Le retour du petit homme (Chapitre 6)
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CC.RIDER LE RETOUR DU PETIT HOMME Editions Emma Jobber 1 CHAPITRE 6 Nulco et les terroristes verts « Gouverneur, le nouvel opus de Michel Pouallobecq vient de sortir. C'est l'événement littéraire de l'année ! » expliqua un beau matin de janvier une Nathalie Kukusko-Cerisaie un tantinet grandiloquente à un Nulco encore un peu embrumé suite à une nuit difficile. – Il porte comme titre « Obéissance », tout un programme pour orque vert, continua la jolie rouquine. Il va y avoir du remue-méninges chez les intellectuels et de la polémique dans les médias. – Mais qu'est-ce que vous me racontez, Nathalie ? J'en ai rien à cirer de ce romancier gauchiste et décadent ! – C'est le plus grand écrivain comtois vivant ! Ses ouvrages sont traduits en trente six langues. Il est lu dans le monde entier... – Pas par moi en tous cas ! Depuis que j'ai laissé tomber « La Princesse de Clèves » à la page 3 en terminale, je n'ai plus jamais lu le moindre roman et ça ne m'a pas porté tort. Et je dirai même plus : je crois que c'est ça, combiné avec toutes mes séances de vélo et de footing, qui m'a donné autant d'efficacité et de génie politique. La rouquine ex-Sinistre insista quand même : « Oui, Sire, mais attendez que je vous explique un peu de quoi ça cause... En 12022, Nullande arrive à la fin de son second mandat... » – Là, je vous arrête tout de suite. C'est absolument 2 impossible !

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Publié le 22 janvier 2015
Nombre de lectures 224
Langue Français

Extrait

CC.RIDER
LE RETOUR DU PETIT HOMME
Editions Emma Jobber
1
CHAPITRE 6
Nulco et les terroristes verts
« Gouverneur, le nouvel opus de Michel Pouallobecq vient de sortir. C'est l'événement littéraire de l'année ! » expliqua un beau matin de janvier une Nathalie Kukusko-Cerisaie un tantinet grandiloquente à un Nulco encore un peu embrumé suite à une nuit difficile. – Il porte comme titre « Obéissance », tout un programme pour orque vert, continua la jolie rouquine. Il va y avoir du remue-méninges chez les intellectuels et de la polémique dans les médias. – Mais qu'est-ce que vous me racontez, Nathalie ? J'en ai rien à cirer de ce romancier gauchiste et décadent ! – C'est le plus grand écrivain comtois vivant ! Ses ouvrages sont traduits en trente six langues. Il est lu dans le monde entier... – Pas par moi en tous cas ! Depuis que j'ai laissé tomber « La Princesse de Clèves » à la page 3 en terminale, je n'ai plus jamais lu le moindre roman et ça ne m'a pas porté tort. Et je dirai même plus : je crois que c'est ça, combiné avec toutes mes séances de vélo et de footing, qui m'a donné autant d'efficacité et de génie politique. La rouquine ex-Sinistre insista quand même : « Oui, Sire, mais attendez que je vous explique un peu de quoi ça cause... En 12022, Nullande arrive à la fin de son second mandat... » – Là, je vous arrête tout de suite. C'est absolument
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impossible ! Votre foutu bouquin, c'est de la science-fiction pour demeurés ou quoi ? – Pas du tout, juste de l'anticipation... Je continue. Un candidat « orquiste soft » se retrouve au second tour de l'élection au poste de gouverneur face à Océane Le Grogneux du Parti Bleu marine... – Toujours le même scénario ! Votre Pouallobecq manque vraiment d'imagination ! Grogne le petit homme. – Certainement, votre Eminence, mais écoutez la suite. Un front républicain formé d'une alliance très large et très colorée, rassemblant les rouges, les verts, les roses, les oranges et les bleus pâles bloque la candidate bleue marine et fait passer l'orque vert lequel instaure un régime orquiste doux avec Anne Roux du Béarn au poste de Premier Sinistre... – Il nous ressort de son trou ce crétin des Pyrénées ! S'étonna Nulco très déçu de ce qu'il entendait. – Anne Roux forme un gouvernement de coalition mâtiné orque-hobbitt, fait enseigner la religion verte à l'école et à l'Université. Les profs se convertissent. Les comtoises se mettent à porter le voile sans faire d'histoire. Elles quittent le marché du travail et retournent gentiment aux fourneaux et à la procréation qu'elles n'auraient jamais dû quitter. Et du coup, le chômage de masse est quasiment résorbé... – Et ça vous convient, Nathalie, ce genre de régime, vous qui êtes une grande féministe ? – Je n'ai pas dit cela, Sire... – Mais ça a tout l'air de vous réjouir... – Pas du tout, répliqua Kukusko un peu agacée. Ca me
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désole au contraire et d'autant plus que tout se passe en douceur, quasiment sans réaction, comme si la Comté était mûre pour adopter toutes les mœurs rétrogrades des orques verts !
– Moi ce qui me navre, c'est que votre Pouallobecq ait pu envisager une seule seconde que Nullande soit parvenu à se faire réélire pour un second mandat et qu'il n'ait pas pensé à mon retour victorieux ! Réduire la politique comtoise à un duel entre le pingouin et l'hommasse blondasse, je ne suis pas d'accord ! J'existe bordel de m... !
– Effectivement, acquiesça la rousse, nous qui prenions cet auteur pour quelqu'un de sagace et de perspicace, nous sommes déçus... – Les bras m'en tombent ! Et c'est à désespérer des intellectuels comtois, conclut Magypolka.
La sortie du nouveau livre s'annonçait triomphale. Un tel sujet ne pouvait que passionner les foules tant il était d'une actualité brûlante. Le maître enchainait entretiens, entrevues, passages à la radio et dans toutes les lucarnes animées. Il eut même droit à la une du grand journal satirique « Charrie pas trop » avec cette légende irrévérencieuse : les prédictions du mage Pouallobecq : « En 12015, je perds mes dents. En 12022, je fais ramadan » qui, hors la rime riche, n'avait pas grand chose de drôle...
Comme prévu, « Obéissance » déclencha aussitôt une vaste polémique, spécialité dont la Comté se régale à intervalles réguliers sans doute pour lui faire oublier les vrais problèmes de son triste quotidien. Le bouquin stigmatisait la religion des gentils orques verts. L'auteur s'était déjà fait remarquer dans le passé pour « orquophobie » primaire, secondaire et tertiaire
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avec sa remarque désobligeante sur la religion la plus sotte du monde. Sans même lire une ligne, tous les défenseurs patentés de la diversité chaleureuse et des « United Colors of Béni-oui-oui » montèrent au créneau pour en finir au plus vite avec cet empêcheur de bêtifier en rond. L'un des plus virulents de ceux-ci fut Sire Edwin de Pannel, rédacteur en chef du site « Merdapattes » qui se répandit en éructations, choqué qu'il était qu'on puisse permettre à un personnage aussi sulfureux de s'exprimer sur le plateau du 20h d'une chaine publique, laissant ainsi les discriminations, stigmatisations, amalgames et autres délires racistes s'insinuer dans les cervelles ramollies de malheureux Hobbitts pas bien futés. Il déclara que ses petits protégés allaient beaucoup souffrir à cause de ce bouquin et qu'en gros Pouallobecq jouait aux apprentis sorciers et aux provocateurs et faisait le jeu du Parti Bleu Marine. Ce à quoi le romancier répondit qu'Océane Le Grogneux n'avait pas besoin de lui et qu'elle se débrouillait très bien toute seule. L'Histoire avait montré qu'aucun roman n'avait jamais changé quoi que ce soit dans le destin d'un pays... Peut-être, une thèse, un essai ou un pamphlet péchu comme « Le manifeste solidariste » avait pu faire un peu bouger les lignes à une autre époque et encore ce n'était même pas sûr...
Avec honnêteté, Pannel reconnut qu'il n'avait pas lu l'ouvrage dont il parlait et qu'il refusait de le lire sans doute de peur d'avoir à réfléchir, mais qu'il en causait juste pour contester l'importance et l'indécence de la promotion. Lui-même sortait un livre « Défense et illustration de nos amis les orques verts » dont il craignait qu'il n'ait d'autre avenir qu'un pilonnage discret. Alors que cette bouse « d'Obéissance » ou ce tissu d'infamies nommé « Suicide collectif Comtois » d'Eric Zemzem, sans parler de cette escroquerie de « Grande Colonisation » de Renaud Camisard allaient cartonner comme
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pas possible. Pourquoi donnait-on la parole à tous ces affreux ? Mais que faisaient la police et la justice ? Bramait-il. Quand allait-on rétablir la censure, la mise à l'index et pratiquer enfin l'autodafé de toute cette littérature de haine et de rejet ? Pas de liberté pour les amis de la liberté ! Pas de tribune, pas de pitié pour qui ne pense pas comme Pannel...
Les bien-pensants n'eurent pas longtemps à tempêter dans leur bocal. Le pli de la mort médiatique déjà pris avec l'humoriste déclaré pas drôle Malnommé et avec le polémiste au cerveau malade Saroual, ce fut au tour de Zemzem de se faire éjecter d'une boîte à troubadours. Ca sentait tout autant le roussi pour Pouallobecq qui pourtant s'était révélé un étonnant visionnaire quand il avait écrit : « Il suffit de repenser à ce jour où une poignée de jeunes voulant venger leur prophète tuèrent de sang-froid les blasphémateurs publics, quinze journalistes et caricaturistes... » (citation exacte au mot près !). A croire que ce monstre avait une véritable prescience de l'avenir. Dans n'importe quelle société saine, il aurait été encensé voire adulé. Dans la Comté Nullandaise, on le vouait aux gémonies et on lui souhaitait d'aller rejoindre ses vilains petits camarades mal-pensants pour croupir à tout jamais dans les plus glauques ténèbres extérieures !
Mais « tant va la cruche à l'eau qu'un jour elle finit par se fendre » ou « à trop tirer sur la corde, elle en vient à casser », comme aimait à philosopher mon grand-père. Le réel finit toujours par rattraper les plus doux rêveurs et les plus enragés utopistes. Depuis quelques temps, les choses n'allaient pas très bien dans la pauvre Comté. Un orque vert armé d'un couteau de boucher avait pris d'assaut un poste de gardiens de la paix en hurlant dans une langue étrangère très gutturale un truc comme « Oulala kelbar » ou « Ah ah kelkalbar ! » et blessant gravement les soldats du maintien de l'ordre présents sur les
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lieux. D'autres orques noirs et verts, à l'appel de terroristes étrangers, avaient lancé des charrettes ou chars à bancs à huile noire sur de malheureux passants, blessant et tuant hommes, femmes et enfants dans des écrabouillages peu ragoûtants. Du fond de son désert brûlant, un prédicateur vert, qualifié de « fou de Dieu », avait lancé une « Foutoidmoi » qui disait : « Orques verts, prenez sans attendre des couteaux, des bâtons, des chariots ou des cailloux si vous n'avez rien d'autre et trucidez tous les chiens d'infidèles que vous pouvez attraper ! »
Aboyeurs et journaleux parlèrent de dérangés, de malades mentaux et de gens aux cerveaux malades. Personne en dehors des cercles du Parti Bleu Marine n'eut l'idée que peut-être les avant-gardes orques avaient déclaré la guerre au pays sans la moindre déclaration préalable ni le plus petit coup d'éventail sur la face lunaire de Nullande.
– Tout cela ne peut qu'être profitable pour mon matricule... se disait Nulco au fil de chaque nouveau fait divers. Plus ce sera la pagaille, meilleur ce sera pour moi ! Il pensait avoir vraiment le vent en poupe. Les déficits budgétaires de son parti bleu clair commençaient à être maîtrisés. La cure d'austérité portait ses premiers fruits. Les adhésions reprenaient doucement. On lui signala une petite cinquantaine de nouveaux inscrits. Il en annonça officiellement 500 et aurait bien aimé pouvoir dire 5000, mais il fallait rester plausible dans les mensonges.
Et, un triste jour, se déchaina l'abomination de la désolation. L'horrible prédiction du mage-romancier Pouallobecq se réalisa quasiment mot pour mot. Deux orques verts lourdement armés de haches et de cimeterres bien affutés s'introduisirent dans les locaux de « Charrie Patro », le fameux journal satirique, et exécutèrent dans un grand bain de sang dessinateurs,
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journalistes et autres chroniqueurs avec un professionnalisme de bouchers charcutiers diplômés d'Etat. Quelques flics, vigiles, balayeurs, concierges ou psychanalystes, se trouvant sur leur passage subirent le même sort toujours aux cris de « Voila Kelbar ! Le prophète est vengé ! » (traduction littérale non garantie SGDG) et partirent tranquillement dans les confins boueux de la Comté de l'Est en laissant indices et longues traces sanguinolentes derrière eux.
Immédiatement aboyeurs et journaleux se mirent à sonner de la trompette et à taper du tambour comme des damnés aspergés d'eau bénite. La crème de la crème de l'élite de la caricature républicaine venait d'être froidement décimée par des terroristes pour avoir commis d'innocents gribouillis, un peu moqueurs, un rien taquins quand même, mais qui ne méritaient pas la mort. Un vent de réprobation, stupéfaction et condamnation souleva toute la Comté. Les petits Hobbitts tout tremblants se rassemblèrent par milliers dans les rues et sur les places des villes et des villages, brandissant des crayons noirs ou de couleurs et en arborant un slogan qui devint vite officiel : « Je suis Charrie », lequel rappelait le « Ich bin ein Berliner » de JFK ou « Nous sommes tous des juifs allemands » du Bonbandit qui avaient tant plu en leur temps, sans parler du « Plutôt rouge que mort » qui avait montré son efficacité en plus du courage de ses partisans. Ils y ajoutèrent toutes sortes de slogans du genre : « C'est l'encre qui doit couler et non le sang » ou des dessins de crayons vengeurs qui, une fois cassés en deux morceaux se retournaient contre leur bourreau pour le transpercer tels des hallebardes bien affutées.
La Sinistre de l'Intérieur, le Premier Sinistre, le Gouverneur Nullande réunirent des réunions de crise, montèrent au créneau, parlèrent de fermeté, de traque impitoyable, de crimes odieux, d'atteinte à l'intégrité de la République, de mise en danger du
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vivre ensemble et de surtout pas d'amalgame. Les Comtois moyens virent un ou deux prédicateurs verts, toujours les mêmes, se succéder dans les lucarnes pour condamner fermement ces crimes et cette atteinte à la liberté d'expression...
« Tout cela est bel et bon, mais les deux tueurs courent toujours et l'orque noir qui a massacré une apprentie policière sans arme a également disparu... » commenta Nulco.
Bianca remarqua un étrange sourire au coin des lèvres du petit homme : « Ne me dis pas que tu te réjouis de ce qui arrive à Franck Nullande. On en est déjà à une douzaine de morts quand même ! »
– Non, je me dis juste que si ces orques arrivent à passer à travers les mailles du filet, ça pourrait être bon pour moi, c'est tout...
Le pingouin réunissait cellules de crise sur réunions de catastrophe pas naturelle. Les rapports secrets de ses services discrets lui signalaient tous que la situation devenait critique. D'autres extrémistes verts fourbissaient leurs armes dans tous les coins de la Comté. Il fallait faire l'Union Sacrée et se rassembler pour faire front uni contre la terreur orquine. Il invita au Palais Balisé tous les chefs de partis. Les Roses trouvèrent son action aussi parfaite qu'excellente. Les Bleus et les Oranges déclarèrent qu'il pouvait faire plus et mieux. Les Rouges et les Verts lui conseillèrent d'en faire un peu moins. Après tout, si la société avait été plus accueillante pour les Orques, ceux-ci auraient certainement été plus agréables à fréquenter. Seul Nicolas Pompon GnanGnan lui suggéra d'envoyer l'armée nettoyer les bas quartiers. Quant à Océane Le Grogneux, elle lui demanda d'obliger la police à fouiller caves et greniers où chacun se doutait bien que d'énormes stocks d'armes avaient été constitués depuis des lustres.
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Une manifestation géante, énorme, jamais vue, était prévue pour le dimanche suivant. Tous les partis politiques y seraient invités à l'exception du Bleu Marine, sans doute pour bien montrer qu'on ne rejetait personne et que toutes les bonnes volontés étaient les bienvenues pour lutter contre le fléau de l'intolérance et du fanatisme religieux sauf une, la plus radicale sans doute. Paradoxe, paradoxe...
– Tu te rends compte que si son truc marche, Porcinet va se retrouver intronisé « Grand défenseur de la liberté d'expression » ! s'exclama le comte de Magypolka, pas content du tout de la tournure que prenaient les évènements.
– Ouba-Ouba s'est bien vu décerner le prix Babel de la Paix, lui répondit Badugroin.
– Et Bibi Malbâtie est bien devenue Chevalière de la Légion d'Horreur... Je sais. Tout part à vau l'eau dans cette foutue Comté... grommela le gouverneur déchu.
La nuit même, des milliers de gens d'armes et un ost entier de chevaliers en armure de guerre traquèrent les deux orques verts dans toutes les forêts profondes et les campagnes lointaines de l'Est du pays et poursuivirent l'orque noir sauvage et solitaire dans les ruelles, les coupe-gorges et autres sombres venelles de la capitale comtoise. Au matin, la nouvelle tomba. Les frères Karoumachi, déjà bien connus de toutes les polices et de tous les services discrets, repris de justice et fanatiques aguerris au soleil des Satrapies des sables, venaient de se retrancher dans une imprimerie nichée dans la zone industrielle du petit village de Saint Martin de la Rouelle à quelques lieues de la capitale. Ils détenaient peut-être un otage ou deux et se déclaraient déterminés à mourir en martyrs, c'est à dire les armes à la main en tuant un maximum de monde.
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Un peu plus tard, dans le sud de la capitale, l'orque noir Koulipapri fut retrouvé du côté de la porte Saint Vincent. Il était entré en force dans une épicerie pas chère et avait trucidé quelques clients qui n'eurent même pas le temps de réciter la prière des morts. Les gens d'armes bloquèrent les accès, c'est à dire tout le quartier et loin au-delà. Ils en avaient fait autant dans le pays de Rouelle, calme campagne qui n'avait pas connu pareil déploiement de forces depuis un bon siècle.
– Bon sang, ces damnés orques n'arrangent pas mes affaires, se lamenta le petit homme. Avec deux prises d'otages simultanées et une pareille hécatombe, le gélatineux va être obligé de montrer ses muscles. Il ne pourra rien faire d'autre que de cogner comme un sourd.
Le gouverneur au petit bedon et à la cravate de travers se lança donc dans une énième déclaration. Les traits défaits, l'oeil noir et plein de mâle assurance ou de vengeance noblement contenue, il déclara que la Comté avait été touchée au cœur mais qu'elle restait debout et qu'elle allait se battre quand même. Il allait tout faire pour neutraliser ces monstres et faire triompher les valeurs universelles de tolérance, de démocratie et de vivre ensemble sans amalgame. – Ce tordu marque encore des points ! Constata tristement Nulco. Quand je pense avec quelle maestria j'avais réglé l'affaire de l'école maternelle de Reuilly quand le malade mental surnommé « Human Bomb » retenait en otage des dizaines de pauvres gosses ou celle du Mauvairat tueur à Oulouse. Je doute que ce minable fasse aussi bien que moi ! – Il n'a rien à faire, lui répondit une Bianca pleine de bon sens. Juste donner carte blanche aux spécialistes de la police et de l'armée.
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