Histoire commune(suite)
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Description

Tu inventes tes pas Bada veut être seule.Prendra-t-elle sa voiture pour voler vers ce lieu ? Elle en appréhende l'envie bien qu’elle en meure d’envie. Combien elle souhaite avoir son propre domicile où elle peut couver ses peines d’existence, ses insatisfactions, son mal de vivre, ses peurs, ses doutes, son cœur gros… Cela se fait chez certains couples des peuples civilisés d'habiter dans deux domiciles séparés en étant mariés. C'est la bonne entente mutuelle et le respect de l'autre. Chacun est capable de se débrouiller seul avec ses propres moyens. Elle regrette ses actes manqués comme ne pas avoir acheté ce studio dans cette région montagneuse. Quelle poisse ! Quelle chance ! Elle va se mettre dans un petit coin pour se réchauffer les idées. Lui, est monté dans son laboratoire livresque, au comble des acariens amis fidèles compagnons des yeux et narines blindés. Elle va prendre son courage, s’habiller pour sortir, faire des petits tours dans ce quartier vide d’âme qui vive. Elle se retrouve avec les chats. ça pullule les chats dans ces rues baignées de soleil d’après-midi, vides de leurs habitants. Les chats de toutes couleurs, de tout calibre ! Un combat entre deux chats roux coriaces l’effraie. Elle court après. Ils risquent de la griffer. Elle s’en éloigne à toute allure. Quelle misère des chats furieux de la rue ! Sauf les matelas, les tapis et couvertures étalés sur les terrasses, elle ne voit pas âme humaine. Où sont les ménagères zélées ?

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Publié le 24 octobre 2016
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Langue Français

Extrait

Tu inventes tes pas Bada veut être seule. Prendra-t-elle sa voiture pour voler vers ce lieu ? Elle en appréhende l'envie bien qu’elle en meure d’envie. Combien elle souhaite avoir son propre domicile où elle peut couver ses peines d’existence, ses insatisfactions, son mal de vivre, ses peurs, ses doutes, son cœur gros… Cela se fait chez certains couples des peuples civilisés d'habiter dans deux domiciles séparés en étant mariés. C'est la bonne entente mutuelle et le respect de l'autre. Chacun est capable de se débrouiller seul avec ses propres moyens. Elle regrette ses actes manqués comme ne pas avoir acheté ce studio dans cette région montagneuse. Quelle poisse ! Quelle chance ! Elle va se mettre dans un petit coin pour se réchauffer les idées. Lui, est monté dans son laboratoire livresque, au comble des acariens amis fidèles compagnons des yeux et narines blindés. Elle va prendre son courage, s’habiller pour sortir, faire des petits tours dans ce quartier vide d’âme qui vive. Elle se retrouve avec les chats. ça pullule les chats dans ces rues baignées de soleil d’après-midi, vides de leurs habitants. Les chats de toutes couleurs, de tout calibre ! Un combat entre deux chats roux coriaces l’effraie. Elle court après. Ils risquent de la griffer. Elle s’en éloigne à toute allure. Quelle misère des chats furieux de la rue ! Sauf les matelas, les tapis et couvertures étalés sur les terrasses, elle ne voit pas âme humaine. Où sont les ménagères zélées ? Le silence emplit le vide des rues comblées par le bruit de la circulation automobile empruntant la route côtière. Elle avance. Les rayons de soleil chauffent son cache-col entouré sur sa gorge étouffée. Pas âme qui vive dans toutes ces rues où sont alignées des villas face à face. Elle va continuer son chemin au hasard des voies lumineuses qui s’offrent à sa vue vitrée. Elle se parle à voix haute, se plie à la nostalgie vive qui l’empoigne au souvenir triste amer de ces ruelles affiliées à cette petite ville du moyen Atlas dont la douceur et l’intimité de l’atmosphère ambiante chatouillent suavement amoureusement son cœur. Elles ont le pouvoir de rafraîchir ses sens perdus pendant les instants solitaires de ses promenades rares. Elle est sortie, motivée au départ pour aller prendre son laxatif chez le pharmacien encore fermé ! Elle sollicite ses jambes lourdes et avance, le pas décidé à faire un peu de marche. Quelle aubaine échappée à la routine de presque quatre ans, quand elle se retrouver seule dans la rue! Pourquoi Bada tu te fais recluse dans cette maison en permanence? Pourquoi tu ne sors pas ? On dirait qu'il t'a systématisée à son mode vie sédentaire. Tu n’es ni enchantée ni malheureuse, ni rien du tout ! Tu te cherches encore d'autres préoccupations moins abrutissantes. On dirait que ton égarement dure depuis plus de vingt -cinq ans .
Tu inventes tes pas comme une invalide. Et là, tu vois une femme mo حtتajiba (voilée) avec son manteau à mi-jambe sur un pantalon noir. Elle porte un cartable sûrement d’enseignante ! C’est bien !, tu te dis à voix haute, de travailler hors du foyer et de retourner chez soi avec l'envie de retrouver son intérieur...Ce n'est pas évident ! Les femmes-roulottes de la fonction publique se plaignent sans cesse de leur rythme boulot/foyer . Toi tu as laissé ton travail et tu ne le regrettes pas. Mais tu pensais vivre mieux qu’une femme strictement au foyer. Tu ne veux pas y penser ! Marche... Quel état d’âme ébranle ta démarche, plutôt légère ! Tu t’appuies sur tes plantes mortifiées de pieds alertes ; tu te sens dégourdie. Tu vas allonger tes pas vers le centre du quartier là où il y a épiceries, boulangerie-pâtisserie et d’autres échoppes de multiple commerce alimentaire. Tu te sens blasée, sans aucune envie, comme si tout était fini et tu te retrouves sur une autre planète sans conscience. Soudain, automatiquement tu te diriges vers l’épicerie et tu prends une baguette, une tablette de chocolat noir à croquer. Pourquoi ? Tu retournes chez le pharmacien d’un pas machinal, tu ne le trouves pas. Ta démarche devient moins souffrante, tes pas alourdis te dictent de rentrer. Voilà que tu vois deux vieilles femmes emmitouflées dans leur djellaba et cape,enfoulardéesavec des étoffes en grosse laine. Elles sont assises toutes les deux, l’une serrée contre l’autre sur une marche de la porte d’une villa. Elles semblent, avec leur regard hagard, égarées. Leur regard éteint irrite tes pupilles. Tu les regardes sans bouger, comme ça d’un œil fixe. (Je comprends pourquoi tu psalmodies). Aussitôt, elles s’appuient l’une sur le genou de l’autre et elles s’avisent de venir s’asseoir sous un arbre dans la rue qui mène vers ta maison. Ainsi appuyées l’une sur l’autre, elles plient leurs jambes et s’assoient par terre en les croisant assez difficilement. Elles y arrivent quand même ! Elles n’ont même pas amené un petit tapis à l’occasion ! Si je me mettais à côté d’elles ?, se dit la femme; j’engagerais une conversation. Peut-être je me sentirais mieux. Tu penses à cette petite vieille d’il y a quelques années, rencontrée au bord de la mer, admirant avec toi le coucher du soleil. Elle t’avait raconté en une heure sa vie. Une femme de l’autre époque. Vit-elle toujours ? Tu l’avais rencontrée d’autres fois au retour du lycée, assise sur des trottoirs, toute rabougrie, le regard éteint. Tu aurais aimé l’amener avec toi et la dorloter. Quelle misère ! Tu aurais brisé l’harmonie d’un couple avec un seul enfant, douillettement gorgés d'individualisme dans leur abri. Enveloppés de leur égotisme. L’aide humaine est absente de nos coutumes urbaines ! Le rythme de la vie quotidienne avec ses multiples besoins et son stress accumulé au fil des jours et des nuits devient un vrai tourbillon difficile à vivre et à gérer. Quelle misère ! Tu penses à ta mère qui a plus de 82 ans,
acculée à vivre souvent seule et sans aide domestique malgré ses neuf enfants ! Mais là encore, ton état d’âme et d’être s’absente. On dirait que tu veux tout fuir, ta propre personne plus que tout. Qu’est-ce que tu peux sentir ? Rien ! Vide ! Docile ! Mièvre ! Et avec une triste mine de compagne fougueuse des jours irrésolus, tu avances machinalement. En ouvrant la porte, tu iras à la cuisine sans envie, faire du thé,un bon thé !Juste histoire d’ingurgiter du chaud ! Ton pain et chocolat tu les fouilles au congèle. Quelques heures après, tu l’entendras fouiller furieusement dans les congèles….Tu te fermeras au crisse merdre, merdre, merdre ! Qu’est-ce que tu peux sentir ? Rien ! Vide ! Docile ! Mièvre ! Triste mine de compagne fougueuse du temps irrésolu. Tu vas te fourrer la gueule... Aïe ! la nourrice se rebiffe !….Tu te fermeras au crisse merde des courroux jamais altérés…  Histoire commune
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