Soins palliatifs - Journée d étude du mardi 23 novembre 2004
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Organisation et Financement des soins palliatifs enGrande-BretagneBruxelles, le 23 novembre 2004Présentation par Jean-Luc PriezDirecteur du Cotswold Care Hospice (Gloucestershire)Introduction – L’inspiration de nos précurseursC’est au XIXème siècle qu’il faut rechercher les racines du mouvement “hospice”moderne avec principalement Jeanne Garnier en France, Mary Aikenhead en Irlandeet Rose Hawthorne aux USA.Le XIXème siècle est la période historique avec les plus grands progrès dans le plande la médecine, accompagnés par un programme d’expansion hospitalière. En retour ilsemble y avoir eu moins d’attention pour les personnes en fin de vie avec desmaladies incurables – qui étaient souvent vues comme des “échecs” possibles. Ce sontdonc des institutions charitables ou philanthropiques qui se sont établies au cours duXIXème pour créer des “refuges” - reprenant le terme ancien d’hospices.En France, Jeanne Garnier crée L'Association des Dames du Calvaire à Lyon en 1842,qui ouvre sa porte pour le soin des mourants l’année suivante. Son influence est liée àla création de 6 établissements entre 1874 à Paris et 1899 à New York.Mary Aikenhead, Supérieure de l’ordre “Irish Sisters of Charity”, crée l’hôpital StVincent à Dublin en 1834. Le couvent oû elle meurt en 1858 devient Our Lady'sHospice for the Dying en 1879 et son ordre poursuit son idéal en ouvrant des hospicesen Australie, en Angleterre et en Ecosse. Aux Etats Unis, Rose Hawthorne organiseun groupe, ...

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Langue Français

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Organisation et Financement des soins palliatifs en
Grande-Bretagne
Bruxelles, le 23 novembre 2004
Présentation par Jean-Luc Priez
Directeur du Cotswold Care Hospice (Gloucestershire)
Introduction – L’inspiration de nos précurseurs
C’est au XIXème siècle qu’il faut rechercher les racines du mouvement “hospice”
moderne avec principalement Jeanne Garnier en France, Mary Aikenhead en Irlande
et Rose Hawthorne aux USA.
Le XIXème siècle est la période historique avec les plus grands progrès dans le plan
de la médecine, accompagnés par un programme d’expansion hospitalière. En retour il
semble y avoir eu moins d’attention pour les personnes en fin de vie avec des
maladies incurables – qui étaient souvent vues comme des “échecs” possibles. Ce sont
donc des institutions charitables ou philanthropiques qui se sont établies au cours du
XIXème pour créer des “refuges”
- reprenant le terme ancien d’hospices.
En France, Jeanne Garnier crée L'Association des Dames du Calvaire à Lyon en 1842,
qui ouvre sa porte pour le soin des mourants l’année suivante. Son influence est liée à
la création de 6 établissements entre 1874 à Paris et 1899 à New York.
Mary Aikenhead, Supérieure de l’ordre “Irish Sisters of Charity”, crée l’hôpital St
Vincent à Dublin en 1834. Le couvent oû elle meurt en 1858 devient Our Lady's
Hospice for the Dying en 1879 et son ordre poursuit son idéal en ouvrant des hospices
en Australie, en Angleterre et en Ecosse. Aux Etats Unis, Rose Hawthorne organise
un groupe, the Servants of Relief of Incurable Cancer, puis en 1900 un ordre
religieux, the Dominican Sisters of Hawthorne, qui établit un nombre d’hospices dans
Lower Manhattan (St Rose's Hospice), New York, Philadelphie, Fall River, Atlanta,
St Paul et Cleveland.
Cicely Saunders et St Christopher’s
Cet héritage est important pour comprendre qu’en Grande-Bretagne le développement
des services de soins palliatifs est dû largement au mouvement bénévole, avec le
travail de Cicely Saunders dans la seconde moitié du XXème siècle comme principale
source d’inspiration pour tous.
Le travail de Cicely Saunders est à l’origine de la philosophie moderne des soins en
phase terminale et du contrôle de la douleur – douleur physique, mais aussi douleur
sociale, émotionelle et spirituelle des malades. Le résultat de cette approche est un
« continuum » des soins qui prennent en charge les malades et leurs familles dés le
diagnostique et les suivent jusqu’á la phase terminale – et au-delà, avec l’assistance
psychologique du deuil. La pratique de l’intervention multidisciplinaire est donc bien
établie en Grande-Bretagne á tous les niveaux – centres de soins de jour, équipes
d’accompagnement au domicile (“home care” et “hospice at home”), unités
hospitalières ou hospices.
L’hospice St Christopher's a été fondé en 1967 dans le sud de Londres, le premier
hospice “moderne” qui combine 3 éléments principaux: excellents soins cliniques,
éducation et recherche. Les idées developpées à St Christopher sont maintenant
acceptées à travers la Grande-Bretagne, et au-delà, quel que soit le type
d’établissement.
Les soins palliatifs en Grande-Bretagne
Un aspect important des soins palliatifs en Grande-Bretagne est une définition
« holistique » du patient palliatif, c’est-à-dire qui ne se limite pas à la phase terminale
de la condition du malade. En Grande-Bretagne, les services de soins palliatifs
prennent les malades (et leurs familles) en charge à partir du diagnostique (
supportive
care)
puis soutien pendant les soins curatifs et de réhabilitation jusqu’à la mort
(
palliative care
) et assistance psychologique du deuil (
bereavement
). Ceci est
particulièrement important pour les centres de soins journaliers et les hospices à
domicile, car il est évident qu’une intervention dès les premiers stages de la maladie
va bénéficier le patient: soutien psychologique, établissement d’un « réseau » autour
du malade, information et communication, offre de soins de « répit » (donnant aux
familles repos et soutien).
L’idée principale est qu’une prise en charge rapide permet au malade de s’habituer au
réseau de services palliatifs, facilitant une mort à domicile si c’est son choix et le
choix de la famille. Cela permet aussi, à travers la maladie, une dépendance minimum
sur les soins intensifs ou hospitaliers.
Quelques statistiques
Services avec lits
Taille des
unités
3 to 10
lits
11 to 15
lits
16 to 20
lits
21 to 25
lits
plus de 25
lits
Total
No.
d’unités
71
42
38
15
17
183
Total
522
543
676
339
603
2683
Services de soins journaliers
No. de malades
No. de places par
semaine
2001/2
28500
12600
2002/3
31500
13600
Pour tous les services,
plus de 96% des maladies sont de races blanches, Européennes – ce qui pose
des questions sur l’accessibilité de nos services palliatifs aux minorités
ethniques;
93% des malades se présentent avec un cancer – les unités de soins palliatifs
essaient maintenant d’ouvrir leurs services à un plus grand nombre de
diagnostiques, avec cependant une grande incertitude sur le nombre de
malades potentiels et sur la durée des soins.
28% des malades recevant des soins par une unité palliative meurent à
domicile, 32% dans une unité palliative, 36% dans un hôpital et 5% “ailleurs”
– maison de retraite, etc.… Les unités offrant un service à domicile permettent
à plus de 40% de malades de mourir chez eux.
Les statistiques démontrent le rôle du secteur bénévole, avec 79% des lits (2522 lits
comparés à 673 lits dans le NHS) et la majorité des soins de jours et hospices à
domicile. En contraste le secteur bénévole ne reçoit qu’entre 15 et 40% de
subventions de l’état, dépendant du contrat négocié au niveau local. Il y a donc
toujours une répartition inégale des services de soins palliatifs à travers le pays,
dépendant largement de la capacité des communautés locales pour financer ces
services.
La politique gouvernementale et le future des soins palliatifs
En réponse à cette inégalité le gouvernement a lancé une initiative de financement,
avec un investissement substantif en 2002 sur une période de 3 ans - £50 millions
pour le développement des services, surtout au niveau du secteur de l’état. Cet
investissement, couplé avec un nombre d’initiatives politiques - telles que le Plan
Cancer, les recommandations du « National Institute for Clinical Excellence », et
l’adoption de standards minimums pour les institutions privées ou bénévoles – va,
sans arguments, améliorer l’accès à un réseau de services pour le plus grand nombre –
avec un bénéfice accru pour les maladies non-cancereuses.
L’objectif principal des initiatives gouvernementales est de:
Intégrer les soins palliatifs avec les soins de réhabilitation et de soutien dans la
communauté – avec l’adoption des « NICE Guidelines for Supportive &
Palliative Care » ;
Etendre les soins palliatifs à un plus grand nombre de malades, surtout dans le
domaine « non-cancereux »
Les initiatives gouvernementales sont bienvenues par le mouvement bénévole car
elles donnent une reconnaissance au travail accompli depuis l’établissement du
premier hospice moderne à St Christopher en 1967. D’un autre côté, l’intégration des
soins palliatifs dans le système de santé NHS - avec ses ressources limitées - et un
risque de « surmédicalisation » posent un risque évident.
Le secteur bénévole reste
donc critique pour maintenir la philosophie originée par Cicely Saunders: une
approche holistique qui prend en compte les besoins physiques, sociaux, émotionels
et spirituels de la personne
.
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