Journée d’étude « Ecrire l’illustration » Le 3 juin 2011 à la MSH de Clermont-Ferrand, C.E.L.I.S./Lumières et Romantismes, l'Université Blaise Pascal Clermont II Responsable: Joanna Augustyn Cette journée d’étude aurait pour objectif de mettre en lumière les réactions des écrivains du e eXVIII au XIX siècle face à l’illustration. Véhicule publicitaire du livre, les images ne cessent d’inspirer la critique dans tous les sens du terme. De Rétif de la Bretonne à Stéphane Mallarmé, en passant par les frères Goncourt, certains écrivains rejettent l’illustration tandis que d’autres se l’approprient comme nouvelle frontière du texte littéraire. Dans un premier temps, le choix des illustrations par l’auteur pourrait être vu comme un geste auctorial visant une mise en scène du tableau romanesque; ainsi Jean-Jacques Rousseau projette-t-il d’illustrer La Nouvelle Héloïse par des vignettes morales. Dans un deuxième temps, le débat autour de la hiérarchie des arts et leur influence les uns sur les autres, l’ut pictura poesis, renaît dans les écrits de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier sur la gravure ainsi que dans la défense de la lithographie chez Charles Nodier. Par contre, « l’illustration », devenue synonyme de la célébrité à l’époque de la littérature panoramique comme le rappelle Philippe Hamon, en entraînant une vulgarisation, finit par inspirer une certaine iconophobie. Néanmoins, les évocations de l’art de l’illustration représenté par Jacques ...
Journée détude Ecrire lillustration Le 3 juin 2011 à la MSH de Clermont-Ferrand, C.E.L.I.S./Lumières et Romantismes, l'Université Blaise Pascal Clermont II Responsable: Joanna Augustyn
Cette journée détude aurait pour objectif de mettre en lumière les réactions des écrivains du XVIIIe au XIXe face à lillustration. Véhicule publicitaire du livre, les images ne cessent siècle dinspirer la critique dans tous les sens du terme. De Rétif de la Bretonne à Stéphane Mallarmé, en passant par les frères Goncourt, certains écrivains rejettent lillustration tandis que dautres se lapproprient comme nouvelle frontière du texte littéraire. Dans un premier temps, le choix des illustrations par lauteur pourrait être vu comme un geste auctorial visant une mise en scène du tableau romanesque; ainsi Jean-Jacques Rousseau projette-t-il dillustrerLa Nouvelle Héloïsepar des vignettes morales. Dans un deuxième temps, le débat autour de la hiérarchie des arts et leur influence les uns sur les autres, lut pictura poesis, renaît dans les écrits de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier sur la gravure ainsi que dans la défense de la lithographie chez Charles Nodier. Par contre, lillustration , devenue synonyme de la célébrité à lépoque de la littérature panoramique comme le rappelle Philippe Hamon, en entraînant une vulgarisation, finit par inspirer une certaine iconophobie. Néanmoins, les évocations de lart de lillustration représenté par Jacques Callot chez les Romantiques ou encore par Gustave Doré chez Villiers de lIsle-Adam montrent que les textes littéraires rouvrent le débat. Ces références seraient-elles une autre manière pour les écrivains de sillustrer , ou de valoriser la scène décriture, comme lévocation des maîtres italiens chez les artistes français du XIXe siècle étudiée par Francis Haskell? Dans un troisième temps, lévolution de lillustration mettra fin au dialogue classique entre le texte et limage. Si au départ, les Voyages pittoresques et romantiques dans lancienne FranceetlesSonnets et eaux-fortestémoignent dune collaboration réussie entre graveurs, dessinateurs et écrivains, avec linvention de la photographie les arts se déclarent ouvertement la guerre. A la fin du XIXe siècle, la photographie comme lillustration la plus parfaite du texte fait rêver un certain M Van Pusch dans une enquête pour leMercure de France roman Le: futur croyez-moi, se servira de la photographie [] lillusion nécessaire, loin de séchapper, de se perdre, de sévanouir, prendra forme légère, sagrandira dans le Livre, aura même du relief au stéréoscope si vous voulez du relief . A Stéphane Mallarmé dy répondre en faisant écho auceci tuera cela : Je suis pour aucune illustrationde Victor Hugo [] que nallez-vous droit au cinématographe, dont le déroulement remplacera, images et texte, maint volume, avantageusement (janvier, 1898). Mallarmé, bien avant Roland Barthes dans son analyse du panneau publicitaire, envisage le renversement du rapport traditionnel entre le texte et limage. En définitive, à lavenir le message verbal sera happé en quelque sorte par le message iconographique (Lobvie et lobtus). Or certains genres à la frontière du visuel et de lécrit posent déjà le problème de la photographie. Lorsquun écrivain comme Hugo ou Zola illustre son manuscrit, comment ces images sinscrivent-elles dans la dynamique de son uvre ? Les dessins décrivains réclament lattention critique comme uvres à part entière et sources même de la production littéraire. Dune toute autre manière, les emblèmes, genre repris de la Renaissance, et lalbum, genre annonciateur des modes de lécriture moderne, proposent-ils un nouveau dialogue entre le texte et limage ? Cette journée détude se propose de revenir sur les témoignages des écrivains entre deux siècles au sujet de lillustration et du geste de lillustrateur. Les champs dexploration incluront les réactions des littéraires à lévolution des techniques de lillustration à leur époque, les correspondances entre écrivains et leurs illustrateurs ainsi que lillustration ou lillustrateur in diegesis dans sa fonction narrative au sein de luvre littéraire.