Le Fils vermeil (Marie-Pascale Jégou)

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• Publié par: deLacoste
• Publié le: 25 avril 2014
• Nombre de lectures: 20
• Licence : Tous droits réservés
• Langue: Français

Extrait

Marie-Pascale Jégou
Le Fils vermeil
Amis de Hors Jeu Éditions
1998© Marie-Pascale Jégou, 1998
Réédition complétée, 2014Le Fils vermeil
Table des poèmes
Le Fils vermeil................................................................5
Qui pourra dénouer ma vie de la tienne,..............................6
Des barques traversières passent, combles de rires............8
Je survivrai à tout, aux fougères arborescentes, au cuivre
des tonnerres,............................................................................9
Il faudra bien qu’un jour Tu m’accueilles...........................10
Tu m’as serrée, serrée, serrée................................................11
Psaume dans le délaissement................................................12
J’écrirai pour vous le vol rouge des oiseaux, ....................13
Tu étais là toujours quand venait le jour à pas de loup,. .14
Marie.........................................................................................15
Tes cheveux sont pris aux entrelacs de ma fenêtre..........16
En Toi se cachent les tiens...................................................17
Les murs de nos vies étaient-ils mitoyens que je T’aie
reconnu si vite ?......................................................................19
3Marie-Pascale Jégou
Combien de lunaisons faudra-t-il pour que Tu me
reviennes ?................................................................................20
Poèmes publiés dans la revue Hors Jeu.......................22
Mots !........................................................................................23
Une petite fille revenue de la mort......................................24
Une bouffée de parfum perce l’ombre,..............................26
Un lampion d’espérance........................................................28
S’il te laisse dans la fosse aux lions, ne crains pas.............29
Qui se remet dans l’ombre à la seule Présence marche
dans l’amour............................................................................30
Un ange se tient derrière la fenêtre.....................................31
Le violon de Kervert..............................................................33
Cris............................................................................................38
La confiance............................................................................40
Illisible est parfois le vol des oiseaux dans le ciel.............41
Du même auteur...........................................................42
4Le Fils vermeil
Le Fils vermeil
Au Fils vermeil
Jésus Christ
Vrai Dieu et vrai homme
5Marie-Pascale Jégou
*
Qui pourra dénouer ma vie de la tienne,
défaire tes Mains qui me prennent ?
Rien ne sépare l’aimée de l’Amour,
ni peine, ni lenteur du jour,
pas la douleur, pas le désert,
ni falaise, ni mer étale, ni reflets de faux bonheurs,
ni l’émeraude qui s’éteint et ni le blâme qui pourfend,
ni la porte inhospitalière, ni les cœurs à deux envers.
Qu’importe ! Que m’importe tout !
Désamour n’est plus.
Je l’ai rayé du dictionnaire.
Longtemps cherché, ailleurs, autour, je T’ai trouvé, gardé,
fleuri,
caché comme un sceau sur mon cœur.
Nulle saute de vent, ni jour endolori,
6Le Fils vermeil
ni croc, ni faux, ni pioche, ni l’impérieux vautour, ni herse
qui déchire,
ne peuvent séparer l’aimée de son Amour.
7Marie-Pascale Jégou
*
Des barques traversières passent, combles de rires.
Il me suffit de fermer les yeux : Tu es là.
Je les ouvre ? Tu ne me quittes pas.
Marcher, me taire, regarder les vieilles racines,
le ciel ou le jasmin, les mains des pauvres,
le mouvement pendulaire des heures,
faire mille et une choses… Tu ne me quittes pas.
Et Tu voudrais peut-être que je T’oublie
quand de jour en jour Tu resserres l’étreinte de ta joie ?
Je vais jusqu’au sommet des montagnes.
J’ignore que j’avance, emportée.
Je navigue dans l’aire immense du bonheur.
Pardonne-moi tout mon Amour.
Il est temps de nous voir.
8Le Fils vermeil
*
Je survivrai à tout, aux fougères arborescentes, au cuivre des
tonnerres,
à l’ample voix du vent, aux sèves nouvelles.
Je vivrai pour toujours, jamais ne m’éteindrai.
La gemme qui brûle, regard à mille facettes extasiées,
là, dans mon sein, qui pourra la tuer ?
Jamais ne connaîtrai la cassure : le néant noir n’est pas pour
moi.
Créée je suis, créée je resterai.
Mais refaite, vibrante et resurgie de la mort.
Juste la Porte à franchir, l’étroite et resplendissante, la
simple, la pure, la seule,
Toi ! mon Roi de pourpre et de miséricorde.
Le paradis est en moi et je suis déjà — pour ainsi dire —
debout dans le paradis.
9Marie-Pascale Jégou
*
Il faudra bien qu’un jour Tu m’accueilles.
Les jarres de vin sont pleines, ventre luisant de feu.
La noce est prête.
Je T’arrive de la terre, les bras pleins de lilas.
Je viens parmi les blés de Kervert, dans la procession des
cailles,
cerclée d’arômes et flambante de feuilles.
Dans la travée de mon âme,
regarde le ruisseau galopant de ta grâce !
J’ai déchiré de mon cri l’aurore pourpre, riant à m’étouffer,
comme autrefois petite fille contre les ridelles
des carrioles bringuebalantes des chemins creux…
Je n’arrive pas seule mais portée par un peuple en liesse,
des aveugles, des sourds, des guéris
et j’ai contre moi des enfants, des enfants, des enfants, des
enfants…
10