m-ÎTm^^.5&'..fv)^F^-1^K^REVUEDESDEUX MONDESSÉRIE.QUATRIÈME1''— AVRIL 1836.TOME VI.H. FOURNIER,IMPRIMERIE DE&UK DE SBIITKy l4.,REVUEDESDEUX MONDES.f^îO,ilE.PARIS,MONDESAU BUREAU DE LA REVUE DES DEUXBEAUX-ARTS, 10.RUE DES1836.TUFTS COLLEGBLÎBBABY..HOMMES ILLUSTRESDELA RENAISSANCE,II.DERNIERE PARTIE.IX.premièresLes épreuvesLa continuer vivrepauvreté disperse les familles. Le projetde àen commun, proposé et agréé dans ce premier besoin de rappro-chement qui suit les grandes facile et doux danscalamités, ce projetl'abondance de tous les biens, devenait impossible entre gens quine pouvaient plus s'aider que par des privations. On n'aime pas êtrepauvres en commun. Les enfans de Morus demandèrent à quitter(i) Toyez les livraisons x*^ i5 mars.des et6 REVUE DES DEUX MONDES.Chelsea, et à retirer chacun dans leur maison. Morusse consen-ytit. La refroidissement.séparaiion se fit sans Les enfans conti-nuèrent à venir voir leur beau-père dans sa maison veuve de la,famille qui l'animait, et dégarnie de tous ses meubles.Morus les avaitvendus pour une somme de cent livres qu'il joignit à son revenu.Quand il se vit seul dans cette maison désolée, il fut accablé unmoment de toutes les terreurs de la solitude. Les premières nuitsqu'il passa, non plus dans le lit séparé du chancelier, mais dans lelit commun, à côlé de femme, furent pleines de trouble et desalarmes. La chair, pour parler sa langue chrétienne, prenait le des-sus sur lesprii. ...
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K^REVUE
DES
DEUX MONDES
SÉRIE.QUATRIÈME
1''— AVRIL 1836.TOME VI.H. FOURNIER,IMPRIMERIE DE
&UK DE SBIITKy l4.,
REVUE
DES
DEUX MONDES.
f^îO,
ilE.
PARIS,
MONDESAU BUREAU DE LA REVUE DES DEUX
BEAUX-ARTS, 10.RUE DES
1836.TUFTS COLLEGB
LÎBBABY..
HOMMES ILLUSTRES
DE
LA RENAISSANCE,
II.
DERNIERE PARTIE.
IX.
premièresLes épreuves
La continuer vivrepauvreté disperse les familles. Le projetde à
en commun, proposé et agréé dans ce premier besoin de rappro-
chement qui suit les grandes facile et doux danscalamités, ce projet
l'abondance de tous les biens, devenait impossible entre gens qui
ne pouvaient plus s'aider que par des privations. On n'aime pas être
pauvres en commun. Les enfans de Morus demandèrent à quitter
(i) Toyez les livraisons x*^ i5 mars.des et6 REVUE DES DEUX MONDES.
Chelsea, et à retirer chacun dans leur maison. Morusse consen-y
tit. La refroidissement.séparaiion se fit sans Les enfans conti-
nuèrent à venir voir leur beau-père dans sa maison veuve de la,
famille qui l'animait, et dégarnie de tous ses meubles.Morus les avait
vendus pour une somme de cent livres qu'il joignit à son revenu.
Quand il se vit seul dans cette maison désolée, il fut accablé un
moment de toutes les terreurs de la solitude. Les premières nuits
qu'il passa, non plus dans le lit séparé du chancelier, mais dans le
lit commun, à côlé de femme, furent pleines de trouble et desa
larmes. La chair, pour parler sa langue chrétienne, prenait le des-
sus sur lesprii. avait grande appréhension de toutes lesMorus une
douleurs physiques, et surtout de la plus terrible et de la dernière
de toutes la moit. Il sa tête allait, connaissait le roi ; il savait que
être de moindre prix, n'étant plus couverte du bonnet de chance-
lier, et qu'aux yeux d'un tel prince, une disgrâce recherchée était
un plus grand crime qu'une disgrâce reçue. Il n'avait pu retirer
du monde que sa il renommée, et ilpersonne, avait laissé say
comprenait bien que c'était moins sa personne que sa renommée qui
pouvait faire du mal au roi. L'homme qui, pour une ville de France,
aurait fait tomber la têie d'un favori, pour la possession d'une maî-
tresse ménagerait-il une tête disgraciée? Au bout de toutes ses per-
plexités, -^Morus voyaitdonc la mort, et tout son être frémissait, car,
ainsi qu'il l'avouaitlui-même, ilauraiteupeur d'une chiquenaude (1).
Cependant l'ardeur de la prière finit par l'endurcir. A force d'exal-
tation religieuse, il en vint à ne plus craindre la mort; plus tard, il
la désira.
Toutes ses conversations avec ses enfans roulaient sur ce sujet. II
avait besoin d'en parler sans cesse,- soit pour tromper la nature,,
qui a de si fréquens retours même chez leshommes les plus héroï-
ques, soit pour préparer peu à peu sa famille. Il les entretenaity
des joies ineffables du ciel et des peinesde l'enfer, des vies saintsdes
martyrs, de leur patience merveilleuse, et de leurs morts souffertes
pour ne pas offenser Dieu il leur; disait combien il était glorieux,
pour l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ, d'endurer la prison,
la perte des biens et de la vie; puis, quand il avait monté tout le
monde par ces paroles ardentes, quittant les généralités, il s'ou-
(i) The Life of sir Th. Morus, bv his grandsou p. 204.
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