Libertés N°29 - Le mondialisme contre nature ou contre la nature
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Libertés N°29 - Le mondialisme contre nature ou contre la nature

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LIBERTÉS Journal de l’Action Sociale Corporative LE MONDIALISME CONTRE NATURE °29 n OU CONTRE LA NATURE... «TOUTE PENSÉE QUI NE SE TRADUIT PAS EN ACTE EST UNE DÉFAILLANCE» LA FRANCE NE PEUT RESTER INACTIVE... LE MONDIALISME CONTRE NATURE OU CONTRE LA NATURE... LIBERTÉS n°29 Journal de l’Action Sociale Corporative LIBERTÉS NOTRE ÉTHIQUE D’ACTION BIG BROTHER ET RÉSISTANCE LIBERTÉS n°29 BOUVINES 1214-2014 2 R.DE LATOUR DU PIN 2Libertés. 4La France ne peut pas rester inactive face au drame irakien. 6Bouvines 1214-2014. 8Voyage en Grèce. 10La question sociale aujourd’hui en France. 12La république n’est pas la France. 14Big Brother et résistance. SOMMAIRE 17Quand la république méprise la Bretagne et son histoire. 18Notre éthique d’action. 21Périple à Bouvines. 22Le temps est peut-être venu... Frédéric WINKLER LIBERTÉS Ce nouveau numéro de l’ASCprend dorénavant le titre de « LIBERTES ». Celui-ci est le résultat d’une nouvelle maquette comme d’une nouvelle destination. Il sera désormais l’outil de communication afin de présenter ce pourquoi nous travaillons et œuvrons. Notre démarche est différente des autres groupes, nous ne sommes pas des royalistes nostalgiques ou « ringards ». Nous considérons, comme hommes libres, que toute autorité est une contrainte mais qu’il faut pour la vie sociale, un minimum d’ordre. Que nos libertés essentielles et retrouvées ne peuvent fleurir qu’avec un minimum d’Etat.

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Publié le 02 octobre 2016
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Langue Français
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Extrait

LIBERTÉS Journal de l’Action Sociale Corporative
LE MONDIALISME CONTRE NATURE °29 n OU CONTRE LA NATURE...
«TOUTEPENSÉEQUINESETRADUITPASENACTEESTUNEDÉFAILLANCE»
LA FRANCE NE PEUT RESTER INACTIVE...
LE MONDIALISME CONTRE NATURE OU CONTRE LA NATURE...
LIBERTÉSn°29 Journal de l’Action Sociale Corporative
LIBERTÉS
NOTRE ÉTHIQUE D’ACTION
BIG BROTHER ET RÉSISTANCE
LIBERTÉS n°29
BOUVINES 1214-2014
2
R.DELATOUR DU PIN
2Libertés. 4La France ne peut pas rester inactive face au drame irakien. 6Bouvines 12142014. 8Voyage en Grèce. 10La question sociale aujourd’hui en France. 12La république n’est pas la France. 14Big Brother et résistance. SOMMAIRE 17Quand la république méprise la Bretagne et son histoire. 18Notre éthique d’action. 21Périple à Bouvines. 22Le temps est peutêtre venu...
Frédéric WINKLER LIBERTÉS Ce nouveau numéro de l’ASC prend dorénavant le titre de « LIBERTES ».
Celuici est le résultat d’une nouvelle maquette comme d’une nouvelle destination. Il sera désormais l’outil de communication afin de présenter ce pourquoi nous travaillons et œuvrons.
Notre démarche est différente des autres groupes, nous ne sommes pas des royalistes nostalgiques ou « ringards ». Nous considérons, comme hommes libres, que toute autorité est une contrainte mais qu’il faut pour la vie sociale, un minimum d’ordre. Que nos libertés essentielles et retrouvées ne peuvent fleurir qu’avec un minimum d’Etat. Que le principe de subsidiarité assure la dimension pleine et entière de la citoyenneté, que les Grecs anciens ont définie dans l’Antiquité. L’empirisme organisateur comme méthode d’analyse historique démontre que le gouvernement s’y approchant le plus fut incarné en France par la Monarchie. Nos préoccupations autonomistes et régionalistes furent protégées par nos rois fédératifs. Les rois furent aussi les protecteurs de l’Economie comme du social, du Livre des Métiers d’Etienne Boileau jusqu’aux lois sociales demandées par les catholiques royalistes après la révolution, en passant par la défense des corps de métiers par Louis XVI et la Lettre sur les Ouvriers du Comte de Chambord. La famille a besoin de protection pour assurer les générations, qui porteront les espérances de la Francophonie. L’histoire montre un canevas d’attitudes affectives constantes entre Peuple et Rois. L’Ecologie ne peut être envisagée que par un gouvernement ayant la durée pour agir, alors que trouver de mieux que des lys comme symbole humaniste…
Bref l’histoire donne les enseignements et les expériences. L’esprit et l’intelligence, telles des grilles de mots croisés définissent une logique imparable, quant aux solutions essentielles de la survie et de la reconstruction. Le système nommé « République » a échoué sur tous les domaines essentiels que nous venons d’énumérer. Après plus de 200 ans d’existence, il n’en reste rien, à la différence de la Monarchie, plus neuve après 1000 ans. Hors de toute polémique, c’est un constat que nul ne peut contredire aujourd’hui. Alors reprenons ce fil, cette aventure, retrouvons nous en dehors de nos divergences, sommes toutes ridicules en rapport à l’essentiel. Il sommeil en nous, cet appel au retour du Roi, laissons le renaître !
LIBERTÉS n°29
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LA FRANCE NE PEUT RESTER INACTIVE FACE AU DRAME IRAKIEN.
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LIBERTÉS n°29
Jean-Philippe CHAUVIN
Depuis le mois de juin, la République commémore, non sans quelques bonnes raisons, des événements guerriers, du débarquement allié en Normandie de juin 1944 à la déclaration de guerre d’août 1914 en passant par l’assassinat de Jaurès à Paris le 31 juillet d’il y a un siècle, et c’est l’occasion pour le président Hollande d’en appeler au devoir de mémoire, à la paix éternelle et aux grands principes démocratiques, parfois sans beaucoup de respect pour l’histoire ellemême, beaucoup plus complexe que ne le laissent supposer les discours officiels. Il n’est pas inutile de se rappeler l’histoire mais cela ne doit pas être dans le même temps l’alibi ou la couverture
pour ne rien voir ou ne rien faire au présent : l’histoire n’est pas un champ de ruines ou de gloire, elle est aussi ce vaste champ d’expériences qui devraient nous inciter à la prudence ou, au contraire, à l’audace ; elle est ce livre des hommes et de leurs combats, de leurs passions et de leurs injustices, du pire comme du meilleur ; elle est aussi cette vie des espaces politiques, des sociétés et des hommes qui les composent, cette vie qui peut s’avérer mortelle pour les uns comme pour les autres… L’histoire est cruelle et elle se joue souvent des bons sentiments et de la justice ! Au début des années 1990, certains néoconservateurs étatsuniens annonçaient la fin de l’histoire : après la chute du communisme, le monde, pris dans le grand mouvement d’une globalisation désormais sans limites, accédait au stade final de son évolution qui ne pouvait être que la démocratie sur le modèle anglosaxon, les Droits de l’homme étendus à la planète bientôt « une et indivisible » et le libremarché obligatoire avec son corollaire, le libéralisme mâtiné d’un esprit libertaire et consumériste dans lequel on pouvait « jouir sans entraves »… Le 11 septembre 2001 mit un terme à cette illusion millénariste, et pourrait être évoqué comme la naissance d’une guerre de cent ans, même s’il me semble que c’est l’invasion occidentale de l’Irak baassiste de 2003 (alors refusée avec panache par la France de MM. Chirac et Villepin, dans une posture capétienne et gaullienne…) qui ouvre véritablement une boîte de Pandore apparemment impossible à refermer aujourd’hui.
L’invasion menée par les EtatsUnis de M. Bush et ses alliés au début de 2003 a détruit une dictature laïque qui, malgré ses aspects terribles (la politique de terreur à l’égard des opposants politiques et des Kurdes indépendantistes) et ses injustices flagrantes, avait au moins le mérite de maintenir une certaine paix civile entre des communautés fort différentes (musulmanes sunnites et chiites, chrétiennes, etc.), obligées de s’entendre dans le cadre politique d’un nationalisme d’Etat qui sublimait les différences en un seul corps national. La logique démocratique a permis aux diverses communautés d’exercer une forme de « principes des nationalités » qui s’avère destructrice de la nature de l’Etat, le « vote ethnoreligieux » prenant le pas sur le « vote politique » et assurant la « revanche » de la majorité chiite sur la minorité sunnite, provoquant en retour une radicalisation extraélectorale des perdants, cellelà même qui va favoriser, aujourd’hui, le ralliement d’une part importante de la population sunnite locale à l’Etat islamique nouveau qui se proclame califat… Dans cette affaire, les EtatsUnis ont commis les mêmes erreurs qu’en 19171919 en Europe, au nom des mêmes principes que la Révolution française et ses années républicaines comme impériales avaient mis en avant… avec les mêmes et sanglants résultats, comme sur notre continent quelques années seulement après les traités de paix de Versailles et des environs ! L’histoire oubliée ou négligée se venge durement de ceux qui ont cru pouvoir la modeler ou la contourner sans la respecter ou, du moins, l’écouter et en tirer les leçons…
Mais le drame des minorités chrétiennes, des yézidis ou des Chabaks en Irak ne doit pas être regardé de loin, avec quelques larmes de crocodile versées par ceuxlà mêmes qui sont responsables de cette situation tragique, ou avec la bonne conscience de « ceux qui savent mais ne font rien pour ne pas aggraver les choses »… : audelà de la bienvenue aide alimentaire et de l’accueil des plus faibles, la France peut agir aussi par une aide militaire appropriée qu’elle apporterait aux combattants kurdes et aux chrétiens désireux de protéger leurs terres et leurs familles, mais surtout en armant et entraînant les armées libanaise et jordanienne avant que les choses n’empirent et que les « califistes » ne déstabilisent toute la région par leurs violences et leurs offensives. Encore faudraitil que la France ait une stratégie claire et sur le long terme, et une véritable politique étrangère qui ne soit pas dépendante des seuls choix étatsuniens ou « européens » (l’Union européenne, d’ailleurs, brillant par son absence totale d’engagement sur ces questions orientales alors même que le Califat compte de nombreux combattants venant de celleci et, donc, « de citoyenneté européenne »…) : mais, au regard des hésitations et des revirements fréquents de la diplomatie hexagonale ces dernières années, on peut s’inquiéter de l’actualité tragique de la formule d’Anatole France qui, il y a un siècle déjà, expliquait en quelques mots que la République, par principe, n’avait pas et, surtout, ne pouvait pas avoir de politique étrangère digne de ce nom et inscrite dans la durée et dans l’histoire…
Sans doute seraitil utile d’engager quelques Rafales dans la bataille pour desserrer l’étreinte des troupes du Califat et protéger les minorités persécutées désormais réfugiées dans les montagnes du Sinjar ou dans la capitale du Kurdistan irakien : après tout, M. Hollande n’a pas hésité à lancer les troupes françaises contre les islamistes au Mali ou en Centrafrique, ce qui a évité au premier de ces pays et à ses voisins de connaître le sort que connaît aujourd’hui l’Irak ! De plus, la France, dans son histoire, a toujours été la protectrice des chrétiens d’Orient : en cette période de commémorations, comment pourraitelle l’oublier ?
Pour l’heure, la France apparaît bien timide dans sa réaction à ce que de nombreux observateurs signalent comme un génocide des minorités chrétiennes, yézides, chabakes ou chiites turcomanes, et à la disparition programmée, après deux millénaires d’existence, de la présence et du patrimoine chrétiens, destinés à finir en gravats et cadavres par les califistes. Sans doute fautil y voir aussi une des conséquences du « désarmement français » initié il y a déjà quelques années pour des raisons budgétaires mais aussi au nom de principes généreux mais bien imprudents, des raisons et des principes qui risquent bien, si l’on y prend garde, de mener à de nouveaux « Mai 1940 »…
LIBERTÉS n°29
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BOUVINES 1214-2014
Groupe D’ACTION ROYALISTE
Nous sommes au début du XIIIème siècle, dans le royaume de France, le Roi Philippe Auguste a passé la majeure partie de son règne à combattre la dynastie anglaise des Plantagenêts. Il reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires. La France féodale se transforme grâce aux progrès essentiels qu’il accomplit pour affermir le pouvoir royal. De toutes les batailles qu’il mena au cours de sa vie, il en est une qui va marquer le destin de la France, elle se nomme Bouvines.
A force de victoire et de reconquête, une coalition s’était cristallisée contre le Roi de France. Elle était constituée du roi d'Angleterre Jean sans Terre, de l'empereur d’Allemagne Othon IV, du Comte Ferrand de Flandre et du Comte Renaud de Boulogne. Tous s’étaient juré d’en finir avec la dynastie capétienne et préparaient le partage du royaume.
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LIBERTÉS n°29
Le roi d'Angleterre Jean sans Terre, débarque à la Rochelle en février 1214 et marche sur Paris. Il assiège le château de La RocheauxMoines, près d'Angers. Philippe Auguste envoie contre lui son fils Louis (le futur Louis VIII dit le Lion) qui sans même combattre met en déroute l'armée anglaise.
Jean sans Terre n’est plus une menace, mais il reste les coalisés, forts d’environ 80.000 hommes. Face à eux, le roi de France n'en aligne qu’environ 25.000. De Tournai où il s'est établi, Philippe Auguste décide de faire retraite vers Lille. Nous sommes le dimanche 27 juillet 1214. Philippe Auguste entame son mouvement le matin. Informé, l'empereur d’Allemagne Othon IV, qui fut excommunié par le Pape, décide de l'attaquer sans attendre, ne se souciant guère que ce jour soit un dimanche, normalement consacré à la prière et au recueillement. Nous en profitons pour signaler ici que nous sommes loin des guerres d’enfer et des massacres de masse, que l’époque dite moderne nous prodigue. Que la chevalerie avait un code d’honneur et des règles d’humanismes que les démocraties évoluée semblent avoir oubliées…
Bref Othon se porte sur l'arrièregarde de l'armée française. Philippe Auguste décide alors de l’affronter, ainsi que le Comte Ferrand de Flandre et le Comte Renaud de Boulogne. L'armée française se déploie face aux coalisés. Pour la première fois, chevaliers et milices communales combattent ensemble sous l'emblème royal de la fleur de lys, ce qui donne à la guerre un caractère national inédit. Cette bataille est hautement symbolique dans l’union du Peuple et du Roi. Imagine–ton un instant, le peuple arriver, munis de ses outils, sous ses bannière de métiers, ici les charpentiers et là les horlogers, équipés à leurs frais où par la corporation. Les villes s’étaient libérées de l’emprise des seigneurs lors de la révolution communale du XIème/ XIIème siècle. Les milices professionnelles assuraient alors, à tour de rôle la garde des portes de la ville et lorsque les portes étaient fermées, il ne faisait pas bon d’être malandrin à la différence d’aujourd’hui. Comme on dit « on n’est plus au Moyen âge », même si on a l’impression que la justice, même si elle pouvait être abusive, au moins était rendue…
La bataille s'engage à la manière féodale, dans un corps à corps indescriptible où chacun cherche son ennemi pour le tuer ou le capturer. Après trois heures de combat, le comte de Flandre est désarçonné et capturé. Le roi de France est aussi désarçonné et manque d'être capturé par les Flamands. Il ne doit son salut qu'à l'intervention de quelques chevaliers. L'empereur, à son tour, est assailli et s'enfuit en abandonnant son étendard. Il perdra sans surprise son titre impérial au profit de son rival Frédéric II de Hohenstaufen. Tandis que tombe le soir, le comte Renaud de Boulogne se fait prendre, tandis que beaucoup de fantassins restent sur le champ de bataille. Philippe fit alors sonner les trompettes pour rappeler les troupes, "qui rentrèrent au camp avec une grande joie". Pour Philippe Auguste, sorti vainqueur de la journée, la bataille s'avère un immense succès militaire mais aussi politique. Elle consacre l'attachement des Français à la
dynastie capétienne que symbolise désormais la fleur de lys. Le retour de l'armée fut triomphal. Dans les villages, les cloches sonnaient. On tendait des tapisseries sur les façades. A Paris, les bourgeois, les étudiants et le clergé se portèrent audevant du roi en chantant des hymnes. Durant sept jours et sept nuits, on dansa dans les rues de la cité. Pour la première fois, le peuple ressentait comme sienne une victoire remportée par le Roi et son armée. Cette bataille de Bouvines, fait partie de ces miracles qui caractérisent notre histoire, ou une victoire inattendue change le destin de tout un peuple. A l’instar de Jeanne d’Arc qui plus de deux siècles plus tard, réitérera ce miracle en donnant la victoire lors du siège d’Orléans de 1429, ou une fois encore la France failli disparaître. Après Bouvines, la paix dura en France jusqu'en 1337: c'est la grande paix du XIIIe siècle. Peuple et Roi ne firent qu’un lors de cette bataille face à la coalition anticapétienne.
Tirons leçon de cette unité en comparaison de ce que nous vivons aujourd’hui avec cette république antisociale. Elle divise pour mieux régner et pour mieux assouvir le Peuple de France au règne de l’argent et des lobbies en tout genre. C’est donc tout naturellement que des militants et sympathisants du Groupe d’Action Royaliste se sont rendus sur les lieux de cette glorieuse bataille de Bouvines, afin de rendre hommage à tous les combattants d’hier, ceux de 1214 et plus récemment ceux de 1914 lors des affrontements dans la Marne. Parce que l’histoire est une source d’expérience permettant de voir où se trouve le salut. N’oublions jamais le sacrifice de nos ancêtres, ils nous montrent le chemin à suivre pour les combats de demain, et la Gloire de notre Civilisation !
Notre jour viendra !
LIBERTÉS n°29
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J'ai eu le bonheur de passer quelques jours en Grèce, à Rhodes plus précisément. Ce fut pour nous un plaisir de connaître ce peuple "au banc de l'Europe" par la "Crise" fabriqué et organisé par la finance internationale, dans le but de soumettre les populations au nouvel ordre mondial. J'y ai découvert les lieux touristiques, ceux où se vautrent bon nombre de profiteurs argentés mais aussi découvert l'arrière pays, avec sa culture et ses traditions.
Pour ne prendre que quelques exemples vécus, j'y retrouvais ce qu'en France nous avons perdu pour l'essentiel, à part dans quelques coins de France, un peu reculés. Bref le sens de la famille, de la vie communautaire, celui du partage et de l'amitié, du service et du gratuit, les racines du christianisme.
Pour ne prendre que quelques exemples, dans un petit village de passage, un homme dans ce que nous pourrions appeler une boutique, mais qui n'en était pas une, offrit un rafraichissement pour ma fille. Celui ci ne demandât rien en échange que le plaisir d'un regard amical ! Je me suis dit que connaissant l'état de ce pays, l'écroulement des services d’État, ainsi que la misère sociale, ce geste était symbolique d'une courtoisie, d'un sens de la vie que nous avions un peu perdu dans notre monde gavé de matérialisme.
Cet homme, petit de taille avait une belle croix pendante à son cou, j'ai pensé un instant à nos frères d'Orient qui, depuis des années souffrent de notre abandon et dont la générosité est proverbiale. Leur sacrifice seraitil pour nous rappeler l'essentiel de la vie que nous avons oublié, par hédonisme, par abandon, par conformisme et lâcheté. Il est vrai que nous sommes loin de l'exemple d'un Baudouin IV de Jérusalem et de ses preux.
Frédéric WINKLER
VOYAGE EN GRÈCE
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LIBERTÉS n°29
Bref, malgré un "merci, au revoir" (Σας ευχαριστώ, αντίο), je décidais par gentillesse d'entrer dans sa "boutique", une sorte de "taudis" bricolé de matériaux de récupération, ayant quelques articles, dont un vieux frigidaire avec quelques rafraîchissements... Sur un mur quelques icônes et des photos de famille, je décidais alors d'acheter 2 boissons à ce petit homme au cœur très grand. Nous nous quittâmes en nous saluant chaleureusement. Je connaissais déjà quelqu'un à peine arrivé dans ce pays inconnu !
Je prenais du pain dans une boulangerie, en fait une maison faisant office de boulangerie où 5 à 6 pains étaient présentés, dans un village proche. Je demandais le plus traditionnel en fabrication et cuisson, il me présenta deux pains de maïs cuit au four à pain pendant que sa mère lui apportait son repas de midi, fait de boulettes de viande et légumes. Il m'offrit tout naturellement d'y gouter, en insistant, comme si nous nous connaissions depuis longtemps, son sens de l'hospitalité m'interloqua, combien d'autres exemples, auraije encore ?
Il me fallut les jours suivant, changer deux visses d'une porte fenêtre, visses évidemment bien particulières. Je me dirigeais vers ce qui n'existe presque plus chez nous : une quincaillerie, dans un petit village nommé Kremasti (Κρεμαστή). Sûr de ne pas trouver ce modèle, je vis le brave homme, chercher dans ces petites boites et sortir deux visses à peu près ressemblantes mais dont la longueur ne correspondait pas. Loin de partir bredouille, il me fit signe d'attendre, sortit sa grosse pince, coupa les deux visses avant de mettre ses lunettes de protection et limer cellesci avec sa machine près du comptoir. Bref la débrouille, c'est ainsi que vit ce peuple et ma foi résiste, serré dans ses fortes communautés. Je vais pour le payer, il se met à rire et me réclame 20 centimes d'euros, ce que par honnêteté je lui payais en insistant 5 euros. Je pensais qu'il serait bien difficile d'obtenir ce service en France aujourd'hui, et avec le sourire !
Les exemples seraient infinis chez ce peuple d’où est née la civilisation et la grandeur de l'Occident. Une population nombreuse et jeune qui vit dehors, les vieux sont aux devantures des maisons ou attablés aux terrasses des bistros, au centreville et gare alors aux "racailles" qui n'existent pas là où la famille et les communautés règnent. Et pourtant, plus d'argent, des services d’État absents ou défaillants, le travail disparaissant comme une peau de chagrin, une crise mais un peuple debout, croyant, fier.
Le dimanche, on entend la messe dans tout le village. Le soir on entend la musique grec des cafés, puis un soir c'était plus fort, on décida, après avoir mangé d'aller voir. Déjà tard, les chansons au "bouzouki" résonnaient dans toute la ville et s'entendaient dans le lointain. Le village était en fête et les gens dansaient le sirtaki (συρτάκι)... je n'ai pu m'empêcher d'aller y participer, tellement on se sent vite intégré dans ces communautés accueillantes, amicales et croyantes. Des centaines de gens festoyant, de tout âge, sans l'ombre d'un policier, sans problème de sécurité. Bref, les gens en long cortège embrassaient les icones sous le regard bienveillant de l'assistance et des ancêtres qui du ciel regardaient leurs familles s'amuser près de leurs tombes dans la foi sans cesse renouvelée.
Je me suis promené dans ce que nous pourrions appeler des cités où des gens pauvres s'y entassent. La promiscuité, l'état, les épaves de voitures font peine à voir, comme les nombreux bâtiments commencés et abandonnés en cours par faillite. Mais à aucun moment je me suis senti mal à l'aise car les gens vous apostrophent pour vous dire bonjour. Au milieu de la cité, trône une petite chapelle, bien entretenue, bordée de citronniers, prêt à être cueillis. Quant aux forces de l'ordre, à part à l'aéroport, je n'en ai point vu, comme quoi...
J'ai ce souvenir d'avoir essayé ces lourds casques de bronze hoplites des temps antiques, qui protégeaient les marches de Grèce, des invasions orientales. On imagine mieux la force de ces guerriers d'alors, dont le sacrifice de Léonidas aux Thermopyles (18/19/20 Août 480,Θερμοπύλες) avec ses 300 spartiates, reste dans les mémoires : «Ὦ ξεῖν’, ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι» Hérodote ( 7, 228) « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois. » . Je garde aussi le souvenir des baignades dans la crique de Lindos (Λίνδος), au pied de l'ancienne cité antique, renforcé de murailles médiévales par les chevaliers. Imaginer se baigner là où, dans l'Antiquité, nageaient où mouraient de rudes guerriers...
Que l'esprit des chevaliers Hospitaliers de SaintJean deJérusalem, dont nombre furent Français, leurs armes étant encore gravés sur les blasons de la ville de Rhodes, dont les trois lys du Roi de France, nous protègent comme ils protègent cette ile de Grèce...
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Jean-Philippe CHAUVIN
LA QUESTION SOCIALE AUJOURD’HUI EN FRANCE
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LIBERTÉS n°29
En cet été 2014, le chômage dépasse les 5 millions de victimes, les délocalisations continuent et les plans dits « sociaux » (sic !) frappent de plus en plus durement les travailleurs français, nous rappelant que la mondialisation n’est pas vraiment heureuse quand elle n’est plus que la recherche du profit immédiat, par l’achat (pour les consommateurs) ou par la spéculation (pour les financiers ou les actionnaires)… La crise qui perdure et s’aggrave dans notre pays comme elle s’enracine chez nos voisins du sud de l’Europe, fait donc resurgir de plus en plus la question sociale que les gouvernements et les institutions européennes proclamaient, il y a quelques années, « éteinte »… Une tromperie ou, dans le meilleur des cas, une illusion…
En fait, la question sociale n’a pas disparu (comme certains l’espéraient) avec la société de consommation et la prospérité indéniable des Trente Glorieuses ni même avec la mondialisation présentée comme la panacée universelle, censée donner à tous les moyens de vivre dignement et « selon ses besoins ».
Bien sûr, dans le cas français, le niveau de vie des ouvriers tout comme leurs conditions de travail d’aujourd’hui (du moins pour ceux qui en ont un…) n’ont plus rien à voir avec ceux du début du XXe siècle, et c’est tant mieux. Mais la question sociale ne s’est évidemment pas éteinte pour autant, et la globalisation (mot plus exact et explicite que celui de « mondialisation »), en rebattant les cartes de l’économie et des puissances, a entraîné, au sein même de notre société, des remises en cause douloureuses et des interrogations sur la nature des rapports sociaux, sur leur territorialisation ou sur leurs formes. Globalisation rime aujourd’hui, pour les travailleurs français, avec délocalisations tandis que l’Union européenne évoque, elle, le terme de libéralisation en insistant sur son caractère de nécessité absolue, sans prendre en compte les exigences de la justice sociale et du bienêtre moral des populations laborieuses des pays d’Europe, mais en appliquant des règles peu compatibles avec l’intérêt des industries fabriquant localement en France pour vendre aux Français, par exemple : la récente mise en garde de la Commission européenne contre le « protectionnisme » de M. Montebourg, et surtout les arguments mis en avant par celleci, le prouvent à l’envi. Doiton, même, évoquer l’actuelle crise de la zone euro (qui traîne depuis déjà cinq ans) dont les victimes expiatoires semblent être aujourd’hui les Grecs, les Irlandais, les Espagnols et les Portugais avant, demain peutêtre, les Français ? Les banques, il y a quelques années, ont eu droit à plus de sollicitude de la part de la Commission européenne et des gouvernements…
Ainsi, avec la crise et la sempiternelle épée de Damoclès du financement des retraites, mais aussi avec la question d’une dette publique devenue incontrôlable en France, la question sociale revient au cœur des problématiques françaises, comme le souligne Emmanuel Todd avec un ton peu amène à l’égard des institutions financières et des capitalistes internationaux. Bien sûr, le « nouveau prolétariat » évoqué par l’hebdomadaire Marianne n’est plus celui de 1900, mais, audelà de ses difficultés présentes, sa nature reste la même ; c’estàdire une masse de travailleurs interchangeables sans autre lien avec le Travail que celui que les détenteurs de l’Argent veulent et voudront bien lui allouer, à titre temporaire, pour en tirer des profits substantiels sans être obligés de les redistribuer à ceux qui en sont les producteurs « de base », mais plutôt et seulement aux actionnaires ou aux cadres dirigeants, les uns se confondant parfois avec les autres : c’est d’ailleurs là un des éléments forts du « scandale social » qui voit d’immenses fortunes se bâtir sur de simples jeux boursiers (mais aussi sur quelques coups de pied heureux…) et non plus sur la qualité du travail effectué en tant que telle.
Le « nouveau prolétariat » comme l’ancien se caractérise par la « dépossession » : aujourd’hui, les ouvriers ou les artisans sont condamnés par une logique comptable qui fait qu’il est plus simple de fabriquer à grande échelle et à moindre coût dans des pays lointains où les règles sociales et environnementales sont peu contraignantes voire inexistantes, que dans notre pays attaché à une certaine
LIBERTÉS n°29
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