On ne parle plus de cette terrible et mortelle grippe qui il y a peu nous menaçait. Les lobbies ont atteint leur objectif : gagner de l'argent sur le dos des idiots utiles, c'estàdire tous ceux qui ont peur de la maladie et de la mort, c'estàdire tous ceux qui sont déjà morts... J'avais écrit ce texte il ya quelque mois. Il n'avait pas paru. Si vous lisez cette introduction c'est qu'il parait...
Les humains ne veulent pas être en bonne santé, ils veulent être débarrassés des maladies, ce qui n'est pas la même chose. Cela explique le succès de la médecine moderne.
Etre en bonne santé, se ressentir en bonne santé, c'est au fond une ascèse de chaque jour, une adéquation avec la Vie qu'on sent jaillir du plus profond de son corps, de son âme, et de son esprit. Mais ce jaillissement, cette émanation, n'est possible qu'à partir d'un corps sain et ce corps sain on a le sentiment de l'avoir surtout dans la jeunesse. C'est seulement à cette époque de la vie que les forces du corps et de l'âme sont assez fortes pour surmonter tous les errements et les excès de toutes sortes que nous lui faisons subir, d'où l'impression d'avoir de la vigueur, de la santé, de trouver la "vie belle".
Quand, la trentaine passée, les premiers signes de l'usure se manifestent, la première réaction est de vouloir se débarrasser d'eux, non de vouloir guérir. Ou plutôt, ce qu'on appelle généralement guérir consiste à se débarrasser d'eux. Du premier ou du second étage conscient où se ressentent les symptômes, on veut les envoyer à la cave, dans l'obscur du nonsavoir et du nonsouffrir et les y enfermer si possible pour toujours. C'est ce que j'appelle se débarrasser des symptômes, les annihiler, et aussi rapidement que possible. C'est ce qu'on appelle guérir aujourd'hui. C'est ce guérir là qui permet aux laboratoires pharmaceutiques de ne pas connaître la terrible crise que nous vivons, crise précisément provoquée par des malades, non peutêtre du corps mais à coup sûr de l'âme et de l'esprit.
Il nous serait inconcevable en 2010 de garder la chambre deux semaines pour soigner une maladie dite banale (grippe, rhumatismes, infections diverses) comme cela était encore accepté il y a cinquante ans. Le corps doit obéir aux ordres médicamenteux des rebouteux de la médecine dans un délai acceptable pour notre impatience et pour nos habitudes actuelles. Un congé de maladie ne se demande pas pour de ces "peccadilles" que les antibiotiques jugulent en deux ou trois jours. Ainsi vont les hommes de ce temps et leur fierté de prolonger la vie humaine de "quelques jours par an" est immense et reconnue par tous comme un accroissement du plaisir d'être né. Peu se soucient de savoir si cet accroissement comporte la garantie de bien être que ce corps justement dispense lorsqu'il est vraiment en bonne santé, c'estàdire lorsque l'âme et l'esprit qui vivent en lui et qui sont lui, sont aussi en bonne santé. Mourir à l'hôpital à quatre vingt dix ans après y avoir été parfois grabataire pendant des années, nous semble un progrès considérable.
Pourtant, peu à peu, se fait jour cette vérité, qu'aujourd'hui on meurt toujours à cinquante ou soixante ans comme il y a un siècle, mais qu'on nous enterre à quatre vingt dix. Que finalement ce prolongement de la vie, de l'espérance de vie, est de moins en moins un cadeau et de plus en plus une charge surtout si l'on sait que les retraites sont et seront de moins en moins importantes sauf pour quelques privilégiés. Et pas seulement les retraites, mais l'état de notre âmecorps. Car enfin, il faut les voir ces vieillards toujours grincheux, impatients, autoritaires, désagréables, montrer par leur attitude que ce prolongement leur est une offense, que ce prolongement leur est finalement une corvée. Sinon pourquoi sontils si peu enclins à jouir de lui dans la joie ?
Venir centenaire et pouvoir continuer à lire, à peindre, à chanter, à aimer la terre et ses habitants, me semble une
denrée des plus rares que seuls quelques privilégiés peuvent acquérir et qui ne sont pas forcément les plus riches. Ceuxlà sont les happy few véritables auxquels j'aimerais pouvoir me compter sans trop y croire. Ceux qui ont revendiqué cette Grande Santé qui est précisément l'adéquation d'une âme et d'un corps, l'une grandissant de la relative diminution de l'autre, étaient souvent des malades qui, par là même, en ressentait cruellement le manque mais l'imaginaient avec une force et une intelligence extraordinaires. Le Zarathoustra de Nietzsche par exemple qui nous donne tant envie de vivre. Ce Zarathoustra là vivait des espoirs de santé de Nietzsche qui, comme chacun sait, n'était pas particulièrement solide et finit fou. Aujourd'hui, on lui chercherait vraisemblablement des virus ou des retrovirus. Et on en trouverait à coup sûr. C'est une chose que la philosophie n'aime pas explorer et qu'elle n'a peutêtre jamais explorée sérieusement : le lien entre une certaine santé physique et un certaine santé spirituelle. Nous sommes ce que le médecin humoriste dit de nous « des malades qui s'ignorent » mais pas parce que nous serions mortels et sujets à des maladies non encore manifestées, mais bien parce que nous sommes déjà morts, morts de notre incompréhension de la vie et de nous. Nous sommes des malades qui s'ignorent euxmêmes et qui ignorent à toute force leur Maladie. Ceci en guise de contribution métaphysique au débat sur l'euthanasie et... au récent débat sur un préservatif dénigré par une personnalité oecuménique voyageant en avion.
J'invite les internautes qui sont politiquement incorrects, vraiment très incorrects, mais qui ont quand même quelques connaissances et du recul dans les domaines de la science et de la médecine, à se plonger dans la lecture d'un livre dont on n'a fait jusqu'à présent que peu de publicité dans nos media « main stream » : « Sida, Supercherie scientifique », de Jean Claude Roussez, Marco Pietteur Editeur, ISBN 2874340162. 7, rue de l'Eau, L. 4101, EschsurAlzette, (Grand Duché du Luxembourg). Cosette