Il existe un Waterloo, au Québec. Ce village fondé par des anglais--en l'honneur de la défaite de Napoléon,ennemi de l'époque--situé dans les Cantons de l'est entre Bromont et Granby est l'endroit où j'ai élu domicile. C'est sympathique et paisible; tout le contraire de Montréal.
C’est un havre à l’abri du temps, où la lenteur trouve sa place. C’est un fief de verdure, fortifié d’arbres et de vie sauvage, où montagnes se dressent à l’horizon; nos regards exaltés s’enflent de plénitude, à la vue de ces majestueuses sentinelles, au garde-à-vous…
C’est une bouffée d’oxygène, où l’écho lointain d’un train, comme le chœur mystérieux des marais et forêts bercent nos nuits.
Dans les entrailles de ce Waterloo québécois, un lac repose, effleuré par la Yamaska. À peine cinq mille âmes gravitent autour d’un village où la vie palpite. Le voir en éveil, ô charmant spectacle! On s’interpelle, on se taquine, on se reconnaît d’un coup d’œil. Sourires et brins de causette aussitôt échangés; de nouveau venu à enraciné… Bienveillante familiarité!