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Influence des procédés de la filière traitement thermique sur les caractéristiques et les évolutionsbio-physico-chimiques des mâchefers d’incinérationd’ordures ménagères Auteur : Eva RENDEKDirecteurs de thèse : Patrick GERMAIN (Prof.), Gaëlle DUCOM (MdC)Laboratoire d’accueil : Laboratoire d’analyses environnementales des procédés et systèmes industriels (LAEPSI)de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de LyonAujourd’hui en Europe, l’incinération représente le deuxième De plus, les entrants dans les incinérateurs ne sont pas toujoursmode de traitement des déchets ménagers, après la mise en exclusivement des ordures ménagères. D’autres déchets commedécharge. Les scories solides résultant de ce mode de traitement des boues de STEP, des déchets industriels, des encombrantssont appelées mâchefers d’incinération d’ordures ménagères et des déchets de démolition peuvent être incorporés. La(MIOM). qualité des MIOM dépend aussi essentiellement des conditionsLes MIOM constituent en France, un gisement de l’ordre de d’incinération, de stockage, et des éventuels prétraitements en3 millions de tonnes par an. Le tonnage de MIOM produit est amont et aval de la filière : différents types de fours, de systèmerelativement constant, ou en légère progression. En sortie de refroidissements sont utilisés, le stockage se fait à couvertd’usine, les MIOM sont stockés pour une durée de 3 à ou à l’air libre, les MIOM peuvent être criblés, déferraillés. Ces12 mois sur ...

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DÉCHETS - REVUE FRANCOPHONE D’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE - CAHIER SPÉCIAL DU NUMÉRO 44 - DÉCEMBRE 2006 - REPRODUCTION INTERDITE
Aujourd’hui en Europe, l’incinération représente le deuxième
mode de traitement des déchets ménagers, après la mise en
décharge.Les scories solides résultant de ce mode de traitement
sont appelées mâchefers d’incinération d’ordures ménagères
(MIOM).
Les MIOM constituent en France, un gisement de l’ordre de
3 millions de tonnes par an. Le tonnage de MIOM produit est
relativement constant, ou en légère progression. En sortie
d’usine, les MIOM sont stockés pour une durée de 3 à
12 mois sur plates-formes, en installation de maturation et
d’élaboration des mâchefers (IME). Les interactions avec l’eau,
l’oxygène et le dioxyde de carbone de l’air vont modifier leurs
propriétés physico-chimiques pendant cette période dite de
maturation, stabilisant les métaux lourds et abaissant ainsi le
potentiel polluant de ces matériaux.
L’évolution réglementaire en matière de gestion des déchets
incite à la valorisation des MIOM,notamment à leur réutilisation
en technique routière. Cette utilisation implique la plus grande
maîtrise possible des propriétés des MIOM, et passe donc par
une meilleure gestion de la chaîne de traitement qui influence
leurs caractéristiques intrinsèques, ainsi que par une meilleure
lisibilité du comportement à long terme de ces résidus. La
valorisation des MIOM est donc largement dépendante de
leur composition initiale et de leur modification pendant la
période dite de « maturation ».
Cependant, les caractéristiques physiques et chimiques de ces
déchets/matériaux sont en pleine évolution. Ces modifications
constitutives résultent de l’évolution de plusieurs facteurs
techniques et socio-économiques de la filière.
Tout d’abord la nature des
déchets incinérés se modifie.
La politique de gestion des déchets s’oriente de plus en plus
vers le tri sélectif.
De plus,les entrants dans les incinérateurs ne sont pas toujours
exclusivement des ordures ménagères.D’autres déchets comme
des boues de STEP, des déchets industriels, des encombrants
et des déchets de démolition peuvent être incorporés. La
qualité des MIOM dépend aussi essentiellement des conditions
d’incinération, de stockage, et des éventuels prétraitements en
amont et aval de la filière : différents types de fours, de système
de refroidissements sont utilisés, le stockage se fait à couvert
ou à l’air libre, les MIOM peuvent être criblés, déferraillés. Ces
paramètres sont propres à chaque unité et pourraient être
optimisés.
Afin de comprendre les paramètres influant sur la composition
et le comportement à long terme des mâchefers, six lots de
MIOM ont été sélectionnés et comparés. Les différentes usines
ont été choisies pour être représentatives de l’hétérogénéité
du parc français.
Dans un premier temps, un bilan des caractéristiques physico-
chimiques initiales des MIOM a été dressé (détermination des
composés majeurs et traces, test de capacité de neutralisation
acide,test de lixiviation normalisé avec suivi des cations par ICP-
AES, des anions par chromatographie ionique et du carbone
organique total, analyses minéralogiques par DRX).
Les résultats des analyses de composition en éléments majeurs
des mâchefers montrent que la nature des déchets entrants est
le principal facteur influant sur la composition élémentaire des
MIOM. La comparaison des différents échantillons amène
certaines réflexions quant à l’influence de certains constituants
sur les caractéristiques physico-chimiques des mâchefers.
Le verre notamment semble être un élément de première
importance, conditionnant les propriétés physico-chimiques
des MIOM. La collecte du verre fait augmenter sensiblement
le PCI des déchets incinérés.
Influence des procédés de la filière traitement
thermique sur les caractéristiques et les évolutions
bio-physico-chimiques des mâchefers d’incinération
d’ordures ménagères
Auteur : Eva RENDEK
Directeurs de thèse : Patrick GERMAIN (Prof.), Gaëlle DUCOM (MdC)
Laboratoire d’accueil : Laboratoire d’analyses environnementales des procédés et systèmes industriels (LAEPSI)
de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon
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En ce qui concerne le potentiel polluant des MIOM, une partie
des métaux lourds est piégée, au sein même du four dans les
phases vitreuses.La diminution de la part de verre pourrait donc
augmenter la lixiviation de ces éléments. Lors de la phase de
maturation, la part de verre incinérée, de par le silicium qu’elle
contient, peut conditionner la spéciation du calcium dans les
mâchefers et donc la réactivité de ces matériaux et leur degré
de carbonatation en fin de maturation.
L’étude a porté ensuite sur les réactions participant à leur
vieillissement. Dans un premier temps les interactions
MIOM/CO
2
lors de la phase de maturation ont été étudiées
au moyen d’un pilote de carbonatation accélérée.
Le protocole expérimental utilisé a permis d’étudier l’influence
d’un certain nombre de paramètres sur le vieillissement des
MIOM au travers de la réaction de carbonatation.
Les résultats ont confirmé que cette réaction participait
majoritairement au processus de stabilisation des mâchefers.
Elle neutralise le pH alcalin des MIOM et le ramène à une
valeur proche de 8,3. Les carbonates de calcium formés
augmentent le pouvoir tampon des mâchefers, les rendant
plus résistants aux agressions acides extérieures.
La carbonatation permet également de réduire le potentiel
polluant des MIOM en réduisant la lixiviation de certains
métaux, notamment le cuivre et le plomb, ceci étant une
conséquence directe de la baisse du pH. Les concentrations de
sulfates lixiviées augmentent cependant, et un contrôle
supplémentaire de ce paramètre, après plusieurs mois de
maturation, pourrait se révéler nécessaire. L’influence de la
chaîne de traitement des déchets sur cette réaction se fait
sentir à plusieurs niveaux. La nature des déchets incinérés est
un facteur d’importance influençant principalement le contenu
total des mâchefers obtenus. Les proportions de calcium et de
silicium semblent grandement conditionner le degré de
carbonatation des résidus. En ce qui concerne les conditions
de stockage, elles doivent assurer un certain degré d’humidité
des matériaux. Ceci est à prendre en compte notamment sur
les plates-formes couvertes ou durant les saisons chaudes et
sèches.
Enfin, l’application d’un procédé de traitement des mâchefers
par carbonatation accéléré utilisant les fumées d’incinération à
12 % de CO
2
ou le biogaz de décharge à 35 % de CO
2
à été
envisagée. Le volume de CO
2
pouvant être sequestré par les
MIOM varie entre 12 et 23 L/kg de MIOM sec. Ce procédé
pourrait présenter un certain nombre d’avantages en ce qui
concerne la gestion des stocks de MIOM et les nouvelles
réglementations sur les gaz à effet de serre.
Dans une dernière partie, l’évolution de la matière organique
résiduelle des MIOM à été étudiée sous divers aspects (tests
de demande biologique en oxygène, test de lixiviation et suivi
du carbone organique dissous, analyse thermogravimétrique et
analyses calorimétriques différentielles).
L’étude sur le carbone organique montre que, contrairement
aux MIOM provenant des fours à grille, les MIOM provenant
de fours rotatifs contiennent très peu de résidus de composés
organiques imbrûlés lixiviables. Le carbone semble se trouver
majoritairement sous forme de carbone élémentaire. Le
mouvement rotatif du four induit la formation de « boules
vitreuses » au sein de la chambre de combustion. Il est ainsi
possible qu’une partie de la matière organique soit emprisonnée
dans ces boules et ne soit plus en contact avec l’oxygène. Les
zones de pyrolyse peuvent donc être plus importantes que dans
les fours à grille.
Un des principaux facteurs pénalisant les MIOM en terme de
recyclage est le taux de matière organique résiduelle et
notamment les molécules organiques solubles. Les résultats
de l’étude montrent que le comportement de la matière
organique résiduelle est très différent d’un mâchefer à l’autre.
La qualité de la combustion influe directement sur la quantité
de matière organique résiduelle mais également sur la spéciation
de cette matière et sur la proportion de molécules solubles.
Les méthodes d’analyses couramment utilisées par les industriels
(tests de lixiviation, perte au feu) ne permettent pas d’évaluer
directement les quantités de carbone organique présent et la
fraction de ce carbone préjudiciable à la valorisation. Une
nouvelle méthodologie basée sur l’analyse thermique a été
développée au cours de ce travail. Cette méthode pourrait
fournir aux gestionnaires un moyen simple et rapide de suivi
et d’évaluation du comportement de la matière organique
résiduelle présente dans les MIOM, leur permettant ainsi de
régler et d’optimiser les paramètres de combustion.
L’analyse thermique a permis de montrer que le carbone
organique résiduel des mâchefers se distingue en deux fractions.
La première fonction montre un comportement thermique
spécifique entre 250 °C et 350 °C et est composée
essentiellement de résidus de fermentescibles et de papiers-
cartons. La seconde est oxydée aux environs de 450 °C et est
essentiellement composée de résidus de plastiques. Les
molécules solubles semblent essentiellement faire partie de la
première fraction. Les expériences de biodégradation aérobie
ont montrées que ces molécules étaient également
biodégradables à court terme. Des réactions biologiques
peuvent donc se développer au sein des mâchefers,augmentant
les quantités de composés organiques lixiviées dans
l’environnement. Ces réactions peuvent également influer sur
la maturation des MIOM et leur comportement en situation
de stockage ou recyclage.
Références
E. Rendek, G. Ducom, P. Germain. Carbon dioxide sequestration in
municipal solid waste incinerator bottom ash.Journal of Hazardous
Materials 128 (2006) 73-79.
E. Rendek, G. Ducom, P. Germain. Influence of organic matter on
MSWI bottom ash carbonation. Chemosphere, 64 (2006) 1212-
1218.
E. Rendek, G. Ducom, P. Germain. Predicting the MSWI bottom
ash behavior according to waste input and incineration process
technology. In : H. Goumans (Eds.),WASCON, sixth International
Conference on the Environmental and Technical Implications of
Construction with Alternative Materials, 1-2-3 juin 2006, Belgrade,
Serbie, pp. 161-168.
E. Rendek, G. Ducom, P. Germain. Prediction of MSWI bottom ash
organic carbon behavior: a bio-physico-chemical approach, à
paraître dans Chemosphere.
E. Rendek, G. Ducom, P. Germain. Influence of waste input and
combustion technology on MSWI bottom ash quality.A paraître dans
Waste Management.
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