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Publié par | neurochirurgie |
Publié le | 03 avril 2013 |
Nombre de lectures | 194 |
Langue | Français |
Extrait
CAGES INTERSOMATIQUES LOMBAIRES IMPLANTÉES
PAR VOIE POSTÉRIEURE
Dr MANZO NORBERT. CHU FORT DE France.
Les cages intersomatiques lombaires sont nées des
insuffisances des arthrodèses postérieures et postérolatérales
même instrumentées. Il y a de multiples raisons pour vouloir
réaliser la fusion de deux ou plusieurs niveaux vertébraux
adjacents : instabilité par spondylolyse et/ou par faillite du
disque ; dégénérescence discale douloureuse, dont la
physiopathologie reste encore floue ; enfin maintient de la
correction des déformations. La fusion postérieure est obtenue
par apposition osseuse, historiquement au contact des lames
avec Hibbs, puis postérolatérale au contact des apophyses
articulaires et des apophyses transverses. L'instrumentation
pédiculaire l'a rendue plus reproductible et surtout plus
prédictible, permettant de contrôler la position finale du bloc
vertébral obtenu, pour le meilleur et pour le pire. Il est apparu
clairement au cours des années 80 que les fusions obtenues
avec ces techniques étaient incertaines, et que même lorsque
la greffe était solide, certains problèmes restaient non résolus :
douleurs persistantes, sensation résiduelle d'instabilité,
affaissement du disque à distance, constitution d'une cyphose
lombaire. Les arthrodèses intersomatiques par voie postérieure
ont été diffusées largement par Ralph Cloward et popularisées
]en France par Lerat : il s'agissait de techniques d'excision
discale et de comblement par greffons iliaques taillés à la
demande ; la mise en œuvre en était complexe et l'évolution
mécanique incertaine, avec des tassements secondaires de 9 à
14% d'après les auteurs . Ces arthrodèses intersomatiques
"classiques" n'apportaient donc que des solutions imparfaites.
L'idée de cages s'opposant à la cyphose et simplifiant l'implantation osseuse était une alternative séduisante. Les
premiers essais sont issus de l'expérience de Bagby sur les
chevaux de course, utilisant un "panier" intersomatique cervical
en acier inoxydable sans instrumentation postérieure. Il
devenait clair qu'une instrumentation antérieure interposée était
à même d'obtenir une arthrodèse bloquant efficacement deux
niveaux adjacents. Les mêmes (Bagby et Kuslich) ont
développé un implant intersomatique pour l'implantation par
voie postérieure sous la forme d'une cage volumineuse, de
forme arrondie et vissée. Parallèlement apparaissaient des
implants non métalliques radio transparents. Les implants
disponibles au début des années 90 étaient des cages en
titane. Depuis 1997, suivant l'exemple de Brantigan les
implants sont presque tous en polymère radio transparent, qui
offrent plusieurs avantages en particulier une amélioration
certaine du suivi radiologique .
Dix ans d'expérience clinique permettent de faire le bilan des
engouements initiaux, de déterminer des indications, des non
indications et des contre indications à l'utilisation de ces
implants qui ont gagné leur place dans l'arsenal chirurgical. Les
voies d'abord ont également subi des modifications. Les
espoirs levés ne se sont pas tous vérifiés mais les catastrophes
annoncées n'ont pas eu lieu. Des techniques présentées
comme prometteuses ont été abandonnées, d'autres
d'innovations se sont imposées. Qu'en reste til ?
Les cages intersomatiques sont des implants creux en général
de forme oblongue destinés à accueillir un matériel
ostéoformateur et être implantés dans l'espace intersomatique
vertébral après préparation adéquate, afin d'obtenir une
consolidation ou fusion dans le cadre d'une arthrodèse
intersomatique. Celle ci peut être réalisée par voie antérieure
trans ou rétro péritonéale, ou par voie postérieure intra ou extra
canalaire, en association avec une instrumentation postérieure et une greffe articulaire ou postéro latérale. Les implants
utilisés sont en général différents, obéissant à des impératifs de
taille et de facilité d'implantation pour la voie postérieure, qui
seule nous intéresse ici. Le matériel connaît de nombreuses
variations, mais son implantation reste toujours un geste à
risque iatrogène, dont il faut peser les avantages attendus et
les risques.
QU'ATTEND TON DE LA CAGE INTERSOMATIQUE ?
1) Augmentation de la stabilité initiale dans le cadre d'une
arthrodèse par voie postérieure instrumentée
Après implantation en distraction, l'espace intersomatique est
conservé par l'implant rigide qui permet aux corps vertébraux
de se placer immédiatement de façon stable et sans micro
mobilité. Le bénéfice attendu est une amélioration de la fusion,
mais on voit quelquefois des patients immédiatement soulagés
de leur lombalgie et décrivant une impression subjective de
"stabilité" de leur rachis lombaire, phénomène inconnu
auparavant avec les arthrodèses postéro latérales même
instrumentées : La stabilité segmentaire est un élément très
subjectif ; maintes fois rapporté par les