Le Scandale
50 pages
Français

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Description

En quête de plaisir et à la recherche du bonheur, Margaret, 55 ans, et ses trois filles âgées de 37, 27 et 17 ans, multiplient les rencontres et les frasques libertines. Conflit de générations, trahison maternelle, jalousie entre soeurs, ambitions féminines... les hommes défilent, les intrigues amoureuses s’entrecroisent, les scènes sensuelles s'enchaînent : l'année s'annonce plus que mouvementée !


Découvrez le premier épisode de cette saga familiale chic et sexy.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2013
Nombre de lectures 160
EAN13 9782919071371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Margaret et ses filles,
Chronique d'une année mouvementée

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Mois 1
Le scandale

Anne Dezille
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© Les érotiques, 2013
Un feuilleton en 12 épisodes !

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En quête de plaisir et à la recherche du bonheur, Margaret, 55 ans, et ses trois filles âgées de 37, 27 et 17 ans, multiplient les rencontres et les frasques libertines. Conflit de générations, trahison maternelle, jalousie entre soeurs, ambitions féminines… les hommes défilent, les intrigues amoureuses s’entrecroisent, les scènes sensuelles s'enchaînent : l'année est plus que mouvementée !

Retrouvez tous les mois Margaret et ses filles pour un nouvel épisode de cette saga familiale chic et sexy.


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Prochain épisode "La Vandale" à paraître le 15 août
Retrouvez plus d'informations sur www.leserotiques.fr
MARGARET
05 septembre 20XX

R ester assise, sourire, acquiescer, me lever, offrir un café, fermer les stores, m’asseoir sur mon bureau, afficher un sourire aguicheur, convaincre ce salaud de Christian que 40 000 euros ça n’est définitivement « pas grand-chose », passer une main dans mes cheveux, frôler son épaule, me rasseoir, me relever, lui serrer la main, autoriser ses yeux à se poser sur mon décolleté, lui renvoyer un regard plein de sous-entendus, lui demander de sortir, car « j’ai une autre réunion », le laisser fermer la porte derrière lui. M’effondrer.
Comment Jérôme et moi avons-nous pu en arriver là ? Pourquoi suis-je si surprise, si touchée ?
Quand Jérôme m’a quittée, j’étais dévastée. J’avais imaginé une fille plus jeune, plus belle, plus sereine. Je m’étais trompée : elle avait mon âge, elle avait dix kilos de trop, des rides plein le visage, les cheveux courts et grisonnants. Je me demande ce qu’il lui a trouvé, ce qu’il lui trouve encore. On ne vous prévient pas de cela quand vous êtes enfant. On vous dit que tant que vous serez belle, mince et souriante, ils resteront. Officieusement, vous avez bien compris qu’en plus de tout cela il vous faudrait écarter les jambes le plus souvent possible et faire semblant d’aimer cela si vous n’appréciiez pas, feindre la retenue si vous adoriez ça. J’ai simulé la retenue. Je me suis faite rare. Je me mordais les lèvres pour ne pas hurler quand j’atteignais l’extase. J’ai inventé des migraines pour signifier une indisponibilité que je n’avais pas. La vérité est que j’ai toujours aimé faire l’amour. Lorsque mon premier amant, celui avec qui mon innocence s’est fait la belle, s’est emparé de moi, je fus envahie d’une impression de grandeur. C’était comme si je survolais le monde dans un ciel traversé d’éclairs orgasmiques. Je fus foudroyée de plaisir à intervalle régulier et, à la recherche de mon souffle, je crus mourir et caresser les ailes des anges de ce paradis que ma mère avait tant vanté. Depuis ce qui n’était plus qu’un rêve lointain, j’avais recherché dans les bras de Jérôme cette plénitude apaisante. Je ne l’ai jamais trouvée. Jérôme était un amant moyen, il m’a remplacée par une femme moyenne.
Je ne devrais rien regretter, j’aurais même dû envoyer la demande de divorce la première.
J’appelle Jane :
« Allo c’est Maman…
— Salut ! Ça va ?
— Ton père a envoyé une demande de divorce en bonne et due forme…
— Ça n’est pas trop tôt. Depuis le temps qu’il nous en parle !
— Vous étiez déjà au courant ? »
Les trois petites garces savaient déjà. J’aurais tant aimé avoir des garçons : eux, au moins, ne vous trahissent pas.

Je suis tombée enceinte de Vanessa à l’âge de dix-huit ans parce que c’est ce que mes proches attendaient de moi. Jérôme avait également besoin d’un enfant, symbole d’engagement, de fiabilité et de stabilité. Vanessa a lancé sa carrière et notre vie de famille. Quand elle est née, j’avais été saisie d’une jalousie incontrôlable. Jamais Jérôme ne m’avait regardée comme il l’a regardée. Elle était la merveille de son monde ennuyeux et morose. J’ai redoublé d’efforts pour reconquérir ce mari que je n’avais pas perdu. Je savais déjà que le désir des hommes se nourrissait de notre part d’ombre, de nos mystères et de nos secrets. J’ai fait semblant de lui échapper. J’ai travaillé ardemment, j’étais de toutes les soirées, de toutes les sorties. Avec ou sans lui. Des échos de mes réjouissances lui parvenaient aux oreilles : « Margaret était si belle hier soir », « je rêverais d’avoir une épouse comme la tienne », « Jérôme, les jambes de ta femme me poursuivent partout où je vais ». Mon époux a de nouveau succombé à mes charmes, Vanessa a repris sa place au-dessous moi.
Dix ans plus tard, Jérôme a commencé à s’ennuyer. Mes escapades et mes excès nocturnes ne l’égayaient plus. Vanessa l’amusait encore, mais pas assez pour qu’il ne me quitte pas. Il fallait que je redevienne vulnérable et comme aux yeux de Jérôme il n’y a rien de plus fragile qu’une jeune femme boudeuse au ventre rempli de vie, perchée sur de frêles talons, je suis tombée enceinte. Je lui ai annoncé la nouvelle au cours d’un dîner amoureux devant la flamme d’une bougie chancelante. Il a posé une main rassurante sur la mienne, tremblante. Quelques mois plus tard, devant le curé de notre paroisse, dans une salle comble, nous avons renouvelé nos voeux. Vanessa était ravissante : ses boucles blondes étaient ramenées sur le haut de sa tête en un chignon romantique, des larmes de joies ont inondé son visage parfait, elle tournoyait gracieusement dans sa petite robe blanche vaporeuse. J’ai remarqué les regards de certains hommes sur ma nymphette innocente et pour la première fois depuis longtemps, je ne l’ai pas vue comme une rivale, mais comme un être dont je devais protéger la candeur à tout prix.
Jane est née peu après cette cérémonie bucolique. Faustine, ma benjamine, nous a rejoints une décennie plus tard.

Ma secrétaire, Lila, entrouvre ma porte :
« Margaret, il faut y aller, le client va vous attendre. »
Lila est si jolie. Sa longue chevelure brune vient caresser sa chute de reins à chacun de ses mouvements. Mes yeux suivent souvent les roulements aériens de ses fesses dans ses jeans trop étroits. Sa peau n’est pas encore ternie par les années d’alcool et de clopes. Ça ne tardera malheureusement pas à venir. Son salaire de secrétaire ne lui permettra jamais de se payer les soins qu’une femme de mon statut effectue régulièrement. Semaine après semaine, je passe des mains de Rino mon masseur à celle de Thaïs mon esthéticienne. Parfois je m’autorise une injection de botox chez le Dr Elouan. Tous les vendredis, mon coiffeur entretient ma chevelure cendrée dans son salon privé, caché dans un palace parisien où les mondaines aux jupes ondoyantes côtoient les jolies soubrettes en tablier blanc. Les responsables des boutiques de luxe ferment exceptionnellement les portes de leurs magasins pour me recevoir. Les vendeuses m’y offrent champagne et macarons. Mon abonnement onéreux à la salle de gym des stars du PAF me permet de glisser mon petit derrière rebondi dans les tenues des plus grands couturiers.
Ma poitrine, refaite il y a dix ans, est parfaite : ronde, pleine, orné d’un téton délicat et rose.
Lila n’aura jamais cette chance. Les hommes de mon milieu l’utiliseront et la jetteront tant qu’elle sera innocente et fraîche. Elle n’est pas assez aigrie pour tirer une quelconque fortune de la situation. Quand elle le sera, le temps aura pris son corps ferme et son visage juvénile, il sera trop tard pour faire payer les hommes.
Je saisis mon sac et sors de mon bureau. Lila m’emboîte le pas. Je suis sûre qu’elle rêve d’être moi.

Le rendez-vous se situe devant un hôtel particulier de l’avenue Wagram. L’entreprise de Vincent organise un congrès scientifique qui réunira les cent plus grands spécialistes d’Alzheimer. Ou quelque chose comme ça. À vrai dire, je m’en moque.
Vincent est l’ancien compagnon de Vanessa. Il m’a toujours portée dans son cœur et m’a donc donné ce contrat dans l’espoir que Karl, mon patron, remarque que malgré mon âge, je reste la femme dynamique qu’il a embauchée des années auparavant.
J’ai toujours bien aimé Vincent et je ne comprends pas comment Vanessa a pu le laisser partir. Il y a mille et un moyens de retenir un homme tel que lui.
Il me faut un homme tel que lui.
Je suis prête à repartir à l’assaut de la gent masculine. Jérôme a décidé de me pourrir la vie, il est donc de mon devoir de la transformer en une profonde et intense partie de plaisir.
JANE
5 septembre 20XX

L es sauteries du fils Constantino sont toujours aussi ennuyeuses. Défilés de mannequins rachitiques et under age , comédiennes lobotomisées, comiques has been , quelques reubeus qui multiplient les blagues avec l’accent bledard histoire d’imiter Jamel Debbouze…
Mais où sont les mecs ?
Il y a un grand black là-bas plutôt pas mal, genre Usain Bolt. Morgane est déjà dessus et je n’ai aucune chance face à cette petite garce, car je suis persuadée que les Noirs ont un faible pour les blondes pulpeuses, un brin cheap, un tantinet cruche, type présentatrices de jeux télévisés.
Je sirote tranquillement un ignoble breuvage que les invités appellent à tort mojito . Alors que certains se comportent comme des soulards à la buvette, pour moi, hors de question d’être ivre : je me réserve pour la fin de soirée quand je m’avouerai vaincue.
« Tu vas pécho le renoi ou pas ? Sinon j’y vais !
— Fais pas chier Jane, pour une fois que je ramasse.
— Tu te fous de moi Morgane ? Ces derniers temps, il n’y en a eu que pour… »
J’ai le souffle coupé, les jambes qui tremblent, le clitoris qui frétille.
Ça faisait des mois que j’attendais ça. Un homme. Un vrai bel homme avec les attributs virils que j’aime : démarche assurée, poignée de main franche. S’ajoutent à ça une moue blasée, des cheveux blonds en bataille, une barbe de trois jours, un regard vairon, un mètre quatre-vingt à tout casser, soixante-cinq à soixante-dix kilos, un peu de gras et pas mal de muscle, une bite à toute épreuve.
J’ai toujours eu le nez pour repérer les grosses bites. Malheureusement, leurs propriétaires s

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