Éthique et connaissance
268 pages
Français

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Éthique et connaissance , livre ebook

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Description

Il ne s'agit pas dans ces pages de constituer une théorie exhaustive de la morale, mais plus modestement de tenter de repérer, parmi les théories anciennes ou plus contemporaines les éléments essentiels permettant de constituer pour nous, aujourd'hui, une réflexion morale sur des bases aussi rationnelles que possible. L'auteur associe constamment morale et politique, morale privée et morale publique, et essaie de montrer qu'aucune théorie prise isolément ne suffit à constituer une morale réelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 15
EAN13 9782336358420
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique

Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Dieudonné UDAGA, La subjectivité à l’épreuve du mal, Réfléchir avec Jean Nabert à une philosophie de l’intériorité, 2014.
Augustin TSHITENDE KALEKA, Politique et violence, Maurice Merleau-Ponty et Hannah Arendt, 2014.
Glodel MEZILAS, Qu’est-ce qu’une crise ?, Eléments d’une théorie critique, 2014 .
Vincent Davy KACOU, Paul Ricœur. Le cogito blessé et sa réception africaine , 2014.
Jean-Louis BISCHOFF, Pascal et la pop culture , 2014.
Vincent TROVATO, Lecture symbolique du livre de l’Apocalypse, 2014. Pierre CHARLES, Pensée antique et science contemporaine , 2014. Miklos VETÖ, La métaphysique religieuse de Simone Weil , 2014.
Cyril IASCI, Le corps qui reste. Travestir, danser, résister ! , 2014.
Jean-Michel CHARRUE, Néoplatonisme. De l’existence et de la destinée humaine , 2014.
Sylvie PAILLAT, Métaphysique du rire , 2014. Michel FATTAL, Paul de Tarse et le logos, 2014.
Miklos VETO, Gabriel Marcel. Les grands thèmes de sa philosophie , 2014. Miguel ESPINOZA, Repenser le naturalisme , 2014.
NDZIMBA GANYANAD, Essai sur la détermination et les implications philosophiques du concept de « Liberté humaine » , 2014.
Auguste Nsonsissa et Michel Wilfrid Nzaba, Réflexions épistémologiques sur la crisologie , 2014.
Pierre BANGE, La Philosophie du langage de Wilhelm von Humboldt (1767-1835) , 2014.
Marc DURAND, Médée l’ambigüe , 2014.
Sous la direction d’Aline CAILLET et Christophe GENIN, Genre, sexe et égalité, 2014.
Titre
Robert SMADJA












Éthique et connaissance
Copyright
Du même auteur
Poétique du corps , L’Image du corps chez Baudelaire et Henri Michaux, Éditions Peter Lang, Berne, 1988.
Corps et roman, Balzac, Thomas Mann, Dylan Thomas, Marguerite Yourcenar, Éditions Honoré Champion, 1998.
Famille et littérature, Thomas Mann et Galsworthy ; Faulkner et Zola ; O’Neill et Ionesco ; Musil et Tournier, Éditions Honoré Champion, 2005.
Introduction à la philosophie de la littérature, La Littérature dans les limites de la simple raison, Éditions Honoré Champion, 2009.
De la littérature à la philosophie du sujet, Baudelaire, Henri Michaux, Thomas Mann, Faulkner, Éditions L’Harmattan, 2010.
Littérature
Musique de chambre, nouvelles choisies, Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1978.












© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70853-9
À Capucine,
Ewenn,
et Léonor
Avant-propos
Une morale doit d’abord se battre contre les fausses morales, puis s’élever au-dessus des morales « closes », traditionnelles, pour tendre autant que faire se peut à l’Universel. Or dans le règne des valeurs, seule la connaissance scientifique peut aujourd’hui prétendre à l’Universel. Si une morale souhaite la prendre pour paradigme, elle devra donc d’abord réfléchir sur les conditions de ce savoir, le matérialisme, puis sur l’opposition évidente de la connaissance scientifique et de la conscience commune. C’est ce qui explique la présence des chapitres I et II, avant que la morale, à partir du chapitre III, ne se déploie dans sa sphère propre pour sonder ce qui, du passé ou du présent, peut constituer pour nous, aujourd’hui, une morale vivante.
Cependant, si les modèles épistémologiques peuvent aider à éclairer le statut de l’éthique entre conscience commune et connaissance pure, la philosophie, même fascinée par les sciences, ne peut jamais sans imposture se prévaloir de leur degré de certitude. Elle ne peut, par honnêteté et par nécessité, que rester fidèle à son statut de réflexion et de questionnement, encore aggravé, dans le cas de l’éthique, par la responsabilité qui pèse sur elle et l’absence de tout fondement dans le monde extérieur.
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE I La question du matérialisme en 2014
Introduction
Indiscuté dans le champ des sciences de la nature et de la vie, le matérialisme ne pose problème que lorsqu’on aborde les sciences de l’esprit, de l’histoire et de la culture, et plus encore les champs qui, sans être formellement thématisés par ces sciences les sous-tendent constamment : les problèmes de la liberté, de l’éthique, des motivations et aspirations, y sont en permanence sous-jacents, et constituent par ailleurs l’essentiel du discours philosophique 1 . C’est dans ce domaine des sciences de l’esprit que se pose le problème du matérialisme. Premièrement parce que les sciences de l’esprit recouvrent un grand nombre de sciences à des niveaux très divers d’avancement et de scientificité, et sont : a) d’apparition relativement récente ; b) ont des niveaux de scientificité très inégaux ; c) se prêtent encore à un investissement idéologique massif. Enfin, d) contrairement à ce qui se passe dans les sciences de la nature, le matérialisme prend dans les sciences de l’esprit une forme tout à fait indirecte : le travail de la pensée consiste justement à l’établir, en mettant en continuité les données des sciences de l’esprit et des sciences sociales avec celles des sciences de la nature. Toutes ces raisons, et bien d’autres, exigent que, sans se prétendre savant en chacun de ces domaines, on examine cas par cas les problèmes que posent ces sciences. Mais la thématisation des sciences de l’esprit et de la culture est elle-même une démarche culturelle. Dès l’abord, l’aspect polémique semble totalement inséparable de la thématique du matérialisme ; on a le plus grand mal à y séparer la pensée engagée, militante, d’une pensée critique et objective visant à constituer une pensée pure du matérialisme , sans que nous puissions être certains que cette tâche soit seulement réalisable. Le matérialisme n’est-il pas indistinctement thèse et valeur ? Il ne suffit pas d’une bonne résolution prise au départ ; il y faut une vigilance de tous les instants, attentive à débusquer les pièges polémiques. Et quand viendra le moment de considérer le matérialisme comme valeur, on sera attentif à tout ce qu’une théorie de la valeur comporte d’engagement au-delà des faits, de choix par lesquels elle se détermine au-delà (ou en deçà) des réalités.
De plus, le philosophe abordant ces problèmes se trouve d’emblée devant une difficulté de base : doit-il réfléchir, pour tout ce qui concerne la vie mentale, historique et sociale, sur les seules sciences qui ont à connaître de ces champs, ou doit-il également prendre en compte un vécu préréflexif et préscientifique, terrain mouvant, semé d’embûches ? Au nom de quoi prétendra-t-on faire table rase d’un vécu que bien des pensées du XX e siècle, et pas nécessairement les plus irrationnelles, n’ont cessé de revendiquer comme source et origine de tout savoir ? Il est vrai que le vécu revendiqué par la pensée du XX e siècle est le plus souvent une denrée de base à laquelle on a fait dire bien des choses, et bien des choses contradictoires, et qu’il n’entre dans le champ philosophique ou scientifique qu’ouvré et investi de concepts par où il perd une partie de ses horizons d’irrationalité. Qu’importe, ce vécu est source d’illusions et de croyances. Peut-on les liquider d’un trait de plume ? Nous disons que le soleil se lève et se couche, qu’il tourne autour de la terre, que le cœur est le siège de la vie amoureuse, etc. et ces illusions, qui continuent d’informer notre vie pratique, ne se dissipent que par l’action de vastes théories qui les invalident et les détrônent. Même détrônées, il reste encore, une fois l’illusion dissipée, à expliquer pourquoi et comment elle a régné.
En tout état de cause, aborder les problèmes de la vie mentale, historique et sociale, par le biais des sciences ou des « réflexions » concernées, est un choix ; un choix que j’assumerai certainement, mais qu’il faudra né

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