Retour à la villa Nevski
534 pages
Français

Retour à la villa Nevski , livre ebook

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534 pages
Français

Description

Jarru fait la connaissance d'une vieille dame russe, prénommée Sandra, qui habite dans le voisinage. Elle écrit un roman sur sa vie. Jarru, au chômage, devient alors son secrétaire. Il transcrit ce qu'elle a enregistré. Son récit commence en août 1939 dans un manoir estonien, la Villa Nevski, où une grande famille se rassemble pour un dîner traditionnel de fin d'été. Elle comprend des menbres venus de nombreux pays d'Europe...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2014
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336351872
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eero Tarasti
Un jeune employé au chômage d’une agence de voyages, Jarru,
se réveille dans sa chambre quelque part dans une ville d’Europe
du Nord. Il fait la connaissance d’une vieille dame russe qui habite
dans le voisinage, dans une villa délabrée. Elle écrit un roman
sur sa vie. La dame, prénommée Sandra, lui demande d’être son
secrétaire. Il transcrit ce qu’elle a enregistré. Retour
Son récit commence en août 1939 dans un manoir estonien,
la Villa Nevski, où une grande famille se rassemble pour un à la Villa Nevskidîner traditionnel de fi n d’été. Elle comprend des membres venus
de nombreux pays d’Europe, l’Italie, la France, l’Angleterre,
l’Allemagne, la Grèce et la Russie, chacun avec ses habitudes et
Romanses particularités. Trois frères italiens tombent sous le charme de
Sandra, qui ne sait pas lequel choisir. Une œuvre musicale et un
portrait mystérieux sont achevés lors de cette soirée.
Dans la deuxième partie du roman, ce vieux monde a disparu.
Le récit se déplace à nouveau au manoir, en 1940, puis, après la
guerre, dans le Paris des existentialistes, au Brésil et en Sibérie,
avec Sandra et chaque frère. L’aspect narratif épique du roman et
le récit de son élaboration, qui lui sert de cadre, se rencontrent.
Eero Tarasti (1948) est un universitaire, musicien et écrivain fi nlandais.
Il est Professeur de musicologie à l’université de Helsinki depuis 1984,
et Président de l’IASS/AIS (Association internationale pour la sémiotique)
depuis 2004. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages scientifi ques
traduits en anglais, français, chinois, italien, bulgare et farsi.
Son premier roman, Le Secret du professeur Amfortas, est paru en 2000
chez L’Harmattan.
Traduit du finnois par Mikko Kuusimäki
Les impliquésISBN : 978-2-343-03421-8
Éditeur49,50 €
Eero Tarasti
Retour à la Villa Nevski
Les impliqués
É di teu rLes impliqués Éditeur
Structure éditoriale récente et dynamique fondée par les
éditions L’Harmattan, cette maison a pour ambition de
proposer au public des ouvrages de tous horizons,
essentiellement dans les domaines des sciences humaines et
de la création littéraire.






Retour à la Villa Nevski





















© Les impliqués Éditeur, 2014
21 bis, rue des écoles, 75005 Paris

www.lesimpliques.fr
contact@lesimpliques.fr

ISBN : 978-2-343-03421-8
EAN : 9782343034218 Eero TARASTI




Retour à la Villa Nevski

*

Roman



Traduit du finnois par Mikko Kuusimäki

Traduction française revue et corrigée
par Jean-Marie Jacono et Christine Laugier









Les impliqués Éditeur DU MÊME AUTEUR


Sémiotique musicale, Traduit de l’anglais par B. Dublanche, Limoges,
Presses Universitaires de Limoges (PULIM), 1996.
Le secret du professeur Amfortas, roman, traduit du finlandais par Mikko
Kuusimäki, Paris, L’Harmattan, 2000.
Mythe et musique. Wagner-Sibelius-Stravinsky. Traduit de l’anglais par
Damien Pousset, Paris, Michel de Maule, 2003.
La musique et les signes. Précis de sémiotique musicale. Traduit et revu de
l’anglais par Daniel Charles et Emmanuel Gorge, Paris, L’Harmattan,
2006.
Fondements de la sémiotique existentielle, Traduit de l’anglais par
JeanLaurent Csinidis, Paris, L’Harmattan, 2009.
T Abl E d ES MATèI RES
Prélude 9
Chapitre I: Villa Nevski 40
Intermezzo I 279
Chapitre II: Villa Nevski revisited 286
Intermezzo II 311
Chapitre III: Paris 315
Intermezzo III 412
Chapitre IV: brésil 417
Intermezzo IV 487
Chapitre V: Tessalonique – Sibérie 491
Postlude 520
Annexes 527
Tarasti: Retour à la Villa Nevski
PRélud E
C’était un de ces jours lourds de chaleur, au cœur de l’été, dans une ville du nord
de l’u nion européenne où la vie était encore rythmée par des cycles horaires. l es
bureaux et les administrations étaient fermés et les rues étaient désertes, exceptions
faites des clochards et des distributeurs de journaux. C’est dans cette torpeur que
commence notre récit, dans une cité-dortoir des plus ordinaires où des tilleuls
luxuriants murmuraient au milieu des immeubles. l a mer toute proche scintillait et des
odeurs montaient du port pétrolier voisin. Il nous faut conduire nos lecteurs dans un
studio au cinquième étage d’un immeuble d’où on pouvait, avec une certaine bonne
volonté, entrevoir la mer dans la mesure où il était possible de discerner quelque
chose à travers les vitres très sales. d ans ce studio, il y avait un homme assez jeune, de
grande taille et de belles proportions, allongé sur son lit. l a couverture était presque
tombée sur le plancher, laissant son dos découvert. Tout portait à croire que la soirée
qu’avait passée ce jeune citoyen de notre u nion avait été si dense que même une
mouche grimpant sur l’une de ses omoplates n’arrivait pas à le réveiller et ne
parvenait qu’à lui faire changer de temps en temps de position, dans un état à moitié
inconscient.
Rien dans cette chambre ne semblait à sa place. Hormis l’ordinateur placé à
contrejour, devant la fenêtre, et une chaise faite sur mesure dont on pouvait varier manuel -
lement les positions, les meubles de la pièce se composaient d’une table de bois d’un
modèle standard couverte de toutes sortes de bibelots, comme un sèche-cheveux qui
avait apparemment connu un usage assidu, d’une bibliothèque et d’une chaîne
stéréo qui tournait encore, après la dernière écoute d’un disque de rock : « Nous, les
jeunes lions… on donne des coups de pied… on casse, on casse… »
d es afches de tou risme aux couleurs criardes décoraient les murs. l e mur du fond
avait été sans doute transformé par les soins d’un propriétaire précédent en une sorte
de fresque censée apporter un peu d’espace et de grand air à ce local peu spacieux :
des cimes de montagnes s’élevant derrière des baies, des palmiers, des ondes turquoise
couronnées d’écume. Notre artiste peintre avait pu donner libre cours à son
imagination, un peu dans le style d’un Aïvazovski… u n paysage connu : bien sûr, c’était
la baie de Rio, avec la Montagne de Sucre et le Christ de Corcovado à l’horizon. Ici,
les gratte-ciel de Copacabana ; là, la courbe de la plage de b otafo go. l ’artiste peintre
était un expert, cela se voyait, il n’avait ignoré aucun détail. Or l’habitant actuel ne
s’était pas contenté de ce paysage. Il avait collé partout des afches de tourisme de
9Tarasti: Retour à la Villa Nevski
tailles et de couleurs diférentes, même sur la fresque - la Grèce, l’Olympe, les
trésors antiques de Tessalonique, le Casino de Paris, les tours des manoirs estoniens, la
Tour Eifel, le Sacré-Cœur… - qui étaient partiellement décollées en raisonde l ’usure
de la bande adhésive qui les maintenait aux murs, et surtout en raison d’une chaleur
qui n’avait presque rien à envier à l’étoufement tropical de la baie de Guanabara.
l ’un des murs était pourtant pourvu d’une sorte d’étagère, de fabrication scandinave
bon marché, qui ne présentait pas de livres mais des disques, des cassettes, des
souvenirs, des petits objets sans valeur qui évoquaient des soirées dans des restaurants du
bord de la Méditerranée… et, ah ! des souvenirs d’un autre genre aussi, à en croire
certains objets érotiques, comme des petits verres provenant d’un restaurant chinois,
au fond desquels on voyait sur l’un, les bras ouverts d’une femme - invitation s’il en
fut - , sur l’autre, la braguette ouverte d’un homme…
d ans la kitchenette, une cafetière que personne n’avait eu l’idée d’éteindre répan -
dait une odeur aigre relevée par l’arôme de canettes de bière vides, répandues un
peu partout dans la pièce. Mais,

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