu'il eût marronné, quelque part en pays Demarara, dans l'actuel Guyana, ancienne colonie britannique située sur la côte nord-Atlantique de l'Amérique du sud. Le lecteur pourra considérer ce récit soit comme un témoignage, soit comme une fiction.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 35
EAN13 9782336365817
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Joël Roy
Le lion réincarné
Le roi-lion retourne chez lui… Et, selon des témoins, quand elle fut
arrivée à Janjanbureh, la dame était en transe à longueur de temps… Les Le lion réincarné
gens qui ont assisté à cela ont jugé que ce n’était pas une simple transe,
c’ était véritablement une transfi guration (transe-fi guration ?) Elle n’avait
plus rien à voir avec la malade mentale que d’autres avaient repérée
Un conte contemporain : auparavant…
e e ce que dit le marronnageLa déportation en esclavage date des  - siècles. Le roi-lion
a été, lui, déporté d’Afrique dans les colonies anglaises d’Amérique
edu Sud au  siècle. Des pratiques animistes ont perduré depuis
eavant le  siècle et restent encore de nos jours, dans toute l’Afrique
occidentale, un acte fort dont l’enjeu est l’âme de populations qui
continuent de trouver dans de tels fonctionnements la matière de leur
ferment social.
Ne faut-il pas y voir un acte de refus, de résistance, quelque chose
comme un « pré-marronnage » ? C’est cet individu, descendant des
premières dynasties qui est réincarné. Mais il n’est pas seulement la
personne déportée, il est le porteur d’une antériorité animiste qui
correspond bien à l’idée qu’il puisse y avoir dans cette croyance
réincarnation et possession. Le lecteur pourra choisir de considérer ce
récit soit comme un témoignage, soit comme une fi ction…
Joël Roy vit en Guyane. Il est engagé au niveau associatif
pour la compréhension et l’interculturalité entre les diff érents
groupes sociaux qui peuplent cette région d’Amérique du
Sud, le plus vaste des départements français. Il s’intéresse à
la culture des « Gens du fl euve », les descendants des esclaves
ayant choisi le marronnage plutôt que la soumission aux
colons. Ses recherches l’amènent à écouter des témoignages, à mener des
entretiens pour tenter de remonter le fi l de la transmission orale depuis les
fositen, les « premiers temps ».
Illustration de couverture : © J. Roy
ISBN : 978-2-343-05153-6
19 euros
HC_ROY_LE-LION-REINCARNE.indd 1 09/12/14 19:49
Joël Roy
Le lion réincarné










Le lion réincarné






Joël Roy











Le lion réincarné
Un conte contemporain :
ce que dit le marronnage



























































































Du même auteur






Petit-Noyau dans le courant du fleuve,
coll. « Lettres des Caraïbes », L’Harmattan, 2013.

Un Témoin en Guyane, L’Harmattan, 2012.

Variations sur un thème détestable,
coll. « Lettres des Caraïbes », L’Harmattan, 2011.

Malade ou accidenté, rapport de recherche, travaux menés sous
la direction conjointe de Patrice Bourdon et Joël Roy,
Éditions Delagrave, 2005.

L’école partagée, rapport de recherche, travaux menés sous la
direction de l’auteur, Éditions INRP, 2002.


































































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-05153-6
EAN : 9782343051536

Sommaire

Avant-propos ............................................................................ 9

À l’origine ................................................................................ 13
eAmsterdam, XX siècle .................................................................... 15
Esprits et mondes
Le saut
eGambie, royaume du Mali, XVII siècle ....................................... 39
Écoutez !
Junkundjata Sidibé
Le Djeli
L’ascension
La chute
Le Passage du Milieu ....................................................................... 77
Le temps est mort
La trappe
Bambara !
Le jouet
Le carrefour du destin
La Demerara
Perdre la trace
eSuriname-Amsterdam, fin du XX siècle ..................................... 121
Suriname, pays Saamaka
Pays-Bas, Biljmer Meer
La recherche d’un roi
Faire le voyage .............................................................................. 135
Mon témoin sibyllin
Monsieur Soukourou
Le cas de Monsieur Buyo
Les réseaux pour la reine
Je pense, donc… je doute
Plus de questions que de certitudes
Le retour en Afrique .................................................................... 161
La Grande Royale
Le triomphe d’une reine
Les honneurs d’une femme ordinaire
L’histoire continue ....................................................................... 177
Yvelien et Winti

Glossaire et notes ................................................................... 189
Remerciements ...................................................................... 197






Avant-propos





Dans les années quatre vingt, à Amsterdam, une femme
d’origine surinamaise fut prise en charge par la
psychiatrie. Depuis longtemps déjà, sans doute depuis son
enfance, elle présentait des troubles de conscience se
manifestant par des crises et des maux de tête, qui étaient
anciens. Après quelques années ses crises avaient fini par la
conduire en service psychiatrique hospitalier. Comme elle
était en grande souffrance, on a dû la médicamenter, ce qui
troublait et inquiétait son mari. Lui et son entourage
finirent par se poser des questions sur l’origine de ces crises
ressemblant à des possessions de plus en plus structurées.
C’était un délire qui n’était pas seulement un
enchaînement de crises d’hystérie, mais structuré, avec des
comportements répétitifs.
Dans ce cadre psychiatrique apparaît un personnage, un
gambien originaire de Georgetown, non-musulman (il est
important de le préciser, comme nous allons voir), qui
déclare : « Mais ce que la dame hurle, nous, on appelle ça
des djat ». Les djat sont des cris particuliers, que les
anciens, en transe, utilisaient pour éliminer les lions. C’était
9 un don. Cette pratique a été laminée par l’Islam et les
Marabouts, mais elle est restée vivante dans quelques lieux de
cette région de Janjanbureh, comme l’un des apanages des
dynasties mandingues pré-islamiques. C’est important
pour l’historien comme pour le romancier car cela permet
de dater les informations. Tout le bagage oral de cette
région d’Afrique est la relation de cette pénétration par
l’Islam. S’il y a bien une histoire pré-islamique, elle se
trouve de fait cantonnée au niveau des mythes et des
contes et légendes. Elle est méprisée, mais reste cependant
porteuse de connaissances ésotériques, précisément, qui ne
se transmettent pas dans les écoles coraniques. Il y a, d’un
côté, les Islamistes et les descendants du prophète, et il y
a, de l’autre, ces « dynasties royales » où la royauté n’a
pas été donnée par le Marabout ni par les chefs
coutumiers. Il y en a dans tout le Pays mandingue et au-delà,
1jusque dans le Fouta Djalon

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