Des élections départementales, mais un retentissement national
1 page
Français

Des élections départementales, mais un retentissement national

-

YouScribe est heureux de vous offrir cette publication
1 page
Français
YouScribe est heureux de vous offrir cette publication

Description

LE FIGARO mercredi 11 mars 2015 17ÉTUDES POLITCIQUHESAMPS LIBRES PASCAL PERRINEAU Des élections départementales, mais un retentissement national Autrefois à enjeux locaux, quand il s’agissait des cantonales, la consultation devient le thermomètre des humeurs politiques du pays. es élections d’un nou- moyenne a été de 38,7 % des électeurs national a entrepris sa mue locale. De Les zones de force veau type succèdent aux inscrits. Cette abstention pourrait puissance marginale dans les années scrutins cantonaux qui connaître une forte poussée lors des 1980, il est devenu une force significa- et de faiblesse... existaient depuis près de élections des 22 et 29 mars du fait de tive, particulièrement lors des derniè-Professeur deux siècles. Elles vien- leur illisibilité relative. L’érosion du res élections cantonales de 2011. ... AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES DE 2014des universités Dnent clore la brève pa- « sursaut civique du 11 janvier » et la Les résultats des dernières électionsà Sciences Po, renthèse des élections territoriales qui montée régulière d’un abstentionnis- européennes de mai 2014 projetés dans chercheur au Cevipof Droite modéréen’ont jamais vu le jour car, à peine me de protestation alimenteront cette les départements permettent de prencréées par une loi du 16 décembre tentation abstentionniste.

Informations

Publié par
Publié le 13 mars 2015
Nombre de lectures 163
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

LE FIGARO mercredi 11 mars 2015
17ÉTUDES POLITCIQUHESAMPS LIBRES
PASCAL
PERRINEAU Des élections départementales,
mais un retentissement national
Autrefois à enjeux locaux, quand il s’agissait des cantonales, la consultation
devient le thermomètre des humeurs politiques du pays.
es élections d’un nou- moyenne a été de 38,7 % des électeurs national a entrepris sa mue locale. De Les zones de force
veau type succèdent aux inscrits. Cette abstention pourrait puissance marginale dans les années
scrutins cantonaux qui connaître une forte poussée lors des 1980, il est devenu une force significa- et de faiblesse...
existaient depuis près de élections des 22 et 29 mars du fait de tive, particulièrement lors des derniè-Professeur
deux siècles. Elles vien- leur illisibilité relative. L’érosion du res élections cantonales de 2011. ... AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES DE 2014des universités Dnent clore la brève pa- « sursaut civique du 11 janvier » et la Les résultats des dernières électionsà Sciences Po,
renthèse des élections territoriales qui montée régulière d’un abstentionnis- européennes de mai 2014 projetés dans
chercheur au Cevipof Droite modéréen’ont jamais vu le jour car, à peine me de protestation alimenteront cette les départements permettent de
prencréées par une loi du 16 décembre tentation abstentionniste. dre la mesure de l’implantation élec- Zones Zones Zones
LES conseils généraux, qui 2010, elles ont été supprimées par une De plus, en dépit d’un mouvement torale des trois grands courants que de faiblesse moyennes de force
prennent le nom d’assemblées autre loi du 17 mai 2013 qui a instauré sensible de « nationalisation » des constituent le Front national, la droite 23,7 à 34,8 % 34,9 à 38 % 38 à 52 %
départementales, seront les élections départementales. élections cantonales, celles-ci res- modérée et la gauche.
totalement renouvelés Autre changement, celui du rythme taient dans certains départements in- Certes, les élections européennes et
les 22 et 29 mars sur la quasi- des élections. La France avait pris fluencées par des enjeux locaux et le les élections départementales ont des
totalité du territoire français. l’habitude, depuis 1871, de renouveler bilan des conseils généraux sortants. enjeux différents, mais les premières
Dans chaque canton, ses conseils généraux par moitié tous Le bouleversement de la carte can- ont permis, il y a à peine quelques
dont le nombre a été divisé les trois ans afin de modérer les à- tonale, le renouvellement général de mois, de saisir les recompositions qui
par deux, les électeurs sont coups politiques liés aux changements tous les cantons en même temps et sont à l’œuvre dans l’électorat : une
appelés à désigner un binôme de pouvoir dans les départements. l’impact du scrutin binominal qui forte dynamique du Front national
homme-femme pour six ans. Cette modération a vécu et, doréna- contrarie les logiques d’implantation avec 24,9 % des suffrages exprimés,
Outre cette nouveauté consa- vant, les élections départementales locale sont autant d’éléments qui vont une droite modérée (UMP, Union du
crant l’obligation de la parité auront lieu tous les six ans dans l’en- pousser à une « nationalisation » centre et divers droite) avec 36,7 %
en politique, le scrutin pré- semble des cantons et des départe- croissante de ces élections départe- dominant une gauche affaiblie (34 %)
sente, selon Pascal Perrineau, ments. Tous les cantons sont donc mentales et accentueront la logique de dont un PS particulièrement anémié
de « nombreux défis concernés sur l’ensemble du territoire sanction électorale qui est la caracté- avec moins de 14 %. Le taux
d’abstenet difficultés ». Jusque-là national, à l’exception de Paris, de la ristique de ces « élections intermé- tion élevé qui a touché les européennes
à enjeux locaux, l’élection nouvelle métropole lyonnaise, de la diaires ». (57,6 % des inscrits) pourrait se
rese déroule pour la première Martinique, de la Guyane et des collec- Dans quelle mesure ces élections trouver peu ou prou lors des
prochaifois sur le plan national, tivités d’outre-mer. Les humeurs na- vont-elles prolonger ou non des ten- nes départementales et rendre ainsi la Front nationalce qui la propulse au rang tionales vont ainsi pénétrer au cœur dances qui étaient à l’œuvre depuis projection des européennes sur
cellesZones Zones Zonesde test politique national pour des départements. trois décennies ? Dans les deux séries ci plus crédible.
de faiblesse moyennes de forceles forces en présence. ■ J. A. Les territoires de référence – les de départements dans lesquels avaient À l’orée des départementales,
l’exa9,3 à 23,8 % 23,9 à 30 % 30 à 40 %cantons – ont changé. Pour nombre lieu les élections cantonales, certaines men des trois cartes tirées des résultats
d’entre eux, leurs frontières n’avaient départementaux
pas varié depuis deux siècles. L’am- aux électionsL’enjeu de ces élections n’a jamais Le profil des candidats pleur du redécoupage électoral entre- européennes dé-été aussi indéfini puisque, le jour «pris en 2014 a mis fin à cette pérennité. finit les zones deRÉPARTITION DES CANDIDATS
2 054 nouveaux cantons ont pris la force et de fai-où les Français voteront, ils ne saurontAUX DÉPARTEMENTALES...
place des 4 035 anciens cantons. blesse de chacu-pas quels sont les pouvoirs et les
Le mode de scrutin a profondément ne des trois1 ... PAR TRANCHE D'ÂGE compétences des élus qui siégeront évolué puisque au vieux système du grandes familles
scrutin uninominal majoritaire à deux politiques. Leau sein des assemblées départementales»tours a succédé le scrutin binominal Front national
26,3 % mixte majoritaire à deux tours. Cette est à un haut ni-11,3 %
35-49 ans véritable « invention » veut que les évolutions de long terme étaient visi- veau d’influence dans ces deux
bas18-34 ans électeurs choisissent non pas un mais bles : la sensible érosion d’une droite tions de la bordure méditerranéenne et
deux candidats à la fois avec une parité modérée qui, de puissance dominante d’un ensemble septentrional qui va de
obligatoire, ce qui ne permettra pas, dans les années 1980, était devenue la Normandie à la Franche-Comté en19 %
Hommes en dépit de la diminution drastique du une force contestée par la poussée de passant par le Nord-Pas-de-Calais, la
65 ans nombre de cantons, la diminution du la gauche socialiste sensible dans les Picardie et Champagne-Ardenne.
et + nombre d’élus départementaux, tout années 1990 et 2000. Dans ces deux zones, il pourra préten- Gauche
au contraire. Ces évolutions croisées ont vu une dre au pouvoir départemental (Aisne,
43,4 % Zones Zones ZonesEnfin, l’enjeu de ces élections n’a ja- droite dominante dans les années 1980 Pas-de-Calais, Var, Vaucluse) ou du
de faiblesse moyennes de force50-64 ans mais été aussi indéfini puisque, le jour (69 départements métropolitains moins perturber sa dévolution
(Haute19,5 à 33,6 % 33,8 à 39,6 % 39,7 à 50 %où les Français voteront, ils ne sauront étaient contrôlés par la droite en 1985) Marne, Marne, Oise, Nord, Somme…).
pas quels sont les pouvoirs et les com- céder la place à une gauche dominante Quant à la gauche, sa carte montre
pétences des élus qui siégeront au sein dans les années 2000 et au début des ce grand Sud-Ouest où elle pourra
des assemblées départementales. Le années 2010. Aujourd’hui, la gauche prétendre faire de la « résistance »
30,4 % projet de loi qui porte une nouvelle or- dirige 56 des 96 départements, le PS en mais la carte de la droite modérée
si10,1 %
ganisation territoriale de la République contrôlant à lui seul plus de la moitié gnale nombre de départements de35-49 ans
18-34 ans et qui redéfinit les pouvoirs accordés (49 départements). gauche que celle-ci peut prétendre
reaux régions et aux départements n’est En revanche, la « gauche de la gau- conquérir (Ain, Cher, Deux-Sèvres,
14,1 % pas encore définitivement voté. Les che », qui a connu au cours des trente Doubs, Eure, Essonne, Indre-et-Loire,
électeurs sont

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents