9h30  – « Comment établir et parfaire une convivialité au sein des  établissements
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9h30' – « Comment établir et parfaire une convivialité au sein des établissements

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Le Bien Vieillir asbl Pôle d’expertise pour un mieux vieillir _________________________________ « Comment établir et parfaire une convivialité au sein des établissements pour personnes âgées ? » V. Charlot – docteur en psychologie Administratrice du Bien Vieillir asbl ADMR – Namur, le 17 mars 2009 Introduction Débattre de la convivialité en lien avec l’accueil des personnes âgées au sein d’établissement collectif, c’est probablement partir du présupposé que cela ne va pas de soi … Bien-être, chaleur, humanité, partage, chez soi … sont les termes qui nous viennent à l’esprit quand on évoque le mot convivialité. Des termes qui riment avec institution pour personnes âgées ? …Pas si sûr et pas toujours ! Consultons le dictionnaire Larousse pour préciser cette notion. Pour Larousse, convivialité correspond à : - La capacité d’une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques entre les personnes et les groupes qui la composent ; l’ensemble de rapports favorables entre les membres d’un groupe. - Le goût des réunions joyeuses, des repas pris en commun Tolérance, échanges réciproques, personnes, groupe, rapports favorables, repas pris en commun, autant de notions qui pourraient directement être reliées à la vie communautaire au sein des institutions. Lors de son arrivée en institution, le futur résident souhaite conserver sa vie d’avant, avec ses repères, son confort, ses éléments familiers. ...

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Langue Français

Extrait

Le Bien Vieillir asbl
Pôle d’expertise pour un mieux vieillir
_________________________________


« Comment établir et parfaire une convivialité au sein des
établissements pour personnes âgées ? »

V. Charlot – docteur en psychologie
Administratrice du Bien Vieillir asbl
ADMR – Namur, le 17 mars 2009

Introduction
Débattre de la convivialité en lien avec l’accueil des personnes âgées au sein
d’établissement collectif, c’est probablement partir du présupposé que cela ne va pas
de soi …
Bien-être, chaleur, humanité, partage, chez soi … sont les termes qui nous viennent
à l’esprit quand on évoque le mot convivialité. Des termes qui riment avec
institution pour personnes âgées ? …Pas si sûr et pas toujours !
Consultons le dictionnaire Larousse pour préciser cette notion. Pour Larousse,
convivialité correspond à :
- La capacité d’une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques
entre les personnes et les groupes qui la composent ; l’ensemble de rapports
favorables entre les membres d’un groupe.
- Le goût des réunions joyeuses, des repas pris en commun
Tolérance, échanges réciproques, personnes, groupe, rapports favorables, repas pris
en commun, autant de notions qui pourraient directement être reliées à la vie
communautaire au sein des institutions.
Lors de son arrivée en institution, le futur résident souhaite conserver sa vie
d’avant, avec ses repères, son confort, ses éléments familiers. Pourtant ces attentes
partagées par les personnes âgées et leur famille se heurtent à une autre réalité,
celle incontournable de l’outil de travail que sont les institutions : pour assurer la
poly-médicalisation de résidents de plus en plus âgés, elles ont souvent été conçues
avec la rigueur d’un environnement clinique et d’un esprit hospitalier.
L’ensemble des souhaits, des rythmes, des modes de vie antérieurs, des routines, des
petites habitudes de chacun ne peut trouver conjointement et simultanément sa
place dans un mode de vie communautaire basé sur la diplomatie des rapports
humains, la nécessité de se faire une place tout en respectant les autres, de
supporter les manies des uns, les souffrances des autres, etc.
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Ces deux réalités ne sont pas incompatibles, surtout quand on sait qu’un
environnement bien pensé peut, au-delà des dépendances inhérentes à la maladie et
à l’âge, stimuler l’autonomie des personnes âgées.
Se sentir bien en institution ? Vivre heureux en maison de repos ? Evoluer dans un
environnement convivial et chaleureux ? Est-ce du domaine du possible, de
l’obligatoire, de la volonté personnelle ou collective ?

Tout au long de cet exposé, nous verrons que la convivialité au sein des institutions
accueillant les personnes âgées n’est pas toujours au cœur des préoccupations. Elle
est le plus souvent secondaire, en seconde ligne lorsque les soins sont au maximum
de leur efficacité et que l’hygiène règne.
« Petit déjeuner, lever, toilette, déplacement salle de vie, animation, goûter,
déplacement salle à manger, repas, retour en chambre, coucher … De temps en temps,
visite de mes enfants … J’ai soudain peur que ma vie ne devienne plus que ça. Quel
sens cela a-t-il ? Qu’est ce que je vais devenir ? A quoi ça sert de devenir aussi
vieux ? » (« La vie en maison de retraite », de Claudine Badey-Rodriguez).

Pourtant, le monde des institutions est en train de changer, de s’ouvrir et de se
remettre en question … cette évolution n’est pas encore suffisamment perceptible de
l’extérieur et l’image négative persiste ! Il est de notre devoir de professionnels de
souligner les expériences positives, de mettre en exergue toutes les tentatives de
projets, de réflexions, de questionnement et de mises en pratique qui oeuvrent pour
le développement de lieux de vie conviviaux, chaleureux et favorisant le bien-être de
l’ensemble des acteurs : futurs résidents, résidents, proches, familles, professionnels,
voisins, etc.
Il faut donc cesser d’accuser la maison de repos d’être responsable de tous les maux,
d’être la seule garante du bien-être des résidents et au contraire mettrent en
évidence tous les points positifs qui se font déjà en institution : les menus points du
quotidien ou les grands changements qui peuvent aider le secteur à retrouver une
image positive auprès du grand public.
Il nous paraît important de contribuer à modifier les regards, d’ôter nos lunettes et
nos œillères pour nous intéresser à d’autres pistes, d’autres explorations. Bon
nombre de professionnels sont en recherche et relèvent des défis avec les personnes
âgées elles-mêmes pour améliorer leur quotidien et les aider à vivre bien tout
simplement.


1. L’entrée en institution … un choix ?
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La convivialité en maison de repos se débat déjà avant et au moment de l’entrée du
futur résident, son état d’esprit à ce moment clé étant souvent la ligne directrice des
moments de vie qui succéderont.
Lorsque le moment est venu pour la personne âgée d’entrer en institution, il ne
s’agit que très rarement d’un choix, parfois d’un consentement, et très souvent une
rupture angoissante avec la vie à la maison, décision prise par externes, proches ou
professionnels.
Ces personnes craignent le refus de la personne âgée, culpabilisent devant
l’impossibilité de lui garantir sa vie à domicile, manquent d’informations sur la
nécessité de préparer un changement de lieu de vie ou dénient toute forme
d’autonomie aux personnes âgées, qui plus est si elles sont confuses ou souffrent de
démence.
Trois éléments constitutifs du choix se trouvent au centre de la réflexion le
concernant : la capacité (l’autonomie), la liberté et la possibilité de choisir.
Si nous nous référons à son étymologie, l’autonomie (auto nomos) signifie le
droit de se gouverner par ses propres lois, ce qui suppose de ne pas obéir à la
règle d’autrui.
Au sens gérontologique, l’autonomie renvoie au concept ‘choisir – décider’.
Nous distinguons donc la capacité juridique et la possibilité humaine, sociale,
institutionnelle de choisir et le fait de décider soi-même pour soi-même.
L’autonomie a comme corollaire quasi immédiat le risque. Décider de vivre
chez soi à tout prix signifie assumer librement les risques que cela comporte.
Le concept antinomique à celui d’autonomie n’est pas la dépendance mais bien
l’hétéronomie, c’est-à-dire le fait de recevoir ses lois d’autrui.
Quant à la dépendance, on peut la définir comme l’état d’une personne qui,
quel que soit son âge, a besoin de l’aide d’autrui pour accomplir les actes
indispensables de la vie quotidienne. Cette définition met en exergue la
notion de l’aide d’un tiers et le besoin d’accomplir les activités indispensables
de la vie quotidienne.
Pourtant, bien souvent, le concept de perte d'autonomie ou d’hétéronomie est
utilisé comme synonyme de dépendance pour traduire l'incapacité d’accomplir
par soi-même les actes de la vie quotidienne. Nous savons que c’est faux et
qu’il est tout à fait envisageable qu’une personne soit dépendante d’une autre
pour certains actes de la vie quotidienne (comme préparer le repas, être
soignée ou lavée, être véhiculée) tout en continuant à décider (ce qu’elle
souhaite manger, où elle désire aller, etc.).

Pour qu’un choix puisse être posé, plusieurs conditions doivent donc être remplies :
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- Une diversité d’options malheureusement parfois contraintes par une offre
limitée de places en institution, par des obligations familiales, géographiques,
de santé, par la peur du risque.
- Ensuite l’information sur les possibilités de choix. L’éventail des lieux de vie
pour personnes âgées est peu connu et mal utilisé. Dans les représentations
communes, ce choix se résume toujours - de manière totalement périm

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