Franck Lozac h Souffles nouveaux
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Franck Lozac'h Souffles nouveaux

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FRANCK LOZAC'H http://flozach.free.fr/lozach/ SOUFFLES NOUVEAUX 1 SOUFFLES NOUVEAUX I 2 Jette dans le noir désir Jette dans le noir désir l’ombre spirituelle qui se plaît à enorgueillir tes nuits. Plonge sous la clarté macabre les derniers délires de tes folies. Hélas, je propose toujours des combinaisons puériles. Je joue par l’analogie, par l’avalanche de mots de la même famille. Mais quand comprendrais-je que je ne suis plus apte à exciter ma critique avec de telles solutions ? Un jour maudit entre tous, je délaisserai ma chair et regagnerai l’intemporel. Je défis l’existence de m’apporter une once de savoir... Rare est le verbe possédant sa teneur, sa charge de vérité me permettant d’agir. Mon “Je” est détestable. Je cherche à transmettre le produit dans des conditions extrêmes de gains. Je veux pouvoir dire : je prends et j’ajoute. 3 Donné aux esprits de l’air, soumis aux verges du ciel ! A l’aube du poème, je n’étais qu’un fils coupable. Il fallait descendre le maudire et le soumettre jusqu’à ce que la douleur lui fît produire ces écrits impossibles. Le génie d’ombres, la lumière intérieure. Dans les fluides de fumée, ce sont des protections ridicules et dérisoires. La chair adressée... les cicatrices invisibles. L’horreur de la souffrance et pour quelle Force d’espoir ? Un avenir ! Que l’on fasse germer un futur !

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Publié le 26 novembre 2013
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

FRANCK LOZAC'H http://flozach.free.fr/lozach/ SOUFFLES NOUVEAUX
1
 
 
SOUFFLES NOUVEAUX I
2
 Jette dans le noir désir  
Jette dans le noir désir l’ombre spirituelle qui se plaît à
enorgueillir tes nuits. Plonge sous la clarté macabre les derniers
délires de tes folies.
 
Hélas, je propose toujours des combinaisons puériles. Je
joue par l’analogie, par l’avalanche de mots de la même famille.
Mais quand comprendrais-je que je ne suis plus apte à exciter ma
critique avec de telles solutions ?
 
Un jour maudit entre tous, je délaisserai ma chair et
regagnerai l’intemporel. Je défis l’existence de m’apporter une once
de savoir...
 
Rare est le verbe possédant sa teneur, sa charge de vérité me
permettant d’agir. Mon “Je” est détestable. 
 
Je cherche à transmettre le produit dans des conditions
extrêmes de gains. Je veux pouvoir dire :je prends et j’ajoute. 
 
3
Donné aux esprits de l’air, soumis aux verges du ciel ! A
l’aube du poème, je n’étais qu’un fils coupable. Il fallait descendre
le mque la douleur lui fît produireaudire et le soumettre jusqu’à ce ces écrits impossibles.
 
Le génie d’ombres, la lumière intérieure. Dans les fluides de
fumée, ce sont des protections ridicules et dérisoires. La chair
adressée... les cicatrices invisibles.L’horreur de la souffrance et
pour quelle Force d’espoir ? 
 
Un avenir ! Que l’on fasse germer un futur ! Un avenir et
non pas un amas cotonneux de verbes et d’insuffisances. Un avenir
splendide, épuré pour y baigner son âme assoiffée. Qui implores-tu ?
Lui abonde, lui est repu !
 
Pensées autrefois sublimes, pensées aujourd’hui contrôlées.
Un esprit vif se hâte jusqu’à n’obtenir que le néant de soi-même.
 
Il y a aberration à vouloir tout écrire, à se dire : qu’importe,
je parviendrai toujours à récupérer la structure, ne suis-je point un
habile trapéziste qui retombe sur le fil ? D’ailleurs, il y a un filet. 
4
 
C’est une constance d’incompréhension, mais de ce tas
douloureux monte un effluve léger et dansant qui nous indique la
voie à suivre.
 
La réponse de la cervelle me fascine comme un éclair
traçant qui signe la feuille de papier.
 
De ces déchirements, de ces violences internes, de ces
conflits invisibles,
qu’en tirera l’intelligence ? 
5
                   Délaissés par la folie perverse  
Délaissés par la folie perverse, nos délires sont des fontaines
d’opales perlées. Nous poursuivons les aigreurs de nos pulsions pour
en tirer ce mélange fade et laid. Tout cela est atroce,
abominablement sauvage, inutile d’accès. Des strideurs de cris, des
tabous, des ricanements, des hurlements - Sabbats.
 
Je hais la nature. Je déteste le bruit du van dans les nuages
bariolés de fautes d’hortografe de grammair, d’image, de signes à
compter, d’un moi à défendre, d’une pucelle à offenser etc.On dirait du Prévert, et cen’est pas un compliment. 
 
Une écriture nouvelle, non pas plus pure, belle toutefois
comme une femme à qui on insuffle la vie. Au commencement de la
lettre était, et la lettre s’unit au chiffre. Mais le chiffre était
amoureux de la note. Faisons cela à trois, se disaient-ils.
 
Je crains de n’obtenir en expulsant la phrase qu’un effet
mécanique à transcrire. Il me faudrait penser autrement, avec une
intelligence apte à produire des structures nouvelles.
6
 
L’obtention du résultat est méprisable. Ma quête ridicule et
impossible.
 
Pourquoi pousser le fond ? -Parce que l’on ne peut parfaire
la forme.
 
Nous serons la chair embaumée dans le désespoir mortuaire,
nous habiterons des lits d’hôpital souffrant des cancers, des plaies
impures, nous serons... nous habiterons...
 
J’étais mort avant vous au cœurde mon adolescence, soumis à revivre par l’ordre fatal du Divin. Après je suis devenu. Je le
prouve puisque j’écris. 
 
Dans le déchaînement des vices sensuels, dans l’absolu des
fantasmes interdits... hélas, j’ai tout détruit, j’ai tout étouffé. 
7
                   Je constate avec résignation  
Je constate avec résignation l’impuissance du Moi poétique.
Quelle est ma marge de progression ? Jusqu’où puis-je espérer aller ?
Et ce sinistre désespoir, et cette absolue conscience devant les œuvres
des autres, des Génies. Difficile ! ... Faut-il abandonner ? Pourquoi -
écrire, si l’on n’est pas capable de faire mieux ? 
 
Je glisse, tu glisses, il glisse. L’on produit plus qu’autrefois,
l’on produit moins bien qu’autrefois. Le latin et le grec nous
échappent. Nous les remplaçons par l’Anglais et l’Allemand. Nous
sommes devenus des agents d’entreprise et non pas des artisans
d’art. Alors nous tombons des nues devant la façon parfaite dont
Baudelaire composait ses sonnets. Lui-même n’était-il pas désespéré de la manière dont Racine écrivait Athalie ? Racine de s’indigner
devant Dante, et Dante de se maudire en lisant Virgile ?
 
Ce que je veux, c’est inverser cette tendance, mais j’ignore
la manière de m’y prendre. L’on peut y gagner avec la quantité. Je
 
 
8
serai donc ce gros commerçant quincaillier qui méprisera l’habile
manière de son collègue bijoutier, comme celui-ci a un chiffre
d’affaires inférieur au sien. 
 
Vers quel avenir ? Quelle est ma certitude ? Si du moinsj’en
tirais des résultats probants. Je ferai peut-être plus...
 
Nous n’éprouvons nulle jouissance à nous sublimer. Nous
n’obtenons que des effets minimes. Vous qui êtes lecteurs, vous
prenez autrement l’image, le son et sa vibration. 
9
                   J’aime voyager  
J’aime voyager en déplaçant les autres. Je les fais voltiger
autour de ma raison, je transporte. Mille gares, mille aéroports, une
fuite statique.
 
Le plus beau des voyages est temporel. Il permet d’accéder à
l’avenir ou de s’en retourner vers le passé. La machine à explorer.
 
Qu’est-ce que la grandeur de l’homme ? Est-ce cette conception prophétique avec obéissance à la Force ?
 
Tout nous pousse à la chair, et son vice est dans la nécessité
corporelle, plus encore que dans son fantasme à assouvir.
 
Tu es celui qui doit transmettre la vérité, l’étonnante
invisibilité. Ton mérite consiste à crédibiliser l’extraordinaire, à le
rendre réel non pas à ton âme, mais à l’esprit cartésien et rationnel
de l’autre. 
 
Femme parée d’un idéal sublime, je t’imagine, si blonde et
10
vierge, - je te sais dans mon impossible réel, là contre ma chair, toi
te mourant d’extase, belle d’abandon. 
11
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