LE HOLD-UP PLANÉTAIRE
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LE HOLD-UP PLANÉTAIRE

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LE HOLD-UP PLANÉTAIRE Roberto Di Cosmo Dominique Nora Éditions 00h00 ZEROHEURE www.00h00.com ´ ´Ce texte a ´et´e publi´e par les Editions Calmann-L´evy, et les Editions 00h00, a` Paris en 1998. DepuislemoisdeJuillet2006,l’´editeurnesouhaitantplusler´eimprimer, les auteurs ont recuper´e les droits d’auteur sur ce livre, conform´ement `a l’article L. 132-17 du code de la propri´et´e intellectuelle. Nous avons d´ecid´e de le mettre `a disposition de la communaut´e, sous licence Creative Commons Attribution-NoDerivs-NonCommercial, et il seratoujoursdisponibleenlignesurhttp://www.dicosmo.org/HoldUp/ HoldUpPlanetaire.pdf. Roberto Di Cosmo, Dominique Nora Paris, 31 Aoutˆ 2006. 2 À propos del’ œuvre Cet ouvrage va à rebours de toute la myt hologie v éhiculée p ar le mar keting génial de M criosoft. Il me t en garde con tre les dan- gers que nous fait courir ce Big Brother et con ret les ambitions démesurées d e Citizen Gates: l e contrôle total sur toute forme de transmission et de traiemt ent de l’information, a ussi bi en dans l’éducation que les trnasmissions b ancaires, l es vieux et les no u- veaux médias, et jusque dans l ’intimité de notre vie privée. Quel mélange de crétinisme technologique et de servilité intellectuelle fallati i l pour laisser Bill Ga tes bâtir en to ute impu- nité une position de mono pole absolu, en détruisant bon nom bre d’e ntreprises dont les produi ts é taient de qualité s upérieure? Comment a-t-il pu amasser une telle fortune en vendant des logiciels m édiocres sans obligation de r séultats et sans crainte de poursuites, à un coût unitaire quasi-nul e tà un prix public qui ne baisse jamasi ? Comment est-il p rvaenu à piéger les consomma- teurs en kidnappant l eurs informations d ans un f ormat proprié taire en con tsante r emise en c ause, qui les oblige à a cheter tous les ans un e mise à joru de to utes l eurs applications pour pouvoir simplement continuer à lire leuprsro pres données? Comment a-t-il piégé les compétiteurs, e in n troduisant des v raiations a rbi traires dans le seul but de ne p sa permettre aux produits qu’ils développent de fonctionner correctement? Com ment a t il usé de l’intimidation auprès des distributeurs et de l’intoxication auprès des médias pour se présent r e comme le chevalier blanc de la démocratisation du savoir a rls qo ui’l or ganisait méthodique- ment la servitude de tous? 5 Le Hold up planétaire Au moment où la France s’apprête, comme nombre de pays voisins (Microsoft a déjà acquis le contrôle total de l’informati que dans l’éducation suisse), à céder au chant des sirènes de Microsoft, alors que l’Amérique elle même combat par tous les moyens légaux la boulimie de son ogre national, un tel cri d’alarme tombe à point nommé. Il existe des alternatives technologiques viables à l’hégémo- nie de Microsoft : les défenseurs du logiciel libre, issus pour la plupart de la communauté scientifique, se regroupent en asso- ciation pour plaider la cause de cette voie, qui permettrait à la fois de diminuer la dépendance européenne et de rapatrier en Europe les emplois que notre complaisance à l’égard de Micro soft financent aujourd’hui de l’autre côté de l’Atlantique. La France est en retard, plaident les esprits chagrins ? Justement, expliquent les auteurs, le retard français est notre meilleur atout : nous avons certes raté un train, mais c’est celui qui est en train de dérailler ! À propos de l’auteur Dominique Nora, diplômée de l’Institut supér euir agrono mique de Paris et de l’ENSA de Montpellier été journaliste au service économique de Libération de 1 984 à 1988. Puis, corres- pondante du Nouvel Observateur a ux É tats-Unis de 1 989 à 1 990. Elle est, depuis 1991, grand reporter au service économique du Nouvel Observateu r, spécai lisée dans les hautes technologies. Elle est l’auteur deLe s Possédés de W all Street (1987, Denoël/ Folio), Prix du Meilleur Livre Financier 1988; de L’Étreinte du , (1991, Calmann-Lévy/Essai), PrixSamouraï: le défi japonais Albert Costa de Beaureg ard Économie 1992; et de Les Conqué rants du cyebrmonde (1995, Calmann Lévy). Roberto Di Cosmo est diplômé de la Scoula Normale Supe- riore de Pise et a soeutnu sa thèse de doctorat à l'université de Pise avant de devenir m aître de conférences en inform atique à l’École normale s upérieure de Paris. Il milite depuis plusieurs années pour le logiciel libre. 7 À Delia, qui m’accompagne et me soutient dans cette nouvelle aventure. Et à tous ceux qui partagent avec nous le rêve d’un monde meilleur. Roberto D I COSMO Avant propos Un matin du mois de mai 1998, j’avais rendez-vous au Dépar- tement de mathématiques et d’informatique de l’École normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm avec Roberto Di Cosmo. Je ne connaissais pas ce chercheur en informatique, mais il m’avait adressé une copie papier d’un long texte sur Microsoft publié sur 1Internet, « Piège dans le cyberespac»,e et je préparais un dossier sur ce sujet pour Le Nouvel Observateur. Je suis arrivée à son bureau vers 10heures; j’en suis repartie à… 15heures, abasourdie ! Le temps d’écouter Roberto Di Cosmo décortiquer avec brio les enjeux de la mainmise de Microsoft sur la micro informatique, et ses possibles implications sur nos vies. Âgé de trente cinq ans, italien, Roberto Di Cosmo est diplômé de la Scuola normale superiore de Pise et a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université de Pise, avant de devenir maî tre de conférences à l’ENS. Ses recherches se situent à la croisée des chemins entre la programmation fonctionnelle, la logi que, la théorie des catégories, la théorie des jeux et la program- mation parallèle et distribuée. Il est responsable de projets universitaires internationaux et membre des comités de pro- gramme de plusieurs conférences internationales d’informati que théorique. Mais le plus remarquable est sans doute que ce curriculum vitae difficilement intelligible au commun des mor tels n’empêche pas Roberto Di Cosmo de faire preuve d’un grand talent de pédagogue et d’un sens aigu de l’analogie. Sur tout, il m’est apparu qu’il avait développé, depuis dix ans, une analyse assez inédite des produits et des pratiques dule ader mondial du logiciel. 11 Le Hold up planétaire Microsoft est en effet peu critiquée dans les médias français. Et, quand cette entreprise l’est, c’est en général par anti- américanisme, par technophobie ou par fascination/répulsion pour son fondateur, Bill Gates. Rien de tout cela chez cet infor maticien de haut niveau, qui juge l’entreprise sur ses produits, mais aussi à l’aune d’un idéal : l’espoir que la technologie soit utilisée pour bâtir un monde meilleur. L’informatique doit être mise au service du plus grand nombre, et non accaparée pour les plus grands profits du plus petit nombre. C’est au nom de cette conviction —largement partagée —que Roberto Di Cosmo défend, aux côtés de nombreux universitaires, la solution alternative d’une informatique ouverte, fondée sur le « logiciel libre ». J’ai compris, ce matin là, à quel point nous, les journalistes, étions mal armés pour décoder la propagande des industriels de l’informatique. Et j’ai mieux mesuré le décalage entre les deux rives de l’Atlantique : au moment où le gouvernement améri- cain mène contre Microsoft la plus grosse action antitrust depuis celle qui a abouti au démantèlement d’AT & T, au moment où l’opinion publique américaine elle même com mence à ouvrir les yeux sur le phénomène Microsoft, la France, au nom de la modernité, se livre pieds et poings liés au mono poliste du logiciel. C’est d’ailleurs un reportage télévisé au journal de 20 heures, un peu avant Noël 1997, qui a poussé Roberto Di Cosmo à sortir de son silence. On y voyait des consommateurs français arpen ter les allées des rayons informatiques des grandes surfaces, et le commentaire identifiait purement etsimplement la « modernité », l’informatique, Internet et le multimédia… aux PC équipés de produits Microsoft. Di Cosmo et ses pairs avaient l’habitude de gloser, entre eux, sur la mauvaise qualité des programmes de Microsoft, et de dénoncer la façon dont l’entreprise grignotait la sphère Inter net. Mais ces propos ne sortaient pas des cercles académiques. À l’heure où les technologies de l’information transforment à 12
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