Bizarre promenade.
5 pages
Français

Bizarre promenade.

YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
5 pages
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Description

En ce matin d'automne, j'étais sorti très tôt de la maison, j'aime les senteurs que la terre dispense généreusement de bon matin, alors que le silence règne encore en maître avant les premiers cris d'oiseaux, et le brouhaha de la vie moderne. Habitant non loin de la campagne, j'avais déjà parcouru un bon bout de chemin dans la brume de l'aube alors que le jour pointait à peine. Inconsciemment, je suivais le petit chemin caillouteux champêtre que j'affectionne habituellement. Je ne saurais dire pourquoi, mais mon chien qui m'accompagne habituellement dans mes promenades n'était pas à mes côtés! Ce détail retint mon attention car il me fit penser que j'étais arrivé à cet endroit sans me rappeler aucunement le chemin parcouru.... D'habitude, nous venons en voiture jusqu'à l'entrée de ce chemin et je gare celle ci sur la grand route avant de partir avec Dana, ma chienne, pour une bonne promenade. Celle ci nous mène à travers champs jusqu’au «Bois de l'arbre tout seul», drôle de nom pour une étendue boisée contenant des centaines d'essences diverses, mais ce n'est pas mon propos de connaître l'origine de ce nom. Déjà, je pouvais en apercevoir l'orée, mais mon esprit, continuant sur sa lancée, commençait à se poser des questions qui restaient sans réponses. Pourquoi étais je sorti si tôt?Pourquoi à pied? Pourquoi sans voiture comme à l'accoutumée? Pourquoi?

Informations

Publié par
Publié le 20 janvier 2013
Nombre de lectures 113
Langue Français

Extrait


En ce matin d'automne, j'étais sorti très tôt de la maison,
j'aime les senteurs que la terre dispense généreusement de bon matin,
alors que le silence règne encore en maître avant les premiers cris
d'oiseaux, et le brouhaha de la vie moderne. Habitant non loin de la
campagne, j'avais déjà parcouru un bon bout de chemin dans la brume
de l'aube alors que le jour pointait à peine.
Inconsciemment, je suivais le petit chemin caillouteux
champêtre que j'affectionne habituellement. Je ne saurais dire
pourquoi, mais mon chien qui m'accompagne habituellement dans mes
promenades n'était pas à mes côtés! Ce détail retint mon attention car il
me fit penser que j'étais arrivé à cet endroit sans me rappeler
aucunement le chemin parcouru....
D'habitude, nous venons en voiture jusqu'à l'entrée de ce
chemin et je gare celle ci sur la grand route avant de partir avec Dana,
ma chienne, pour une bonne promenade. Celle ci nous mène à travers
champs jusqu’au «Bois de l'arbre tout seul», drôle de nom pour une
étendue boisée contenant des centaines d'essences diverses, mais ce
n'est pas mon propos de connaître l'origine de ce nom.
Déjà, je pouvais en apercevoir l'orée, mais mon esprit,
continuant sur sa lancée, commençait à se poser des questions qui
restaient sans réponses. Pourquoi étais je sorti si tôt?Pourquoi à pied?
Pourquoi sans voiture comme à l'accoutumée? Pourquoi? Un frisson
me parcourut tout le corps, j'avais froid, dans la lumière faiblarde du
jour naissant, je me découvris curieusement habillé de mon pyjama de
soie bleue, alors que je désirais fermer ma veste de cuir que je porte
lors de ces sorties nature.
Me rendant compte de l'absurdité de la chose, une
impression désagréable d'incompréhension et d'inconfort
m'envahit...Pas un bruit, rien, au loin derrière moi, seuls quelques
points jaunâtres trouant un voile cotonneux, les premières lueurs du
village sans doute!
La clarté prenant le pas sur la pénombre, il me sembla distinguer
quelques hirondelles retardataires
rasant les champs fraîchement labourés, cherchant quelques insectes à
gober sans doute. La même question taraudait mon cerveau, y prenait
toute la place, pourquoi donc me trouvais je là, habillé de la sorte? Jamais je n'avais souffert de dédoublement de la
personnalité, pas plus que de somnambulisme, alors....Quoi! Une
douleur me traversa la poitrine et l'instant d'après, je dus m'asseoir. Je
me sentais mal, j'avais l'impression de disparaître, et puis plus rien, je
sombrai dans un trou noir.
Quelques minutes ou quelques heures plus tard que sais je?
Je me réveillai, en sueur, il faisait toujours nuit noire. Je devais avoir la
tête sous l'oreiller car j'avais la respiration saccadée, inefficace, ma
couette semblait peser une tonne, bref j'étouffais littéralement. Je me
sentais complètement gelé tandis qu'une espèce d'humidité malsaine
enveloppait mon corps tout entier, sans doute étais je fiévreux, il me
fallait trouver sans attendre un remède. Je résolus de me lever, «Que
diable, pouvait il faire si froid en automne?».
Et cette couette, cet oreiller d'un poids inexplicable m'étaient
pénibles. Je dus faire preuve d'une force surhumaine pour soulever
l'ensemble. Avec l'énergie du désespoir, je pus faire basculer le tout et
m'en débarrasser. Enfin, je respirais mieux , j'avais même l'impression
de sentir un souffle d'air, comme d'avoir ouvert une fenêtre.
Soulagé, je ne pris guère attention au bruit affreux que fit la couette et
l'oreiller en tombant sur le plancher. Même la fièvre avait disparu et si
j'étais totalement trempé, je ne ressentais plus le froid. C'est alors que
je m’aperçus que je me trouvais allongé sous la voûte céleste.
Encadré de quatre murs suintant l'eau de toutes parts. Étais je devenu
fou?
Décidément, cette journée n'était certes pas la meilleure de
ma vie. Mon étonnement s'accentua lorsque passant une main sur l'une
des parois, j'en constatai la rugosité humide. M'avait on fait une blague
de mauvais goût- ?
Ma fièvre m'avait elle joué des tours? Je me perdais en
conjectures quand je pris enfin la seule décision qui s'imposait : sortir
de mon prétendu lit. Je me relevai donc, bien péniblement je l'avoue et
j'entrepris dans l'obscurité mon ascension vers la seule porte de sortie,
ce qui me semblait être un ciel étoilé !
Quelle énergie dépensée pour atteindre le sommet, je ne vous
en dirai pas plus, vidé, crevé, consumé j'étais. Quelle connerie.....Si
c'était une blague, elle avait du coûter cher à ses auteurs et ça ne me
faisait point rire du tout. Enfin, mon esprit était perdu et passait en
revue tout ce qui aurait pu être la cause de cet état de choses, et
l'histoire de la blague ne me satisfaisait pas vraiment! Lorsque j'atteignis enfin le bord extérieur de ma couche, un effort et j'étais
debout.
Je fus sidéré. Un choc, une explosion suivie d'une implosion,
devant mes yeux hallucinés, une vision de cauchemar! En moins de
temps qu'il n'en faut pour le dire, je me rendis compte du spectacle
s'offrant à mes yeux, vêtu de mon plus joli costume, je me tenais au
milieu d'un cimetière éclairé par une lune blafarde. Je n'osais, je ne
voulais pas y croire, je n'avais aucune raison d'être en ces lieux, je n'y
comprenais rien: Peut on mourir sans en être conscient? Je me perdais
dans des élucubrations pitoyables. Mais pourquoi ces satanées
hirondelles me frôlaient elles le visage? Je m’aperçus avec effroi que ce
n'était pas des oiseaux, mais ces mammifères qu'on appelle
chauve-souris. Comme un idiot, je leur trouvais nettement moins de
charme et doutais de leur part qu'elles soient messagères d'amour!
Seul, perdu, je vis passer une ombre et je la hélai poliment.
Je lui demandai si elle savait ce que je faisais ici, question
lancinante s'il en était....L'ectoplasme cotonneux que j'avais eu tort de
prendre pour une personne me dit d'une voix peu amène que son statut
de gardien ne l'obligeait pas à s'occuper de tout ici! Il avait d'ailleurs
fort à faire en cette veille de Toussaint avec les anciens.
Devant mon insistance, il consentit cependant à me dire que
tous les gentils n'étaient plus ici, seuls restaient les plus méchants. Il
me conseilla de ne plus être là quand ils sortiraient des tombeaux.
« Tellement méchants qu'ils font pleurer les pierres » ajouta t il. J'étais
stupéfait !
«Mais que dois je faire alors?» suppliais je.... Excédé, il me fit la
réponse suivante « Sans doute venez vous d'arriver? Prenez l'allée
centrale et allez au calvaire qui se trouve au fond du cimetière, entrez et
attendez derrière la croix, face au mur». Sur ce il disparut comme un
feu follet, me laissant dans l'expectative. N'ayant plus rien à perdre,
vous en conviendrez, je fis exactement ce qu'il avait prescrit. Je me
rendis donc dans la chapelle décrépie ouverte à tous les vents, et je me
plaçai face au mur du fond, derrière la croix comme avait dit la chose,
enfin le gardien, bref.... Je ne savais pas trop qui ou quoi.
L'attente ne fut pas très longue, je vis alors le mur se liquéfier
littéralement. Une lueur aveuglante régnait de l'autre côté mais
bizarrement ne sortait pas au delà du mur. Toujours dans l'ombre de la
nuit, j'attendais, pétrifié d'angoisse, aucune parole ne fut prononcée
mais j'entendis clairement en moi l'ordre clair d'entrer dans la lumière ;
ce que je fis tel un robot, ayant définitivement renoncé à me
questionner encore sur ces faits !
C'était un endroit assez exigu, d'une blancheur extrême, baigné
d'une clarté aveuglante, mais que je qualifierais de chaude et d'apaisante. Dans cette pièce si c'en était une, rien, pas un meuble, rien
du tout à part moi, les bras ballants ne sachant comment faire pour
adopter une certaine attitude, mais laquelle aurait pu convenir?
Mentalement, de la même manière que précédemment, je
reçus une question étrange posée par la même voix qui envahissait ma
tête, sans qu'elle soit audible.
« Eh bien mon ami, sais tu que tu viens de passer le mur de Monsie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents