Tous savent que Mycènes a disparu, qu'un peuple a été annihilé, qu'elle a été détruite alors qu'elle était à son apogée, à son acmé, et une grande puissance presque indestructible. Par contre, nous ignorons toujours la cause exacte et irréfutable de sa disparition. Les experts émettent plusieurs théories dont celle qu'il y a eu une catastrophe naturelle, une invasion ou un conflit interne, mais personne n'est certain de la cause de sa disparition. Voici maintenant une version héroïque de sa fin, une histoire de gloire, d'honneur, d'amour et de haine qui explique son anéantissement. Voici, un récit qui explique pourquoi Mycènes, cette fabuleuse ville de la Grèce antique, n'existe plus aujourd'hui. Voici le récit se sa décrépitude, voici mon récit.
Mycènes
(la fin d'un peuple)
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1Avant-propos
Chaque parcelle de Mycènes s'embrasa et nous pûmes voir dans les yeux ravagés des
Mycéniens la lueur du feu étinceler et des gouttes d'eau y perler parce qu'ils venaient de
perdre leur patrie, leur ville, leur chez-soi. Tout ce qu'ils aimaient de cette ville n'était plus
que cendre et la nuit emportait l'âme de Mycènes. Ils étaient tous là à regarder librement,
une dernière fois, leur ville chérie, en attendant d'être enchaînés et soumis à l'ennemi, avan t
de voir leur femme violée par leur opposant, avant d'entendre leurs enfants crier d'horreur et
de douleur. Mycènes venait de tomber et il n'y avait plus d'espoir, un peuple venait d e
disparaître, une culture venait d'être anéantie. L'ennemi continua de piller, détruire et
d'enflammer cette ville qui leur était synonyme de cauchemar et chaque coup qu'il assénait à
Mycènes leur était une jouissance, une délectation, un soulagement et une libération. Durant
cette ténébreuse nuit, nous pûmes entendre les victorieux festoyer de tous leurs sens, les
dernières épées se fracasser et les lames des vaincus siffloter avant de voir d'immense filet
de sang gicler de leur gorge et leur corps choir au sol. Aucun n'acceptait cette défaite, aucun
n'acceptait de voir leur peuple disparaître et d'être condamné à l’esclavage. Puis, lorsque le
jour se leva, nous pûmes d'autant mieux constater la fin de Mycènes et l'horreur qui y
régnait. La ville encore fumante regorgeait de cadavres qui nourrissaient un nombre
incalculable de racailles, de rongeurs, de rapaces et qui laissaient au nez de ses occupan ts
une odeur des plus nauséabonde. Le sang couvrait une grande partie de la ville et y formait
une vraie mare devant les murs. Les derniers survivants qui avaient passé la nuit dans leu r
liquide corporel à souffrir, ne pouvant se relever par manque de force ou par un e
amputation, mourraient un à un en regardant le ciel rouge. Les dieux eux n'avaient pas dormi
2de toute la nuit visionnant cette guerre de titans, sans doute l'une des plus grandes et
sanglantes de la Grèce antique. Ils se racontaient encore les prouesses des combattants et se
taquinaient sur leur pari, car peu n'avaient pas choisi Mycènes.
*
Tous savent que Mycènes a disparu, qu'un peuple a été annihilé, qu'elle a été détruite alors
qu'elle était à son apogée, à son acmé, et une grande puissance presque indestructible. Par
contre, nous ignorons toujours la cause exacte et irréfutable de sa disparition. Les experts
émettent plusieurs théories dont celle qu'il y a eu une catastrophe naturelle, une invasion ou
un conflit interne, mais personne n'est certain de la cause de sa disparition.
Voici maintenant une version héroïque de sa fin, une histoire de gloire, d'honneur, d'amou r
et de haine qui explique son anéantissement. Voici, un récit qui explique pourquoi Mycènes,
cette fabuleuse ville de la Grèce antique, n'existe plus aujourd'hui. Voici le récit se sa
décrépitude, voici mon récit.
3Chapitre 1
Le jour qui traça son destin
Mycènes 1210 av Jésus-Christ
Diorisas ne put jamais effacer de sa mémoire l'image de la pénombre qui gagnait la plaine et
qui s'apprêtait à le transporter dans un vrai cauchemar. Il ne put jamais oublier cette
effroyable nuit, ce soir où il n'y avait ni étoile, ni lune et où presque tous étaient plongés
dans une obscurité ténébreuse. Il n'y avait que quelques bougies qui éclairaient les petites
maisons des fermiers et quelques yeux qui regardaient par les fenêtres, fixant l'horizo n
comme s'ils pressentaient que de grandes souffrances surviendraient, que quelque chose de
grave arriverait et qu'ils ne pourraient pas l'empêcher. Les enfants avaient la couverture de
leur lit juste sous leur nez, leurs yeux étaient fermement clos et ils serraient contre eux, du
plus fort qu'ils le pouvaient, tout objet pouvant les réconforter, car eux aussi ils avaien t
ressenti l'esprit maléfique qui envahissait l'horizon. Un vent glacial cajolait le blé des
cultures, balayait la cime des arbres et les faisait se balancer. Il laissait aussi entendre, dan s
cette nuit où personne ne s'aventurait dehors, des craquements de branches qu i
épouvantaient même les âmes les plus fortes. Les hiboux hululaient comme jamais et leur
chant se faisait entendre dans toute la plaine. Les loups eux hurlaient sans cesse comme si
leur vie en dépendait et les chiens jappaient pour éloigner une menace. Le jeune Diorisas, la
nuit venue, s'était calmement endormi et il ne craignait aucun mal, aucune menace, car
jamais il n'aurait pu croire qu'il pouvait y avoir du mal dans ce monde qui était si parfait à
4ses jeunes yeux. Son cœur battait lentement et il ne contenait encore aucune rage, aucun
regret, aucune hargne. Sa vie était si belle, il n’avait connu que le bonheur, que les plu s
beaux printemps. Il ne se posait aucune question, rien ne le tracassait, il ne faisait que suivre
les indications de ses parents et sentir le parfum des plus belles fleurs. Cette béatitude n'allait
cependant pas perdurer et cette nuit tracerait son destin, elle lui dicterait sa raison de vivre.
C'est au cours de cette obscurité, où sa vie en était encore qu'à son commencement et qu'il
n'avait encore rien vécu et vu, que tout chamboula pour lui, que les malheurs s'abattirent su r
lui comme une pluie déchaînée qui ravage tout sur son passage. Cette nuit-là, il avait cinq
ans, lorsqu’une bourrasque de vent est venue troubler son sommeil si paisible. Il ouvrit alor s
ses petits yeux lentement et pour la première fois de sa vie il ressentit un petit frisson, u n
soupçon de peur. Par réflexe, il prit sa couverture et il l'a mis pour couvrir son visage. Le
petit Diorisas était si effrayé que son corps commença à trembler comme une vieille feuille.
Il était horrifié, mais il se refusait d'aller se vautrer contre sa mère, ne voulant pas la
déranger, elle qui était si précieuse dans son jeune cœur. Diorisas venait de connaître un
sentiment qui le suivrait toute sa vie et qui, comme ce soir-là, resterait au plus profond de
son âme, à le ronger lentement et à lui faire si mal. Le corps recoquillé comme un escargot, à
combattre le froid qui l'avait envahi avec ses frissons, Diorisas ne put s'empêcher d'écouter
quelque chose d'encore pire. Il entendit transpercer la froidure de la nuit et faire écho tout
autour de lui et dans sa tête les galops d'un cheval qui allait à toute vitesse et qui semblait se
diriger vers lui. L'enfant combattit tant bien que mal du plus qu'il le pouvait sa frousse, mais
le bruit était incessant et semblait se rapprocher. Il se cramponna alors à sa couverture,
l'enleva de son lit et la tenant avec ses deux mains juste en deçà de ses yeux, il commença à
marcher dans la maison vers la chambre de sa mère. Les bruits des sabots frappant la route
de macadam étaient de plus en plus forts et l'air de plus en plus lourd. Diorisas se déplaçait
dans la noirceur totale à la recherche de sa mère et il était maintenant si terrorisé que ses
5petits poumons avaient peine à filtrer tout l'air qu'il inspirait. Il finit par apercevoir sa mère
qui si affolée passa à côté de lui sans le voir. Diorisas la suivit donc en faisant le moins de
bruit possible comme si cette créature qui fonçait vers la maison pouvait l'entendre. Sa
marche se solda lorsqu'il s'arrêta parce qu'il la trouvait trop près du dehors et ne voulant pas
parler, il resta debout, tremblant et immobile à l'observer et il la vit s'arrêter brusquemen t,
hésiter, puis finir par regarder par la fenêtre.
*
Sa mère Céresse savait depuis les premiers sons qui avaient frappé la maison ce que tout
ceci signifiait; par contre, elle avait espéré et gardé espoir jusqu'à ce que ce coup d'œil, passé
par la fenêtre, confirme ses affres. Il y avait bien, au beau milieu de cette désolante nuit et
traversant l'obscurité, deux chevaux, montés de cavaliers sordides, qui fonçaient vers sa
maison en trombe.
Ces derniers jours bien des mots effrayants avaient traversé la plaine mycénienne à propos
de ces brigands sans pitié traversant les champs et volant tout sur leur passage, mais Céresse
ne s'était pas vraiment fait à l'idée qu'il pouvait exister et elle était là, ce soir-là, seule dans
sa maison sans son mari, avec son fils et complètement vulnérable. Rien ne pouvait la
sauver, dans quelques pas les cavaliers seraient là et ils n'allaient pas l'épargner, car elle était
seule. Elle regarda la porte dans un dernier espoir et un vacarme se fit soudainement
entendre. Les monteurs de chevaux frappaient de toute leur force à la porte d'une Céresse
figée d'horreur. Ils finirent par la détruire et dès qu'elle se fracassa sur le sol, en laissan t
entendre un horrible son qui résonna en tous lieux, deux gros gaillards entrèrent dans la
résidence. Ils aperçurent dès lors, Céresse, une femme qui avait travaillé si fort toute sa vie
juste pour avoir un bout de pain et qui s'était presque rendue malade à toujours moins
manger pour en donner plus à Diorisas. Une femme juste, comme disait le bouche-à-oreille,
mais cela ces bandits ne l'avaient pas compris, car dès qu'ils l’aperçurent, ils s'y ruèren t
6comme des animaux sans sentiment, la projetèrent au sol comme si elle n'était qu'un objet et
ils commencèrent à la toucher un peu partout. Céresse était certaine qu'ils allaient la violer et
ensuite la tuer, mais tant qu'ils ne découvraient pas Diorisas elle garderait foi en la vie. Seul
son fils lui donnait la force de se débattre. Ils commencèrent ensuite à la toucher plus près de
ses parties intimes et elle priait les dieux pour que son fils reste endormi dans la quiétude et
qu'il ne voie pas les horreurs de ce monde. Son vœu ne se réalisa malheureusement jamais.
Dès que les brigands avaient ouvert la porte, Diorisas s'était caché dans un endroit à couver