Cimetière des contes
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Cimetière des contes

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CIMETIÈRE DES CONTES (Les ratés) © Toile des Fous – © Magic Auteurs : Marie Giguère (plume) Marie Allen (plume) Pierre Giguère - participation Page couverture :Lame 12 – Le Pendu Tarot kabbalistique – S. de Guaita RÉSUMÉ : Histoires populaires vues, vécues ou dont on a entendu parler. Bibliographie occulte : - La Clef de la Magie noire, Stanislas de Guaita, Guy Trédaniel Éditeur - Le Problème du Mal, Stanislas de Guaita et O. Wirth, Guy Trédaniel, Éditions de la Maisnie - Hypnose et Magie, Papus (Dr Gérard Encausse), Paris, Chamuel, 1897 - La Sorcellerie des campagnes, Charles Lancelin, Éditions Chapitre, Paris - La Bible: Le Code Secret, Michael Drosnin, (1997) Éditions Robert Laffont NB : Les histoires de ce livre sont inspirées de la vraie vie à 50%. Toute ressemblance totale avec la réalité serait une coïncidence. Les idées et opinions émises dans ce livre ne reflètent pas nécessairement celles des auteurs. Langage vulgaire, sujets délicats, (violence) CIMETIÈRE DES CONTES 1 - LES JUMEAUX Nancy et Samy aimaient s’amuser, danser, folâtrer, papillonner à gauche et à droite. Elle était coiffeuse; il était mécanicien. Ils s’étaient rencontrés au café le matin au petit casse-croûte du coin; ce fut le coup de foudre. Ils ne tardèrent pas à demeurer ensemble; c’était vraiment le grand amour.

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Publié le 21 juillet 2013
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Langue Français

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CIMETIÈRE DES CONTES (Les ratés) © Toile des Fous – © Magic
Auteurs : Marie Giguère (plume) Marie Allen (plume) Pierre Giguère - participation
Page couverture :Lame 12 – Le Pendu Tarot kabbalistique – S. de Guaita
RÉSUMÉ : Histoires populaires vues, vécues ou dont on a entendu parler.
Bibliographie occulte : - La Clef de la Magie noire, Stanislas de Guaita, Guy Trédaniel Éditeur - Le Problème du Mal, Stanislas de Guaita et O. Wirth, Guy Trédaniel, Éditions de la Maisnie - Hypnose et Magie, Papus (Dr Gérard Encausse), Paris, Chamuel, 1897
- La Sorcellerie des campagnes, Charles Lancelin,  Éditions Chapitre, Paris - La Bible: Le Code Secret, Michael Drosnin, (1997) Éditions Robert Laffont
NB : Les histoires de ce livre sont inspirées de la vraie vie à 50%. Toute ressemblance totale avec la réalité serait une coïncidence. Les idées et opinions émises dans ce livre ne reflètent pas nécessairement celles des auteurs. Langage vulgaire, sujets délicats, (violence)
CIMETIÈRE DES CONTES
1 - LES JUMEAUX
Nancy et Samy aimaient s’amuser, danser, folâtrer, papillonner à gauche et à droite. Elle était coiffeuse; il était mécanicien. Ils s’étaient rencontrés au café le matin au petit casse-croûte du coin; ce fut le coup de foudre. Ils ne tardèrent pas à demeurer ensemble; c’était vraiment le grand amour. Ils s’aimaient, travaillaient, sortaient avec des amis, avaient du plaisir le soir, le week-end, les congés; on buvait, on se droguait un peu, on batifolait. Bref, la jeunesse
dans toute son extravagance, sa splendeur, sa folie.
Après deux ans, Nancy tomba enceinte et eut des jumeaux : Jean-Lou et Jean-Roc. Elle quitta le travail pour se consacrer à ses chérubins et Samy continua à travailler pour faire vivre sa petite famille. Nancy dorlotait ses enfants et Samy adorait ses fils; ils semblaient intelligents et se montraient affectueux, mais taquins. Les bébés grandissaient vite, mais maman s’ennuyait un peu à la maison.
Durant sa grossesse, elle avait cessé drogue et alcool; maintenant, elle buvait de plus en plus et avait recommencé à fumer des joints de marijuana. Bientôt, elle se remit à « sniffer » et invita ses amies et leurs amis. Au début, Samy n’y voyait rien de mal, mais il s’aperçut que Nancy dilapidait l’argent des allocations des enfants et que souvent ses fistons n’avaient même pas de lait à la maison.
Les disputes commencèrent. Le père n’avait pas beaucoup de poids pour la mère, car lui aussi aimait l’alcool et la mari. Puis, il se mit à voler pour arriver à tout payer; c’était souvent la fête à la maison où l’on buvait et écoutait de la musique avec les amis des amis des amis, pendant que les petits dormaient. On rentrait par les fenêtres, ça bougeait toujours là-dedans; nuit et jour, il y avait plein de monde. Le logement était devenu une vraie taverne, un bordel, une caverne de voleurs.
Jean-Lou et Jean-Roc riaient, car ils ne comprenaient pas que ces gens qui venaient faire des parties chez leurs parents étaient en train de détruire leur
ménage. Un soir tard, Samy entra après son travail et trouva Nancy dans le lit avec un autre mec. Il ne fit pas de scandale et referma la porte lentement car ses fils dormaient. Le lendemain, il se rendit au département de la jeunesse et raconta tout. Quelques jours plus tard, des agents vinrent se rendre compte de ce qui se passait chez les parents des jumeaux.
Un mois plus tard, Nancy avait perdu ses jumeaux et leurs allocations ainsi que Samy. Celui-ci n’aurait pas la garde de ses fils non plus, car il avait un casier judiciaire. Les jumeaux furent d’abord gardés ensemble au centre d’accueil, puis après quelques mois, ils furent transférés dans un autre centre où ils fêtèrent leur troisième anniversaire. Ensuite, ils furent dirigés dans une famille pendant quelque temps.
On déciderait si ceux-ci pourraient être adoptés par la sœur de Samy, Rose-Marie, que ce dernier avait contactée. Celle-ci était mariée, mère d’un fils et elle était bien placée dans un bureau de comptables. Elle avait toutes les chances d’en obtenir la garde légale, mais cela prendrait encore du temps avant que toutes les formalités soient remplies.
Pendant ce temps, Nancy n’avait cessé de menacer Samy qui se riait bien d’elle, car elle était saoule et gelée presque tout le temps avec son nouvel ami. Quant à lui, il avait laissé tomber travail et vie honnête à cause du désespoir. Il volait, buvait, se droguait et allait voir ses fils de temps en temps. Nancy avait piqué plusieurs crises de nerf et tout
cassé chez elle; le propriétaire en avait eu assez et l’avait expulsée avec ses amis puis dénoncée à la police.
Quand Rose-Marie put enfin prendre ses neveux chez elle, ceux-ci avaient quatre ans et semblaient passablement tristes. Ils lui demandèrent des nouvelles de maman et papa. Leur tante leur dit la stricte vérité : Nancy était en maison de désintoxication et Samy purgeait une peine de prison. Nancy n’aurait pas le droit de mettre les pieds chez elle, car leur tante était maintenant leur tutrice légale. Rose-Marie ne savait pas encore si son frère aurait le droit de visite pour ses enfants, celui-ci étant devenu un bandit notoire.
Les jumeaux aussi lui dirent la vérité : ils ne mangeaient pas à leur faim et avaient été battus dans la famille quand ils redemandaient de la nourriture. Rose-Marie les embrassa et leur dit de ne plus pleurer; maintenant ils auraient une vraie famille avec un père, une mère et un frère aîné. Ils n’auraient plus jamais faim, ne manqueraient de rien et personne ne leur ferait plus de mal. Rose-Marie regardait ces deux petits oiseaux abandonnés et se dit qu’elle les aimerait comme ses propres fils. C’était sans doute les jumeaux qu’elle aurait dû avoir quand elle s’était faite avorter avant ses 18 ans, un jour d’Halloween; elle le savait, c’était bien eux.
2 - FÉTICHE
Patrick demeurait dans un petit immeuble de cinq
étages – sans compter le sous-sol – où vivaient une cinquantaine de locataires. Il occupait l’appartement à l’extrémité du couloir près de l’ascenseur au quatrième plancher. Mis à part le bruit du damné ascenseur, c’était calme dans l’endroit parce que les voisins étaient tous des gens tranquilles et âgés.
Il travaillait comme étalagiste et emballeur dans l’épicerie du coin. C’est là qu’il avait rencontré Aline, une des caissières, qui était devenue son amie de cœur depuis plus de deux ans. Elle aussi demeurait dans la même bâtisse, mais au premier dans le coin complètement à l’opposé de l’ascenseur.
Tous les deux dans la vingtaine, ils ne songeaient pas au mariage; comme les gens de leur âge, ils pensaient plutôt à faire la fête, danser, boire et fumer un petit joint le weekend. Patrick était orphelin. Aline n’avait que sa mère. Leurs frères et sœurs faisaient leur vie ailleurs et avaient disparu de la circulation. Donc, autant dire qu’ils n’avaient personne à part eux-mêmes au monde.
Aline tomba enceinte quelques temps après qu’ils eurent fêté leur troisième anniversaire d’amoureux. Quand elle eut leur petite fille Marcie, la nouvelle maman la fit garder par la grand-mère la semaine et allait passer la fin de semaine chez elle avec Patrick. Et bientôt, Aline déménagea chez sa mère pour être tous les jours auprès de sa Marcie. Patrick se retrouva tout seul dans l’édifice, sans plus d’Aline; cependant, il allait les voir chaque soir.
Mais ses visites commencèrent à s’espacer après
quelque mois pour n’avoir lieu que le weekend; la fatigue le gagnait trop souvent au travail autrement. Le soir chez lui, après avoir appelé Aline, le sentiment de solitude l’envahissait maintenant. Ses copains au boulot avaient leur vie privée, ils étaient mariés et avaient des enfants; mais lui, il ne connaissait personne d’autre dans l’immeuble. Sa moto il l’avait vendue après un accrochage un soir qu’il avait bu avec Aline. Et il n’avait pas assez d’argent pour pouvoir s’acheter une voiture, même d’occasion.
Alors le soir après le travail, il mangeait son «TV diner» et sortait ensuite sur la galerie arrière, où il n’y avait jamais personne, pour prendre une bière et en griller une. Au temps froid, il restait à l’intérieur et s’assoyait dans l’escalier au lieu de sortir. Souvent, il entendait une musique venir de l’appartement au-dessus du sien. C’était une musique indienne et mystérieuse qui lui calmait les nerfs et rendait son cœur content.
Patrick n’avait jamais rencontré son voisin de l’étage supérieur, il l’avait juste entrevu une fois : c’était une vieille dame, une femme qui aurait pu être la grand-mère qu’il n’avait jamais connue. Il se sentait de plus en plus seul. Aline avait refusé de se marier, disant qu’elle ne désirait pas demeurer avec un homme qui la tromperait sûrement un jour, ou encore qui la battrait peut-être. Elle avait préféré rester célibataire malgré la naissance de leur enfant.
Pourtant, Patrick n’était pas le style à courir les jupons; il était au contraire le genre «patate» écrasée
dans le divan devant la télé. Mais même s’il ne ressemblait en rien au macho brutal et volage, durant sa jeunesse il avait commis quelques bêtises avant de se caser. Il buvait et se droguait jusqu’à perdre la boule, se promener en slips dehors le soir et crier «Hey taxi!» aux auto-patrouilles de la police. Mais tout ça c’était fini depuis longtemps; Aline le savait bien qu’il voulait avoir la paix, qu’il se tenait tranquille maintenant.
Fallait croire que la vie rangée n’était pas son destin, car un soir qu’elle était venue le voir : A Comment va? P – Tranquille. Elle avait ensuite trouvé un révolver sur le comptoir de la salle de bain… A – Mais qu’est-ce que je t’ai fait!? P – Je le nettoyais, c’est tout. A – Et tu l’as eu sur le marché noir. P – J’ai un permis, c’est juste au cas où… A- Tu me l’avais caché… Et ce fut leur première dispute.
Il pensait à tout ça devant la porte de la galerie le lendemain-soir, à l’Halloween, quand il entendit une voix très douce parler. ? – Jeune homme, vous n’êtes pas le locataire d’en bas de chez moi? Patrick leva la tête : c’était la gentille vieille dame d’au-dessus de chez lui. P – Oui. Euh… Je m’excuse Madame. Peut-être que ma fumée vous a dérangée… VD – Non. Ça fait longtemps que je vous vois tout seul en bas quand je sors mes ordures. Venez donc
prendre une liqueur avec moi au lieu de vous détruire la santé. P – Vous êtes bien aimable, Madame. VD – Oh, appelez-moi donc Joséphine ou Josée. Ça va me rajeunir! P – OK. Moi c’est Pat.
La dame était âgée de plus de 70 ans. Elle avait été mariée toute jeune, mais son mari était décédé avant qu’elle ait eu des enfants parce qu’il avait soulevé un poids trop lourd. Ça faisait 40 ans maintenant qu’elle vivait là-haut, depuis la mort de sa mère. Patrick lui raconta l’ennui de sa vie. J Pourquoi ne pas venir manger avec moi? Tu sais, ça ne t’engage à rien! Patrick se mit à rire avec elle.
Et chaque soir de semaine, Patrick monta voir grand-mère Josée, et celle-ci recevait le petit-fils qu’elle n’avait jamais eu. Ainsi, tous les deux eurent une famille malgré la dureté de leur sort. Il aimait son caractère jovial et la douceur de ses paroles. Toujours elle l’encourageait à continuer à travailler et ne jamais laisser Aline et sa fille Marcie, même s’il se sentait parfois découragé.
À son anniversaire, elle lui donna un médaillon en argent. C’était un loquet où se trouvaient son portrait et quelques-uns de ses cheveux. Patrick lui dit qu’il le garderait comme fétiche porte-bonheur chez lui. Depuis lors, Aline passa le voir avec la petite Marcie un soir. Il leur présenta Joséphine et les trois adultes fêtèrent cette visite inattendue avec de la musique indienne et un petit verre de vin blanc pendant que
l’enfant dormait.
Une fois par semaine par après, ils se retrouvaient chez grand-maman d’en-haut. Aline et Patrick apportaient des salades, des desserts, des sandwiches; Josée cuisinait la soupe. On mangeait, on jouait aux cartes, on discutait. Elle fut invitée aux occasions chez la mère d’Aline, de sorte qu’elle alla parfois garder la petite fille. À l’Halloween, Patrick ne manquait de remémorer sa rencontre avec Josée.
Lorsqu’elle mourut, cinq ans plus tard, Patrick régla tout pour sa chère grand-mère et emménagea dans son appartement. Les bonnes ondes de Joséphine apportaient la paix et le bonheur à son petit-fils d’adoption. Il avait accroché le fétiche porte-bonheur qu’elle lui avait donné sur un mur. Souvent il lui semblait la revoir lui sourire avec bonté. Ses qualités et sa générosité s’infiltraient lentement dans le cœur de Patrick. Il savait qu’elle venait souvent le voir le soir.
Maintenant, c’était lui qui recevait Aline et Marcie, et l’on continuait la tradition. Plus tard, sa fille passa aussi le voir de temps en temps en revenant de l’école. Lorsque celle-ci eut atteint ses douze ans, son autre grand-mère décéda. Aline recommença à travailler comme caissière à la même épicerie qu’avant avec Patrick. Elle revint habiter dans le même immeuble au premier avec Marcie. Et la petite famille fut enfin réunie sous le même toit au lieu de vivre séparément. Patrick était certain que c’était la bonne influence du fétiche de Joséphine qui lui avait ramené le bonheur dans sa vie.
3 - LE GRAND FRÈRE
Aujourd’hui, dimanche, Denis irait chercher sa petite sœur dans l’après-midi pour l’emmener à la montagne où les arbres étaient si beaux l’automne. Il faisait partie d’un organisme paroissial de grands frères et grandes sœurs. On lui avait confié une petite fille de famille démunie qu’il adorait gâter. Lui-même était un enfant abandonné. Depuis sa tendre enfance, il était passé de centres d’accueil en familles adoptives. Il avait pleuré souvent tout seul sans rien dire à personne. Mais Denis avait sauvé sa peau en faisant du sport et son esprit en étudiant fort. Il avait réussi en administration et s’était placé comme chef d'équipe dans une grande entreprise. On l’aimait parce qu’il comprenait bien l’âme humaine; son caractère calme et réfléchi surprenait tout le monde d’un homme à la carrure athlétique et massive comme la sienne.
Denis espérait rencontrer un jour celle avec qui il aurait une vraie famille, un foyer bien à lui, celui qu’il n’avait jamais eu. Il avait hâte d’avoir des enfants, de connaître le bonheur d’un souper de famille, s’amuser et rire autour de l’arbre de Noël bien garni de cadeaux. Il croyait à sa bonne étoile.
Son appartement était bien rangé pour un homme célibataire; il était toujours soigné, rasé, habillé sport. On le trouvait sympathique, discret et loyal.
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